Les principaux monuments funéraires/Mallet-Jumilhac

MME DE MALET.




Malet (Athanaïs-Marie-louise-Marguerite-Charlotte Jumilhac, comtesse de) naquit le 3 août 1793, Issue d’une famille illustre, elle hérita des vertus de ses aïeux, et joignait au printemps de son âge les grâces d’un esprit prématuré à la délicatesse du sentiment, et la noblesse de l’âme à la plus fervente piété.

Mariée à dix-sept ans, elle se voua à son nouvel état avec une sollicitude et un zèle exemplaires : citée comme un ange de douceur et comme modèle des épouses, cette union, contractée sous les plus heureux auspices, promettait aux jeunes époux une carrière aussi longue que fortunée, quand, par un décret de la divine Providence, après six ans d’une félicité parfaite, la mort est venue la ravir à la tendresse de son mari.

Après une aussi douloureuse séparation, hors d’état d’admettre aucune consolation humaine, son époux, doué de toutes les vertus chrétiennes, a puisé dans une solide piété une résignation dont la religion lui offrait seule la source.

Le mausolée que M. de Malet a érigé à son épouse atteste des regrets auxquels la mort pourra seule mettre un terme. Ce monument, d’un style purement religieux, construit solidement en pierre, représente une chapelle sépulcrale de forme quadrangulaire, surmontée d’une Vierge assise, tenant l’Enfant Jésus debout sur ses genoux. Sur la face principale est une porte cintrée, en fer fondu, au travers de laquelle on lit cette épitaphe placée intérieurement :

ici repose
athanaïs-
marie-louise-marguerite-
charlotte MALET,
née JUMILHAC,
le 3 aout 1793.
mariée le 28 aout 1810.
décédée le 6 janvier
1816.
sa vie fut courte,
mais chrétienne ;
elle a donc assez vécu.

Cette épitaphe, et une seconde qui sera placée en parallèle, sont chacune surmontées d’une urne cinéraire.

Au-dessus s’élève une grande croix, sur laquelle est drapé un suaire, au bas duquel sont gravés ces mots :

Que l’homme ne sépare pas
Ce que Dieu a joint.
Matth., chap. XIX, v. 7.

On lit extérieurement, au-dessus de la porte d’entrée, cette inscription :

sous la protection
DE JÉSUS ET DE MARIE,
on repose en paix.

Sur la face opposée :

de murmurer et de perdre patience,
il est mal a propos ;
vouloir ce que dieu veut est la seule science
qui nous met en repos.

Sur chaque face latérale, on lit cette inscription latine :

ave, maria, gratia plena ;
dominus tecum.

Madame de Malet est décédée le 6 janvier 1816, et a été inhumée au cimetière du Père Lachaise.

La statue de la Vierge, qui est d’un beau caractère, est due au ciseau de M. Guersant, statuaire.