Les anciens couvents de Lyon/32. Trinitaires

Emmanuel Vitte (p. 539-549).

LES TRINITAIRES



L’ÉGLISE, si riche dans sa variété, a toujours eu, pour subvenir aux besoins des temps, une action efficace. Elle a fait appel à tous les dévouements, et, pour lui répondre, le dévouement a pris toutes les formes : il a élevé des hospices pour les malheureux, des hôpitaux pour les malades, créé des mères pour les orphelins, des éducateurs pour les enfants. Avec les Trinitaires, il va faire des prodiges nouveaux.

Le monde oriental ne fut pas toujours aussi paisible qu’aujourd’hui. Il fut un moment où il se rua sur l’Occident pour en faire sa proie. Les Turcs ne réussirent pas au gré de leurs espérances, mais cependant ils parvinrent à s’établir sur les ruines du Bas-Empire et sur les plus belles contrées de l’Espagne ; la Méditerranée devint leur domaine. Malheur à ceux qui étaient pourchassés par ces pirates ! Ils étaient enlevés et faits esclaves ; nombreuses furent leurs victimes. L’esclavage dans les pays barbaresques fut un des fléaux de ces temps malheureux.

Mais cette détresse ne resta pas sans secours. Dieu allait susciter deux saints, Jean de Matha et Félix de Valois, pour faire son œuvre de charité et étonner le monde par un dévouement qu’il ne soupçonnait pas.

Jean de Matha naquit en 1160, dans le petit bourg de Faucon, en Provence. Ses parents étaient nobles et relevèrent avec une vigilance attentive. De bonne heure, du reste, l’enfant répondit par les meilleures dispositions aux soins de ses parents, en développant dans son âme le goût de la vertu, de la mortification et de la solitude. Élève de l’Université de Paris, il se fit remarquer par ses brillants succès. Docteur en théologie et aspirant de toute son âme à l’honneur du sacerdoce, il fut ordonné prêtre, et lorsque l’évêque lui imposa les mains, on vit sur sa tête une colonne de feu.

Le lendemain, comme il célébrait sa première messe dans la chapelle de l’évêque de Paris, en présence de ce pontife, des abbés de Saint-Victor et de Sainte-Geneviève, et du recteur de l’Université, eut lieu une seconde merveille. Au moment de l’élévation, un ange apparut au-dessus de l’autel ; il était vêtu d’une robe blanche avec une croix rouge et bleue sur la poitrine, il avait les mains posées sur la tête de deux captifs. Tous les assistants virent cette surnaturelle apparition. On résolut d’envoyer Jean de Matha à Rome pour en instruire le Pape ; mais le jeune prêtre, craignant de se produire, se plongea dans la solitude, auprès d’un saint ermite, Félix de Valois, qui vivait retiré dans un bois, près de Gandeleu, en Brie.

Un jour, ils aperçurent un cerf d’une grande blancheur, portant entre ses bois une croix rouge et bleue. Ce prodige rappela à Jean de Matha l’apparition de sa première messe, qu’il raconta à Félix de Valois. Il ne fut pas douteux pour nos solitaires que Dieu réclamait d’eux quelque chose de particulier. Ils partirent pour Rome.

Innocent III (1198), qui venait de monter sur le siège de Saint-Pierre, prit connaissance de leur mission, et lui-même, le jour de l’octave de sainte Agnès, il vit, au moment de l’élévation, la même apparition de l’ange à la croix rouge et bleue avec les deux captifs. Ce langage surnaturel était trop clair pour n’être pas entendu. Le souverain Pontife leur permit donc d’établir dans l’Église un nouvel Ordre religieux, dont la fin principale devait être de travailler à la rédemption des captifs qui gémissaient sous la tyrannie des infidèles. Le 2 février suivant, il leur donna lui-même l’habit de couleur blanche sur lequel était attachée une croix rouge et bleue, et donna à ce nouvel Ordre le titre de la Sainte Trinité pour la rédemption des captifs.

trinitaire avant la réforme

Revenus en France, nos deux religieux furent cordialement reçus par l’évêque de Paris et par le roi Philippe-Auguste, qui leur promit son gracieux concours et ses généreuses libéralités. Gauthier de Châtillon leur donna sur ses terres l’endroit où ils avaient eu la vision du cerf, qui pour cette raison fut appelé Cerf-Roi. La règle fut composée et approuvée ; les Trinitaires ne tardèrent pas à inaugurer leur œuvre rédemptrice.

Jean de Matha commence par envoyer deux de ses religieux, Jean l’Anglais et Guillaume Scot, au Maroc, d’où ils reviennent avec cent quatre-vingt-six esclaves. Il va lui-même en Espagne, où il excite les plus généreux dévouements ; de là il passe à Tunis, d’où il revient avec cent vingt esclaves. Ainsi vivaient les religieux rédempteurs : quand ils étaient dans leurs couvents, ils s’occupaient d’œuvres de charité et recueillaient des aumônes, puis ils partaient pour les pays infidèles afin d’acheter et de libérer les esclaves. Quelle noble mission ! Du reste, voici des chiffres plus éloquents que tous les éloges : les religieux libérateurs ont dépensé huit milliards quatre cents millions de francs pour libérer quatorze cent mille esclaves[1].

Pendant que Jean de Matha était en Espagne et à Tunis, Félix de Valois établissait un nouveau couvent à Paris, sur une partie de l’emplacement des Thermes de Julien, dans une ancienne aumônerie de Saint-Benoît, dédiée à saint Mathurin ; d’où le nom de Mathurins resta dans la suite à ces religieux. Félix de Valois mourut le 20 novembre 1212, et Jean de Matha, après deux années passées à Rome et consacrées aux œuvres de charité, mourut le 21 décembre 1213.

La règle des Trinitaires était très sévère ; elle ne leur permettait jamais l’usage du poisson, et ils ne pouvaient manger de la viande que le dimanche, encore fallait-il qu’elle leur eût été donnée en aumône ; ils ne devaient porter que des vêtements grossiers, des chemises de serge, et dans leurs voyages ne monter que des ânes, ce qui les fit appeler vulgairement frères aux ânes. En 1267, Clément IV donna son approbation à une règle moins dure, qui permettait aux Trinitaires d’acheter de la viande et de monter à cheval.

L’habillement variait en chaque pays. En France, ils avaient une soutane de serge, avec un scapulaire de même étoffe sur lequel il y avait une croix rouge et bleue. Au chœur, ils avaient l’été un surplis et l’hiver une chape avec un capuce ; dans la maison ils avaient un camail, et, lorsqu’ils sortaient en ville, un manteau noir. Cet ordre posséda environ deux cent cinquante couvents, groupés en treize provinces, dont six en France.

L’ordre tomba dans la suite dans un grand relâchement. Un point de règle consistait à consacrer le tiers des revenus des maisons de l’ordre au rachat des captifs. Par négligence ou par cupidité, cet article de la règle fut éludé dans la suite, et au xviie siècle une réforme était nécessaire. Elle fut l’œuvre, en Espagne, de saint Jean-Baptiste de la Conception, et en France, successivement, des pères Julien de Mantonville, du diocèse de Chartres, et Claude Aleph, du diocèse de Paris, puis du P. Jérôme du Saint-Sacrement, qui ne se contenta pas de la première réforme et institua les Trinitaires Déchaussés.

trinitaire déchaussé

Ce n’est qu’en 1658 qu’ils se déterminèrent à demander la permission de s’établir en notre ville. Leurs fréquents voyages du Midi au Nord de la France réclamaient un pied-à-terre dans notre cité. Aussi n’est-ce pas un couvent qu’ils veulent fonder, mais, comme ils le disent, un hospice, pour la facilité des besoins de leur ordre et pour la commodité des communications. Antoine de Neuville, abbé de Saint-Just, et vicaire général du spirituel et temporel de Camille de Neuville, alors à la cour, leur accorda cette permission avec ces réserves : « Qu’ils ne pourront sous quelque prétexte que ce soit, prétendre que ce soit un couvent, mais seulement, comme dit est, un hospice ; qu’ils ne pourront y chanter aucun office, mais seulement dire la messe les portes fermées ; qu’ils ne pourront avoir aucune cloche ni clocher, ni s’immiscer en aucune façon à l’administration des sacrements ».

Les échevins joignirent leur permission à la permission donnée par le vicaire général de l’archevêque, et ajoutèrent cette réserve aux réserves exprimées déjà : « Ils ne pourront quêter par la ville ».

Les Trinitaires ne se laissèrent pas décourager par cet effacement qu’on leur imposait. Trois religieux du couvent de Montmorency vinrent à Lyon ; ils habitèrent tout d’abord, sur la montée de Beauregard, la maison qui appartenait à l’Antiquaille, et où avaient déjà habité les Bernardines et les Filles repenties, aux environs de l’année 1640, et un an après, ils obtenaient d’ouvrir leur chapelle au public.

Ils demeurèrent là quelques années ; mais le 24 avril 1664, ils achètent de Guillaume Descude, seigneur de Laval, une maison haute, moyenne et basse, sise au-devant de la fontaine, place ou rue du Gourguillon, consistant en quatre corps de logis, caves, fourniers, vergers, et deux jardins. Cette maison, où ils ménagèrent leur église et leur logement, avait appartenu aux Bellièvre.

Il n’est pas sans importance, pour quiconque veut savoir quelque chose de l’histoire lyonnaise, de faire plus ample connaissance avec l’illustre famille des Bellièvre, qui, dans l’espace d’un siècle, a donné deux archevêques de Lyon, un chancelier de France, un premier président au parlement de Paris, et deux à celui du Dauphiné. Dix membres de cette famille ont illustré ce nom ; nous ne voulons signaler que les plus remarquables.

Barthélémy Bellièvre fut intendant du cardinal de Bourbon. C’est à son crédit que les Lyonnais durent l’édit de 1494, par lequel ils avaient le privilège d’acquérir la noblesse par l’exercice des fonctions d’échevin. Claude de Bellièvre, son fils, naquit à Lyon en 1487, et fut successivement procureur général et premier président du parlement de Grenoble. Il avait la passion des antiquités, aussi nous a-t-il laissé, sous le titre de Lugdunum priscum, des matériaux, bruts il est vrai, mais précieux pour l’histoire de Lyon. Cet ouvrage, resté inédit, est conservé dans la bibliothèque de Montpellier. Le P. Colonia, dans la préface de son histoire de Lyon, fait le plus grand éloge de ce personnage. « Il aurait pu, dit-il, se passer de son travail par la force de son génie, et il aurait pu se passer de son génie par son assiduité au travail. On ne sortait jamais d’auprès de lui que plus ami de la vertu et de la vérité, que plus honnête homme et plus content. » Il mourut en 1557 et fut inhumé dans l’église de Saint-Pierre-le-Vieux, aujourd’hui disparue. Une de ses gloires — et ce n’est pas la moindre — fut d’avoir été le père de Pomponne de Bellièvre. — Pomponne de Bellièvre, né à Lyon en 1529 et mort à Paris en 1607, fut surnommé le Nestor de son siècle. Il épousa Marie Prunier, d’une des plus anciennes familles de la ville, et en eut quatorze enfants, dont onze filles. En 1559, il fut président du parlement de Paris. Charles IX l’envoya deux fois en Suisse comme ambassadeur ; Henri III l’envoya en Angleterre auprès d’Élisabeth pour demander la liberté de Marie Stuart ; il fut, sous Henri IV, le négociateur, avec Sillery, de la paix de Vervins ; enfin Henri IV le fit chancelier de France. C’était de lui que ce monarque disait : « Je ne connais pas de plus homme de bien. » Cette famille s’éteignit en 1657. Ses armes étaient d’azur à la fasce d’argent, accompagnée de trois trèfles, deux et un.

Une Françoise de Bellièvre se maria avec un Nicolas de Langes, conseiller au parlement de Dombes. De cette union naquit, en 1525, Nicolas de Langes, qui devint plus tard lieutenant général de la sénéchaussée de Lyon, puis premier président du parlement de Dombes. Il rechercha les antiquités avec ardeur ; il renouvela l’ancienne académie de Fourvière dans une maison qu’on appela longtemps l’Angélique. Il fut le père des pauvres et le Mécène des gens de lettres. Ses armes étaient de gueules au chevron d’or, chargé d’une coquille de sable, accompagnée de trois croissants d’argent deux et un.

Revenons à nos religieux. Ils étaient fort mal logés, comme nous l’avons dit, et bien des fois l’idée leur était venue de chercher une installation plus commode. Ils possédaient une maison rue Écorche-Bœuf, aujourd’hui rue Port-du-Temple, mais cette maison était insuffisante, et la situation n’en était guère meilleure que le bas du Gourguillon ; ils se contentèrent de la louer. Mais, en 1685, une occasion favorable parut s’offrir ; la maison des Mascaranni, sise en Bellecour, fut mise en vente. Ils l’achetèrent. Déjà le contrat de vente était signé, lorsqu’on leur fit connaître certaines conditions de démolition qu’on leur avait cachées. De là naquit un procès en rescission de contrat, où intervint l’autorité royale en faveur des Trinitaires. Ils restèrent dans la maison des Bellièvre.

Mais ils eurent, quelques années plus tard, une agréable compensation. Le 15 mai 1689, ils deviennent propriétaires de la terre de Theau, dont leur fait don, moyennant de légères redevances, Claudine Berthet, veuve d’Antoine Pézieux. Parmi ces redevances, il faut signaler celle-ci : il y avait alors, comme il y a encore aujourd’hui, dans la paroisse de Saint-Just, une confrérie fameuse qui ne comptait et ne devait compter que trente-trois membres, en l’honneur des trente-trois années passées sur la terre par le Divin Maître. Or, les religieux Trinitaires étaient annuellement redevables aux confrères des Trente-trois d’un demi-baral de vin, ou quatre-vingt-deux pots. Cette redevance pouvait se payer en espèces, et l’équivalence est spécifiée, c’est trois livres six sols.

Cette propriété de Theau avait pour limite à l’orient le chemin tendant de la porte Saint-Irénée à la montée Saint-Laurent (c’est aujourd’hui la montée des Génovéfains), au midi le chemin des Trois-Artichauts, à l’occident le chemin tendant de la porte Saint-Irénée à Sainte-Foy ; au nord des propriétés particulières. Elle est occupée aujourd’hui par les religieuses Ursulines ; c’est une belle situation qui pouvait largement dédommager les Trinitaires des incommodités de leur maison.

Ils possédaient encore une propriété en Bresse. En 1703, messire Camille de Rambaud, chevalier, seigneur de Champrenard, et dame Élisabeth Druet, son épouse, firent don aux Pères de la Sainte-Trinité de Lyon du château et maison forte de la Jacquetière, en la paroisse de Vilette.

Je ne trouve rien de bien saillant dans l’histoire des Trinitaires, sinon les processions des esclaves qu’ils organisaient dans notre ville, lorsqu’ils en avaient un certain nombre de passage parmi nous. Mgr Pavy, dans son Histoire des grands Cordeliers de Lyon en cite deux, l’une en 1750, l’autre en 1758. On trouve aux Archives les traces de deux autres processions, faites en 1765 et en 1785. Dans ces occasions, toutes les confréries se cotisaient pour venir en aide à l’infortune des pauvres captifs, et des quêteurs suivaient la procession, pour recueillir les aumônes.

Le bien fait par ces religieux était réel et visible, et cependant, faut-il l’avouer, les Trinitaires ne furent jamais bien populaires à Lyon. En 1723 parut un noël satirique en patois lyonnais, où étaient passés en revue presque tous les ordres religieux de Lyon ; les Trinitaires n’y étaient pas ménagés[2].

Au dix-huitième siècle, les Trinitaires eurent à subir les mesures vexatoires de la commission des Réguliers. Loménie de Brienne exigea que la réforme et l’ancienne observance ne formassent désormais qu’une même congrégation, et un édit du conseil d’État ordonna qu’il se tiendrait à Aix un chapitre général où cette question serait agitée en présence de Mgr de la Marthonie de la Caussade, évêque de Meaux et commissaire du roi. Malgré la répugnance que cette mesure causait à plusieurs religieux des deux congrégations, il fut ordonné, par un troisième arrêt du conseil, aux chapitres provinciaux, de nommer des députés qui devaient s’unir aux membres du chapitre de Cerfroid, pour arrêter, dans le couvent de la Trinité, à Paris, en présence du même prélat, les bases de cette réunion. (Le P. Prat.)

La Révolution chassa ces religieux de leur modeste demeure et s’empara de leurs biens. Le 16 août 1792, leur maison du Gourguillon est vendue aux sieurs Mory et Barange pour la somme de 46.500 livres. Cette vente se fit dans des conditions spéciales, le projet de vente, en effet, s’exprime ainsi : « Il sera percé deux nouvelles rues dans la propriété des ci-devant Trinitaires, l’une d’occident en orient, de la place de la Trinité à la rue des Prêtres, en traversant la rue Dorée, l’autre du nord au midi, depuis cette première rue à la ruelle Ferrachat. » Les rues en effet furent percées, et l’ancienne demeure des religieux appartient à des particuliers. La propriété de Theau fut vendue, le 26 janvier 1791, à Joseph Bourny pour le prix de 39.500 livres.

Aujourd’hui, il ne reste rien à Lyon qui rappelle le souvenir de ces religieux, si ce n’est le nom de la Trinité qu’on a donné à la petite place qui est en bas du Gourguillon, et dans la propriété des Ursulines, un arc surbaissé qui a probablement appartenu à l’ancienne maison des Trinitaires.

On a essayé, bien que les besoins de l’Église ne fussent plus les mêmes, de restaurer cet Ordre en France, mais, il faut l’avouer, sans grand succès. En 1859, le P. Antoine de la Mère-de-Dieu, ministre général des Trinitaires, essaya d’installer trois religieux à Faucon, dans les Basses-Alpes, près de Barcelonnette. C’était comme un hommage vivant des fils pour le père, car Faucon était la patrie de saint Jean de Matha. Il y a eu aussi, jusqu’aux décrets d’expulsion, à Cerfroi, dans l’Aisne, un orphelinat tenu par les Trinitaires.

L’état des choses n’est plus celui d’autrefois, et les musulmans ne sont plus ces pillards et ces voleurs d’hommes qui jetaient dans les fers tous ceux dont ils parvenaient à s’emparer. Mais, dans un autre ordre d’idées, il y a toujours des captifs, captifs de l’erreur ou du mal, et les prières et le dévouement des religieux Trinitaires trouveraient toujours largement à se dépenser parmi nous et chez les peuples infidèles. Un jour viendra peut-être où ils reprendront cette tâche ainsi transformée.

Lyon a possédé en même temps des religieuses Trinitaires, dès 1711. Mgr de Saint-Georges, archevêque de Lyon, leur avait confié l’œuvre de la maison ou hôpital de la Providence, qu’il venait de fonder à la montée de Saint-Barthélémy, en face du couvent des Pères Récollets. Son successeur, Mgr François-Paul de Neuville, la fit autoriser par lettres patentes du roi (mars 1716.) Elle avait pour but la préservation des jeunes filles dont l’innocence courait des dangers imminents, au contact de parents dépravés. Pour le temporel, elle était confiée à des administrateurs séculiers. Comme nous les retrouverons plus loin, ces quelques mots suffisent ici. Dans cet article consacré aux Trinitaires, nous ne pouvions taire leur présence parmi nous.

SOURCES :

Bollandistes : Saint Jean de Matha et saint Félix de Valois.

Hélyot : Dictionnaire des Ordres religieux.

Maillarguet : Miroir des Ordres religieux.

Les Almanachs de Lyon.

Clapasson : Description de Lyon.

Chappuzeau : Lyon dans son lustre.

Guillon : Tableau historique de la ville de Lyon.

Pernetti : Les Lyonnais dignes de mémoire.

Archives du Rhône, t. VIII, page 81.

Archives municipales.




  1. Extrait d’anciens registres du consulat d’Alger.
  2. Que dirans no donc de bon
    De los Trinitairos ?
    Toujours avouay de grands fonds,
    S’en vont cheu los corsairos ;
    Puis, fan peta lieus rançons
    Qui n’en vont diablement long.