Lettres à la princesse/Lettre081

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 105-106).

LXXXI


Ce 20 juillet 1864.
Princesse,

Quoique mercredi soit mon jour sacré, je viens vous prier de m’excuser aujourd’hui : je suis, vers cette heure de cinq heures, pris moi-même de l’orage chaque jour et un peu au-dessous de moi-même. Avec cela, j’ai une Marie Leczinska[1] sur les bras, ce qui n’est pas précisément piquant à faire et je me ressens de cette atonie. Je vous prie, Princesse, de me permettre de reporter cette semaine mon plaisir à vendredi ou samedi : je compte d’ici-là sur un peu de brise.

Mais avez-vous lu Sacy ce matin, sur Madame de Sévigné ? Quel brave homme d’écrivain ! Comme il aime ses auteurs tout de bon ! Il voudrait être en prison avec Mme de Sévigné ! Pas si bête. Mais elle… Et puis il parle très-bien de sa fille. Et puis l’impératrice par-dessus le marché ! Avec tout cela on sent une nature, et on l’aime.

Je mets à vos pieds, Princesse, mon respectueux attachement.


  1. M. Sainte-Beuve veut parler de son article sur Marie Leczinska. (Nouveaux Lundis, tome VIII.)