Police Journal Enr (Aventures de cow-boys No. 3p. 24-26).

CHAPITRE XI

LE CONSTABLE CHURCHMAN


Baptiste et Robitaille étaient en conférence au poste de police de Canyonville quand le constable Churchman entra.

Claude dit en souriant :

— « En parlant de la bête

On lui voit la tête. »

Le policier rétorqua sur le même ton :

— Merci bien.

J. B. demanda :

— As-tu eu du succès ?

— J’ai frappé 7 nœuds…

— Et… ?

— Et 2 bull’s eyes.

— Tu veux dire que… ?

— Que deux des cadavres alors qu’ils étaient encore pré-cadavériques, ont été vus à Winnipeg en compagnie de…

Churchman regarda ses interlocuteurs dans un silence amusé…

— Nous sommes suspendus à tes babines…

— Non, mais va-t-il parler, l’animal ?

Le constable reprit :

— Je ne vous ferai point mourir de langueur…

— Envoye alors…

— Deux des chevaliers de la nuit ont été vus dans la capitale manitobaine en compagnie de l’ex-contremaître de Buck Martin…

— Sandy Marlowe ?

— Vous l’avez dit !

Baptiste remarqua :

— Ainsi Marlowe serait le complice des chevaliers…

— Oui, et les cowboys en grève aussi, fit le sergent.

— Non, trop de monde dans un secret fait de celui-ci un secret de polichinelle. Les cowboys sont des victimes sincères…

Il y eut un silence.

Que rompit Verchères.

Il dit :

— Claude…

— Oui, J. B…

— Envoie donc quelqu’un chercher Sandy.

Robitaille ordonna :

— Va, Churchman.

— Minute !

Verchères s’adressant au constable :

Ne le fouille pas et ne l’arrête point. Tâche de l’amener de son gré si c’est possible.

Ce le fut.

À son entrée Marlowe paraissait-intrigué.

Nerveux même.

— Assieds-toi, Sandy, dit le sergent en regardant significativement le chef de police de Squeletteville.

Celui-ci dit :

— Tu connais quelques-uns des chevaliers de la nuit ?

— Mais non…

— MENTEUR ! Tu as été vu avec deux d’entre eux à Winnipeg.

Claude Robitaille insista :

— Inutile de nier, nous avons toutes les preuves en mains. Tu es du complot.

— Quel complot ?

— Tu ne vas pas jouer au finfin avec nous, hein ? Parle ou il va t’en cuire.

— Je ne parlerai pas.

— Bien.

Le sergent se leva :

— Sandy Marlowe, au nom de la loi je t’arrête.

— Pourquoi ?

— Sous l’accusation de complicité dans un incendie criminel et dans le meurtre du rancher Abel Marceau… Churchman, place le prisonnier en cellule.

Le constable le désarma.

Le fouilla.

Et le coffra.

J. B. dit à son camarade :

— Maintenant il faut qu’il s’évade.

— Pourquoi ?

— Pour que nous puissions le suivre en cachette ; sans aucun doute il va nous conduire au grand chef du complot.

— C’est plein de bon sens.

Churchman entra et dit :

— Sandy demanda un paquet de tabac à cigarettes.

— Va lui en acheter un, ordonna Robitaille. Ouvre ensuite distraitement la porte de sa cellule et laisse-le s’évader. Tu comprends bien ?

Churchman eut un petit sourire entendu :

— Oui, fit-il.

Baptiste se leva.

— Où vas-tu ?

— Seller mon cheval.

— Moi aussi, dit le sergent.