Les mausolées français/Montmorency
THIBAUT DE MONTMORENCY.
ous ce monument d’une structure simple et d’un aspect mélancolique, git un noble descendant du premier baron chrétien[1], digne héritier des vertus de ses illustres aïeux, preux chevalier, vaillant défenseur des lis, enlevé trop tôt à la société et à sa patrie.
Sur la façade de son tombeau est écrit en lettres d’or, sur un marbre noir :
Au-dessus de cette inscription on remarque les armes de la famille, en relief de bronze, avec cette antique devise : Dieu aide au premier baron chrétien.
Le comte Thibaut de Montmorency était né en France en 1780 ; et il était colonel de la 5e légion, lorsqu’il est succombé à l’age de trente-huit ans, à la suite du plus funeste accident[2].
Nous croyons ne pouvoir mieux le faire connaitre, qu’en empruntant les propres expressions de celui qui fut chargé de prononcer sur sa tombe son oraison funèbre.
« Quelle famille s’enorgueillit jamais d’un fils plus respectueux et d’un époux plus tendre ? Où l’indigence trouva-t-elle jamais une ame plus compatissante, et des secours plus prompts ? Fut-il un plus ferme appui de l’autel et du trône ? Qui mérite mieux que Thibaut de Montmorency d’avoir part aux titres et aux souvenirs glorieux que lui avait légués le premier baron chrétien ? » (Discours prononcé par le lieutenant-colonel de la douzième légion.)
- ↑ Montmorency, premier baron, fut conétable sous Louis-le-Jeune et mourut en 1160 ; cette famille, une des plus illustres de France, tire son nom de celui de la petite ville de Montmorency (département de Seine-et-Oise, ancienne île de France) ; c’est la première terre du royaume qui ait porte le titre de baronie, ce qui, dans ce temps, n’était accordé qu’aux princes.
- ↑ Le comte, entraîné dans sa voiture par des chevaux fougueux que rien ne put arrêter, chercha à s’élancer au dehors ; mais, retenu par un pan de son habit, il se fracassa la tête contre les roues, et survécut peu d’heures à cet événement.