Lettres à la princesse/Lettre239

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 328-329).


CCXXXIX

Ce mardi 25 février.
Princesse,

Quoique je n’aie pas eu l’honneur de vous écrire, j’ai pensé à ce qui avait été dit pour quelque homme jeune, de talent et de bonne volonté. Immobile comme je suis, j’en ai parlé à de plus à même que moi de connaître une telle graine déjà poussée : je n’ai pas trouvé. — M. Dalloz m’a indiqué un homme capable et de mérite, mais déjà homme fait et plus propre à diriger qu’à suivre. — Il est incroyable comme les générations nouvelles rendent peu de ce côté ; on dirait qu’elles sont stériles. C’est qu’on ne s’est soucié de rien former ni préparer en ce sens depuis quinze ans, et, à l’heure de la moisson, on ne trouve plus d’ouvriers.

Je mène ma vie de travail et de réflexion, sortant chaque soir un peu pour me réhabituer ; mais le dégourdissement ne vient que bien lentement. La rue de Courcelles est au bout de mes rêves.

Je mets à vos pieds, Princesse, l’hommage de mon tendre et inviolable attachement.