Louis Perrault, imprimeur (p. 77-101).

IV.




LA lettre de Maurice en avait trop appris à Gonzalve pour qu’on puisse le croire tranquille sur le sort de son amante. Il était revenu de la forêt et personne n’avait eu connaissance de son arrivée. Ne sachant à quoi attribuer ce retard il se perdait en conjectures qui ne pouvaient être que malheureuses. Tout tournait contre lui. Les intelligences militaires étaient devenues très actives, et de jour en jour on s’attendait à la visite des Républicains. Tellement qu’il lui était impossible de s’absenter du camp, même pour un seul jour. Il ne jouissait d’aucun moment de repos. Son esprit était continuellement en proie aux appréhensions les plus vives. À peine cultivait-il encore l’amitié d’Alphonse, tant il était absorbé dans ses peines. Il trouvait néanmoins encore quelque plaisir dans la société de l’Américain captif.

Brandsome était d’un commerce très agréable. Lui seul avait assez d’empire pour distraire le colonel de ses soucis. Le noble caractère qu’on lui trouva dès son arrivée au camp, lui procura des faveurs peu connues aux prisonniers de guerre. Il n’était retenu que sur sa parole ; sur laquelle on comptait autant que sur les liens les plus puissants. Il avait pleine liberté dans le camp. Il en usait en passant tout son temps en la société de ses deux vainqueurs, auxquels il s’était attaché comme par enchantement. La lettre de Louise, qui annonçait son prochain départ de chez son père, lui était connue ; et il ne pouvait se lasser d’admirer la magnanimité de Gonzalve, dans le sacrifice qu’il avait fait.

Ils étaient tous trois ensemble, quand on vint leur signifier l’ordre d’assister à un conseil qui se tenait en la salle du général.

Brandsome n’entendait rien en cet ordre. Se voir appeler à un conseil de guerre dans le camp des Canadiens, était pour lui un mystère incompréhensible. En entrant dans la salle, son étonnement augmenta encore en voyant l’assemblée entière se lever et les saluer comme s’ils eussent été les premiers personnages de l’armée. Ils s’expliquèrent cependant bientôt cet honneur, en voyant entrer deux soldats garrottés, et conduits par une force militaire. La salle était tendue de noir et présentait l’aspect d’un spectacle funèbre.

Les deux accusés avaient été amenés devant ce conseil privé, afin d’obtenir l’aveu de leurs fautes. Sur leur dénégation, les portes furent ouvertes au public. Gonzalve ayant été appelé à rendre son témoignage, raconta ce qu’il avait entendu dans la nuit où nous l’avons vu tapis derrière la guérite de la sentinelle, et ce qui s’était suivi de cet entretien.

Serment prêté, Alphonse rapporte ce qui suit :

— J’occupe dans l’armée le grade de major d’armes. J’ai l’honneur d’être lié intimement avec Gonzalve de R… colonel de l’état major, etc. etc.

Le dix-huit de juin dernier, le colonel m’ayant prié de l’accompagner à la chasse, nous partîmes sans suite, vers le milieu du jour. Après quelques heures de marche hous rencontrâmes dans la forêt deux de nos amis, Charles Lecourt et Astolphe Rambec, officiers du génie dans le même corps que nous. Ils étaient partis dès l’aurore, accompagnés des deux voltigeurs accusés à la barre ; qui disaient avoir vu la nuit précédente de grandes troupes de bêtes fauves. J’ai su depuis que ces visions étaient fausses et que le bruit en avait été répandu à dessein.

« Quand nous rencontrâmes les chasseurs, le colonel parla mystérieusement à l’un des deux officiers. Il ne put m’expliquer le secret de cette affaire qu’après l’aventure des gentilshommes républicains dont le brave Brandsome nous est resté comme relique. Après la rude épreuve que venait de nous donner le courage de notre ami, le colonel me confia ce qui l’avait conduit à la chasse. Il ne craignit pas de laisser entrer notre vaillant captif dans l’exécution de ses projets.

«Le soir étant arrivé nous nous logeâmes sous un berceau de vignes dans un endroit connu sous le nom de Pin-Noir. Notre grotte était avoisinée de plusieurs autres de même dimension.

« À peine une légère obscurité avait-elle annoncé la nuit que nous entendîmes la venue de nos amis qui avaient promis au colonel d’attendre le jour sous le Pin-Noir. Ils prirent leur gîte à quelques pas de nous et les deux Voltigeurs allèrent s’établir à l’extrémité de l’amphithéâtre formé par les vignes.

« Le colonel n’avait prévenu personne de son intention de passer la nuit en cet endroit et le silence qui s’établit en notre grotte, couvrit entièrement notre présence.

« Vers le milieu de la nuit, lorsque nos voisins étaient livrés à un plein sommeil, nous vîmes venir, dans l’obscurité, les deux accusés à la barre. Soit qu’ils n’eussent pas exactement observé la retraite de nos amis, soit que l’obscurité fascinât leurs yeux, ils se dirigèrent directement sur nous. Chacun de nous avait son arme à la main. Nous les laissâmes approcher. Ils ne proféraient aucune parole et leurs pas étaient aussi légers que possibles.

« Quand ils se virent assez près, ils levèrent sur nous deux haches tranchantes. C’était là le signal de notre défense. Nous poussâmes instantanément un cri qui réveilla nos voisins et glaça les assassins d’épouvante. Ils auraient cependant achevé leurs coups si nous n’eussions été prompts à arrêter leurs bras.

« Ils essayèrent alors de fuir, mais le brave Brandsome, qui m’avait déjà fait connaître la force de ses nerfs, les retint l’un et l’autre.

« Le colonel se fit connaître à nos amis qui se croyaient attaqués et nous avaient déjà assaillis de leurs coups. Des flambeaux furent allumés à l’instant ; et nous passâmes le reste de la nuit sous les armes.

« Je regrette de ne pouvoir signaler ici la magnanimité de la conduite du colonel en se dévouant au salut de ses amis. Il semble aux yeux de chacun que c’est déjà beaucoup d’avoir ainsi exposé sa vie. Mais personne ne voudrait croire en mes paroles si la fidélité du secret ne m’interdisait de dévoiler l’étendue du sacrifice auquel l’obligea cette démarche. Sacrifice qui a eu pour lui des suites si funestes qu’il est vrai de dire, que s’il a détourné la mort de dessus la tête de ses amis il l’a, par cette action, portée dans son cœur. »

Après le témoignage de Brandsome et celui des deux officiers du génie, il ne resta aucun doute dans l’esprit de juges sur la culpabilité des deux prévenus.

On trouve aujourd’hui dans les annales de 1812 la condamnation de deux prisonniers, datée de Chateaugay 13 Juillet :

« Christophe Francœur et Amara Charrêt, tous deux miliciens dans la troisième division du corps des Voltigeurs, stationnée à Chateaugay, pour arrêter l’invasion des Américains Unis ayant été amenés devant nous sous accusation de préméditation de meurtre, ont été convaincus et trouvés coupables. Ils sont, en conséquence, condamnés à être fusillés par derrière, jusqu’à ce que mort s’en suive, le treizième jour de septembre de la présente année, 1812. »

La séance se leva aussitôt le jugement rendu.

Gonzalve paraissait en proie à un déchirement affreux. Alphonse, en faisant l’éloge de sa conduite, avait réveillé tous ses souvenirs. Brandsome eut beau faire jouer ses saillies et ses bons mots ; il ne put le tirer de cet état d’accablement.

— Allons, Colonel, dit Brandsome, vous n’avez pas l’air de ce monde. Faites un peu trêve avec cette mélancolie. Si c’est cette petite Louise qui vous pique si malignement, vous êtes bien extraordinaire.

« N’en soyez pas inquiet. Les circonstances ne sont jamais embarrassantes pour une femme. Loin de vous, Louise est sans doute près d’un autre. »

— Faites moi grâce, je vous conjure, de ces discours. Vous ne connaissez rien des femmes, on vous n’en connaissez que le mal. Que n’ai-je deux jours à moi ! Je retrouverais mon amante et vous apprendriez ce qu’il y a de grand, d’adorable chez une femme.

« Vous me jugez peut-être pusillanime, de ce que je ne reçois pas bien vos plaisanteries. Au contraire, je vous sais gré de vos motifs. Mais vous ne pourrez jamais me plaire en parlant désavantageusement des femmes. Vous ignorez ce qui peut faire les charmes de la vie de l’homme.

« Voici un lieu propice, arrêtons nous y… « Souvent, mes amis, vous m’avez demandé des détails sur ce qui causait ma mélancolie habituelle. L’ amitié qui nous unit méritait, sans doute, plus de confiance que celle que j’ai paru lui accorder. Connaissez donc aujourd’hui l’enchaînement des maux qui m’ont persécuté. Si ma conduite a pu vous donner une idée défavorable du fond de mon cœur, j’espère que les faiblesses auxquelles est due ma manière de vivre, et que vous avez peut-être déjà éprouvées, obtiendront de vous une indulgence généreuse. »

— Bravo, Colonel, reprit Brandsome. Je sais d’avance que vous allez parler d’une brave nation. Malgré ce que j’en ai dit, j’avoue que j’ai déjà servi sous ses étendards ; et avant même de vous entendre, je voudrais rendre mon épée, si le malin Alphonse ne m’avait déjà dispensé de ce soin.

«Je battrais la charge sur cent mille hommes ; mais je fléchirais le genou devant une femme. Quoiqu’il puisse se faire que nous n’entendions pas l’amour de la même manière, soyez certain de mon approbation. Ainsi donc, à l’œuvre, colonel. » ………

— Mes chers amis, dit Gonzalve, bientôt le cri du combat aura retenti parmi nous. Déjà peut-être la mort m’a compté parmi les victimes qu’elle va frapper. Si le sort en ordonne ainsi, je vous laisserai dépositaires de mes vœux et de mon cœur pour celle à qui j’avais juré de consacrer ma vie.

« Depuis le moment où l’âge m’a placé dans la société, je n’ai connu d’autre maître que l’amour. Dans toutes les circonstances où m’a mené depuis, le cours de la vie, il a été le moteur de toutes mes actions. Et si je dois juger la généralité des hommes par moi-même, je ne craindrai pas de dire que l’homme est créé pour aimer. Sans Vouloir m’attribuer le mérite d’avoir bien agi, je rendrai ce témoignage à l’amour que si j’ai pu m’égarer, mes écarts n’ont pas été dictés par lui ; qu’au contraire, il a été pour moi un guide fidèle ; et je puis, comme on l’a déjà dit, répéter que l’amour est divin.

« Mon père en mourant me laissa un petit héritage qui avoisinait les vastes domaines d’un Crésus altier et avare qui avait juré à ma famille la haine la plus implacable. Unique rejeton de cette famille, je devins l’héritier de la haine vouée à mon père et l’objet de querelles aussi fréquentes qu’injustes. J’avais toujours gémi sur cette profonde inimitié ; et un puissant motif me faisait vivement désirer d’en voir la fin.

« Un jour, en longeant la clôture qui limitait le jardin de mon père, j’avais aperçu la jeune fille du cruel millionnaire, dont la taille et la démarche m’avaient souverainement plû. Chaque jour subséquent je revenais à la même heure au lieu où je l’avais vue ; jusqu’à ce qu’enfin j’eus le bonheur d’échanger avec elle un regard d’intelligence. Regard profond et éloquent, qui devait unir nos deux âmes pour la vie !

« Je n’aurais rien désiré de plus, si l’animosité qui régnait toujours entre son père et le mien, n’eût entravé de plus intimes communications.

« Déjà cependant nous en étions passés du regard aux paroles ; et chaque jour nous soupirions en silence de ne pouvoir confondre plus librement nos sentiments et nos cœurs.

« Quand je vis mourir mon père, je lui épargnai la douleur que lui aurait infailliblement causée la révélation de mon amour. Sa seule appréhension, en songeant à mon inexpérience, se tournait contre le cruel St. Felmar, auquel ma jeunesse ouvrait la porte des persécutions.

« Que n’eût-il pas eu à craindre, s’il eût connu le secret de mon cœur ! Son âme se serait brisée à la pensée des maux que devait me causer ma fatale passion ! Hélas ! Je maudis le jour où je vis, pour la première fois, la plus aimable des femmes ! Mais que dis-je ! c’est le plus beau de ma vie ! Oh ! oui, je le chéris ce jour heureux où Louise m’apparaissant comme un astre brillant, inscrivit en mon âme le sceau d’un amour éternel ! Je chéris le hasard qui m’a conduit vers elle, qui a dirigé mes regards sur elle !  !  !

« Quand reverrai-je le lieu où je lui ai pressé la main, l’arbre qui portait le chantre de nos cœurs, la pierre qui lui servait de siège pour nos doux entretiens, la plante qui lui fournissait les fleurs qu’elle m’apprêtait avec tant de grâces !… Quand foulerai-je le sol où j’entendis le dernier bruit de ses pas et le son de ses derniers adieux ! »… Et toi Louise, quand te reverrai-je ?

« Ô ! pardonnez, mes amis, si je laisse couler mes larmes et l’effusion de mon cœur, j’oubliais que je n’étais pas seul…

« Je vous disais donc que mon père en mourant me laissait seul… seul à ma Louise. Ne voyant plus rien qui pût m’astreindre à des intérêts de famille, je jurai de me consacrer pleinement et pour toujours au service de la passion qui me subjuguait. J’envisageai la possession de mon amante comme le seul but auquel je devais tendre pour parvenir à cet état de bonheur qui marque une fin de tribulations pour tout homme et qui dirige les actions de sa vie.

« Mes premières démarches furent pour me concilier, s’il était possible, les bonnes grâces de St. Felmar. Je mis en œuvre tout ce que peut inspirer le plus ardent désir de succès. Connaissant son avide avarice, je me flattais qu’en me dépossédant en sa faveur de mon petit champ, je parviendrais à changer ses dispositions à mon égard. Je lui en fis une proposition pleine d’avantages pour lui et couverte des plus beaux prétextes et intérêts pour moi. Tout me fut également inutile ; et je vis enfin que le seul sujet de sa haine était mon titre de noblesse.

« Ses richesses l’avaient rendu le plus puissant homme de l’île. Il n’avait malheureusement rien de ce qui constitue le citoyen honorable, et il attribuait le peu de crédit dont il jouissait au défaut de sa naissance. Ma famille était la seule qui pût compter de nobles aïeux ; et sans l’ombrage que lui portait l’élévation de mon nom, il eût pu se dire le roi de la contrée.

« Peu attaché à aucune espèce de biens, j’aurais cru faire un bien léger sacrifice à ma passion en me désistant de cet avantage. Mais il est de ces sortes de biens qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de se ravir, lors même qu’il en a la volonté. Les motifs de la haine de St. Felmar m’étant donc connus, je n’entrevis plus aucun espoir d’accommodement.

« Pour comble de malheur, mes liaisons avec Louise ne tardèrent pas à percer. Les tourments, qu’elle paraissait souffrir malgré elle à cause des persécutions qu’on exerçait contre moi, donnèrent les premiers soupçons. Peut-être serait elle parvenue à feindre plus longtemps ; mais on Pépiait si soigneusement, qu’on la surprit un jour lisant une de mes lettres.

« Elle devint alors l’objet des malédictions paternelles. On l’enferma dans une chambre étroite, où elle passait les semaines entières, n’ayant sous les yeux que l’abject tableau de la basse-cour, d’où s’exhalait un air fétide. Le dimanche seulement on lui permettait de sortir pour assister au service divin ; encore n’était-ce qu’accompagnée de personnes affidées, dont le devoir était d’éloigner d’elle toute communication quelconque. Mais il est des secrets dont l’amour seul a la clef et contre lesquels la puissance des hommes est vaine. Les persécutions ne servent qu’à alimenter cette passion, qui puise ses ressources là même où on croit les anéantir.

« Nous ne pouvions donc plus nous voir qu’en présence de Dieu. Mais si nos communications en devinrent plus pures, elles n’en furent pas moins suivies, ni moins vives. Nos regards se comprenaient, et les quelques heures que nous passions à l’église suffisaient pour former nos projets pour la semaine à commencer.

« Par notre concours mutuel, nous étions parvenus à gagner une des femmes de son service ; et notre correspondance était devenue très facile, Mais comme tout rapport était impérieusement interdit entre la maison de St. Felmar et la mienne, l’artifice devint encore notre ressource. Une pierre marquée dans un champ nous servit de bureau de poste. Chaque jour, en la soulevant, j’y trouvais une lettre ; et chaque jour aussi l’affidée de ma Louise prenait celle que j’y déposais.

« J’avais découvert un endroit secret, d’où tous les soirs, je pouvais percer du regard dans sa chambre. Elle le savait et souvent nous passions des nuits entières dans cette muette entrevue.

« Un soir ! oh ! je me rappellerai toujours cette nuit ! un soir, dis-je, que j’étais resserré dans mon repaire obscur, je ne la voyais pas paraître comme elle avait habitude de le faire. Sa croisée donnait cependant entrée à la fraîcheur de la nuit ; et une faible lumière éclairait l’appartement. L’air était pur et serein, des milliers d’étoiles prêtaient leur douce clarté à l’univers en sommeil, … un silence parfait régnait autour de moi. Les derniers murmures des habitants de la basse-cour troublaient seuls cet anéantissement de la nature animée. Je venais d’entendre au loin l’éruption impétueuse de la vapeur d’un bateau. Mais tout était rentré dans une complète inaction.

« C’était la première fois qu’elle ne s’était empressée de venir me donner le salut de l’amour. J’attendais impatient… . Mon âme était empreinte d’une tristesse profonde… Un funeste pressentiment retenait les battements de mon cœur. Notre dernière jouissance pouvait avoir été découverte… Peut-être s’apprêtait-on à châtier mon séjour en ce lieu……

« Oh ! combien je me sentis, agréablement tiré de mes angoisses, quand tout à coup le son du luth frappa mon oreille ! Après une harmonieuse symphonie, j’entendis sa voix céleste

moduler ces belles strophes :

Salut ! triste et sombre nature !
Si, devant toi, le ramier fuit,
L’aigle abandonne sa pâture,
Et la rose s’épanouit ;
Pour moi commence ton empire,
J’aime à voir luire tes flambeaux
Et le joyeux son de ma lyre,
Annonce tes moments, si beaux !

Que la flamme du jour s’éteigne,
Ranimant celle de mon cœur ;
Car maintenant rien que je craigne
N’en pourra ralentir l’ardeur.
Que tout autour de moi sommeille,
Et me laisse entonner mes chants ;
Gonzalve vient prêter l’oreille,
Toi seul entendras mes accents.

Si, par les traits de l’infortune,
Tu vois marquer ton avenir,
Le soir contemple cette lune
Qui te dira mon souvenir ;
Alors ton cœur plein de tendresse
Te redira mes chants d’amour ;
Et malgré ta grande tristesse,
Tu voudras chanter à ton tour.

Laissons à ma lyre plaintive
Résonner ses derniers adieux.
Que ce son vogue sur la rive,
Pour faire redire mes vœux.
Reçois, aujourd’hui pour la vie,
L’éternel serment de ma foi…
Voici ce que mon cœur envie :
« Mourir ou vivre sous ta loi. »


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