Les Précurseurs (Rolland)/En lisant Auguste Forel

Les PrécurseursÉditions de l’Humanité (p. 185-195).

XXI

En lisant Auguste Forel

Le nom d’Auguste Forel est célèbre dans la science européenne ; mais il n’est pas aussi populaire en son pays qu’il y aurait droit. On connaît surtout l’activité sociale de ce grand homme de bien, dont l’âge et la maladie n’ont pu refroidir l’inlassable énergie et l’ardente conviction. Mais la Suisse romande, qui admire justement les œuvres du naturaliste J.-H. Fabre, ne se doute pas qu’elle a le bonheur de posséder un observateur de la nature, qui n’est pas moins pénétrant, et d’une science peut-être plus complète et plus sûre. J’ai lu, dernièrement, quelques-unes des études de Forel sur les fourmis, et j’ai été émerveillé de la richesse de ses expériences, poursuivies pendant toute une vie[1]. Tout en suivant patiemment, en décrivant fidèlement la vie de ces insectes, jour par jour, heure par heure, et durant des années, son regard va bien loin au fond de la nature et soulève par moments un pan du voile de mystère qui couvre nos propres instincts.

Chose curieuse : J.-H. Fabre croyait à la Providence et au bon Dieu ; le Dr A. Forel est moniste psychophysiologiste. Or, des observations de Forel se dégage une impression de la nature beaucoup moins écrasante que de celles de Fabre. Celui-ci, la conscience en repos pour l’âme humaine, ne voyait en ses bestioles que de miraculeuses machines. Forel y aperçoit, çà et là, l’étincelle de la conscience réfléchie, de la volonté individuelle. Ce ne sont que des points lumineux, qui trouent, de loin en loin, les ténèbres. Mais cette apparition n’en est que plus pathétique. Je me suis plu à grouper, dans la masse de ces observations, un ensemble de faits où l’on voit l’instinct millénaire, l’Anagkê de l’espèce, combattu, ébranlé, abattu. Et pourquoi un tel conflit serait-il moins dramatique chez ces pauvres fourmis que chez les Atrides de l’Orestie ? Ce sont partout les mêmes ondes de forces aveugles ou conscientes, le même entrechoquement d’ombres et de lumières. Et l’analogie de certains phénomènes sociaux qu’on observe chez ces myriades de petits êtres, avec ce qui se passe chez nous, peut nous aider à nous comprendre et — peut-être — à nous dominer.

Je me contenterai de relever, à titre de simple exemple, dans le vaste répertoire d’expériences de A. Forel, celles qui concernent quelques états collectifs, psycho-pathologiques, et le problème redoutable qui nous étreint aujourd’hui : la guerre.

Les fourmis, dit A. Forel, sont aux autres insectes ce que l’homme est aux autres mammifères. Leur cerveau surpasse celui de tous les insectes par son volume proportionnel et la complication de sa structure. Si elles n’atteignent pas à la grande intelligence individuelle des mammifères supérieurs, elles priment tous les animaux par l’instinct social. Il n’est donc pas étonnant que leur vie sociale se rapproche sur bien des points des sociétés humaines. Comme les plus avancées de celles-ci, ce sont des démocraties — et des démocraties guerrières. Voyons-les à l’œuvre.

L’État-Fourmi n’est point borné à la fourmilière : il a son territoire, son domaine, ses colonies, et, tout comme les puissances coloniales, ses escales et ses stations de ravitaillement. Le territoire : un pré, plusieurs arbres, une haie. Le domaine d’exploitation : le sol et le sous-sol, les arbres à pucerons, ce bétail qu’elles soignent et qu’elles protègent. Les colonies : d’autres nids habités en même temps par les mêmes fourmis, plus ou moins rapprochés de la métropole et plus ou moins nombreux (parfois plus de deux cents), qui communiquent entre eux, par des chemins à ciel ouvert ou par des canaux souterrains. Les entrepôts : de petits nids ou des cases de terre, pour les fourmis qui vont au loin, sont lasses, ou se laissent surprendre par le mauvais temps.

Naturellement, ces États cherchent à s’agrandir. Ils entrent donc en conflit les uns avec les autres. « Les disputes de territoire, à la frontière de deux grandes fourmilières, sont la cause ordinaire des guerres les plus acharnées. Les arbres à pucerons sont le plus disputés. Pour certaines espèces, les domaines souterrains (les racines de plantes) ne le sont pas moins. » D’autres espèces vivent exclusivement de la guerre et du butin. Le polyergus rufescens (« l’Amazone » de Huber) ne daigne pas travailler et n’en est plus capable ; il pratique l’esclavage et se fait servir, soigner, nourrir par ses troupeaux d’esclaves, que des armées d’expéditions vont râfler (en nymphes et en cocons) dans les fourmilières voisines.

La guerre est donc endémique ; et tous les citoyens de ces démocraties, les fourmis ouvrières, sont appelés à y prendre part. Dans certaines espèces (Pheidole pallidula), la classe militaire est distincte de la classe ouvrière ; le soldat ne se mêle nullement aux travaux domestiques, vit une vie de garnison oisive, sans rien faire, sauf aux heures où il doit défendre les portes avec sa tête[2]. Nulle part on ne voit de chefs, (du moins, de chefs permanents) : ni rois, ni généraux. Les armées expéditionnaires du Polyergus rufescens, qui varient, dans leur nombre, de cent à deux mille fourmis, obéissent à des courants, qui paraissent venir de petits groupes, épars ici ou là, tantôt en tête, tantôt en queue. On voit, au milieu d’une marche, le gros de la colonne s’arrêter brusquement, indécise, immobile, comme paralysée ; puis, soudain, l’initiative jaillit d’un petit noyau de fourmis qui se jettent au milieu des autres, les frappent du front, s’élancent dans une direction et les entraînent.

La Formica sanguinea pratique habilement une tactique de combat, que Forel a décrite après Huber. Ce n’est pas l’ordre compact, à la Hindenburg, mais des pelotons espacés, que relient constamment des courriers. Elles n’attaquent pas de front, mais cherchent à surprendre de côté, épient les mouvements de l’ennemi, visent, comme Napoléon, à être, par la rapidité de leur concentration, les plus fortes sur un point et à une minute donnés, savent aussi, comme lui, agir sur le moral de l’adversaire, saisissent l’instant psychologique où cède le courage ou la foi de l’ennemi, et, à cette seconde même, se précipitent sur lui avec une furie irrésistible, sans plus se soucier du nombre : car elles savent qu’à présent une d’entre elles en vaut cent des autres que balaye la panique. Au reste, en bons soldats, elles ne cherchent pas à tuer, mais à vaincre et à récolter les fruits de la victoire. Quand le combat est gagné, elles installent à chaque porte de la fourmilière vaincue une douane, qui laisse fuir les ennemies, mais à condition que celles-ci n’emportent rien ; elles pillent le plus possible, et tuent le moins possible.

Entre espèces d’égale force, qui luttent pour leurs frontières, la guerre ne dure pas toujours. Après des jours de batailles et de glorieuses hécatombes, il semble que les deux États reconnaissent l’impossibilité d’atteindre au but de leurs ambitions. Les armées se replient alors, d’un commun accord, des deux côtés d’une limite-frontière, acceptée des deux camps, avec ou sans traité, en tous cas observée avec plus de rigueur que, chez nous, lorsqu’il s’agit de simples « chiffons de papier ». Car les fourmis des deux États s’y arrêtent strictement et ne la dépassent point.

Mais ce qui peut nous intéresser davantage, c’est de voir comment chez nos frères, les insectes, apparaît l’instinct de la guerre, comment il se développe, et s’il est ou non irrévocable ou susceptible de changer. Ici, les expériences de Forel conduisent à des observations tout à fait remarquables.

J.-H. Fabre, dans un passage célèbre de sa Vie des insectes, écrit que « le brigandage fait loi dans la mêlée des vivants… Dans la nature, le meurtre est partout, tout rencontre un crochet, un poignard, un dard, une dent, des pinces, des tenailles, une scie, atroces machines qui happent… etc. » Mais il exagère. Il voit merveilleusement les faits d’entre-tuerie et d’entre-mangerie ; il ne voit pas ceux d’entr’aide et d’association. Un beau livre de Kropotkine a relevé ceux-ci, dans l’ensemble de la nature. Et les observations très précises de Forel montrent que, chez les fourmis, l’instinct de guerre et de rapine trouve sur son chemin des instincts contraires, qui peuvent victorieusement l’arrêter ou le modifier.

En premier lieu, Forel établit que l’instinct de guerre n’est pas fondamental ; on ne le trouve pas à l’éveil de la vie des fourmis. En mettant ensemble des fourmis fraîchement écloses de trois espèces différentes, Forel obtient une fourmilière mixte, vivant en parfaite intelligence. Le seul instinct primordial des nouvelles écloses est le travail domestique et le soin des larves. « Ce n’est que plus tard que les fourmis apprennent à distinguer un ami d’un ennemi, à savoir qu’elles sont membres d’une fourmilière et à combattre pour elle[3]. »

La seconde remarque, encore plus surprenante, est que l’intensité de l’instinct guerrier est en proportion directe du nombre de la collectivité. Deux fourmis d’espèces ennemies qui se rencontrent isolément sur un chemin, à grande distance de leur nid et de leur peuple, s’évitent et filent, chacune d’un côté différent. Si même vous les prenez en plein combat, dans la mêlée générale, et si vous les mettez toutes deux seules dans une boîte très petite, elles ne se feront aucun mal. Si, au lieu de deux fourmis ennemies, vous en enfermez un nombre restreint dans un espace étroit, elles ébaucheront un commencement de combat sans vigueur et sans suite, puis cesseront, et très souvent finiront par s’allier. Et, ajoute Forel, l’alliance une fois faite ne peut plus se défaire. Mais replacez les mêmes fourmis dans l’ensemble de leur peuple, séparez bien les deux peuples, mettez entre eux une distance raisonnable, qui leur permettrait de vivre en paix, chacun à part du voisin ; ils se rueront l’un sur l’autre, et les individus qui s’évitaient tout à l’heure, avec répugnance ou peur, s’entre-tuent furieusement[4]. L’instinct de guerre est donc une contagion collective.

Cette épidémie prend parfois[5] un caractère nettement pathologique. À mesure qu’elle s’étend et que la mêlée se prolonge, la fureur combative devient une frénésie, La même fourmi qui pouvait se montrer timide au début tombe dans une crise de folie enragée. Elle ne reconnaît plus rien. Elle se jette sur ses compagnes, elle tue ses esclaves qui tâchent de la calmer, elle mord tout ce qu’elle touche, elle mord des morceaux de bois, elle ne peut plus retrouver son chemin. Il faut que les autres, généralement les esclaves, se mettent à deux ou trois autour d’elle, lui prennent les pattes, la caressent avec leurs antennes jusqu’à ce qu’elle ait retrouvé… dirai-je : « sa raison » ? Pourquoi pas ? Ne l’avait-elle pas perdue ?

Jusqu’à présent, nous n’avons encore eu affaire qu’à des phénomènes généraux, obéissant à des lois assez fixes. Mais voici maintenant apparaître des phénomènes individuels, dont l’initiative va curieusement se heurter à l’instinct de l’espèce, et — plus curieusement encore — le faire dévier de sa route ou l’annuler.

Forel met dans un bocal des fourmis d’espèces ennemies : sanguinea et pratensis. Après quelques jours de guerre, suivis d’un armistice farouche et méfiant, il introduit parmi elles une petite nouvelle-née pratensis, très affamée. Elle court demander à manger à celles de son espèce. Les pratenses la repoussent. Alors, l’innocente se tourne vers les ennemies de sa race, les sanguineae et, selon l’usage des fourmis, elle lèche la bouche à deux d’entre elles. Les deux sanguineae sont si saisies de ce geste, qui bouleverse leur instinct, qu’elles dégorgent la miellée à la petite ennemie. Dès lors, tout est dit, et pour toujours. Une alliance offensive et défensive est conclue entre la petite pratensis et les sanguineae contre celles de sa race. Et cette alliance est irrévocable.

Autre exemple : le danger commun. Forel met dans un sac une fourmilière de sanguineae et une fourmilière de pratenses ; il les secoue ensemble, puis les laisse enfermées dans le sac pendant une heure ; après quoi, il ouvre le sac, en le mettant en communication directe avec un nid artificiel. Aux premiers instants, c’est un égarement général, une terreur délirante : les fourmis ne se reconnaissent plus entre elles, se montrent les mandibules, et se fuient en faisant des écarts affolés. Puis, le calme se rétablit graduellement. Les premières, les sanguineae déménagent les cocons, tous les cocons des deux espèces. Quelques pratenses les imitent. Quelques combats encore se livrent de temps en temps, mais ils sont isolés et vont en s’affaiblissant. Dès le lendemain, toutes travaillent d’accord. Quatre jours après, l’alliance est complète ; les pratenses dégorgent la nourriture aux sanguineae. Au bout de la semaine, Forel les porte près d’une fourmilière abandonnée. Elles s’y établissent, s’entraident pour le déménagement, se portent les unes les autres. Seuls, quelques individus isolés des deux espèces, sans doute de vieux nationalistes irréductibles, gardent leur haine sacrée, et finissent par se faire tuer. Une quinzaine après, la fourmilière mixte est florissante, l’intelligence parfaite ; le dôme, qui à l’ordinaire est surtout couvert de pratenses, devient rouge de martiales sanguineae, dès qu’un danger menace l’État commun. Continuant l’expérience, Forel, le mois suivant, va chercher une nouvelle poignée de pratenses dans l’ancienne fourmilière, et la pose devant la fourmilière mixte, Les nouvelles venues se jettent sur les sanguineae. Mais celles-ci ripostent sans violence ; elles se contentent de rouler par terre les agresseurs et les relâchent ensuite. Les pratenses n’y comprennent rien. Quant aux autres pratenses de la fourmilière mixte, elles évitent leurs anciennes sœurs, ne les combattent pas, mais transportent leurs cocons chez elles. Ce sont les nouvelles venues qui sont violentes à leur égard. Le lendemain, une partie d’entre elles ont été admises dans la fourmilière mixte ; et la paix ne tarde pas à s’établir pour toujours. En aucun cas, on ne voit les pratenses de la fourmilière mixte s’allier à leurs sœurs nouvellement arrivées contre les sanguineae. L’alliance amicale est plus forte que la fraternité de race ; entre les deux espèces ennemies, la haine est désormais vaincue[6].

De tels exemples suffisent à montrer l’erreur funeste de ceux qui croient à l’immuabilité quasi-sacrée des instincts, et qui, après y avoir inscrit l’instinct de guerre, y voient une fatalité imposée, du bas au haut de la chaîne des êtres, En premier lieu, l’instinct comporte tous les degrés d’impératif, inflexible ou flexible, absolu ou relatif, durable ou passager, non seulement d’un genre à l’autre, mais, dans un même genre, d’une espèce à l’autre[7], et, dans la même espèce, de tel groupe à tel autre. L’instinct n’est pas un point de départ, mais un produit, déjà, de l’évolution ; et avec celle-ci il est toujours en marche. L’instinct le plus fixé est simplement le plus ancien. Il faut donc admettre, d’après les exemples précédents, que l’instinct de la guerre n’est pas aussi profondément enraciné, aussi primitif qu’on le dit, puisqu’il peut être combattu, modifié, refréné, chez des espèces de fourmis cependant guerrières. Et si ces pauvres insectes sont capables de réagir contre lui, de transformer leur nature, de faire succéder aux guerres de conquête la coopération pacifique, au stade des États ennemis celui des États alliés, bien plus, d’États mixtes et unis, l’homme s’avouera-t-il plus lié par ses pires instincts et moins libre de les maîtriser ? On a dit quelquefois que la guerre nous rabaisse au niveau de la bête. La guerre nous rabaisse au-dessous, si nous nous montrons moins capables de nous en dégager que certaines sociétés animales. Il serait un peu humiliant d’admettre leur supériorité. Chi lo sa ?… Pour ma part, je ne suis pas très sûr que l’homme soit, comme on dit, le roi de la nature : il en est, bien plutôt, le tyran dévastateur. Je crois qu’en beaucoup de choses il aurait à apprendre de ces sociétés animales, plus vieilles que la sienne et infiniment variées.

Au reste, il ne s’agit pas ici de prophétiser si l’humanité réussira jamais (pas plus que le monde des fourmis), à dominer ses aveugles instincts. Mais ce qui me frappe, en lisant A. Forel, c’est qu’il n’y aurait à cette victoire (chez les fourmis comme chez les hommes), aucune impossibilité radicale. Et qu’un progrès ne soit pas impossible, — même si on ne le réalise pas, — m’est une pensée moins étouffante que de savoir que, quoi qu’on fasse, on se brise à un mur. C’est la fenêtre fermée (et bien encrassée), derrière laquelle est l’air lumineux. Elle ne s’ouvrira peut-être jamais. Mais ce n’est qu’une vitre à briser. Il suffit d’un geste libre[8].


1er juin 1918.


(Revue Mensuelle, Genève, août 1918.)
  1. Les plus importantes de ces études se trouvent réunies dans le grand ouvrage : Les Fourmis de la Suisse. (Nouveaux mémoires de la Société helvétique des Sciences naturelles, t. XXVI, 1874, Zurich), et dans les admirables séries d’Expériences et remarques pratiques sur les sensations des insectes, publiées, en cinq parties, dans la Rivista di Scienze biologiche, Côme, 1900–1901.

    Mais elles ne forment encore qu’une partie des recherches de l’auteur sur ce sujet. Le Dr A. Forel me disait récemment qu’il n’a pas écrit moins de 226 articles sur les fourmis, depuis l’ouvrage, devenu classique, de 1874.

  2. On l’utilise aussi à l’office de boucher : il découpe les proies en petits morceaux.
  3. Auguste Forel : Les Fourmis de la Suisse (1874, Zurich ; p. 261–263).
  4. Id., p. 240.
  5. Chez le Polyergus rufescens.
  6. Voir A. Forel : Les Fourmis de la Suisse, p. 266–273.
  7. Une des grandes causes d’erreurs, quand on prétend juger des insectes, est qu’on généralise l’observation d’une ou de quelques espèces au genre tout entier. Or, ces espèces sont excessivement nombreuses. Parmi les seules fourmis, on connaît actuellement, m’écrit M. le dr A. Forel, plus de 7.500 espèces. Et elles offrent toutes les nuances, tous les degrés de l’instinct.
  8. Je n’ignore pas que cette dernière affirmation paraît en complet désaccord avec la pensée de A. Forel, qui nie la liberté de notre arbitre ou de notre volonté. Mais je ne prétends pas ici rouvrir l’éternel débat du Libre Arbitre et du Déterminisme, qui me semble, pour beaucoup, une question de mots. Nous y reviendrons ailleurs.