Les doctrines pédagogiques des Grecs/07

Les doctrines pédagogiques des Grecs
Revue pédagogique, second semestre 18794 (p. 109-126).

lucien. — tableau de l’éducation antique dans le dialogue intitulé « anacharsis » .

L’éducation, telle que l’avaient conçue Platon et Aristote, était, nous l’avons montré, essentiellement nationale ; elle se proposait avant tout de former de bons citoyens pour l’État. La conquête romaine, en enlevant leur indépendance aux petites républiques de la Grèce, devait amener tôt ou tard une diminution considérable du patriotisme grec. Les idées d’État et de patrie, si puissantes autrefois, semblent déjà bien affaiblies chez Plutarque, et, par une conséquence nécessaire, l’éducation est devenue, dans la doctrine pédagogique de cet écrivain, plus individuelle. Le grand satirique du deuxième siècle après J.-C., Lucien de Samosate, a fait trêve un jour à ses perpétuelles moqueries contre la société de son temps, et, par un caprice de sa mobile imagination, il s’est reporté à l’origine des républiques autrefois si florissantes pour retracer, dans un tableau plein de vivacité, l’éducation qu’elles donnaient à la jeunesse. C’est le dialogue intitulé : Anacharsis ou les Gymnases. Mais, à côté de peintures qui intéressent surPage:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/112 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/113 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/114 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/115 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/116 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/117 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/118 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/119 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/120 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/121 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/122 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/123 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/124 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/125 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/126 Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/127 cation et d’enseignement. Pourquoi, du reste, séparer le bien et le vrai ? Socrate n’a-t-il pas montré lui-même leur union, aussi étroite que celle du mal et de l’ignorance[1]. C’est à nous de faire servir au triomphe du bien les connaissances innombrables que nous devons à notre amour passionné du vrai. Telle doit être la grande règle de l’éducation. Quand nous la mettons en pratique, avec des ressources et une habileté supérieures à celles des Grecs, on peut dire que les idées les plus élevées de Platon, d’Aristote, de Plutarque, de Lucien, vivent encore dans notre pédagogie.

A. Martin,
Agrégé des lettres.

  1. Xénoph., Memor., l. III, ch. ix.