Les principaux monuments funéraires/Géricault

GÉRICAULT.




Géricault (Jean-Louis-Théodore-André), peintre d’histoire, naquit à Rouen (Seine-Inférieure) le 26 septembre 1791. Il étudia d’abord dans l’atelier de Carle Vernet, et ensuite dans celui de Pierre Guérin. Il exposa au Musée, en 1812, le portrait d’un grenadier à cheval ; en 1814, un hussard chargeant ; un cuirassier blessé ; en 1819, une scène du naufrage de la Méduse ; en 1824, la forge de village ; un enfant donnant à manger à un cheval, etc.

On lui doit quelques petits tableaux de genre, plusieurs lithographies pour l’histoire de Napoléon par Arnaut, et des dessins, dont ceux de la bataille de Chacabuco et de celle de Maipu en Espagne ; un épisode de la retraite de Moscou. On a vu de lui à la galerie Lebrun, en 1826, l’intérieur d’une brasserie ; un postillon faisant boire ses chevaux, et la suite d’une tempête.

Géricault obtint aux expositions du Salon deux médailles d’or de première classe, l’une en 1812 et l’autre en 1819. Il n’est pas hors de propos de tracer ici l’historique du Naufrage de la Méduse, que l’on peut nommer à juste titre le drame de la peinture. Cette magnifique toile, restée dans l’atelier du peintre après sa mort prématurée, ne put trouver aucun acquéreur ; le gouvernement refusa de l’acheter, et ces destructeurs qu’on nomme marchands de tableaux avaient décidé l’acquisition de l’œuvre de Géricault, mais à quelle condition ?… À la condition de couper toutes les figures, et de se les partager afin de les vendre comme figures d’étude !… Ce sacrifice était sur le point de s’accomplir ; les ciseaux étaient ouverts, la toile craquait déjà, lorsque l’intervention d’un des plus dignes employés de l’administration vint arracher à la destruction ce chef-d’œuvre d’un célèbre peintre français.

On comprend le motif qui nous empêche de nommer ici cet administrateur, mais la reconnaissance des amateurs des beaux-arts lui est entièrement acquise.

Le tombeau érigé à Géricault, au cimetière du Père Lachaise, offre la belle statue de cet artiste exposée au Salon de 1841. Le peintre est représenté sur son lit de mort ; au moment d’expirer, il se relève, prend sa palette, et retombe avant que son pinceau ait pu même tracer sa dernière pensée.

Sur le piédestal qui supporte la statue est sculpté en bas-relief le tableau du Naufrage de la Méduse, ce chef-d’œuvre qui fait aujourd’hui l’ornement du Musée royal, et que l’envie et l’ignorance ont été sur le point d’anéantir.

La statue, dont la pose, l’exécution et la ressemblance sont admirables, est due au ciseau de M. Étex, qui a aussi dirigé la construction du monument, lequel a été exécuté d’après son dessin par la Compagnie générale des inhumations.

Au-dessus du bas-relief on lit :
GÉRICAULT.
Au côté gauche on lit : Au côté droit :
A MORT
LA A
MÉMOIRE PARIS
DE A
GÉRICAULT. L’AGE
DE
A ROUEN 33 ANS
LE LE
26 7BRE 26 JANVIER
1791. 1824.




Imp. de Hennuyer et Turpin, r. Lemercier, 24. Batignolles.