Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour/06

LIVRE QUATRIEME.

Et le plus court de l’ouvrage.

Celui là avait raison, qui écrivant à son ami, lui disait : excuse la longueur de ma lettre, je n’ai pas eu le tems de la faire plus courte ; il faut, quand on écrit pour être lu par la postérité, mettre dans ses ouvrages des choses et point de mots, il faut que les phrases soient harmonieuses, expressives, pleines de sens, et très-concises ; de grands traits ; des coups de burin hardis, des hachures, et que des tableaux frappans et d’une forme neuve, ne soient pas noyés dans un long et fastidieux raisonnement qui rebute et n’apprend rien ; je sais bien ce qu’il faut faire, mais je n’en ai pas le tems. Voyons pourtant à l’essayer, tâchons d’être court, je l’ai promis, il faut tenir parole.

Mais comment sortir du labyrinthe où je suis ? nouveau Thésée, qui sera mon Ariane ? qui m’éclairera ? que faire de nos deux recluses, que j’ai laissées la bouche béante et attendant l’effet des promesses de l’amour ? Les voilà Nymphomanes et Tribades : elles vont se dessècher et périr avant le tems comme une fleur qui soupire après la rosée ; il faut les rendre f..... sans Colin, sans le Pater et sans moi ; à Paris je n’en serais point embarrassé, je leur donnerais bientôt un galant ; mais dans le fond d’une province, dans une campagne éloignée de la ville, dans un couvent bien muré qui ne communique point avec le reste du monde, comment trouver l’ombre même d’un homme aimable ? comment ? je le sais bien, mais ce n’est pas un roman que j’ai promis, ce n’est pas un conte, une histoire, c’est un poëme, et un poëme épique, et voilà le diable, il faut du merveilleux, il faut des démons, des incubes, des sylphes, des salamandres, des gnomes, &c., &c., et toute la séquelle aërienne : demandez à l’ami Milton, au Tasse et à mon cher papa naturel, le comte de Mirabeau ; c’est par la féerie qu’on émeut les esprits, qu’on les étonne, qu’on les attache, qu’on les promène de merveilles en merveilles, d’un bout de l’univers à l’autre, dans les quatre élémens ; qu’on bâtit des tours d’acier et de diamant, qu’on pourfend des géans, qu’on ressuscite des hommes, et qu’avec deux mots de grimoire, on ferait entrer Paris dans une bouteille, et de l’esprit dans la tête d’un gros chanoine : allons, puisque la féerie est indispensable pour conclure, j’ai à mes ordres le génie qui a tracé les mille et une nuits et je vais m’en servir ; que d’autres employent un prodige pour délivrer une belle princesse qui, tombée dans les mains d’un paillard de géant, va être violée par ce vilain monstre, moi je cherche un charitable sylphe, gnome, diable ou homme, si je ne trouve rien de mieux, qui veuille bien violer mes héroïnes, puisqu’elles veulent l’être, et elles le seront, je vous le jure.

A mon secours, grands faiseurs de romans ; si le cousin Jacques s’enrichit à faire parler et chanter des antichambres dans ses pitoyables lunes ; ne puis-je faire bander un sylphe, lui faire casser sans bruit une croisée, un carreau ; descendre par une cheminée et se rendre invisible pour coucher avec une jolie fille, qui meurt d’envie d’être dépucelée et qui n’est pas la seule.

Amour, Amour ! donne à mon historiette un dénouement merveilleux : dicte-moi, j’écris ; prolonge mon délire, je ne me soucie point que mon livre n’ait pas le sens commun ; offre-moi des tableaux qui puissent donner du ton et de l’énergie aux sens les plus engourdis, il faut le vendre, et il ne le sera point, s’il ne présente pas des gravures libertines et le cynisme le plus dégoûtant : j’en appelle à Mirabeau ; l’Erotika biblion et ma conversion lui ont valu plus d’argent que l’almanach littéraire n’en rapporte en dix ans à mon bon ami d’Aquin ; et les quart-d’heure joyeux d’un Solitaire, c’est-à-dire, les contes libres de l’abbé Sabathier de Castres lui ont plus rapporté d’écus que ses mémoires de Miladi Kilmar, et sa très-partiale histoire des trois siècles de littérature française ; c’est le goût de notre prétendu sublime dix-neuvième siècle, est-ce ma faute à moi si nous sommes blasés et si nos bons français préfèrent les Actes des Apôtres à mon poëme de la Fédération, et les mémoires de Saturnin à Bayle.

Arrête, Amour ! c’est assez ; une étincelle de ton flambeau vient de jaillir dans mon cœur et l’embrase ; un coup-d’œil que Manon vient de me lancer en tapinois acheve ton ouvrage ; mon sang bouillonne : le foutre et le feu chariés vers mon cerveau y portent les idées les plus bizarres qu’ait enfanté le satyriasis, et je vois tous les cons de Cithère et de l’Olympe étalés à mes yeux pour m’inspirer : semblable à Promethée, la beauté que j’adore, en me jettant un regard passionné, vient de donner la dureté du marbre et une nouvelle vie à mon membre refroidi depuis quelques instans, et je me sens disposé à continuer mes chants.

Trois soleils ont brillé depuis l’entrevue de nos pensionnaires avec Colin sur les bords de la rivière ; trois fois la lune a éclairé l’horizon, et les jeux nocturnes de nos tribades. La quatrieme aurore annonce à l’univers le jour le plus serein, le plus long et le plus brûlant ; toute la nature rayonne de mille feux : Agnès est ce jour là plus gaie qu’à l’ordinaire, et Louise a été contente d’elle toute la nuit : elle s’est montrée coquine, friponne, en un mot, ravissante.

Agnès à force d’être instrumentée et endoctrinée par Louise, a cessé d’être Agnès ; elle est plus espiègle, dit mille jolies choses, fait cent niches, saute, chante, danse et se montre enfin la plus aimable petite personne du monde.

Le dîner est suivi d’une promenade où nos deux bonnes amies ne peuvent être ensemble ; on sent déjà, sans que je le dise, que la promenade l’ennuya beaucoup. Sa gaîté s’éclipse, elle rêve au malheur d’être cloîtrée, à la conversation de Colin : amour, amour, s’écrie-t-elle en tombant sur le gazon, l’œil langoureux, et la bouche enflammée ; amour ! est-il vrai que tu sois le bienfaiteur du genre humain, lorsque je suis privée de tes faveurs ? Insensée que je suis ! eh ! qui me verra dans ces épouvantables cachots ? qui pourra y pénétrer, me distinguer et s’enflammer pour moi ? je ne vois que de vieux et sinistres visages, des grilles et une nature souffrante. Il faut un miracle pour me sauver d’ici ; il faut être sorcier, il faut être sylphe, il faut être amoureux comme moi et Dieu comme toi… Elle dit ; et un élan voluptueux vient la saisir. Le Zéphyr la caresse et la rafraîchit de son aîle légère : les fleurs qui l’environnent reprennent des couleurs plus vives, l’air se parfume d’odeurs plus suaves, et le ruisseau la berce voluptueusement, l’amour a dirigé son doigt vers le foyer de ses desirs… Elle fut heureuse encore, et ce bonheur lui sembla cette fois d’un favorable augure. Agnès Crut au pressentiment, et je suis tenté d’être de son avis. La cloche sonne et l’appelle aux vêpres. Je crois que sa piété sera bien fervente, et je suis étonné que les nonnes ne se soient pas aperçues qu’il se passait chez Agnès quelque chose d’extraordinaire : son air, sa démarche, ses yeux, ses gestes, son langage, tout tenait du vertige et de la manie.

Tandis que la cohorte voilée psalmodie pieusement ses pseaumes, ses hymnes, ses antiennes et son benedicamus lentement frédonnés, d’une voix grêle et traînante ; Agnès immobile, la bouche entrouverte et les yeux baissés, paroît peut être recueillie dans un sentiment de religion, lorsqu’elle est pâmée, et toute entière à l’amour qui l’embrase. — Vous connaissez tous, ô vous, qui m’entendez, et sur-tout les dames, ces insectes légers, couleur de maron, montés sur des pattes menues comme cheveux, allant, venant et sautillant par bonds ; semblables aux Cigales, mordillant, frétillant et faisant rage, tantôt ici, tantôt là, et prenant notre corps pour le théâtre mobile de leurs menus plaisirs, en un mot vous savez combien est poignante et désolante une puce qui, glissée sous le mouchoir d’une dame, s’émancipe gaîment à pomper un sang qu’on aimerait mieux garder. N’est-il pas vrai, Manon, que lorsque cet animalcule importun, abusant de sa petitesse et de sa légèreté, fourrage ton téton et ta motte, et jouit ainsi d’un bonheur dont je suis jaloux, tu souffres horriblement d’être obligée de le laisser impuni ? Se gratter en compagnie est une indécence, et tu jugeras par toi même de l’embarras d’Agnès, qui, tout-à-coup se sent piquée au vif, fait un bond sur son banc, et se voit contrainte à ne faire aucun mouvement, parcequ’elle est entourée d’une soixantaine de béguines, auprès desquelles tousser même est un crime ; Agnès est donc forcée d’endurer un supplice avec le courage d’un Mutius Scévola.

Pauvre colombe ! garde-toi de t’en plaindre : la grace efficace et suffisante agissent sur toi ; le mal que tu supportes maintenant est le prélude des plaisirs qui lui seront proportionnés. La rose ne se cueille point sans avoir fait sentir ses épines, la peine mène au plaisir et le rend piquant, le plaisir sans peine devient monotone et insipide. Ne le tue point cet animal ; Manon, et mille autres comme elles consentiraient bien à être mordues jusqu’au sang, si elles pouvaient jouir des bienfaits qui te sont réservés. Courage, la puce ne pincera pas toujours et tu la pinceras à ton tour.

L’office est fini, Agnès est libre et vole à sa chambre : à peine arrivée, elle ne sent plus la puce et ses projets de vengeance sont déjà oubliés ; on ne la cherche point : ma puce est douée d’intelligence, et ce n’est pas sans cause qu’elle a cessé ses morsures ; nous verrons pourquoi dans un instant.

Agnès s’assied, écarte les jambes, ôte son fichu et tire de sa poche un petit livre qu’elle devoit lire à la promenade avec Louise ; privée d’elle, elle le lira seule fort bien ; on ouvre, on feuillette le livre et on voudrait dans sa mortelle impatience lire tout dans une même séance : c’est le petit neveu de Bocace, livre charmant, belle poësie, tableaux enchanteurs. Le premier conte qui saute aux yeux d’Agnès est intitulé : le berger Sylphe. Oh ! oh ! dit Agnès, celui-là doit être joli ; j’ai lu déjà je ne sais où de ces contes de Sylphes ; ce sont des esprits bien beaux, bien tendres et bien complaisans ; ô dieux ! si je pouvais en avoir un, et Louise un autre ! Voyons, cela doit m’amuser, lisons. La porte est fermée à double tour et je ne crains pas les importuns.

Le conte est lû, et on le recommence ; mais à la seconde lecture elle est plus rêveuse : le livre échappe de ses mains, ses bras tombent, sa gorge bondit, son poul bat avec plus de violence, sa tête se penche languissamment sur le pied de son lit, et la sueur l’inonde à grosse goutes ; Agnès s’imagine un instant être Eglé et s’écrie avec elle :

« O toi, Sylphe aimable et divin,
» Esprit bienfaisant que j’implore !
» Viens dans mes bras, Eglé t’adore,
» Viens te reposer sur mon sein :
» Pour toi seul je veux être belle,
» Pour toi seul je garde mon cœur ;
» Viens partager ma vive ardeur,
» Eglé sera toujours fidèlle ».

A peine a-t-elle fini son invocation que la maudite puce renouvelle ses morsures ; Agnès est pour le coup libre de se venger, l’animal pour échapper à la main meurtriere, gagne le bas du corset ; il faut l’ôter afin de poursuivre l’ennemi jusques dans ses derniers retranchemens ; pendant que la chercheuse se déshabille, la puce a le tems de faire sur la colline une pause qu’elle voudrait rendre éternelle ; delà (c’est un univers pour une puce) elle regarde avec extase l’immensité des bois, la profondeur des vallons : les Alpes et les Pyrénées offrent sous ses partes la neige entassée de leurs cîmes ; elle est à l’abri des glaces, et tout ce qui l’environne alors est noir comme les entrailles d’un Volcan éteint : plus bas elle admire la perspective d’une belle grotte de corail ; le port de Cythère où le pilote vient échouer, faire eau, se délasser par la fatigue même, pleurer à force de joie et faire un naufrage dont il serait bien fâché de se garantir. Agnès est déjà nue et la puce n’a plus d’autre retraite que le concha veneris et le secret asyle de l’Amour ; elle y reste et ne mord plus, aussi-tôt qu’Agnès y a mis le doigt : celle-ci s’agite légèrement et répète tout ce qu’elle a appris avec Louise, tant et tant qu’à la fin elle tombe pâmée, balbutiant ces mots que rallentit son ivresse : « esprit bienfaisant que j’implore, viens dans mes bras ! »

Une morsure cruelle la tire de sa léthargie Ciel ! se peut-il qu’une puce me déchire ainsi ? Je suis toute en sang… tu périras, barbare ! et soudain la puce est pincée. — Dieu ! que sens-je là ! ce n’est point une puce ! — Non ma belle Agnès, dit une voix céleste, non, c’est un dieu qui a pitié de vous et volts adore. Divin Jésus ! qu’entends-je ? je ne vois rien et je sens… Vous m’effrayez !… arrêtez… non… faites… je suis heureuse enfin… mais vous me faites mal !… cruel ! ménagez-moi… il est trop gros… je vais mourir… oh, qui que vous soyez, arrêtez et parlez… montrez-vous… Est-ce bien toi que je tiens dans mes bras, Sylphe charmant que j’implorais et que je ne connais pas… Oui, répond une voix douce et harmonieuse comme le son d’une Lyre, Agnès, ne craignez rien…, souffrez un instant si vous voulez jouir d’un plaisir ineffable, écartez les jambes, soyez docile et méritez la bienveillance des immortels ; — Eh bien, je me résigne, faites, oh ! oh ! quelle secousse ! vous m’égorgez, quelle grosseur ! quelle roideur ! — Encore un coup, Agnès et nous sommes heureux… en même-tems un effort violent brise tous les obstacles qui fermaient l’entrée du vase virginal ; le sang coule, Agnès crie, soupire, et prouve qu’elle a quinze ans et qu’elle est digne d’un Sylphe. Ah ! dit-elle : consolateur céleste ! ne puis-je te voir, es-tu un de ces Sylphes bienfaisans qui daignent se communiquer aux mortelles ?

Oui, dit le passionné farfadet, en collant un baiser de feu sur les lèvres de sa prosélyte ; quoiqu’invisible, je n’en existe pas moins, tu mérites d’être heureuse et tu vas l’être ; encore un cri, un soupir et un mouvement et tu vas savourer les délices des Dieux. Agnès seconde son cher vainqueur avec un courage vraiment héroïque : la précieuse rosée s’échappe à grand flots de la coupe où elle s’élaborait depuis trois lustres, l’amant aërien a répandu les libations d’usage dans le sanctuaire de Paphos, Agnès en est inondée. Ses paupières se ferment, ses lèvres s’entrouvrent, et un sommeil délicieux s’est emparé de ses sens.

Profitant de ce sommeil, le Sylphe a renouvellé trois fois ses hommages à la beauté d’Agnès, et notre Vénus cloîtrée se trouve encore à son réveil dans les bras de son amant. Ses douleurs ont cessé et rien n’altère la plénitude de ses voluptueux transports ; il lui reste pourtant encore un desir à combler : ô toi que je serre dans mes bras, dit-elle, toi qui m’as rendue à la vie, ne me laisse plus rien à desirer, laisse-moi voir à découvert et palper tous les charmes qui composent ton corps immortel et divin, et si tu m’as trouvée digne de ton choix, ajoutes encore un bienfait à tant de plaisirs… Que demandes-tu, dit le Sylphe, en l’interrompant vivement ? quel est ce desir qui peut nous nuire à tous deux ? Si je deviens visible, c’est ôter à nos plaisirs ce qu’ils ont de piquant ; il te doit suffire que je sois palpable, et je le suis. Puis-je être visible pour toi, sans l’être aussi pour les autres ? Jouis, mais ne cherche pas à voir celui qui te fait jouir ; cette connoissance peut te devenir fatale, on peut nous surprendre et tu serais la victime de ton indiscrette curiosité, comme le fut jadis l’orgueilleuse Psyché : l’Amour qui l’honnorait de ses embrassemens, s’enfuit lorsque cette téméraire amante voulut à la lueur d’une lampe, savoir quel étoit l’amant avec qui elle venoit d’être heureuse. Sois donc réservée, même avec ta meilleure amie, au moins jusqu’à ce que je t’aie permis de ne l’être plus ; j’ai de fortes raisons pour exiger cette discrétion ; je te verrai demain, peut-être serai-je visible aussi, si tu obéis à ma prière, et je t’apprendrai bien des choses dont la connoissance t’assurera un bonheur durable autant que parfait, mais je te le répète, mon adorable amie, tâches de mériter les faveurs que l’Amour a répandues et répandra sur toi. Adieu… — Quoi ? déjà ? crois-tu qu’après avoir goûté la première fois tout ce que l’Amour a de doux et d’enivrant, je puisse toute une nuit et tout un jour, exister loin de toi, sans mourir de douleur ? Je te sacrifie mes remords, je ne ferai pas valoir le sacrifice de mon précieux trésor, je ne puis t’accuser de séduction, j’ai volé au devant de tes efforts, que dis-je ? je t’ai conjuré de me rendre heureuse, mais n’abuse pas de ma faiblesse pour me donner des loix et me condamner à des privations : je ne puis te quitter sans mourir, et mourir sans t’aimer jusqu’à mon dernier soupir. Vois, ne m’abandonne pas… Un baiser qui effleura légèrement ses lèvres, en y laissant une trace de feu, fut toute la réponse du Sylphe, et Agnès parlait encore qu’il était déjà bien loin.

Agnès prenant beaucoup de goût aux caresses du Sylphe, desirait qu’il passât la nuit avec elle, mais le Sylphe agit selon moi très-prudemment, en remettant la partie au lendemain, pour que la prosélyte conservât des desirs qui augmentassent son ivresse dans le prochain tête-à-tête, et ne se refroidît pas par un excès de friandise. Les esprits aëriens sont d’ailleurs sobres et modérés dans leurs appétis, ils se ménagent plus que nous autres mortels et nos gourmandes beautés terrestres ne s’accommoderaient pas de morceaux si légers.

Ne rougis-tu pas de ton ingratitude, ma chere Manon, en voyant Agnès si reconnaissante envers son amant aërien ; toi qui aimes mieux donner gratis à tes chats et aux chiens, oiseaux, perroquets et sapajous qui forment ta cour, des baisers qui me sont dû et que tu devrais me rembourser à cent pour cent ?