Lettres à un ami sur l’office divin de l’Église catholique orthodoxe d’Orient/II/Lettre cinquième


Lettres à un ami sur l’office divin de l’Église catholique orthodoxe d’Orient (Письма о Богослуженіи Восточной Каѳолической Церкви)
Traduction par le Prince Nicolas Galitzin.
Imprimerie française (p. 114-126).


LETTRE CINQUIÈME.


Parvenu aux offices de la semaine de la Passion, je m’arrête involontairement, effrayé de l’immensité de la tâche que j’ai peut-être indiscrétement entreprise. L’Église a surtout solennisé cette semaine par des hymnes sublimes et des cérémonies mystiques ; elle a distribué, avec un discernement admirable, la lecture des livres prophétiques et des Évangiles, afin que tout chrétien, même le plus distrait, puisse, en méditant cette seule semaine, se trouver prêt à arriver à la solennité de Pâques, pour que le jour du Seigneur, selon l’Écriture, « ne vienne point le surprendre comme un voleur pendant la nuit ».

Chacune des journées de la semaine de la Passion est comme un pas vers l’éternité ; chacune marque une des dernières journées de la vie terrestre du Christ, suivant pas à pas leur marche successive. Effrayant retentissement des faits de cette semaine ! Combien donc ne devons-nous pas redoubler d’attention dans ces jours salutaires, puisque nous aussi nous sommes appelés à suivre Jésus-Christ dans sa voie terrestre et céleste !

Le Seigneur, en allant volontairement au-devant de sa passion, dit à ses apôtres : « Nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré, comme il est écrit de lui. Suivons-le, purifiés de pensée, crucifions-nous avec lui, soyons comme morts aux douceurs de la vie, afin que nous ressuscitions avec lui et que nous entendions sa voix nous dire : je n’entre plus dans la Jérusalem terrestre, mais je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu, et je vous ferai monter avec moi dans la Jérusalem d’en haut, dans le royaume du ciel. »

« Seigneur, vous avez dit à vos disciples : En me contemplant, ne vous enorgueillissez pas d’un vaine sagesse, mais prenez l’humilité pour guide ; buvez à la même coupe où je bois, afin que vous soyez aussi glorifiés avec moi dans le royaume du Père. »

« Riche en divinité, Créateur moi-même, je suis venu me dévouer au service d’Adam, réduit à la misère, je me sois volontairement revêtu de son image, et inaccessible à la passion par ma divinité, j’ai voulu donner mon âme pour lui. »

C’est par ses exhortations élevées, parlant comme du Sauveur lui-même, que la grande semaine de ses souffrances nous instruit dès le premier office de matines, et continue à nous guider de même pendant les jours qui suivent. Ceux qui ont servi d’organes à ces hautes inspirations sont deux poëtes spirituels, tous deux anachorètes et pontifes en même temps ; l’un quitta son troupeau pour s’enfoncer dans la solitude, l’autre fut tiré du silence de sa retraite pour occuper une chaire pontificale : Cosme de Maïoume et André de Crète se répondent aux matines et aux vêpres par un triple cantique, alternatif du matin au soir et du soir au matin ; l’un et l’autre, semblables à des astres, éclairent de leurs lumières ces jours sacrés. À chaque office de matines, nous sommes tirés de notre sommeil de péché par la main bienfaisante de l’Église qui nous envoie combattre spirituellement ; elle frappe, pendant qu’il en est temps encore, à la porte fermée de notre cœur, de crainte que le Seigneur, qui doit venir, ne nous trouve dormant d’un sommeil sans réveil :

« Voici l’Époux qui s’avance au milieu de la nuit ; heureux le serviteur qu’il trouvera veillant ; doublement indigne sera celui qu’il trouvera dans l’assoupissement. Attention donc, ô mon âme ! ne te laisse point appesantir par le sommeil, afin de n’être point livrée à la mort et de ne point rester en dehors de la porte du royaume ; mais sois vigilante et écrie-toi : vous êtes saint, saint, saint, ô Dieu ! par l’intercession de la sainte Vierge, faites-nous miséricorde ! »

Et nous, tirés de notre assoupissement par cet appel salutaire, et dans la conscience de notre indignité, nous pleurons comme Adam devant les portes du paradis, comme une fiancée abandonnée au seuil de la couche nuptiale : « Je vois votre demeure magnifique, ô mon Sauveur, mais je n’ai point de vêtement pour y paraître : donnez de l’éclat au vêtement de mon âme, vous, dispensateur de lumière, et sauvez-moi ! »

À mesure que les jours de cette, semaine prennent une plus haute importance, l’office divin s’élève aussi. L’office des heures et des vêpres, qui, pendant toute la durée du carême, était célébré les lundis et mardis, est maintenant accompagné de la messe des présanctifiés, telle qu’on la dit le mercredi. La lecture des livres de l’Ancien Testament change aussi d’objet, quoiqu’elle ait lieu toujours dans le même ordre.

À la sixième heure (sexte) c’est le prophète Ézéchiel qui remplace Isaïe : qu’elles sont effrayantes et mystiques, ses visions près des eaux de Chobar, pendant la captivité de Babylone ! Il voit des images extraordinaires d’animaux à six ailes, à mille yeux, à quatre faces, portés sur des roues de feu, mises en mouvement par l’Esprit : un aigle, un bœuf, un lion et un homme, symboles que l’Église a donnés aux quatre évangélistes ; il les voit se tenant la face tournée de tous les côtés, marchant droit devant eux, s’élevant au-dessus de la terre, et encore au-dessus d’eux la gloire du Seigneur qui resplendit sous une forme humaine ; il voit aussi un livre mystérieux, dont l’ange lui fait goûter, et il le trouve doux au goût.

La lecture de la Genèse est suspendue aux vêpres ; l’ancien Jacob est déjà enseveli dans la terre promise ; le second livre de Moïse s’ouvre, l’Exode, qui relate la sortie d’Égypte, dénomination par laquelle l’Écriture désigne toujours le royaume du péché, en défendant sévèrement aux Israélites d’y revenir. La naissance de Moïse, son salut miraculeux dans une corbeille sur les flots du Nil, son éducation à la cour de Pharaon, sa fuite dans le désert de Madian, où les révélations divines l’attendaient, tout cela nous est représenté pendant les trois premiers jours.

Mais une voix éloquente s’adresse aussi à notre cœur et vient remplacer celle de Salomon : c’est la voix de Job, homme aux grandes douleurs. Trois époques bien tranchées de sa vie se déroulent devant nous : d’abord, il paraît dans toute la splendeur de sa prospérité terrestre, riche en biens, riche en enfants, pour lesquels il prie journellement Dieu afin qu’ils soient préservés du péché ; loué par le Seigneur même, inspirant de l’envie au démon, qui demande qu’il soit éprouvé par de grandes calamités. Voilà que dans l’intervalle des lectures s’est écoulé pour nous un seul jour, mais ce jour est pour Job comme toute une éternité ; tout son bonheur s’est vite évanoui : des voleurs lui ont enlevé tous ses troupeaux, un vent impétueux venant du désert a fait écrouler sa maison et tous ses enfants ont péri sous ses décombres ; pourtant Job ne murmure pas : « Le Seigneur m’a donné : le Seigneur m’a ôté, » s’écrie-t-il, en déchirant ses vêtements. Le troisième jour, lui-même il est assis sur le fumier, rongé de plaies, tourmenté par les reproches que lui adressent sa femme et ses amis ; au milieu de toutes ces tentations, Job demeure humble de cœur, et « il ne profère rien d’insensé contre Dieu ». Les souffrances de ce juste, rappelées journellement pendant cette semaine, et la mémoire de Joseph, vendu par ses frères pour trente deniers, jeté en prison entre deux malfaiteurs, dont l’un se sauve, l’autre périt, de Joseph finalement porté au gouvernement de toute l’Égypte, qu’il sauve miraculeusement de la famine, — toutes ces réminiscences, tous ces symboles du Christ font ; pour ainsi dire, de l’antiquité biblique l’arène des souffrances de Jésus.

Bien plus encore que tous les livres de l’Ancien Testament, la lecture des Évangiles vient alimenter l’âme pendant ces grandes journées ; chaque jour, aux matines et à la messe, nous entendons le récit des actions de Jésus-Christ qui y correspondent : le lundi, c’est le figuier desséché qui ne produit point de fruit, et la prophétie du Sauveur sur la fin du monde ; ainsi l’Église nous avertit de veiller sur nous : « Craignons, mes frères, la malédiction prononcée contre le figuier desséché, pour avoir été stérile ; apportons de dignes fruits de pénitence à Jésus-Christ qui nous comble de ses immenses bienfaits. »

Le mardi, la parabole des dix vierges, dont cinq, qui étaient folles, vinrent à la rencontre de l’époux sans avoir mis d’huile dans leurs lampes, puis la parabole des talents donnés par le maître à ses serviteurs, fournissent matière à des versets remplis d’instructions édifiantes :

« Venez, fidèles, travaillons avec zèle pour notre maître, car il distribue des richesses à ses serviteurs ; que chacun de nous multiplie le talent de la grâce ; que l’un apporte la sagesse, comme fruit des bonnes œuvres, que l’autre accomplisse la tâche d’éclairer les esprits ; que le fidèle communique de vive voix avec celui qui ne connaît point les mystères, et que le riche se dépouille en faveur des pauvres ; ainsi nous doublerons le prêt qui nous a été fait, et, comme des fidèles ouvriers de la grâce, nous entrerons dans la joie du Seigneur. »

Le mercredi, au service de matines, l’Évangile de saint Matthieu fait place à celui de saint Jean ; nous apprenons que le Sauveur, immédiatement avant sa passion, fut glorifié par une voix descendant du ciel : il annonce qu’il va se livrer volontairement à la mort. À la messe de ce jour l’apôtre saint Matthieu rapporte l’action de la bienheureuse femme qui répandit du nard sur la tête et les pieds de Jésus, faisant ainsi les onctions pour sa mort ; c’est pourquoi l’on chante :

« Ô Fils d’une Vierge, vous avez été reconnu pour Dieu par la femme adultère qui vous invoquait en fondant en larmes, parce que ses œuvres étaient bien dignes d’être pleurées : déliez-moi de ma dette, comme j’ai délié ma chevelure ; donnez votre amour à celle qui a aimé, moi qui n’ai mérité que la haine, et je me joindrai aux publicains pour vous proclamer, ô bienfaiteur des hommes ! »

L’Église, pendant des jours si augustes, ne se contente pas d’une courte lecture des Évangiles ; elle désire que cette seule semaine puisse compenser toutes les précédentes, pendant lesquelles les fidèles ont été plus rarement nourris de cette prédication consolante ; à cet effet on lit pendant les trois premiers jours, à l’office des heures, les quatre évangélistes d’un bout à l’autre : saint Matthieu et saint Marc le lundi, saint Luc et saint Jean le mardi et le mercredi. De cette manière, ce n’est pas seulement les souffrances de Jésus-Christ, mais toute sa vie, tout le Nouveau Testament qui est rappelé au souvenir des fidèles, peu avant la Pâques de rédemption, de même que dans l’Ancien Testament Moïse dans le Deutéronome renouvella aux Israélites tous les commandements de Dieu, un peu auparavant qu’un autre Jésus, Jésus fils de Nun, reçut la mission de les conduire à travers le Jourdain dans la terre promise.

Tels sont les trois premiers jours de la semaine de la Passion, semblables entre eux quant à l’office divin ; les trois suivants sont marqués d’un cachet particulier : les oraisons et les cérémonies sont adaptées exclusivement à chacun d’eux, selon l’importance des faits auxquels elles se rapportent.

Cette modification commence au service de matines du jeudi saint ; on met de côté la lecture usitée des psaumes, et après l’Évangile de saint Luc sur la sainte Cène, le cantique de saint Cosme qui la célèbre, remplace le triple cantique du grand carême ; à la première heure (prime) on lit la prophétie de Jérémie sur les souffrances du Seigneur :

« Et moi, comme un doux et patient agneau conduit à la boucherie, je ne remarquais pas les méchantes pensées conçues par ceux qui disaient : venez et mettons-lui du bois dans son pain, et faisons-le disparaître de la terre des vivants, afin qu’on ne se souvienne plus de son nom. » Isaïe prophétise sur le même sujet à vêpres, office qui en ce jour est célébré avec la messe de saint Basile, parce que l’heure du soir correspond avec celle de la sainte Cène.

« Le Seigneur m’a donné une langue savante, afin que je sache employer la parole en temps opportun. J’ai abandonné mon corps à ceux qui le tourmentent, mes joues à ceux qui les frappaient ; je n’ai point détourné mon visage des crachats de l’ignominie. Le Seigneur Dieu a été mon appui, c’est pourquoi je n’ai point été confondu, mais j’ai présenté mon visage comme une pierre très-dure ; et je sais que je ne rougirai point, car celui qui me justifiera est auprès de moi. »

Les versets du jeudi saint expriment d’une part la méchanceté des Juifs et la trahison de Judas, et de l’autre la patience de l’Agneau de Dieu :

« Déjà le conciliabule des Juifs s’assemble pour livrer l’auteur de tous et de toutes choses à Pilate. Ô méchants, ô infidèles ! ils s’apprêtent à mettre en jugement celui qui viendra juger les vivants et les morts, ils livrent à la souffrance celui qui nous guérit de nos souffrances ! Que votre longanimité est grande, Seigneur infiniment patient, gloire vous soit rendue ! »

« L’Agneau, prophétisé par Isaïe, marche à un sacrifice volontaire et offre ses épaules aux blessures, ses joues aux soufflets ; il n’a pas détourné son visage de la honte des crachats, il se laisse condamner à un supplice ignominieux ; incapable de pécher, il a voulu tout accepter, pour accorder à tous la résurrection d’entre les morts. »

En ce jour, aux doux moyens, par lesquels la nouvelle foi nous fut transmise pendant une Cène pacifique, l’Église oppose le tableau de l’ancienne loi, donnée à Moïse au milieu des tempêtes et du tonnerre qui éclatèrent sur le mont Sinaï, et le livre de l’Exode retrace en traits de feu cet événement miraculeux :

« Et déjà le troisième jour était venu, et l’aube paraissait, et voilà que les tonnerres commencèrent à se faire entendre, et les éclairs à briller, et une nuée très-épaisse à couvrir la montagne ; et le son de la trompette éclatait avec force, et tout le peuple qui était dans le camp israélite trembla. Alors Moïse le fit sortir pour aller au-devant de Dieu, et il les plaça au pied de la montagne. Et tout le mont de Sinaï fumait, parce que le Seigneur y était descendu au milieu du feu, et la fumée de ce feu montait comme d’une fournaise, et tout le peuple trembla de frayeur. Et les sons de la trompette s’échappaient avec force et fracas : Moïse parlait, et Dieu lui répondait. »

Un autre entretien mystique entre Dieu et l’homme suit immédiatement, et celui-là aussi à travers les tempêtes et les tourbillons. Quand Job, accablé par tous les malheurs qui fondirent inopinément sur lui, commence à chanceler dans sa foi et à douter de la justice de Dieu, le Seigneur lui demande : s’il a sondé la sagesse divine dans les œuvres de la création ? Où était l’homme quand le Seigneur jetait les fondements de la terre, quand tous les anges entonnaient leurs cantiques ? — Vient ensuite une magnifique peinture de la création : Comment le Seigneur opposa une barrière à la mer qui débordait ; comment il lui donna pour vêtement les nuages et l’enveloppa d’obscurité, et comment il lui marqua ses limites, en disant : « vous viendrez jusque-là, et vous ne passerez pas plus loin, et vos flots viendront se briser ici. »

Chacune de ces questions est terrassante par son immensité inaccessible à la faiblesse humaine. Job, écrasé sous ce poids, répond enfin comme on doit répondre du fond de son cœur, et non selon l’orgueil de l’esprit, tout homme qui ose sonder les desseins de Dieu : « je sais, Seigneur, que vous pouvez toutes choses, et qu’il n’est pour vous rien d’impossible. » Alors, en reconnaissant son néant, tout homme pourra aussi dire au Seigneur avec Job : « auparavant mon oreille avait seulement entendu parler de vous, et maintenant je vous vois de mes propre yeux. »

Cette communication si consolante avec Dieu, qui nous est devenue accessible dans notre nature humaine par la communion de son vrai corps et de son vrai sang, est exposée dans une épître touchante de saint Paul, qu’on lit pendant la messe ; puis l’évangéliste saint Matthieu nous fait passer successivement de la sainte Cène au commencement de la passion du Seigneur, à sa prière de douleur sur le mont des Olives, à l’amère trahison de Judas et au renoncement de saint Pierre. À ce terme formidable s’arrête la lecture de l’Évangile ; l’hymne des chérubins, est aussi remplacé à la messe par un autre hymne qui dénonce le crime de Judas, et qui répète la touchante prière du larron : « Admettez-moi en ce jour à votre mystique repos, ô Fils de Dieu, car je n’irai pas dévoiler vos mystères à vos ennemis, et je ne viens pas vous donner le baiser de Judas, mais je vous confesse comme le larron : Souvenez-vous de moi, Seigneur, dans votre royaume. »

L’hymne d’usage qu’on chante à la Vierge après la consécration, est remplacé par un verset du cantique du matin, afin que le ressouvenir de la Cène de Notre-Seigneur dispose davantage le cœur à s’en approcher :

« Accourez, fidèles, au mystique banquet ; délectons-nous dans un esprit élevé du festin et de l’aliment immortel qui nous sont offerts par le Seigneur, instruisons-nous par sa parole à connaître celui que nous magnifions, le Verbe-Dieu qui remonte vers son Père. »

« Quand c’est un évêque qui célébre l’office du jeudi saint, comme sa personne représente Jésus-Christ, il complète aussi la représentation de la Cène mystérieuse, en réitérant l’humble acte du lavement des pieds à ses disciples. Cette cérémonie est célébrée sur une estrade élevée au milieu de l’église ; le pontife se dépouille de ses vêtements, au milieu de douze prêtres assis ; réglant chacune de ses actions d’après les paroles d’Évangile que le diacre lit à haute voix, il prend un linge, verse de l’eau dans un bassin et commence à laver les pieds. Pour rendre l’imitation plus parfaite encore, l’évêque et le plus ancien des officiants prononcent alternativement les paroles que l’Évangile met dans la bouche du Sauveur et de saint Pierre : celui-ci se refuse de se laisser laver les pieds en répétant les paroles de l’apôtre, et l’évêque lui dit la réponse de Jésus-Christ ; enfin, après avoir repris ses habits pontificaux, il s’assied au milieu des douze prêtres et termine la lecture de l’Évangile en leur adressant les paroles suivantes :

« Vous m’appelez maître et Seigneur et vous avez raison : je le suis ; si donc je vous ai lavé les pieds, moi qui suis le Seigneur et le maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné l’exemple afin que ce que je vous ai fait, vous le fassiez aussi aux autres. En vérité, en vérité, je vous le dis : le serviteur n’est pas plus grand que le maître, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé ; si vous savez ces choses, vous serez heureux, pourvu que vous les mettiez en pratique. »