Les oiseaux dans les harmonies de la nature/Introduction

J.-B. Baillière, Victor Palmé, Firmin Marchand (p. 15-16).

INTRODUCTION.



Tout se tient dans la nature. Il n’est pas un atome qui ne se rattache au reste de l’univers par des liens que les savants ont su découvrir en grande partie. La science nous apprend, par exemple, que les éléments variés, presqu’à l’infini, de notre planète, gaz, liquides, solides, corps organiques et inorganiques, sont reliés entre eux par d’innombrables ramifications de la force universelle.

Pour connaître complétement le moindre objet, il faut donc l’étudier non-seulement en lui-même, mais encore dans ses causes et dans ses effets principaux, dans les forces dont il est l’expression et qui le rattachent à l’unité terrestre.

Or, énoncer d’une manière très-sommaire les principes, les forces ou les faits d’un même ordre de choses, de manière qu’ils apparaissent comme les anneaux d’une chaîne, les rouages d’une machine, les branches d’un arbre, les membres d’une famille, c’est faire une classification.

On comprend surtout qu’une classification soit le fondement de tout enseignement en histoire naturelle. C’est une base essentielle pour l’étude des oiseaux. Il n’est pas un seul auteur qui ait entrepris ce travail, sans avoir préliminairement composé ou adopté une classification. Ceux mêmes qui ont eu recours à l’ordre alphabétique ne s’en sont pas dispensés. C’est une nécessité qui s’impose à ceux qui enseignent et à ceux qui sont enseignés, et pour résoudre les questions que nous avons commencé par poser, il est indispensable de s’appuyer d’abord sur une classification des oiseaux.

Pour l’étude que nous entreprenons sur l’utilité des oiseaux, quelle classification devons-nous suivre ? Commençons déjà par exposer les faits observés par nous, les principes qu’ils nous font découvrir, la part qui nous semble assignée aux espèces et aux genres principaux d’oiseaux dans le travail général de la production. De la sorte, notre classification se trouvera établie d’elle-même et nous aurons ainsi, je l’espère, fait comprendre la place si remarquable qu’occupent les oiseaux dans les harmonies de la nature.

J’ai particulièrement étudié le rôle des oiseaux dans les vallées qui se trouvent comprises entre Chaumont et Châlons-sur-Marne, et j’ai cru devoir exposer mes principes dans leurs applications à ces localités. Presque tous mes exemples et les énonciations de mon tableau seront tirés de cette région que j’habite.