Les principaux monuments funéraires/Gareau

GAREAU.




Gareau (Pierre), négociant, naquit à Lhoisy (Côte-d’Or), en 1766, d’une famille honnête et laborieuse, mais sans fortune, il chercha dès sa jeunesse, par son ardeur pour le travail, la régularité de sa conduite et sa ferme persévérance, à sortir de l’état de médiocrité dans lequel le destin l’avait fait naître ; il y réussit complètement.

Ce fut donc à son mérite personnel et à sa louable ambition qu’il dut incontestablement sa première aisance.

Ce changement de position le mit à même d’étendre ses relations commerciales : sa franchise et sa loyauté dans ses opérations industrielles, et surtout son austère probité, lui attirèrent la confiance d’une nombreuse clientelle, et lui acquirent bientôt une haute réputation.

La fortune commença dès lors à lui sourire. Plusieurs négocians briguaient la faveur, sous Napoléon, d’être les fournisseurs de ses armées : Gareau se plaça au nombre des concurrens, et obtint sa nomination.

Ce négociant réunissait les qualités physiques et morales qu’exigeait une tâche aussi difficile à remplir. Implacable ennemi de la fraude, il surveillait constamment les nombreux ouvriers occupés à confectionner les marchandises qui devaient être envoyées, il les visitait minutieusement avant leur livraison, en écartant celles qui ne réunissaient pas des qualités supérieures, bien moins par la crainte des reproches que pour agir délicatement.

Il continua honorablement ses fournitures jusqu’à la restauration ; la fin de la guerre ayant rendu ses services inutiles, il se retira, comblé des faveurs de la fortune.

Il fit avec ses immenses capitaux l’acquisition de plusieurs propriétés. L’habitude qu’il avait du travail et d’être entouré d’ouvriers, lui suggéra l’idée de faire bâtir. Sans cesse occupé à surveiller les travaux, et abusant de sa hardiesse en montant sur les échafaudages les plus élevés, il fut victime de son imprudence ; une chute qu’il fit du haut d’un bâtiment dont il considérait les progrès causa sa mort.

Gareau laissa son épouse inconsolable entourée de six enfans, à laquelle la plus brillante fortune n’offrait aucun dédommagement.

Décédé le 30 août 1815, il a été inhumé au cimetière du Père Lachaise.

Son monument, qui est tout en marbre blanc, est remarquable par la richesse de sa construction ; il se compose d’une borne antique de forme carrée, surmontée d’une corniche et d’un fronton à oreillons. Sur le devant est la figure sculptée en bosse d’une femme éplorée, assise sur un socle. Sur les parties latérales sont quatre bornes carrées en pierre de liais, terminées en biseau, auxquelles est adaptée une grille en fer fondu.

Sur la façade principale, on lit cette inscription en lettres d’or :

a la mémoire
de pierre GAREAU,
négociant,
décédé, a paris, le 30 aout 1815,
agé de 49 ans.
sa veuve et ses six enfans
lui consacrent ce monument.