Les anciens couvents de Lyon/36.1. Séminaire

Emmanuel Vitte (p. 615-617).

SÉMINAIRE DE SAINT-IRÉNÉE


LA congrégation de Saint-Sulpice, à qui est confiée la direction du séminaire de Saint-Irénée de Lyon, a été instituée par le digne M. Ollier, en 1641, à Vaugirard, près de Paris, pour la formation ecclésiastique des jeunes gens qui aspirent au sacerdoce.

L’archevêque de Lyon, Camille de Neuville, avait fondé, en 1654, un séminaire pour l’éducation des clercs, et il en avait confié la direction aux pères de l’Oratoire.

Cette première tentative ne réussit pas. L’archevêque s’adressa aux Sulpiciens qui acceptèrent. Ils se logèrent d’abord (1659) sur paroisse de Saint-Michel, réunie depuis à celle d’Ainay ; ils y demeurèrent deux ans. Ils allèrent ensuite s’établir au haut de la montée de Garillan, sur la montée Saint-Barthélémy, dans l’ancienne maison des Gondi, où ils restèrent huit ans. De là, en 1669, ils louèrent la petite maison dite Madagascar, au quartier de Saint-Clair, à peu près sur l’emplacement de l’ancienne maison Tholozan. Enfin, en 1670, on acheta le terrain où s’éleva ensuite le séminaire, à la Croix-Pâquet. L’acquisition coûta 58.259 livres ; l’archevêque en paya 36.000 de ses deniers, et le reste fut soldé par Messieurs de Saint-Sulpice. Les frais de construction s’élevèrent à plus de cent mille livres. On y enseignait la philosophie et la théologie dogmatique et morale.

ancien grand séminaire

Depuis l’année 1738, en conséquence de l’agrégation du séminaire à l’université de Valence, les études y étaient académiques, en sorte que l’on y faisait le quinquennium, comme dans l’université même, pour obtenir en théologie les grades nécessaires à la possession de certains bénéfices. Cette agrégation, obtenue à la requête de feu messire Charles-François de Rochebonne, archevêque de Lyon, fut autorisée par lettres patentes de Sa Majesté, en date du 12 août 1738, enregistrées au parlement de Grenoble le 22 du même mois, et au consulat de la ville de Lyon le 18 septembre 1739.

Outre les retraites qui s’y font annuellement, à la rentrée du séminaire, et avant les ordinations, on y en fait aussi d’autres pour les curés, vicaires et autres ecclésiastiques. Longtemps on en fit deux : la première commençait le mardi de la seconde semaine après Pâques, et la seconde, le vendredi après le troisième dimanche d’après Pâques. Sur la fin du dix-huitième siècle, on n’en faisait plus qu’une, fixée au mardi qui suivait le dimanche dans l’octave de l’Assomption.