Lettres à la princesse/Lettre054
LIV
J’ai l’honneur de vous remercier de votre bon et précis renseignement. Voilà donc encore un essai. — Mais on approche d’une session, mais l’opposition dispose de tous les journaux, moins un ou deux. Le Moniteur, comme polémique, ne compte pas. Il n’y a qu’une frégate, cuirassée ou non, qui manœuvre pour le gouvernement avec un peu d’agilité. Est-ce bien sage, au moment de l’engagement, de jeter au cœur de l’équipage un principe de division et de désunion, qui a surtout l’inconvénient de prouver, une fois de plus, à chacun l’indifférence profonde où l’on est des services rendus en ce genre ? — Vous sentez tout cela autant que personne, Princesse : pensons à autre chose. Heureux qui peut enfermer sa vie dans le cadre paisible de l’amitié, des arts, de la courtoisie animée d’affection, et n’en pas sortir !
Daignez agréer, Princesse, l’expression de mon respectueux attachement.