Les principaux monuments funéraires/Casimir Perier
CASIMIR PÉRIER.
Périer (Casimir), membre de la Chambre des Députés et de la Légion-d’Honneur, l’un des régens de la Banque de France, ministre de l’intérieur et président du conseil des ministres sous le règne de Louis-Philippe Ier, naquit à Grenoble (Isère), le 12 octobre 1777. Il fit ses études à Lyon au collège de l’Oratoire, et son éducation s’achevait à peine qu’il fut entraîné dans les camps par les guerres de la révolution. En 1799 et 1800, il servit en Italie en qualité d’officier d’état-major, dans le génie militaire. Deux ans plus tard, les victoires du Premier Consul ayant ramené le calme et la sécurité en France, Casimir Périer quitta le métier des armes pour se livrer aux spéculations financières. Il apporta dans cette nouvelle carrière une grande habileté. En 1817, les électeurs parisiens l’envoyèrent siéger à la Chambre des Députés ; il y prit place dans les rangs de l’opposition, dont il devint bientôt un des champions les plus zélés et les plus énergiques ; depuis 1817 jusqu’à 1832, il a été élu sept fois à la députation, et n’a jamais dévié de ses principes ni de sa conviction. Nommé, le 13 mars 1831, au ministère de l’intérieur et président du conseil des ministres, la vie de Casimir Périer fut celle d’un véritable homme d’état. Défenseur ardent de la liberté tant que le pouvoir était oppresseur, il est devenu l’appui du pouvoir quand on voulut rendre la liberté turbulente. Casimir Périer a succombé, le 16 mai 1832, à la maladie qui depuis six semaines privait le conseil de ses lumières. MM. le duc de Choiseul, Bérenger, Royer-Collard, Bignon, Dupin aîné, François Delessert et Davilliers, ont prononcé sur sa tombe des discours dans lesquels ils se sont noblement rendus les interprètes des sentimens publics.
Le monument érigé à Casimir Périer, dont le terrain a été donné à perpétuité par la ville de Paris, est un des mieux situés du cimetière du Père-Lachaise. Il occupe le centre de cette belle partie nommée le Rond-Point.
Ce monument, construit en pierre, d’un style grandiose et d’une savante conception, est de forme quadrangulaire ; il se compose d’un double soubassement, dont le plus élevé est orné de guirlandes, et du chiffre du défunt, placé dans des médaillons sculptés en creux. Au-dessus s’élève un cénotaphe, où sont placés à chaque angle un triple rang de pilastres, entre lesquels sont sculptées des bannières surmontées du coq gaulois, et ornées de couronnes enlacées. Au milieu de la façade et des deux parties latérales, sont des figures allégoriques placées dans un encadrement : celle de la façade représente l’Éloquence, celle de la partie de droite la Justice, et celle de la gauche la Fermeté. Ce monument est surmonté de la statue du grand législateur dans une attitude oratoire. Sur la frise au-dessous, on lit cette inscription en caractères romains :
Au milieu du second soubassement, on lit, sur la façade :
Sur la partie postérieure du monument, on lit l’inscription suivante :