Les filles de Loth et autres poèmes érotiques/07

Fouterie de Poète
Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Texte établi par Bernard, Edmond Dardenne, Imprimerie de la Genèse (Sodome) (p. 47-49).

Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Bandeau de début de chapitre
Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Bandeau de début de chapitre

FOUTERIE DE POÈTE


LA FILLE

À quoi rêves-tu sous la couverture,
Ô mon cher poète, ô mon doux amant ?
Ne suis-je donc plus cette créature
Que tu désirais passionnément ?

Tu brûlais pour moi d’un amour immense
Dans des vers fort beaux — que je n’ai pas lus ;
Notre fouterie à peine commence,
Et déjà, mon cher, tu ne bandes plus !

Tes couilles, je vois, se vident plus vite
Que ton encrier plein de sperme noir.
Ta pine n’est plus qu’une humble bibite
Indigne d’entrer dans mon entonnoir.

Pourtant, si j’en crois mes propres rivales,
Je réveillerais le plus mort des morts
D’un coup de ce cul qu’ici tu ravales
Sans en éprouver le moindre remords.

Ma gorge se tient mieux qu’un militaire
Mon con est boisé comme l’est Meudon,
Afin de cacher l’autel du mystère
Où l’on officie en toute saison.

J’ai des cheveux roux comme des carottes
Des yeux de faunesse, émerillonnés,
Qui guignent les vits au fond des culottes
Et des pantalons les mieux boutonnés.

Je possède l’art du casse-noisette,
Qui ferait jouir un nœud de granit ;
Un coup avec moi n’est qu’une amusette :
Quand on est à douze on n’a pas fini.

Et lorsque mon con a soif de ton sperme,
Lorsqu’il en attend dix litres au moins,
Tu sers une goutte ou deux, puis tu fermes
Le doux robinet des ruisseaux divins !

Est-ce du mépris ou de l’impuissance ?
Es-tu pédéraste ou castrat, voyons ?
Un pareil état m’excite et m’offense :
Descends de mon lit, ou bien rouscaillons !

LE POÈTE

Je sens les sonnets pousser sur mes lèvres,
À vous contempler dans cet abandon.
Vous me rappelez les biscuits de Sèvres
Pétris par la main du Grand Clodion.

Corrège vous eut peinte en Antiope
À voir votre pose et vos charmes nus.
Je vous aime ainsi, divine salope :
La Farcy n’a pas de telles Vénus.

Je vous chanterai dans mes hexamètres,
Superbe catin dont je suis l’amant,
Des vers parfumés comme ceux des maîtres
Qu’on lit d’une main… tout en se pâmant.

LA FILLE

Conserve tes vers pour une autre muse
Qui se montera mieux le bourrichon.
Ce n’est pas cela, mon cher, qui m’amuse :
Sois moins poète et… beaucoup plus cochon.

Ingrat, tu m’as mis le foutre à la bouche !
J’allais presque entrer dans le paradis !
Maintenant j’en suis réduite, farouche,
À me branler, moi ! Que je te maudis !

Bande ta pine et débande ta lyre,
L’important, au lit, est de pisser droit,
La femme n’est pas au monde pour lire
Le nœud d’un goujat vaut celui d’un roi.

Ah ! je n’y tiens plus !… le cul me démange…
Qu’on aille chercher l’Auvergnat du coin…
Car je veux sentir le vit de cet ange
Enfoncer mon con — comme avec un coin.