Les bases de l’histoire d’Yamachiche/26

Arrière-fief concédé à Nicolas Gatineau

par M. Pierre Boucher.
12 septembre, 1699.

Par devant Marien Taillandier, notaire de la terre et seigneurie de Boucherville, y résidant, et témoins enfin nommés, fut présent Sieur Pierre Boucher, seigneur de Boucherville et de Grosbois, lequel a recognu volontairement confessé avoir baillé, ceddé, quitté et délaissé et transporté et concédé, promis et promet garantir de tout trouble et empêchement généralement quelconque, dès maintenant et à toujours au Sieur Nicolas Gatineau, demeurant aux Trois-Rivières, acceptant, prenant et retenant au dit titre, pour lui, ses hoirs et ayants cause à l’avenir, une concession de douze arpents de terre de front sur quarante-deux, laquelle terre est située au-desous de la rivière Ouamachiche, dit de Grosbois, en commençant sur le bord de la dite rivière du grand bois de bout, en descendant en bas jusqu’au bout de douze arpents, et de quarante-deux arpents de profondeur, avec les devantures comme elles ont été concédées au dit sieur Boucher ; pour en jouir en pleine propriété par le dit sieur Gatineau, lui ses hoirs ou ayants cause, en arrière fief noble, en tous droits, à la réserve d’une rente nette et seigneuriale de quatre minots de bled froment, bon, loyal et marchant, et la dite rente non rachetable, mais se paiera tous les ans à la St-Martin d’hiver, portable au lieu seigneurial du dit fief de Grosbois, quand il y en aura un de baty, et en attendant aux Trois-Rivières, où il sera indiqué au dit sieur Gatineau, laquelle rente de quatre minots de bled commencera à courir du jour de la St-Martin de l’année prochaine que l’on contera mil-sept-cent, et continuera à l’avenir d’année en année ; de plus sera tenu et obligé le dit Gatineau de porter la foy et hommage au dit fief Grosbois, quand il y en aura de baty, et en attendant elle sera portée au dit Boucherville pour la première fois, par le dit Gatineau, ses hoirs et ayans cause à perpétuité avec le revenu d’une année pour droit de rachat à chaque mutation de possesseurs, suivant la coutume du Vecsain français enclose dans la coutume de Paris ; de plus sera tenu et obligé le dit Gatineau de souffrir tous les chemins nécessaires pour l’utilité publique, qui seront jugés nécessaires par le dit seigneur ou ses officiers ; de plus sera tenu et obligé le dit Gatineau d’apporter son bled moudre au moulin du dit seigneur, quand il y en aura un de baty ; et en cas que le dit acquéreur vende ou ait vendu la dite concession, le dit seigneur s’en est réservé la préférence, en remboursant l’acquéreur du prix de son acquisition. Car ainsy etc., promettant et obligeant, renonçant, etc. Fait et passé au dit Boucherville, garde du notaire soussigné, l’an mil six cent quatre vingt dix neuf, le douzième de septembre après midy ; fait en présence de Gil Papin, marchant, et de Jean Trothié.

(Signé) Boucher, Jean Trothié,
Gatineau, G. Papin.
Taillandier Nre.