Les Poètes du terroir T I/Arsène Vermenouze

Les Poètes du terroir du XVe au XXe siècleLibrairie Ch. Delagrave Tome premier (p. 107-116).

ARSÈNE VERMENOUZE

(1850)


Poète bilingue, Arsène Vermenouze est né à Vielles, commune d’Ytrac (près Aurillac), le 25 septembre 1850. Son père, a-t-on écrit[1], était propriétaire campagnard, au lieu de sa naissance. « Il avait émigré par delà les Pyrénées et passait une moitié de sa vie derrière son comptoir d’Illesos, pres de Tolède, et l’autre moitié sur sa terre familiale. Il était bien dans ses affaires et appartenait à une classe de terriens particulière à cette région du Cantal, gens de bonne race et de grande simplicitė, demi-bourgeois, demi-paysans, qui conservent dans la conduite de leur vie une dignité toute chrétienne et patriarcale.

« Grand chasseur et grand pècheur, il apprenait à son fils le maniement du fusil, de la ligne et des filets. Et c’est en voyant au milieu des bruyères débouler les grands lièvres couleur d’amadou et en regardant les truites saumonées cingler dans la moire bleue des rivières montagnardes, que Vermenouze enfant sentit en lui, impérieux, tyrannique, le besoin d’exprimer en vers les impressions de sa vie en plein air.

« À la sortie de l’école des frères, où il avait appris à lire, écrire et compter aussi bien qu’homme d’Ytrac, le jeune Arsène Vermenouze, lui aussi, émigra en Espagne, selon la tradition des anciens. Il n’était pas de ceux qui martèlent les chaudrons ni de ceux qui domptent les mustangs. Il aunait de la toile. Il courut toute la presqu’île hispanique, de Gibraltar au mont Maudit, poussa jusqu’en Algérie et regagna quelquefois, à l’époque des vacances, son pays, par l’Italie. »

Après quinze ou seize ans de séjour tra los montes, Vermenouze revint définitivement se fixer à Aurillac pour y exploiter, dans la paisible rue d’Aurinques « aux portails de pierre sculptée, au silence de cloitre », avec un sien cousin, une fabrique de spiritueux (1883).

C’est là que, dans ses moments de loisir, il composa Flour de brousso (Fleur de bruyère), Aurillac, Imprim. Meridionale, 1900, in-8o, ouvrage languedocien, préface par Jean Ajalbert, qui lui valut d’être proclamé majoral du felibrige, en remplacement de F. Donnadieu (1900). Il publia ensuite un recueil de sonnets français : En plein vent (Paris, Stock, 1900, in-18), et enfin, en 1903, le volume intitulé Mon Auvergne (Paris, Plon, éd. de la Revue des Poètes, in-16), ouvrage couronné par l’Académie française (prix Archon-Despérouses).

Arsene Vermenouze est retiré du négoce depuis 1905 et prépare deux nouveaux volumes, l’un en dialecte, l’autre en français.

Catholique fougueux, il n’a cessé d’écrire dans des journaux d’opposition, notamment dans la Croix du Cantal. Il est, de plus, collaborateur assidu de la Revue des Poètes, du Mois littéraire et pittoresque, de la Renaissance provinciale, de L’Ame latine et de plusieurs autres périodiques. À ses débuts, il a dirigé la revue auvergnate Lo Cabretto. C’est une belle figure. « Grand, brun, frisant la cinquantaine, le visage d’uue maigreur ascetique, de coupe dure, accentuée par une barbe en fer à cheval, mais sur lequel se révèle la franchise, la modestie et la bonté[2] », trois de ses qualités maitresses, tel apparait ce chantre du Cantal.

Alors qu’il exerçait encore son activité de commerçant et de poète, M. Ajalbert s’est plu à le peindre dans son milieu. La page a quelque saveur et vaut d’être retenue :

« Vermenouze est négociant à Aurillac… Il semble tout à ses affaires, des semaines, des mois, lorsqu’une vesprée d’automne le nomade qui est en lui se réveille. Il décroche l’un de ses fusils, siffle l’un de ses chiens, laisse la boutique à son associé, disparait, s’enfonce dans les bruyères vierges, vers les mamelons incultes de Saint-Saury-la-Bastide, de Saint-Hilaire-les-Bessonies, et quelques jours après revient, des plumes de milan à son chapeau, qu’il remplace par une calotte très bourgeoise ; et tandis que sa vieille servante vide les carnassières, lourdes de perdreaux (car notre chasseur réussit les « doublés » très bien), il s’installe devant du papier, écrit les vers qu’il rapporte de mémoire… et retourne à son commerce.

« Dans cette vaste pièce, au plafond traversé d’énormes poutres d’une vieille maison où, dans les angles, luisent des yeux de rapaces empaillés, devant une truie rose et des perdreaux dorés, arrosés d’une poque de franc limagne, j’ai entendu Vermenouze dire ses vers, et j’étais ravi ; une autre fois à Vic-sur-Cère, à l’hôtel du Pont, dans une salle dont les fenètres s’ouvraient sur la montagne, sur un soir ardent d’été… et je fus ému : plus tard, à l’occasion d’une fête, sur les marches du palais de justice d’Aurillac, devant la foule enthousiaste, et je fus enthousiasmé… » (Veillées d’Auvergne.) Bibliographie. — Jean Ajalbert, Avant-propos, dans Flour de brousso, Aurillac, Imprim. Méridionale, 1890 ; Veillées d’Auvergne, Paris, Libr. universelle, s. d., in-18 ; — Paul Monceaux, Poètes d’Auvergne, Revue Bleue, 24 juillet 1897 ; — Edm. Lefèvre, Catalogue félibréen, Marseille, P. Ruat, 1901, in-8o.


LES PLOMBS ET LES PUYS

Comme une antique ville forte, — La Haute-Auvergne à son front porte — Une couronne de bastions, — Et ce sont les pays et les plombs. — Ces énormes verrues, — L’hiver, se vêtent de blanc, — Et l’été, vues de loin, — Sont, comme la mer, toutes bleues.

Et, plus tard, quand le grand soleil — A flétri la fleur du tilleul — Et rôti toute l’herbe, — La montagne, fière et superbe, — Avec la majesté du lion, — Et, comme lui, ou rousse ou fauve, — Car alors elle a changé de robe, — Lève la tête à l’horizon.

Quand, dans la brume qui la cache, — Le feu du ciel laboure son crâne —

Et y ouvre de larges sillons, — C’est chose terrible, au milieu des orages, — D’entendre puys et plombs sauvages — Mugir comme un troupeau de taureaux.

Et de voir, sous les éclairs, — Leurs crêtes et leurs rocailles — Coiffées de serpents de feu, — Comme des bêtes cornues — Se dresser, sanglantes et nues, — Et heurter le ciel tout à coup.

Mais tôt le nuage s’éparpille ; — La montagne, qui s’égaie, — Sort de là comme d’un linceul, — Et de cette robe de deuil — Qui lui pesait sur l’épaule — Il ne reste plus rien, plus rien — Que, dans le ciel lavé de frais, — Quelques flocons de brume pâle.

Et nous revoyons les burons — Dressés à la cime des puys — Et, dans le vieux parc blotti, — Nous le revoyons, le troupeau de vaches, — Orgueil et gloire de Salers, — Le grand troupeau de vaches meuglantes — Qui porte la tintante clochette et paît, cinq mois, libre, en plein air.

(Fleurs de bruyère.)

LES PLOMBS ET LES PUYS

Coumo uno ontico bile fouorto,
Lo Nauto-Oubergno o soun front pouorto
Uno courouno de bostiouns,
Et quo sou les puéts è lous ploums.

Oquetchis foutraus de berrugos
L’ibèr se bestissou de blonc,
E l’estiou, bistos delai long,
Sou, coumo lo mar, toutoi blugos.
E pu tard, quond lou grond soulel
O froustido lo flour del tel
E rofissado touto l’érbo,
Lo mountogno, fièro è supèrbo,
Om lo mojestat del lioum,
E, coumo guel, ou rousso ou faubo,
Car olèro o mudat de raubo,
Lébo lou capt o l’ourizoun.

Quond, dins lo brumo que lo cuquo,
Lou fiot del ciéu lauro so cruco

Et li duert do largios corraus,
Quo’s torriple, ol mièt deis oùratchis,
D’entendre puèts è ploums soubatchis
Broma coumo un troupèl de braus,

E de beire, jious lei luciados,
Lours creslos è lours roucolhados
Couifados de serpens de fiot,
Coumo de lei bèstios bonudos.
Se quilha sonnousos è nudos,
E truqua lou ciéu tout d’un couot.

Mes léu lo nibou s’escompilho ;
Lo mountogno, que s’escorbilho.
Sort d’oti coumo d’un lençoù,
E d’oquelo raubo de doù.
Que li pesabo su l’espallo,
Demouoro pas plus res, plus res
Que, dins lou ciéu lobat de fres,
Quauques flouquets de brume pallo.

E tournon beire les mosuts
Quilhats o lo ciino dei suts,
E, dius lour bièl pargue orruquado,
Lo tournon beire, lo bocado,
Orgul è glorio de Solér,
Lo grondo bocado bromairo,

Que pouorto l’esquillo trinairo
E pai, cinq mes, libro, en plen er.

(Flour de brousso.)
L’ÉCIR

Quand nos monts, hérissant leurs neigeuses crinières,
Se cachent dans le ciel que l’on voit s’obscurcir,
Lorsqu’un vent subit hurle au fond dos sapinières,
Comme un troupeau de loups cingles par des lanières,
Et qu’on entend beugler les vachea, c’est l’écir.

En hiver, cependant que, resserrant leur cercle
Sous la lampe, les miens entourent le loyer
Où la bouilloire fait tressauter son couvercle,
Combien de fois, assis sur mon coffre on noyer,
J’écoute, frissonnant, sa voix rauque aboyer !

Et je songe que, vers quelque pauvre chaumine,
À cette heure — courbant le dos, fermant les yeux,
Sous la neige qui vole en essaims furieux —
Plus d’un pàtre attardé, plus d’un vacher chemine
Dans la nuit, qu’un retlet du sol blanc illumine.

L’écir, mêlant les sifflements et les abois,
Tourbillonne à travers le plateau qu’il balaie,
Va l’on entend craquer les sapins dans les bois,
Et, sous la lune pâle, un instant dévoilée,
Les pics neigeux semblent crouler dans la vallée.

L’homme, que la tempête et la marche ont lassé,
Pousse un cri ; mais sa voix sinistre l’épouvante ;
Et, perdu, seul, parmi cette blancheur mouvante,
Il s’arrête ; et, soudain, par la mort enlacé,
S’endort et glisse aux plis d’un suaire glacé.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Et ces soirs-là, tandis qe l’écir se lamente,

Les miens et moi laissons nos cœurs monter vers Dieu,
Et prions aux lueurs indécises du feu,
À peine rougeoyant sous la cendre fumante,
Pour ceux qu’ensevelit, tout vivants, la tourmente…

(Poèmes d’Auvergne.)


RETOUR D’ESPAGNE
I

Nos émigrants d’antan étaient de fameux hommes ;
Ils allaient en Espagne à pied ; les plus cossus
S’achetaient un cheval barbe, montaient dessus,
Et partaient. Travailleurs, ardemment économes,

La plupart, au retour, rapportaient quelques sommes,
Quadruples et ducats, dans la veste cousus,
Et qui, par la famille, étaient les bien reçus.
Alors on n’était pas douillet comme nous sommes :

Après tout un long jour de fatigue, on avait
La selle du cheval pour unique chevet ;
On partageait un lit de paille rêche et rare

Avec des muletiers, grands ràcleurs de guitare,
Des arrieros nourris de fèves et d’oignons,
Et l’on dînait avec ces frustes compagnons.


II

Le même plat pour tous, pour tous la même gourde.
Pleine d’un vin épais qui sentait le goudron ;
Et tous l’on s’empiffrait, à même le chaudron,
De pois chiches très durs et de soupe très lourde.

Autour du puchero l’on s’asseyait en rond,
Et chacun racontait son histoire ou sa bourde ;
Trop heureux quand un merle, une alouette, un tourde,
Venait corser un peu le menu du patron.

L’escopette pendue à l’arçon de la selle,
Et fiers de n’avoir guère allégé l’escarcelle.
Les émigrants étaient dehors au point du jour.

Par des sentiers poudreux ou des routes fangeuses,
Contemplant les sierras lointaines et neigeuses,
Et vibrants sous la joie immense du retour.

III

Par les grands steppes nus de la Castille plate,
Ils allaient sans jamais regarder l’occident,
Même à l’heure sublime où le soleil ardent
S’y noie, en une mer de pourpre et d’écarlate.

Car ce n’est pas là-bas qu’est la terre auvergnate,
C’est vers le nord ; là-haut, l’Auvergne les attend,
L’Auvergne !… À leur regard avide et persistant
Le vert frais et riant du doux pays éclate.

Eh ! que leur font Madrid, Burgos, Valladolid ?
Ils y passent sans même coucher dans un lit,
En chevauchant — des jours entiers sans voir un arbre,

Sous un soleil de feu — des montagnes de marbre.
Où l’aigle plane au fond d’un ciel d’azur et d’or.
Et toujours leur regard se tourne vers le nord.

IV

Enfin, ils vont toucher la côte cantabrique.
Et voici les versants pyrénéens français…
Tout poudreux et tannés par le vent, harassés,
Ils ont, sous leur chapeau, des teints couleur de brique.

Mais un léger zéphyr venu de l’Atlantique
Leur apporte une odeur de France : c’est assez !
Oubliant la misère et les labeurs passés,
Ils s’enivrent, joyeux, du parfum balsamique.

Et, bien que n’étant pas, certes, de très grands clercs,
Ils ont de jolis mots, nos mots naïfs et clairs,
Pour exprimer leur sentiment en l’occurrence :

« C’est égal, dit l’un d’eux, je ne sais d’où ça vient,
« Mais il n’est nul pays dans le monde chrétien,
« Non, nul pays qui sente aussi bon que la France ! »

V

Or, un matin, le chef du groupe, un vieux barbu,
S’arrête : à l’horizon, dans le ciel doux et pâle,

La chaîne du Cantal, tout entière, s’étale :
Voici la dent de Plomb, ce colosse trapu,

La corne du Griou, le pic svelte et pointu,
Le Puy-Mary… C’est bien la montagne natale ;
Et ces gens de nature un peu fruste et brutale.
Ces Arvernes au front volontaire et têtu,

Ces âpres « chineurs », ces « roulants » aux dures âmes
Se mettent à pleurer soudain comme des femmes,
Sans se cacher, leurs pleurs s’écrasant sous leurs doigts ;

Oubliant l’espagnol, ils clament en patois :
Quo’i l’Ouvernho : li som[3]! et tous, à perdre haleine,
Brandissant leurs chapeaux, galopent dans la plaine.

(En plein Vent.)


PANORAMA D’AUVERGNE

Vers fin octobre, — époque où la bécasse émigre, —
Nos sous-bois auvergnats sont tout soie et velours.
Aux arbres des brocarts flottent, dorés et lourds ;
Le sol est moucheté comme une peau de tigre.

Des champignons gonflés de ferments vénéneux,
Dans les mousses, aux tons fanés de chrysanthèmes,
— Aigues-marines, verts jaunis, roses vineux, —
S’étalent, purulents comme des apostèmes.

Dégageant un relent de feuillage moisi,
Avec des plis moelleux de dentelles légères,
Et l’éclat somptueux d’un satin cramoisi.
Majestueusement se meurent les fougères.

Et, dans l’ombre des bois, trouant leur dais vermeil,
Parfois, le long d’un tronc, au flanc de quelque roche,
— Javelot qu’une main invisible décoche, —
Glisse, oblique et vibrant, un rayon de soleil.

Ainsi que d’un fourreau de velours une dague,
D’une touffe de mousse une vipère sort ;

À travers les taillis un merle noir zigzague ;
Un renard passe, un geai criard prend son essor.

Une vache, d’un front hardi brisant les branches,
Apparaît ; sa clochette a des sons de cristal ;
Le bois s’éclaire : un pré verdoie ; et le Cantal,
Au fond de l’horizon, hausse ses cimes blanches.

Mur géant où la neige a mis son badigeon,
Il fait songer à quelque énorme forteresse ;
Et le puy de Griou, qui fièrement s’y dresse,
Conique et pointu, semble en être le donjon.

Au second plan, ce sont des champs creusés d’ornières.
Des buttes, des hameaux dans chaque pli du sol,
Et des châteaux : Leybros, Cologne, Espinassol ;
C’est Vielles, grise et rouge, au flanc de ses marnières ;

C’est le Mons, haut perché comme un nid de busard.
Dans des feuillages d’or, au creux d’une colline,
Dont le penchant herbeux vers le Midi s’incline,
Messac se chauffe en plein soleil, comme un lézard.

Le vallon s’élargit : sous le saule et le vergne,
Le ruisseau d’Authre, clair et frais, court mollement,
Et transforme en un gai paysage normand,
Très vert et plantureux, ce petit coin d’Auvergne.

Poussant des bœufs pourprés dans le brun des labours,
Et tranchant le genêt, déracinant la brande.
Les bouviers du pays partout chantent la Grande[4]
À pleins poumons. — Ils ont, comme les guerriers boërs,

D’épais colliers de poil tout autour des mâchoires,
Ils s’attachent aux reins un tablier de peau ;
Et, sur leurs crânes ronds de Celtes, un chapeau
Ouvre, énorme el velu, de larges ailes noires.

À leurs chants, que nota quelque vieux ménestrel,
Ils mêlent par instant, de sonores vocables ;
Et les bœufs, entendant Yé Bourro ! yé Queirel !
Font saillir des tendons aussi gros que des câbles.
 
Des pastoures au teint brun comme du pain bis,
Et dont le soleil baise à même l’encolure,

Filent, tout en gardant leurs troupeaux de brebis,
Un lin flave et soyeux comme une chevelure.

Midi sonne : à travers bandes, bois et palus,
Les cloches de Saint-Paul, d’Ytrac et de Crandelle
Chantent toutes ensemble ; et c’est à tire-d’aile
Que monte vers le ciel un essaim d’Angélus.

Et pour mieux exalter Notre-Dame la Vierge,
Ayant pris comme assise un très haut pic. Nieudan
Darde, là-bas, en plein azur, vers l’occident.
Son clocher cylindrique et tout blanc comme un cierge.

Au loin, une buée aux contours sinueux
Marque la gorge à pic, rocailleuse et bourrue,
Par où, tel un galop de dragons monstrueux,
La Cère, hennissante et baveuse, se rue.

Plus loin, ce sont des bois au feuillage jauni,
Puis d’âpres coteaux ; puis, à plus de trente lieues,
Noyés dans une mer de brames toutes bleues,
La Corrèze, le Lot, l’Aveyron, l’infini…

Et les rudes bouviers, contents, heureux de vivre,
Songent obscurément, en face du Cantal,
Devant ce décor d’ambre et de pourpre et de cuivre,
Que nul pays ne vaut leur paradis natal.

(Mon Auvergne.)

  1. Mois littér. et pittoresque, avril 1905.
  2. Gabriel Noël, Un Poète auvergnat.
  3. « C’est l’Auvergne, nous y sommes ! »
  4. Mélopée montagnarde. Voyez page 84.