Les principaux monuments funéraires/Argenteuil

LE MARQUIS D’ARGENTEUIL.




D’Argenteuil (Hippolyte-Louis-René-Charles, marquis), naquit à Paris le 25 novembre 1780. Son père, Antoine, marquis d’Argenteuil, était maréchal-de-camp sous Louis XVI. Il fut nommé, en 1789, député à l’Assemblée Constituante par la noblesse du bailliage d’Auxois (Côte-d’Or), et siégea constamment au côté droit. A la fin de la session, il émigra et alla prendre du service dans l’armée des princes, où il mourut en 1793.

Le jeune marquis d’Argenteuil, qui éprouva cette perte à l’âge de 13 ans, dut à sa mère l’éducation la plus soignée et l’exemple des plus rares vertus ; on eût dit que les grands biens que possédait cette honorable famille étaient le patrimoine des pauvres. Dans l’heureux canton qu’elle habitait, la vieillesse trouvait un asile et des secours salutaires lorsque ses débiles mains ne lui permettaient plus de se livrer au travail. L’enfance, non moins intéressante, était accueillie dans des établissements de bienfaisance, où une existence assurée lui facilitait les moyens d’apprendre par principes un travail utile et les leçons d’une morale pure. Ce fut dans cet état de choses que M. d’Argenteuil vint à perdre sa mère à la suite d’une douloureuse maladie. Dès lors, il voulut honorer sa mémoire en imitant ses belles actions ; son cœur généreux ne mit plus de bornes à sa bienfaisance ; il employa une grande partie de sa fortune à multiplier les établissements philanthropiques déjà fondés, qui, à sa mort, devinrent par testament aussi nombreux que les fondations de l’honorable et célèbre M. de Montyon.

Il est décédé à Paris le 13 mars 1838, et a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Le monument de M. le marquis d’Argenteuil est d’une belle composition et d’un style plein de noblesse. Il est composé d’un stylobate élevé sur un soubassement et surmonté d’un cénotaphe sur lequel sont sculptées les armes du défunt avec cette légende :

sine macula
macla.

Sur le stylobate sont trois bas-reliefs : celui du milieu représente la Bienfaisance distribuant des secours à des vieillards infirmes, avec cette inscription au-dessus :

FONDATIONS PIEUSES ET CHARITABLES A PARIS
Et à Thoires (Côte-d’Or).

Le bas-relief de gauche représente le génie de la médecine.

On lit au-dessus :

fondation de prix
pour la médecine.

Sur le bas-relief de droite est représenté le génie de l’industrie, au-dessus duquel on lit :

fondation de prix pour l’industrie française.

Au milieu de la frise on lit cette épitaphe :

ICI REPOSE LE CORPS
De M. Hippolyte-Louis-René-Charles, marquis D’ARGENTEUIL,
Né le 25 novembre 1780, à Paris,
Où il est décédé le 13 mars 1838.
Priez Dieu pour lui.

Ce monument a été exécuté par la Compagnie générale. La sculpture des bas-reliefs est de M. Valois.