Nouvelle Librairie Nationale (p. 233-245).


XXII
réconciliation et prouesses

Après que les Peaux-Rouges, sur l’ordre de Riel, eurent mis le feu aux brousses, Pierre La Ronde, s’autorisant de son titre d’éclaireur, avait quitté les rifles-pits sans attendre le signal de ses chefs.

Comme il se doutait que les flammes, poussées par la brise, menaceraient l’église et obligeraient Middleton à la faire évacuer, il avait formé l’audacieux projet de profiter de cette circonstance pour s’y introduire, monter dans le clocher et s’emparer du drapeau.

Tapi derrière un buisson, non loin de l’endroit où les Cris avaient allumé l’incendie, il attendit donc patiemment, en dépit de la chaleur incommodante du brasier, le moment favorable pour se glisser aux abords du camp canadien.

Lorsque les rumeurs qu’il perçut du côté de l’église lui permirent de croire que l’instant était venu, il fit un crochet à gauche, pour éviter le sol carbonisé encore brûlant, puis, avec des précautions extrêmes, tantôt courbé, tantôt rampant sur les mains et les genoux, il gagna un coin d’ombre et observa le mouvement qui se faisait autour de l’édifice ; car, à l’instar des Indiens, Pierre était un garçon prudent et réfléchi, même au fort de l’audace.

Pendant qu’il était ainsi occupé, les chefs bois-brûlés donnaient à leurs hommes l’ordre de quitter les tranchées, et le jeune homme l’apprit aux cris de guerre des sauvages et aux hourras répétés de ses compagnons.

Tout en surveillant l’évacuation de l’église, il se disait qu’il était préférable d’attendre, pour agir, le moment où la collision des deux forces ennemies accentuerait le désarroi dont l’incendie avait déjà donné le signal.

Toutefois, il augura assez mal du mouvement de Riel, quand il s’aperçut que, bien avant l’arrivée de ses frères, les artilleurs anglo-canadiens avaient eu le temps de mettre leurs pièces en ligne.

Aux premières décharges, il pensa que le moment était venu d’agir. Une épaisse fumée, à laquelle s’ajouta bientôt celle de la poudre, embrumait assez le théâtre de la lutte pour rendre l’exécution de son dessein relativement facile. D’ailleurs, il avait jeté son chapeau afin d’être, au besoin, pris pour un Pied-Noir, erreur à laquelle pouvait se prêter sa physionomie.

Il s’apprêtait donc à tenter définitivement l’aventure, lorsqu’il vit s’avancer dans la direction d’où il était venu lui-même un homme qui marchait à demi courbé avec des précautions infinies. Si Pierre, malgré la fumée, le distinguait suffisamment aux lueurs mourantes de l’incendie, la réciproque n’était guère possible à cause de l’ombre dans laquelle le jeune Bois-Brûlé était tapi.

Ce personnage approchait rapidement. Tout à coup, il redressa la tête.

Un nom faillit jaillir de la bouche de Pierre, mais il le retint sur ses lèvres…

Et il demeura debout à la même place, attendant impassiblement celui en qui il venait de reconnaître, à la lueur fugitive d’une flamme, son frère Jean.

À la vue du cadet, l’aîné avait ressenti une sorte de malaise… comme si les choses mauvaises qu’il croyait avoir tuées en lui allaient soudain resurgir… Que venait donc faire son frère en ce lieu ? Mais il eut presque aussitôt honte de son arrière-pensée, et il ne songea plus qu’à aviser de sa présence celui qui s’approchait.

À cet effet, lorsqu’il le jugea assez proche, il toussota deux fois, très légèrement.

Immédiatement, Jean se redressa, la main sur le revolver, les sourcils froncés, cherchant à percer l’ombre. Son indécision fut courte.

— C’est moué… C’est Pierre La Ronde ! souffla une voix.

Le jeune homme ébaucha un geste d’étonnement, mais, sans hésiter, s’avança :

— Qué que t’espères là, frère ? demanda-t-il tranquillement.

— Et toué, quelle idée t’amène ?

— Moué… c’est pour le drapeau…

— Moué de même… c’est pour le drapeau…

Après ce double aveu, il y eut un court silence. Ils sentaient se lever en eux des choses indicibles. Jean, le premier, reprit avec la voix d’un homme qui parle l’esprit ailleurs :

— C’est drôle… on se rencontre avec la même idée… à la même place.

— Écoute, répliqua Pierre d’une voix basse et troublée, je suis venu « icite » en me disant que j’avais beaucoup à racheter…

Il s’arrêta une seconde et poursuivit, la gorge serrée :

— Oui… j’ai eu des torts, et plus que des torts, rapport à toué… faut que j’te le dise, cadet… j’ai pas pu te le dire encore… Mais j’en ai le courage à c’te heure… Écoute : je t’ai soupçonné, accusé d’avouère trahi… C’est pas tout. Une fois, dans la tranchée… à la coulée de Tourond… tu sais… j’ai tiré… je t’ai blessé… Ah ! je peux pas penser à ça sans qu’y me passe une « souleur » par tout le corps… Faut me pardonner, frère !

L’émotion ressentie par Jean à cette révélation inattendue se trahit par le tremblement de sa voix lorsqu’après une demi-minute de silence, il répondit :

— J’ai rien à te pardonner, Pierre…, rien. Tout ça, c’est de ma faute à moué, et si je suis « icite », c’est pour la payer, la racheter aussi… J’étais imprudent, fou… tu sais ben… Mais, va, c’est pas la peine de te donner encore du « trouble » pour ça… Faut plus y songer… c’est fini : on ne doit plus penser à c’te heure qu’au drapeau…

— C’est vrai, frère, le drapeau de Louis Riel !

— On montera dans le clocher, Pierre. On le reprendra et on le rapportera à Riel… Y en aura toujours un des deux qui réussira, pas vrai ? Allons ! on est « parés » ?

— On est parés ! Et maintenant, frère, à la vie, à la mort !

Leurs mains se cherchèrent dans l’ombre et s’étreignirent.

— À la vie ! à la mort !

Ils s’élancèrent.

Ce moment marquait le fort de la lutte entre les troupes de la Puissance et les Bois-Brûlés assaillants. Tous les canons tonnaient. La mitrailleuse Gatling tirait avec fureur ses deux cent cinquante coups à la minute… Une intense fumée flottait sur le lieu du combat, noyant les hommes et les choses dans sa brume.

Les deux frères, au milieu des balles des deux partis qui s’égaraient de leur côté, parvinrent sans encombre près de la porte de l’église. Mais, au moment où ils allaient la franchir, un coup de feu éclata à quinze pas d’eux, à peine, trouant le chapeau de Jean d’un projectile.

À travers le brouillard roussâtre qui les enveloppait, l’œil perçant de Pierre découvrit aussitôt la silhouette de l’agresseur. En quelques bonds, il est près de lui : c’est un « Scout » Pied-Noir. Sans doute vient-il d’user sa dernière cartouche, car il lâche sa carabine à répétition et, poussant son cri de guerre, il saisit son revolver. Mais, rapide comme la foudre, la hache du Bois-Brûlé s’abat sur sa tête qu’elle fend jusqu’aux oreilles. L’Indien s’effondre les yeux révulsés, la bouche encore ouverte…

Pierre rejoignit son cadet :

— Vite à l’église ! dit-il.

Sur le seuil, ils s’arrêtèrent.

Un homme était là, au fond, non loin de l’autel. Muni d’une lanterne qui projetait sa lumière falote autour de lui, il semblait chercher quelque chose au milieu des paillasses et des objets de toute sorte abandonnés par les blessés.

— Entrons doucement, dit Jean, il fait noir. Il ne nous verra pas.

Les deux Métis s’avancèrent à pas de loup vers l’échelle qui conduisait dans la tour.

Cependant, l’homme se baissait, tâtait, par terre, un petit sac et en tirait une bouteille qu’il déboucha incontinent et dont il huma longuement le contenu.

À ce moment, il releva la tête, et la lumière de la lanterne lui éclaira la face.

Dans l’ombre, les deux frères avaient tressailli.

— Le Loucheux ! soufflèrent-ils ensemble.

— Le Judas ! gronda Pierre… ça me donne une fameuse envie de lui envoyer…

— Impossible ! interrompit Jean à voix basse… ça mènerait trop de bruit… Puis, faut se dépêcher, rapport au sauvage dont t’as réglé le compte : ses « reliques » pourraient donner méfiance à d’autres…

Pendant qu’ils gagnaient l’échelle, l’Indien, au fond de l’église, ingurgitait, à petites lampées, le contenu de la bouteille :

— Vois-tu c’t’ivrogne ! souffla le cadet… Pendant que ses amis se battent, lui vient « icite » voler le rhum qu’on gardait pour les blessés !

Avec des précautions infinies, ils gravirent les échelons de bois dont quelques-uns, malgré tout, gémirent sous leur poids.

Pourtant, grâce à la canonnade et à la fusillade du dehors, ils purent espérer, en atteignant la plate-forme, que le Loucheux, tout à ses bouteilles, d’ailleurs, n’avait conçu aucun soupçon de leur présence.

Une seconde échelle, beaucoup plus courte, conduisit Pierre jusqu’à l’endroit où La Rose avait planté le drapeau.

Il était là toujours, la hampe solidement fixée au bord d’une lucarne et flottant à l’air libre, sous le ciel étoilé…

Avec une sorte de respect, Pierre, ayant coupé les liens qui le retenaient, l’attira doucement à lui.

À quelques mètres au dessous, Jean, la tête levée, suivait attentivement l’opération.

Tout à coup, il tressaillit…

— Ah ! disait une voix bien connue, les Sangs-Mêlés sont revenus chercher leur signe de ralliement.

Jean, dans une brusque volte-face, saisissait son revolver lorsque le Loucheux, levant le bras, s’écria :

— Ne tire pas ! L’Indien ne veut aucun mal au Sang-Mêlé… Si tu tires, dans un instant, vingt Pieds-Noirs seront ici… Tu feras donc mieux de te tenir tranquille…

— Le chien a raison ! s’écria rageusement Pierre, qui s’était arrêté au milieu de l’échelle, le drapeau dans une main, accroché de l’autre à un barreau… Mais, dis-moi donc, Pitre-le-Loucheux, lequel vaut mieux : se livrer à un guerrier Pied-Noir ou à un homme qui a trahi les siens ?

— La vengeance est douce au cœur de l’homme rouge, répondit le Cri sans s’émouvoir. Il ne trahira pas ses amis, mais il veut se venger de ses ennemis.

— C’est pour cette raison, sans doute, qu’il a passé dans le camp des soldats de la Mère-Blanche ? fit Jean avec ironie.

— Sache donc, Sang-Mêlé, que l’Indien déteste les soldats de la Mère-Blanche… Mais il hait bien plus l’homme qui l’a frappé à la face et le maudit magicien de votre village… Les gens du Canada me payent pour les servir, et je me contente de boire leur eau de feu… Mais ils m’aideront, en prenant le village, à satisfaire ma vengeance en tuant le chef sang-Mêlé qui m’a insulté, ainsi que le magicien… Quant à vous, je ne vous en veux pas… à Toi, tu m’as tiré des mains du « manitokaso » lors qu’il m’accusait d’avoir tiré sur celui-ci… je m’en souviens. Allez, vous pouvez emporter votre emblème. Non seulement, le Loucheux ne vous trahira pas, mais il vous aidera même, au besoin, dans cette entreprise.

Le Peau-Rouge avait prononcé cette petite harangue avec une volubilité extraordinaire, sous l’influence de la passion et, peut-être aussi, de l’ivresse commençante…

Mais, en dépit de l’apparente sincérité de son accent, ni Pierre ni Jean ne voulurent braver la possibilité d’être dupes de cet homme étrange et dangereux.

— Merci de tes services, dit l’aîné, non sans brusquerie. Nous avons coutume de faire nos affaires nous-mêmes…

— Pourtant, ajouta le cadet plus conciliant et, dans la circonstance, plus avisé, si tu veux nous dire combien d’éclaireurs sont postés aux abords de la maison du Grand-Esprit, nous ouvrirons avec plaisir nos oreilles à tes paroles.

— C’est chose facile, Sang-Mêlé. Il y en a cinq devant, environ le même nombre derrière, et beaucoup, beaucoup d’autres plus loin qui surveillent le bois du côté où on ne se bat pas… Mais, quel est ce bruit que j’entends en bas ?

La canonnade s’était tue, la fusillade s’était ralentie, et, dans ce calme relatif, montait, en effet, de la porte de l’église, un concert d’imprécations.

— Ce sont les éclaireurs, dit le Cri au bout d’un instant. Il se passe quelque chose… L’Indien doit s’éloigner, car il ne convient pas qu’on le trouve en ce lieu avec vous… Que mes deux frères sachent pourtant que je ne les vendrai pas !

— Dans l’espèce des « gensses » qui ne valent pas cher, on ne dénichera pas vite son pareil ! déclara Pierre lorsque le Loucheux eut disparu.

Mais c’est pas tout ça, reprit-il vivement. On n’a que trop jasé… S’agit, à c’te heure, de « démarrer d’icite », quoique la chose ne soit pas commode…

— C’est mon avis, avoua Jean. Entends-tu les Pieds-Noirs en bas ? Y crient comme une volée de corbeaux, et je suis sûr que c’est autour du cadavre de l’éclaireur que t’as expédié !

— Ça se pourrait ben… Puis de ça j’ai « doutance » que le maudit Loucheux va nous jouer un tour. Je me méfie de lui comme de la « picotte ». Qui a trahi trahira.

— En ce cas, en avant ! conclut le second des La Ronde en prenant l’échelle.

À peine avaient-ils descendu quelques échelons qu’une clameur furieuse retentit en bas dans l’intérieur même de l’église.

Puis ce fut un tumulte de voix gutturales, parmi lesquelles les jeunes gens reconnurent pourtant celle de Pitre-le-Loucheux. Cela dura une demi minute à peine, au bout de laquelle le tapage se poursuivit dehors.

Les Bois-Brûlés respirèrent :

— Que se passe-t-il ? demanda Jean.

— J’ai pas compris. Y parlaient tous ensemble… Mais, tu sais, je serais pas étonné quand y s’en prendraient au Loucheux, rapport à l’homme que j’ai expédié… Descendons toujours. On verra ben de quoi y retourne.

Dès qu’ils eurent touché le parvis au milieu d’une obscurité profonde, ils prêtèrent l’oreille.

Pierre La Ronde ne s’était pas trompé en opinant que les Pieds-Noirs prenaient le Cri à partie. Au moment où ce dernier quittait l’échelle de la tour, les compagnons de la victime du Métis pénétraient dans l’église. La découverte du cadavre à un endroit où l’ennemi ne s’était pas avancé, la manière dont l’homme avait été tué, les avaient induits en soupçon, et ils s’apprêtaient justement à explorer le sanctuaire lorsque la malchance voulut que l’infortuné Loucheux, en descendant de la tour, tombât sur le groupe irrité.

S’emparer de lui, l’entraîner dehors malgré ses protestations fut, pour eux, l’affaire d’un instant.

Là, ils reconnurent à qui ils avaient affaire. Mais cela n’était pas pour les calmer. De tous temps, les tribus Pieds-Noirs et Cris furent d’irréconciliables ennemies, et le fait qu’ils servaient sous le même drapeau que cet homme ne pouvait prévaloir contre une profonde antipathie atavique. Ils avaient donc confronté le Loucheux avec le cadavre et tentaient de le confondre au milieu de ses dénégations.

Les deux Métis, qui s’étaient avancés jusqu’au coin de la porte de l’église, écoutaient cet interrogatoire avec anxiété.

— Pourvu que, pour se tirer d’affaire, y ne nous vende pas, murmura l’aîné.

— Y n’a pas l’air d’y songer à c’te heure, répliqua l’autre, mais ça pourrait venir… Aussi, je crois qu’on fera ben de « démarrer » au plus tôt… Tâche donc de vouère ce qu’y font.

Pierre se pencha et avança un peu la tête pour observer.

— Y sont à une douzaine de pas à gauche, autour du cadavre… Y ne regardent pas par « icite ». Y fait assez noir…

— Est-ce qu’on va ? demanda Jean.

— Attends ! les v’là qui se baissent pour tâter le mort… Allons-y !

Ils se glissèrent dehors, silencieux sur leurs mocassins.

Quand ils eurent franchi quelques mètres dans la direction des positions métisses, Pierre souffla :

— Grattons[1] !

Ils bondirent dans les ténèbres. Mais, à peine atteignaient-ils le terrain dénudé et noirci par l’incendie qu’un cri aigu perça derrière eux la nuit.

Presque aussitôt, une volée de balles leur sifflait aux oreilles, et ils perçurent le bruit d’une poursuite.

— Y sont su nos talons !… Du nerf !

Et, brandissant le drapeau roulé sur sa hampe, Pierre bondit comme un cerf wapiti pressé par des chasseurs.

Son cadet ne pouvait malheureusement suivre cet exemple : à peine remis de sa blessure, il sentait, après une minute d’efforts, ses forces mal revenues s’épuiser rapidement.

À chaque seconde, ses agiles ennemis gagnaient du terrain ; mais la silhouette fuyante de son aîné se voyait graduellement devant lui dans l’ombre, où il n’aperçut bientôt plus que la vague blancheur du drapeau :

— Qu’il le sauve ! murmura-t-il. Quant à moué…

Presque défaillant, il fit volte-face, revolver au poing, résolu à entraver, autant qu’il lui serait possible, la poursuite des sauvages.

Pierre, cependant, ne tarda pas à s’apercevoir qu’il fuyait seul. Inquiet, il ralentit sa course et tourna la tête.

Au même moment, une voix gutturale clamait au loin :

— Les mains en l’air !

À cette invite de reddition, le revolver de Jean répondit seul.

Un cri d’agonie se fit entendre. Mais il fut presque couvert par la détonation d’un fusil, et quand Pierre, qui accourait à toutes jambes, approcha, il distingua son frère étendu à terre près du cadavre d’un de ses adversaires.

Un peu plus loin, trois hommes, la carabine en arrêt, semblaient l’attendre lui-même.

— Les mains en l’air ! lui crièrent-ils en leur langue.

À cet instant suprême, le Métis, prêt au sacrifice de sa vie, n’eut qu’un regret, celui de n’avoir pu sauver le drapeau.

Il allait tenter de saisir son revolver pour mourir, du moins, l’arme au poing. Mais le Pied-Noir qui le tenait en joue ne tira pas.

Il venait de s’effondrer, et, coup sur coup, au bruit de deux autres détonations qui éclatèrent derrière eux, ses compagnons s’abattirent comme fauchés…

Et Pierre La Ronde, stupéfait, aperçut à leur place une silhouette indécise et entendit la voix de Pitre-le-Loucheux qui disait avec un accent de haine intraduisible :

— Chiens de Pieds-Noirs !… Vous ne viendrez plus me molester désormais… La chair de mes ennemis, j’en fais cadeau aux corbeaux.


  1. Gratter est le synonyme de filer ou décamper.