Les souvenez-vous/Je voudrais2

H. Falque (p. 141-144).

JE VOUDRAIS…

À C.-Francis Gaillard.

Je voudrais que l’on dise à tous les affamés
D’idéal, de bonté, d’entente fraternelle :
« Venez, vous qui voulez une vie haute et belle,
« Venez à nous, pour être heureux, pour être aimés ! »


Être heureux !… être aimés !… Paroles merveilleuses
Qui semblent distiller du bonheur et du jour !…
Être aimés !… Tous viendraient à l’espoir de l’amour,
À cet appât divin des minutes heureuses.

Seigneur, vous avez dit : « Venez ! » Vous l’avez dit,
Et vous le répétez comme un père, sans cesse.
Celui qui vient à vous pratique la sagesse
Et vous l’élèverez, ainsi qu’il est écrit.

Combien sont-ils qui comprennent votre promesse,
Qui veulent en goûter la douceur ici-bas,
Et qui mettent leurs pas affermis dans vos pas,
Même si le chemin est rugueux et les blesse ?

Combien sont-ils, ceux qui, dans la simplicité,
Vous aiment avec joie, au profond de leur être,
Et vous ayant cherché, savent, ô divin Maître,
Qu’en Vous trouvant, ils ont enfin la Vérité !


Ceux-là sont les aimés, car la béatitude
Fleurit ainsi qu’un lis, dans leur cœur, chaque jour ;
Ceux-là sont les heureux, car plus leur tâche est rude,
Plus ils vont pratiquant le Pardon et l’Amour.

Pardon : d’abord à ceux qui nous furent hostiles,
À ceux qui vers le mal dirigent leurs efforts,
À ceux qui sont méchants parce qu’ils sont plus forts,
À ceux qui sont méchants parce qu’ils sont débiles !

À tous le saint pardon que vous voulez de nous,
À tous nos bras ouverts pour la sincère étreinte,
À tous notre douceur quand leur haine est éteinte,
Pardon à tous, Seigneur, en Vous, par Vous, pour Vous !…

Puis amour dans nos mains au-dessus des misères,
Amour dans chaque geste, amour dans chaque appel,
Et cet élan d’amour étant essentiel,
Amour, trois fois amour, dans toutes nos prières.


Oui, que ce soit l’amour qui fait, quand nous prions,
S’élever jusqu’à Vous notre âme libérée,
Et que ce soit l’amour dont la flamme sacrée,
Vienne allumer en nous un foyer de rayons.

Seigneur, que cet immense amour soit mon partage ;
Qu’il m’entraîne aux sommets d’où l’on voit la beauté ;
Oh ! n’être qu’un flambeau, n’être qu’une clarté,
Une chose d’amour très pur — pas davantage !