Les gouttelettesLibrairie Beauchemin (p. 54).


LES ANGES GARDIENS


Vous croyez à votre ange. Il marche à votre droite,
Vous couvre de son aile, en votre dénûment,
Et son amour sacré vous parle ingénument,
Quand un plaisir mauvais devant vos yeux miroite.

Et moi, j’en connais deux dont la tendresse adroite,
Comme l’ange du ciel, nous guide sûrement.
On monte sans malheur, sous leur regard aimant,
La sente de la vie, hélas ! souvent étroite.

L’un de ces anges bons vient, joyeux, se pencher
Sur les berceaux où dort l’innocence éphémère,
Et d’un baiser sécher les larmes. C’est la mère.

Et l’autre qui viendra doucement s’épancher
Dans une âme virile et noblement jalouse,
Pour la faire revivre à jamais… c’est l’épouse.