Les mystères de Montréal/3/14
ÉPILOGUE
Deux mois plus tard, par une belle matinée d’avril les cloches de la petite église de Saint-Denis battaient à toute volée. Le temple était décoré comme aux jours de fête et le village était en liesse : on célébrait le mariage de Jeanne Duval et de Paul Turcotte.
L’année suivante la sœur de Jeanne convolait en secondes noces avec Alfred Labadie…
Près d’un demi siècle s’est écoulé depuis les événements relatés dans ce livre.
Aujourd’hui, si vous allez de Saint-Denis à Saint-Charles en longeant le Richelieu, vous remarquez une villa princière. C’est là que vivent dans une heureuse vieillesse, respectés, aimés de tous, Paul Turcotte et sa femme. Dieu a béni leur union. On voit leurs enfants, nombreux et beaux, intelligents et pieux, réaliser la parole de la Sainte-Écriture : Sa postérité sera grande sur la terre ; la race des justes sera bénie.
Paul Turcotte est aujourd’hui septuagénaire. C’est encore un patriote ardent et un vaillant défenseur de la religion catholique et de la nationalité canadienne-française. Grâce à Dieu, il n’est pas de ceux qui bénissent maintenant la main qui les a châtiés en 1837-38.
On raconte souvent l’histoire de ces deux fiancés, dans les chaumières des bords du Richelieu. Les jeunesses y trouvent une grande leçon : les jeunes filles apprennent à être constantes dans leurs amours, et les jeunes garçons, que le dévouement à la religion et à la nationalité ne reste jamais sans récompense.