Traduction par René Auscher.
Hachette & Cie (p. 132).

CONCLUSION

Combien de fois avons-nous entendu des vieillards, hommes ou femmes, qui par curiosité se font conduire en traîneau sur les hauteurs hivernales, s’écrier : « Ah ! si le ski avait été connu de notre temps ! »

Qui sait si réellement ils en auraient fait ? Mais vous qui assistez au développement de ce sport, ne vous contentez pas de virages et de sauts ! Ayez des ambitions plus hautes ! Apprenez à voyager sur vos skis ! Les ressources d’énergie de l’homme se montrent à cette occasion et des capacités insoupçonnées se révèlent.

Le sport du ski peut être aussi une école de la vie. Mais il faut commencer loyalement et franchement, non comme un jeu ou parce que c’est la mode, mais avec un ardent désir de vaincre les difficultés qui s’opposent à vos efforts. On se rend compte alors que le ski est vraiment une école de courage et de décision qui rend l’homme souple et résistant. S’il exige parfois des sacrifices, il est aussi une source pure de joies saines et le bonheur d’une course folle sur la neige molle et veloutée est une compensation bien suffisante pour la dure fatigue éprouvée.

Un vieux tronc d’arbre barre-t-il le chemin ? Une conversion rapide et le danger est évité. Un ressaut raide se trouve-t-il sur la piste, impossible à fuir ? La peur monte peut-être à la gorge…… mais non, on se baisse, un saut, l’obstacle est franchi, et l’on poursuit allègrement son chemin.

La vie n’est-elle pas ainsi, la vraie vie ? Luttes audacieuses, malheurs inattendus, puis, de nouveau, bonheur et paix. Et quand on rentrera d’une excursion dans la montagne enneigée, personne ne répétera avec le roi Salomon : « Si c’était délicieux, ce fut aussi dur et pénible », mais plutôt : « Bien que ce fut dur et pénible, c’était pourtant délicieux ! »