Lettres à la princesse/Lettre208

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 282-283).


CCVIII

Ce 23 mai.
Princesse,

Oui, travaillez ferme pour le succès de cette affaire Berthelot. Je vous jure que c’est une belle et bonne chose. Mais Duruy n’a que des idées inférieures en fait d’enseignement et d’études. Cet ordre de sciences le dépasse. Il n’était bon qu’à être un très-bon applicateur et inspecteur sous un chef. Il n’y a que l’empereur pour lui dire : Je le veux, faites !

Je prends bien part en idée à ces fatigues du monde ; vous suffisez à tout, vous y excellez ; mais la nature la plus royale elle-même à besoin de ces temps de repos et de sommeil.

Mais je n’en suis pas là, Princesse, où votre affection se figure. Hier, j’ai fait une sortie en voiture en compagnie et sous l’œil du docteur Phillips, qui a voulu observer de près mes gênes. Il a suivi jusqu’au bout sa petite expérience et le résultat lui a paru rassurant. Reste, toutefois, l’état d’empêchement, qui est mon fonds de tristesse.

Je mets à vos pieds, Princesse, l’hommage de mon tendre et inviolable attachement.