Les moteurs à gaz/Moteur Hugon

L. Boulanger (Le livre pour tous no 95p. 22).

MOTEUR HUGON

Le moteur Hugon ne diffère de la machine Lenoir que par quelques particularités.

Ainsi, le cylindre est à double effet et alimenté d’un mélange d’air et de gaz, dans la proportion de 13 parties 1/2 d’air contre 1 de gaz, fait à l’avance dans une sorte de soufflet cylindrique, disposé à l’arrière de la machine.

L’inflammation ne s’y produit pas électriquement, ce qui était une difficulté. Car déjà dans la machine Lenoir on avait été obligé de remplacer la bobine Ruhmkorff par une pile thermo-électrique de Glamond, alimentée par le gaz d’éclairage.

Dans le système Hugon, ce sont deux becs de gaz, installés dans des petites cavités ménagées au bas du tiroir et qui, par les mouvements de ce tiroir, enflamment alternativement le gaz emmagasiné dans le cylindre, à l’avant ou à l’arrière du piston.

Naturellement ces becs de gaz qui pénètrent allumés dans l’intérieur du cylindre s’éteignent par l’explosion ; mais ils se rallument en revenant à leur place, au contact d’un bec de gaz, fixe placé à l’extérieur.

Ce système, plus coûteux peut-être que l’étincelle électrique, est beaucoup préférable dans la pratique. C’est d’ailleurs, à quelques dispositions près, celui qui a été adopté par les constructeurs des machines plus nouvelles.

Comme la machine Lenoir, ce moteur ne peut fonctionner sur une grande échelle, à cause des explosions dues à des quantités de gaz considérables qu’on ne pourrait plus maîtriser ; elle n’a d’ailleurs, jamais été construite qu’à la force de quelques chevaux, et les expériences qu’on a faites ont démontré qu’elle consommait par heure et par force de cheval 2 mètres cubes de gaz d’éclairage.

C’est, à peu de chose près, ce que consommait aussi le moteur Lenoir.