Les Principes de 89 et le Socialisme/Livre 3/Chapitre 3

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CHAPITRE III


Les vœux perpétuels.



Socialiste, mon ami, tu as une fille. Elle a été élevée au couvent. Tu es libre penseur, mais tu laisses faire ta femme, je connais cela. Ta fille veut devenir religieuse, Elle fait des vœux. Admets-tu que ces vœux soient perpétuels, qu’ils la lient pour toujours ? Que si elle veut les rompre, elle ne le puisse pas ? Que si elle veut quitter le couvent, on le lui interdise ? Que si elle se sauve, on la rattrape et on la brutalise ?

— Non, la Révolution de 89 a aboli les vœux perpétuels.

— Eh bien ! quand tu frappes d’interdit un travailleur, parce qu’il ne veut pas entrer dans ton syndicat, c’est-à-dire dans ton couvent ; quand, si tu l’as forcé d’y entrer, tu lui interdis d’en sortir, sous peine de le frapper d’excommunication, en le pourchassant d’atelier en atelier et en allant jusqu’à le maltraiter s’il résiste, tu rétablis les vœux perpétuels : tu fais pour ton syndicat ce que tu trouverais monstrueux de la part d’un couvent.