Les bases de l’histoire d’Yamachiche/23

CONCESSION DU FIEF GROSBOIS


Par l’intendant Talon à M. Pierre Boucher.
3 novembre 1672.

Jean Talon, conseiller du Roy en ses conseils d’estat et privés, intendant de la justice, police et finance de la Nouvelle-France, Isle de Terre-Neuve, Acadie et autres pays de la France septentrionale, Salut, savoir faisons qu’en vertu du pouvoir à nous donné par sa Majesté, nous avons accordé, donné et concédé, accordons, donnons et concédons par ces présentes, au sieur Boucher, une lieue et demie de terre de front sur deux lieues de profondeur, à prendre, savoir, trois quarts de lieue au-dessus de la rivière Amachiche et autant au-dessous de la dite rivière, pour jouïr de la dite terre en fief et tous droits de seigneurie et justice par lui, ses hoirs et ayant cause, à la charge de la foy et hommage que le dit sieur Boucher, ses hoirs et ayant cause seront tenus de porter au Château St-Louis de Québec, duquel il relèvera aux droits et redevances accoutumés de la Coutume de la Prévosté et Vicomté de Paris qui sera suivie à cet égard par provision, en attendant qu’il en soit ordonné par Sa Majesté, et les appellations du juge qui pourra être établi au dit lieu ressortiront par devant… à la charge qu’il continuera tenir ou faire tenir feu et lieu sur la dite seigneurie, et qu’il stipulera dans les contrats à ses tenanciers, qu’ils seront tenus de résider dans l’an, et tenir feu et lieu sur les concessions qu’il leur accordera ou aura accordé, et qu’à faute de ce faire il rentrera de plein droit en possession des dites terres ; que le dit sieur Boucher conservera les bois de chêne qui se trouveront sur la terre qu’il se sera réservée pour faire son principal manoir, même qu’il fera la réserve des dits chênes dans l’étendue des concessions particulières faites ou à faire à ses tenanciers, qui seront propres à la construction des vaisseaux.

Pareillement qu’il donnera incessamment avis au Roy ou à la compagnie royale des Indes Occidentales, des mines, minières ou minéraux si aucuns se trouvent dans l’étendue du dit fief, et à la charge de laisser les chemins et passages nécessaires ; le tout sous le bon plaisir de Sa Majesté, de laquelle il sera tenu de prendre la confirmation des présentes dans un an du jour d’icelles. En témoin de quoi nous avons signé ces présentes, à icelles fait apposer le cachet de nos armes et contresigner par notre secrétaire, à Québec, ce 3 novembre 1672.

(Signé)« Talon. »

Par mon dit seigneur

Varnier.