Les veillées d’un fouteur, 1832, Bandeau de début de chapitre
Les veillées d’un fouteur, 1832, Bandeau de début de chapitre


LE VOYAGEUR COSMOPOLITE.


air : Vite en route, coûte, qui coûte.


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Oui, c’en est fait mes chers amis,
Pour toujours je quitte Paris,
Les vits sont courts, et tous molasses,
Plus de couilles grasses,
Ah je rendrais grâces
À qui m’aura dit
Le peuple du gros vit.

Vite en route,
Coûte qui coûte,
Vite en route
Pour ce pays.

Où l’on foutra sans s’étonner,
Dix bons coups et sans déconner,
Où l’homme loin de perdre haleine,
Sans être à la gène,
Toute la semaine
Boirait et rirait,
Mangerait et foutrait,

Vite en route,
Coûte qui coûte,
Vite en route
Pour ce pays.

Vignette roue 8 rayons

Indiquez-moi donc ce pays,
Où les hommes ont de gros vits,
Les couilles de grosseur extrême,
Les fesses de même,
Voilà ce que j’aime,

Et foutant en con,
En cul, fesse et téton,

Vite en route,
Coûte qui coûte,
Vite en route
Pour ce pays.

Vignette roue 8 rayons

Si pour prix de tous nos pêchés
Aux enfers nous sommes envoyés,
Moi, je me fais foutre en derrière,
Par le chien Cerbère,
Puis encore j’espère,
Avec son aviron,
M’faire branler par Caron.

Vite en route ;
Coûte, qui coûte,
Vite en route
Pour ce pays.

Ainsi quel que soit le pays,
Ciel, terre, enfer ou paradis,
Pourvu qu’on foute, que l’on pine,
Que l’on s’extermine,
Chacun le devine,
Le plus grand plaisir
C’est de pouvoir jouir :

Vite en route,
Coûte, qui coûte,
Vite en route
Pour ce pays.


Les veillées d’un fouteur, vignette fin de chapitre
Les veillées d’un fouteur, vignette fin de chapitre