Les Races de chèvres de la Suisse/Croisements et Métissages


III.

Croisements et Métissages.



Si nous parlons des croisements et des métis, ce n’est pas pour en faire une description détaillée, car nous ne trouvons aucun avantage à les recommander.

Les principaux métis connus sont par exemple, dans le canton de Berne : Le Frutigen, le Schwarzenbourg. Dans le canton de Fribourg : les chèvres de la Gruyère dont nous avons déjà parlé ; la soi-disante race des Ormonts, dans le canton de Vaud ; celle de Glaris, d’Uri, du Prättigau, la race du Jura etc. du moins sous de fausses dénominations. Du reste, chaque vallée prétend avoir la sienne. Tous ces métis ne sont pas autre chose que le produit du croisement des différentes races entre elles, puis des métis entre eux.

Rien d’étonnant alors que nous possédions aujourd’hui tant de variétés de chèvres, et que la tâche de ceux qui s’occupent de l’amélioration des races caprines suisses soit hérissée de difficultés. Pour s’en convaincre il n’y a qu’à consulter les tentatives de classements qui ont été faites dans nos expositions fédérales.[1]

On trouve dans le district de Martigny et dans le Bas-Valais une autre chèvre avec de très belles formes et les caractères bien marqués d’une race ; on lui donne souvent le nom de chèvre savoyarde ou chèvre galonnée (nez gris). Elle a beaucoup d’analogie avec la chèvre des Pyrénées : manteau noir ou châtain foncé avec les taches grisâtres du Toggenbourg. Elle proviendrait aussi d’un croisement de chèvres noires avec des chèvres blanches, car on a remarqué souvent sur son manteau des taches blanches (cas d’atavisme). Si nous ne l’avons pas faites figurer dans cette monographie c’est pour l’unique raison de ne pas augmenter le nombre de races en Suisse, quoique cette chèvre soit cependant très recommandable au point de vue de ses qualités laitières. Nous retrouvons le même manteau dans le canton d’Appenzell ; avec cette seule différence que ces dernières chèvres ont le corps moins développé et les poils plus longs. — On les appelle Appenzeller Bergziegen.

  1. À Neuchâtel, en 1887, on était arrivé à former huit Catégories de races, variétés, métis, etc.