Vilmorin-Andrieux
Vilmorin-Andrieux & Cie (p. 423-474).
◄  Poirée
Pois gris  ►


POIS
Pisum sativum
.
Fam. des Légumineuses.


Noms étrangers : angl. Pea. all. Erbse. flam. et holl. Erwt. dan. Haveœrt. ital. Pisello. esp. Guisante. port. Ervilha.


Annuel. — D’origine incertaine, mais vraisemblablement spontané dans l’Europe moyenne ou dans la partie montagneuse de TAsie occidentale, puisqu’il est assez rustique pour résister habituellement aux hivers du climat <l6 Paris. Le pois cultivé est une plante à tiges grêles, creuses, ayant besoin, pour s’élever, de l’appui d’un soutien étranger. Les feuilles sont composées, ailées sans impaire ; le pétiole se termine par plusieurs vrilles qui tiennent la place des dernières folioles et qui servent à la plante pour s’attacher et prendre un point d’appui sur tous les objets à sa portée. L’insertion de la feuille sur la tige est enveloppée d’une très large stipule embrassante plus ample que ne sont les folioles elles-mêmes. Les fleurs naissent aux aisselles des feuilles, à partir d’un certain niveau à peu près constant dans chaque variété, et au nombre de deux, très rarement de trois, et souvent solitaires, à chaque nœud de la tige. Les cultivateurs des environs de Paris appellent mailles chacun des nœuds fertiles de la tige des pois, et de là vient que pour exprimer qu’une variété est uniflore ou biflore, ils disent qu’elle prend une ou deux fleurs à la maille. Ces fleurs sont tantôt blanches, tantôt violacées, avec les ailes et la carène d’une couleur plus foncée que l’étendard. Les variétés à fleurs colorées se reconnaissent, bien avant la floraison, à un petit cercle rougeâtre qui entoure la tige à l’endroit où elle est embrassée par les stipules.

Le grain des pois à fleur violette est toujours plus ou moins coloré ou moucheté de brun ; il prend en cuisant une couleur grisâtre peu agréable, il a en outre un goût assez fort et âpre : aussi ne cultive-t-on pas ces sortes de pois pour les écosser. Les variétés de pois gris, à cosses parcheminées, ne sont cultivées que comme fourrage, et les races potagères sont sans parchemin.

La plupart des variétés de pois usitées comme légume ont la fleur blanche, et le grain blanc ou vert quand il est mûr. Le volume et le poids du grain présentent une trop grande différence d’une variété à l’autre, pour que nous puissions donner ici des indications générales à ce sujet ; nous les réserverons pour l’article particulier consacré à chaque variété. Nous dirons seulement que la faculté germinative des pois se conserve bonne pendant trois ans ; elle faiblit ensuite assez rapidement, quoiqu’il ne soit pas rare d’en voir germer encore fort bien au bout de sept ou huit ans. Les pois à grain ridé germent d’ordinaire moins bien et moins longtemps que ceux à grain rond.

On distingue, parmi les très nombreuses variétés de pois, celles dont on ne mange que le grain, soit vert, soit sec, et qu’on appelle pois à écosser, et celles dont on consomme, au contraire, la cosse tout entière lorsque le grain est à peine formé ; on appelle ces derniers : pois sans parchemin, pois mange-tout, ou pois gourmands.

Parmi les pois à écosser, on distingue ceux à grain rond et ceux à grain ridé, qui forment aujourd’hui une classe presque aussi nombreuse que l’autre. Enfin, aussi bien dans les pois sans parchemin que dans les pois à écosser, on doit faire la distinction des variétés à rames, des demi-naines et des naines ; ce qui donne pour les pois cultivés, et sans tenir compte de la couleur verte ou blanche des grains, plusieurs classes ou subdivisions dont nous allons passer en revue successivement les différentes variétés.

Culture. — La culture des pois ne présente pas de grandes difficultés, et elle se pratique en grand et en plein champ dans les environs de Paris et des grandes villes, avec des résultats généralement très rémunérateurs. On choisit autant que possible pour cette culture des terres saines, fertiles et de consistance moyenne.

Le semis se fait en lignes, depuis la seconde moitié de novembre jusqu’au mois de mars. Le P. Michaux ordinaire est celui qu’on emploie de préférence, aux environs de Paris, pour les semis d’automne, ce qui lui a valu le nom de P. de Sainte-Catherine. Ces semis de novembre peuvent se faire aussi très avantageusement dans les jardins potagers. On y consacre alors d’ordinaire une plate-bande bien exposée et abritée par un mur, et l’on y emploie les variétés les plus précoces de toutes, telles que le P. prince Albert, le Caractacus ou le P. nain très hâtif à châssis. Ce dernier, comme son nom l’indique, est celui qui convient le mieux pour la culture sur couches ; il est extrêmement précoce, très nain, tient très peu de place, et l’on n’est pas obligé d’en courber les tiges au moyen de lattes ou de traverses de bois, comme on devait le faire autrefois, quand, avant son introduction, on cultivait sous châssis des variétés à rames ou à demi-rames.

L’époque des semis en pleine terre se prolonge pendant toute la durée du printemps, pour assurer la continuité de la production pendant toute la belle saison. Après les variétés précoces, on sème les grands pois à rames, plus tardifs, plus productifs et moins sujets que les autres à souffrir du blanc pendant les chaleurs de l’été. Le P. de Clamart et les grandes variétés de pois ridés ont un mérite tout particulier pour les semis tardifs, destinés à produire à la fin de l’été et en automne.

Dans les cultures potagères, on soutient les pois de grande taille au moyen de rames, ordinairement de châtaignier ; dans la culture en plein champ, on se dispense le plus souvent d’employer les rames, qui seraient trop coûteuses et dont la pose exigerait trop de main-d’œuvre. On pince alors la tige des pois à rames au-dessus de la troisième ou de la quatrième maille ; elle devient ainsi assez ferme pour se soutenir. Cependant ce traitement, qui s’applique avec succès aux variétés de taille moyenne, comme les pois Michaux, ne réussirait pas pour les variétés de grande taille, comme les pois ridés à rames : aussi ces derniers n’ont-ils pas encore pris place dans la grande culture proprement dite. Une fois bien levés et pourvus de rames, si leur taille en exige, les pois ne réclament plus aucun soin en dehors de quelques arrosements en cas de sécheresse. La transplantation n’est pratiquée que comme moyen d’augmenter la précocité des pois de première saison, qu’on peut faire lever en pots sous châssis ou en serre, pour les mettre en place à la sortie de l’hiver, et encore les avantages de cette pratique ne sont-ils pas absolument certains.

Usage. — Le grain des pois à écosser se mange cuit, soit vert, soit sec ; on emploie de même les cosses jeunes des pois sans parchemin.



POIS À ÉCOSSER.


Noms étrangers : angl. Shelling peas. all. Schal-Erbsen. flam. et holl. Dop erwten. dan. Skalœrte. ital. Piselli da sgranare, P. da sgusciare. esp. Guisantes para desgranar. port. Ervilhas de grâo.


I. POIS À GRAIN ROND.


A. Variétés à rames.


Noms étrangers : angl. Pole or tall peas. all. Kneifel-Erbsen, Pfahl-E., Ausläufere E. ital. Piselli da frasca. esp. Guisantes enredaderos.


pois à grain rond blanc (à rames).


POIS PRINCE ALBERT.


Synonymes : Pois hâtif de Plainpalais, P. de Régneville, P. brésilien, P. hâtif uniflore de Gendbrugge.
Noms étrangers : angl. Sangster’s N° 1 improved pea, Ringleader P.


Tige grêle, de 0m,60 à 0m,80, simple, commençant à fleurir au cinquième ou au sixième nœud et portant de six à huit étages de cosses ; fleurs généralement

Pois prince Albert.
Plante réd. au dixième.
Pois prince Albert.
Cosses de grandeur naturelle.

solitaires, blanches, moyennes. Cosses droites, de 0m,04 à 0m,05, un peu carrées du bout, contenant de cinq à sept grains très ronds, restant assez souvent un peu verdâtres, ou prenant une teinte saumonée à la maturité. En moyenne, le litre pèse 780 grammes, et 10 gram. contiennent 50 grains.

Une particularité remarquable de ce pois, c’est que la fleur qui parait au nœud fertile le plus bas sur la tige se dessèche souvent sans s*ouvrir, ou parfois, quand elle s’ouvre bien, ne le fait qu’après la fleur qui a paru au second nœud.

Le P. prince Albert est le plus précoce de tous ceux qui se cultivent usuellement en France. Les Anglais en possèdent une sous-variété appelée Dillistone’s early, qui est plus hâtive de trois ou quatre jours, mais qui est encore plus grêle et moins productive. Le P. prince Albert est celui qui convient le mieux pour la culture de primeur en pleine terre.

Pois Caractacus.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois Daniel O'Rourke.
Cosses de grandeur naturelle.


POIS CARACTACUS.


Noms étrangers : angl. Dickson’s first and best pea, Improved early champion P., Washington P., Tabeis perfection P., Sangster’s N° 1 P.


Variété probablement sortie du P. prince Albert, un peu plus grande et plus productive que lui, mais aussi un peu moins précoce. Le P. Caractacus fleurit deux jours plus tard en moyenne que le Prince Albert ; il prend assez souvent deux cosses à la maille, et ses cosses sont un peu plus longues et plus larges que celles du P. prince Albert. Les grains, qui sont blancs et ronds, pèsent 780 grammes par litre, et 10 grammes en contiennent environ 45.

C’est une variété un peu sujette à dégénérer et qu’il faut épurer avec soin pour la conserver bien franche.

Ce pois a pris une place assez importante dans les cultures faites aux environs de Paris pour l’approvisionnement du marché ; il est moins productif que le P. Michaux de Hollande, mais, d’un autre côté, il a l’avantage de donner quatre ou cinq jours plus tôt que lui.


POIS DANIEL O’ROURKE.


Synonyme : Pois Daniel.
Nom étranger : angl. (Am.) Ferry’s first and beat pea.


Tige de 0m,60 à 0m,75 ; feuillage un peu plus ample, plus arrondi et plus blond que celui du P. prince Albert ; fleurs blanches, assez grandes, solitaires, commençant à paraître au sixième nœud. Cosses un peu plus longues et plus larges que celles du P. prince Albert. Grain assez gros, devenant à la maturité d’un blanc verdâtre ou saumoné. En moyenne, le litre pèse 790 grammes, et 10 grammes contiennent 45 grains.

Le P. Daniel O’Rourke est exactement de la même précocité que le Caractacus et présente, à peu de chose près, les mêmes avantages. Ces deux variétés sont du reste assez voisines et parfois confondues l'une avec l’autre, bien qu’elles présentent des différences assez marquées pour qui les étudie avec soin. On peut reconnaître assez sûrement le P. Daniel O’Rourke à ce que ses tiges se terminent brusquement au sommet, au-dessus d’une feuille presque aussi grande que les autres, au lieu de s’effiler et de porter une ou deux feuilles réduites, comme c’est ordinairement le cas dans le Prince Albert et dans le Caractacus.


POIS MICHAUX DE HOLLANDE.


Synonymes : Pois prime, P. à la reine, P. le plus hâtif, P. bergère.
Noms étrangers : angl. Early emperor pea. all. Frühe weisse Holländische Erbse, Frühe Brockel E., Wohltragende Englische gelbe Maierbse, Frühe weisse Maikspferbse, Holländische Michaurerbse, Frühe Spaliererbse.


Tige d’un mètre de hauteur en moyenne ; feuilles et stipules plus amples que celles du P. prince Albert, et surtout d’un vert beaucoup plus foncé et plus glauque ; fleurs blanches, de grandeur moyenne, presque toujours réunies par deux commençant à paraître vers le huitième nœud : la tige en porte habituellement de six à huit étages. Cosses un peu courtes, ne dépassant guère 0m,05 à 0m,06, mais bien pleines et contenant jusqu’à huit et neuf grains, moyens, presque ronds, devenant bien blancs à la maturité. En moyenne, le litre pèse 820 grammes, et 10 grammes contiennent environ 50 grains.

Le P. Michaux de Hollande est une des variétés qui conviennent le mieux aux cultures faites en plein champ pour l’approvisionnement des marchés. Il est relativement précoce, très productif et très rustique.

Dans les environs de Paris, les cultivateurs qui le produisent en grand n’ont pas l’habitude de le ramer. Ils le sèment en rangs espacés de 0m,50 environ et le laissent à lui-même. Les vrilles des feuilles s’entrelacent et le rang tout entier se comporte comme une seule plante ; il verse à droite ou à gauche : les tiges alors se recourbent et se redressent, s’appuyant toujours les unes sur les autres. Les fleurs ne tardent pas à se montrer, et les cultivateurs pincent les tiges au-dessus de la troisième fleur, ce qui hâte le développement des premières cosses et en augmente le volume.

Ce mode de culture pourrait également être employé dans les potagers, quand on est à court de rames.

Pois Michaux de Hollande.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois Michaux de Ruelle.
Cosses de grandeur naturelle.


POIS MICHAUX DE RUELLE.


Tige généralement simple, assez grosse, s’élevant de 1 mètre à 1m,25. Le feuillage et les stipules en sont beaucoup plus amples que ceux du P. Michaux de Hollande et d’un vert plus blond ; les fleurs sont très blanches, grandes, assez souvent solitaires ; elles commencent à paraître au neuvième ou dixième nœud, et la tige en porte jusqu’à dix étages. La cosse est droite, large, un peu obtuse à l’extrémité, et contient sept ou huit grains blancs, ronds et assez gros. Le litre pèse en moyenne 810 grammes, et 10 grammes contiennent 42 grains.

Le P. Michaux de Ruelle est un peu plus exigeant que le P. Michaux de Hollande. H donne un grain plus gros et plus beau, mais par contre il est un peu moins hâtif.


POIS MICHAUX ORDINAIRE.


Synonymes : Pois de la Sainte-Catherine, Petit pois de Paris.
Noms étrangers : angl. Early frame pea. all. Weisse frühe Pariser Erbse. ital. Pisello piccolo di Parigi.


Pois Michaux ordinaire.
Cosses de grandeur naturelle.

Le P. Michaux ordinaire diffère peu, à première vue, du Michaux de Hollande ; on pourrait même dire qu’il n’en est qu’une sous-variété, se distinguant par une rusticité plus grande, un peu moins de précocité et une production plus soutenue. Le feuillage, à part un peu plus d’ampleur, ressemble tout à fait à celui du P. Michaux de Hollande ; mais les fleurs, toujours réunies par deux, ne commencent à paraître que vers le dixième nœud, et la tige en porte huit à douze étages. Les cosses sont droites, assez étroites et un peu petites, mais très pleines. Les grains sont bien ronds, d’un blanc légèrement saumoné et de grosseur moyenne. Le litre pèse 810 grammes, et 10 grammes contiennent environ 45 grains.

Le P. Michaux ordinaire est à peu près constamment ramifié, c’est-à-dire que de l’aisselle des feuilles situées immédiatement au-dessous de celles qui portent les premières fleurs, partent des pousses qui elles-mêmes ne tardent pas à fleurir. Ces ramifications ou tiges secondaires prennent surtout de la force lorsque, pour une raison ou une autre, la tige principale vient à être détruite entièrement ou en partie ; elles portent toujours un moins grand nombre de cosses que la tige principale.

On a beaucoup cultivé, ces années passées, et l’on conserve encore dans certaines localités, sous le nom de P. remontant blanc ou P. Gandin, une race très voisine, par tous ses caractères, du P. Michaux ordinaire, mais se faisant surtout remarquer par la vigueur de ses pousses secondaires et par la production abondante et soutenue qui en est la conséquence. En semant le P. Michaux ordinaire un peu clair et en en cueillant les cosses au fur et à mesure qu’elles sont bonnes à utiliser, on peut en obtenir une récolte à peu près aussi abondante et aussi prolongée que du P. remontant.


POIS LÉOPOLD II.


Tige habituellement simple, haute d’un mètre ; folioles et stipules vert pâle, finement maculées de grisâtre, ovales, assez allongées ; fleurs blanches, presque toujours réunies par deux, ne paraissant guère avant le douzième nœud. La tige en porte rarement plus de six ou sept étages. Cosses

Pois Léopold II.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois merveille d'Étampes.
Cosses de grandeur naturelle.


longues, droites, d’un vert pâle, contenant sept ou huit grains blancs, très ronds, moyens. Le litre pèse 780 grammes, et 10 grammes contiennent 42 grains.

Le P. Léopold II commence à fleurir cinq ou six jours plus tard que le P. Michaux de Hollande ; une de ses particularités les plus remarquables, c’est la rapidité avec laquelle ses cosses se forment et se remplissent. La floraison de cette variété ne dure guère plus d’une quinzaine de jours ; la récolte dure à peu près le même temps ; après quoi, la plantation peut être détruite et remplacée par autre chose : c’est là un avantage considérable pour la culture maraîchère.



POIS MERVEILLE D’ÉTAMPES.


Tige ordinairement simple, à nœuds espacés ; feuillage assez ample, d’un vert très blond ; stipules extrêmement grandes et larges. L’aspect général de la plante rappelle beaucoup le P. serpette vert, avec une taille un peu moindre. Fleurs ordinairement réunies par deux, commençant à paraître au dixième nœud, blanches, grandes, à étendard souvent festonné ou denté sur les bords.

Pois d'Auvergne.
Cosses de grandeur naturelle.

Aux fleurs succèdent des cosses qui s’allongent très rapidement, et deviennent en peu de jours longues, larges et légèrement courbées vers l’extrémité ; elles se renflent passablement avant que les grains aient pris tout leur développement, et, sous ce rapport encore, le P. merveille d’Étampes ressemble beaucoup au P. serpette vert ; mais les deux variétés diffèrent complètement par le grain, qui, au lieu d’être gros et vert, est, dans le P. merveille d’Étampes, blanc et de grosseur moyenne. Les cosses sont très pleines ; elles contiennent habituellement de dix à douze grains qui deviennent bien ronds et blancs à la maturité. Les tiges en portent en moyenne de sept à douze étages. Le litre de grains pèse 735 grammes, et 10 grammes en contiennent environ 46.

Cette variété est toute nouvelle ; elle a été trouvée dans un semis fait par H. Bonnemain, d’Étampes, à qui l’on doit déjà l’obtention de beaucoup de bonnes plantes potagères. L’ensemble de ses caractères la place bien entre le P. Léopold II et le P. d’Auvergne ; car, avec une cosse qui rappelle celle du second, elle a la taille et la précocité du premier ; elle offre aussi, comme lui, la particularité de donner tout son produit en très peu de jours.


POIS D’AUVERGNE.


Syn. : Pois serpette, P. cosaque, P. crochu.
Noms étrangers : angl. White sabre pea, White scimitar P.


Tige presque toujours ramifiée, s’élevant en moyenne à 1", 30 ; stipules et folioles ovales, assez pointues, d’un vert franc ou légèrement blond. Fleurs presque toujours réunies par deux, blanches, de grandeur moyenne, commençant à paraître vers le douzième nœud, et faisant place à des corses longues, minces, d’abord légèrement courbées en arrière, puis se redressant, et finalement se recourbant en avant en forme de lame de serpette. La ligne courbe, concave, qui correspond au tranchant de la lame, est celle le long de laquelle les grains sont attachés à l’intérieur de la cosse : on la considère comme la partie antérieure ; le côté opposé est appelé le dos, il ne porte jamais de grains. La cosse du P. d’Auvergne est très pleine ; elle contient de neuf à onze et quelquefois douze grains, de grosseur moyenne, remarquablement ronds, rarement déprimés, prenant à la maturité une couleur blanche un peu saumonée. Le litre de ces grains pèse en moyenne 790 grammes, et 10 grammes en contiennent environ 48.

Le P. d’Auvergne fleurit huit à dix jours après le Michaux de Hollande ; la production en est très soutenue et dure pendant plus d’un mois. C’est une très bonne race, remarquable par la finesse de son grain et peu exigeante sur la richesse du terrain.


POIS SABRE.


Tige forte, assez souvent ramifiée, s’élevant de 1m,30 à 1m,40 ; stipules et folioles très amples, assez arrondies, un peu obtuses, d’un vert glauque et grisâtre ; fleurs indifféremment solitaires ou réunies par deux, blanches, grandes, ne paraissant habituellement que du douzième au quatorzième nœud : elles commencent à s’ouvrir en même temps que celles du P. d’Auvergne. Cosses larges, d’un vert pâle, recourbées dans le sens opposé à celles du P. d’Auvergne, c’est-à-dire ayant les grains rangés à l’intérieur de la ligne convexe formée par le devant de la cosse, tandis que le dos de cette cosse forme une ligne concave.

La production du P. sabre est moins prolongée que celle du P. d’Auvergne : elle peut durer environ trois semaines La tige porte jusqu’à dix étages de cosses et au delà. Le grain est blanc, gros, un peu oblong. Le litre pèse 790 grammes, et 10 grammes contiennent 35 grains. Cette variété a été pendant quelques années très recherchée à la halle de Paris ; elle semble maintenant n’être plus autant en faveur.



POIS DE MARLY.


Synonyme : Pois gros blanc de Silésie.


Plante vigoureuse, souvent ramifiée, ressemblant assez, par l’aspect général, au P. Michaux de Ruelle, mais presque toujours biflore et ne commençant à fleurir que vers le douzième nœud. Cosses droites, longues d’environ 0m,07, renfermant sept ou huit gros grains, arrondis, blancs, légèrement oblongs, ressemblant assez à ceux du P. sabre. Le litre de grains pèse 780 grammes, et 10 grammes en contiennent 30 environ.

Cette variété, de fertilité et de précocité moyennes, se distingue surtout par la grosseur de ses grains.

Il en est de même de plusieurs autres variétés assez voisines du P. de Marly et qui se rencontrent aujourd’hui rarement dans la culture :

Le P. de Gouvigny, à cosses un peu plus longues et plus étroites que celles du P. de Marly.

Le P. doigt de dame, dont la cosse est marquée extérieurement par la saillie des grains.

Enfin, le P. carré blanc, dont les grains, serrés les uns contre les autres, s’aplatissent généralement sur deux faces, comme ceux du P. de Clamart.

Pois sabre.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois de Marly.
Cosses de grandeur naturelle.

Par leurs caractères de végétation, les trois variétés mentionnées plus haut se rapprochent beaucoup du P. de Marly. Elles ont les tiges grosses et fortes, les feuilles et les stipules très amples. Leur époque de production est à peu près celle du P. d’Auvergne, c’est-à-dire demi-tardive.

Des quatre variétés dont il est question dans cet article, c’est le P. de Marly qui est le plus précoce.


POIS DE CLAMART.


Synonyme : Pois carré fin.


Plante haute, touffue, ramifiée, atteignant lm,50 à 1m,80 de hauteur ; feuillage moyen, d’un vert clair, moins glauque que celui de la plupart des autres variétés. Fleurs blanches, moyennes, presque toujours réunies par deux, et faisant place à des cosses droites ou très légèrement courbées, de largeur uniforme, brusquement rétrécies aux deux extrémités.

Pois de Clamart.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois de Clamart hâtif.
Cosses de grandeur naturelle.

La tige est simple jusqu’au quatorzième ou quinzième nœud ; elle porte ensuite deux ou trois, très rarement quatre ramifications, puis les fleurs commencent à paraître vers le seizième ou le dix-huitième nœud. Les cosses ne dépassent guère 0m,05 à 0m,06 de longueur ; elles sont habituellement très pleines, et les grains y sont si serrés, qu’ils s’aplatissent tout à fait sur deux faces ; ils restent carrés à la maturité et prennent une teinte blanche ou légèrement verdâtre. La cosse en contient habituellement de cinq à huit. Le litre pèse 800 grammes, et 100 grammes contiennent 32 grains. La tige principale porte de sept à neuf étages de cosses, les ramifications rarement plus de quatre.


POIS DE CLAMART HÂTIF.


Tige haute de 1m,30 à 1m,50, ordinairement ramifiée en dessus des premières cosses, qui commencent à paraître du dixième au douzième nœud. Elles sont généralement réunies par deux et succèdent à des fleurs bien blanches et de taille moyenne. Elles se distinguent des cosses du P. de Clamart ordinaire parce qu’elles sont un peu plus longues, de couleur plus pâle et assez fortement courbées : la tige en porte dix étages en moyenne. Elles sont très pleines, contenant de sept à neuf grains qui arrivent très vite à se toucher et à s’aplatir les uns contre les autres ; à la maturité, ils sont carrés et presque ridés, de couleur blanche très légèrement verdâtre. Le P. de Clamart hâtif commence à donner presque en même temps que le P. Michaux ordinaire, et la production en est à peu près aussi soutenue ; la forme de sa cosse et l’aspect de son grain permettent de l’en distinguer très aisément.



POIS VICTORIA MARROW.


Noms étrangers : angl. Giant marrow pea, Tall marrow P., Wellington P., Royal Victoria P.


Pois Victoria marrow.
Cosses de grandeur naturelle.

Très grande variété, atteignant 1m,50 à 2 mètres de haut ; tiges grosses et fortes ; feuillage ample, abondant, d’un vert clair ; fleurs blanches, grandes, presque toujours réunies par deux. Cosses commençant habituellement à paraître vers le quinzième nœud, assez grandes, larges, carrées du bout et très légèrement courbées. La tige porte environ dix étages de cosses ; elle ne se ramifie pas habituellement. Nombre de grains par cosse:cinq à sept ; ils sont un peu allongés, blancs, et s’aplatissent ou se creusent plus ou moins à la maturité, comme s’ils tendaient à se rapprocher un peu, par la forme, de ceux des pois ridés. Le litre pèse 800 grammes, et 10 grammes contiennent 20 grains.

Le P. Victoria marrow est un des plus tardifs ; il commence à fleurir en même temps que le P. de Clamart.

En Angleterre, on appelle marrow peas (pois moelle), toutes les variétés dont le grain est très gros et tendre. Cette désignation est appliquée aussi bien aux pois ridés qu’aux races à grain plein.


POIS A GRAIN ROND VERT (à rames).


POIS WILLIAM.


Nom étranger : angl. Laxton’s William the first P.


Pois à rames, assez grêle, à feuillage vert blond, léger ; tiges minces, à entrenœuds assez écartés, presque toujours simples, commençant à fleurir dès le septième ou le huitième nœud et portant de sept à dix étages de cosses presque toujours solitaires, d’un vert foncé, longues de 0m,05 à 0m,07, étroites, courbées en serpette et ordinairement très pleines, portées sur des pédoncules très allongés. Grains au nombre de sept à dix par cosse, d'un vert foncé, très serrés les uns contre les autres, restant à maturité aplatis et d'un vert franc.

Pois William.
Plante réd. au dizième.
Pois William.
Cosses de grandeur naturelle.

La précocité du P. William est moins grande que celle du P. prince Albert, mais elle est supérieure à celle du Michaux de Hollande. La production en est remarquablement soutenue. Le grain frais est d’une belle couleur et d’un goût excellent. C’est un des pois hâtifs les plus estimés en Angleterre.


POIS SERPETTE VERT.


Nom étranger : angl. Laxton’s supreme pea.


Pois serpette vert.
Cosses de grandeur naturelle.

Cette variété est un des premiers gains de M. Laxton et est restée l’un des meilleurs. C’est une race rustique, assez productive, et remarquable par la beauté de ses cosses et de son grain. Elle a rapidement pris faveur aux environs de Paris peu de temps après son introduction, qui date de 1869. Tige de 1m,40 environ, généralement simple, de couleur glauque ; stipules et folioles assez amples, d’un vert pâle et très blond ; fleurs généralement solitaires, d’abord verdâtres, puis blanches : elles commencent à paraître vers le douzième nœud ; la tige en porte habituellement de six à huit étages. Cosses longues de 0m,07 à 0m,09, d’un vert foncé, droites avec une pointe courte et brusquement recourbée. Grains gros, un peu oblongs, parfois déformés à cause de la compression qu’ils subissent dans les gousses, restant d’un vert foncé à la maturité. Le litre pèse en moyenne 760 grammes, et 10 grammes contiennent 34 grains.

Le P. serpette vert commence à fleurir un jour ou deux avant le P. d’Auvergne, mais la production en est moins prolongée ; elle n’excède pas ordinairement trois semaines. Un caractère bien particulier à cette variété de pois, c’est la façon remarquable dont les cosses se renflent, non pas sous l’influence du grossissement du grain, mais bien avant que le grain les remplisse. Il est encore tout petit, que la cosse, ballonnée pour ainsi dire, est déjà plus large que profonde.



POIS PRIZETAKER.


Noms étrangers : angl. Bellamy’s eariy green marrow pea, Prizetaker green marrow P., Leicester defiance P., Rising sun P.


Pois à rames, assez grêle ; feuillage moyen, d’un vert glauque ; stipules très larges, d’un vert foncé, très distinctement maculées de vert grisâtre ; tige mince, à nœuds passablement écartés, quelquefois simple, quelquefois portant une ou deux ramifications. Fleurs presque toujours solitaires, commençant habituellement à se montrer au douzième nœud, et faisant place à des cosses d’un vert foncé, longues de 0m,07 à 0m,09, faiblement courbées en serpette, tout à fait carrées du bout, et contenant de huit à onze grains ronds, verts, qui la remplissent complètement, et qui se déforment ordinairement par suite de la pression qu’ils exercent les uns sur les autres ; ils sont à la maturité d’un vert franc, un peu oblongs ou irrégulièrement aplatis, rarement bien ronds. Le litre pèse 785 grammes, et 10 grammes contiennent 40 grains. La tige principale porte jusqu’à dix et douze étages de cosses, les ramifications rarement plus de deux ou trois.

Pois prizetaker.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois vert normand.
Cosses de grandeur naturelle.


POIS VERT NORMAND.


Synonyme : Pois carré vert.
Noms étrangers : all. Grosse grüne Normanderbse. holl. Groene erwten.


Tiges grosses, très fortes, presque toujours ramifiées, atteignant 1m,50 à 2 mètres de haut, à feuilles amples et assez rapprochées ; stipules très grandes et arrondies ; feuillage moyen, d’un vert foncé un peu glauque ; fleurs assez grandes, d’un blanc un peu verdâtre, toujours réunies par deux. Cosses très larges, longues de 0m,06 à 0m,07, très légèrement courbées, se rétrécissant depuis le milieu jusqu’aux deux extrémités. Les cosses ne commencent à paraître que du dix-huitième au vingtième nœud ; chaque rameau en porte rarement plus de cinq ou six étages, mais la plante, étant très ramifiée, ne laisse pas que d’être productive. Le nombre de ramifications que porte une tige est ordinairement de trois ou quatre. Les cosses ne contiennent guère plus de quatre à six grains, qui sont gros, très aplatis, un peu ridés et vert grisâtre à la maturité. Le litre pèse 790 grammes, et 10 grammes contiennent 30 grains.



B. Variétés demi-naines.


POIS A GRAIN ROND BLANC (demi-nains).


POIS NAIN HÂTIF.


Synonyme : Pois Lévéque, P. tous les nœuds.
Nom étranger : angl. Bishop’s early pea.


Pois nain hâtif.
Plante réd. au dixième.
Pois nain hâtif.
Cosses de grandeur nat.

Variété naine, mais non très naine, s’élevant à 0m, 50 ou 0m,60 de hauteur ; tiges assez trapues, minces à la base et un peu contournées en zigzag ; feuillage moyen, d’un vert assez foncé ; stipules plutôt petites que grandes et très dentées à la base ; fleurs blanches, moyennes, tantôt solitaires et tantôt réunies par deux, commençant à paraître vers le dixième ou le onzième nœud. Cosses relativement grandes et larges, de 0m,06 à 0m,08 de long et légèrement recourbées, contenant ordinairement de cinq à sept grains, blancs, quelquefois verdâtres, gros et légèrement carrés. Ces grains pèsent en moyenne 800 grammes par litre, et 10 grammes en contiennent 36. La tige porte ordinairement sept ou huit étages de cosses ; elle a quelquefois une ou deux ramifications qui restent souvent stériles.



POIS NAIN HÂTIF ANGLAIS.


Il diffère du P. nain hâtif ordinaire par la teinte un peu plus blonde de son feuillage, ses tiges un peu plus hautes, ses fleurs presque toujours réunies par deux, et par ses cosses un peu moins allongées et plus pointues. Les tiges se ramifient très rarement, mais il en sort ordinairement plusieurs du même collet, la tige principale avortant de très bonne heure et donnant naissance, de ses nœuds inférieurs, à deux ou trois tiges à peu près égales entre elles et portant chacune de six à huit étages de cosses. Il convient aux mêmes usages que le P. nain hâtif ordinaire. Les grains pèsent en moyenne 780 grammes par litre, et 10 grammes en contiennent 34 environ.

Pois nain hâtif anglais.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois nain Bishop à longues cosses.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois nain ordinaire.
Cosses de grandeur naturelle.



POIS NAIN BISHOP A LONGUES COSSES.


Noms étrangers : angl. Bishop’s long-podded pea, Bishop’s improved P.


Pois nain s’élevant à 0m,50 ou 0m,60, rarement plus ; tiges portant une ou deux ramifications, situées immédiatement au-dessous du douzième nœud, qui est celui où la floraison commence habituellement ; fleurs blanches, moyennes, ne s’ouvrant pas très bien, à peu près aussi souvent solitaires que réunies par deux. Cosses assez longues, atteignant 0m,06 ou 0m,07, droites, un peu pointues, et contenant six à huit grains, presque ronds, d’un vert pâle, devenant, à la maturité, blancs et ronds, de grosseur moyenne. Les grains pèsent 790 grammes par litre, et 10 grammes en contiennent 36. La précocité du P. nain Bishop à longues cosses est à peu près la même que celle du P. nain hâtif anglais, dont il diffère assez peu. Ce sont deux très bonnes variétés pour la culture de saison en pleine terre.


POIS NAIN ORDINAIRE.


Synonymes : Pois de Hollande, P. à bouquet, P. à la reine.


Pois nain, ramassé, ne dépassant guère 0m,50 à 0m,60 de hauteur ; tiges assez minces, coudées en zigzag, à nœuds nombreux et rapprochés, ordinairement ramifiées ; feuillage abondant et petit, roide et un peu contourné. Les fleurs sont à peu près constamment réunies par deux ; elles commencent à paraître vers le douzième nœud. Les cosses ne dépassent guère 0m,05 ; elles sont minces, carrées du bout, très légèrement arquées et contiennent de six à huit grains, très serrés les uns contre les autres, et, par suite, aplatis sur deux faces à la maturité ; ils sont remarquablement petits, un peu anguleux et d’une teinte légèrement verdâtre. Le litre pèse 800 grammes, et 10 grammes contiennent 54 grains. La tige principale porte environ huit étages de cosses, et les ramifications de deux à quatre. La plante a un aspect remarquablement compacte ; les fleurs, blanches et très nombreuses, se détachent bien sur le feuillage très vert et très touffu.



POIS A GRAIN ROND VERT (demi-nains).


POIS NAIN VERT IMPÉRIAL.


Synonymes : Pois bleu à courte tige, P. vert nain champêtre de seconde saison, P. à la reine.


Pois nain vert impérial.
Cosses de grandeur naturelle.

Pois demi-nain, de 0m,60 à 0m,75 de hauteur ; tige grosse, assez ramassée, en zigzag, surtout à la base ; feuillage assez fin, à folioles ovales-pointues, d’un vert franc, presque entièrement dépourvu déteinte glauque et de marbrures grisâtres ; fleurs généralement réunies par deux, presque vertes, commençant à paraître vers le douzième nœud, et au-dessus d’une ou deux ramifications qui prennent rarement beaucoup de développement. Cosses longues de 0m,06 environ, assez étroites, bien pleines et faiblement courbées en serpette, contenant six ou sept grains, gros et très serrés les uns contre les autres à la maturité ; ils restent franchement verts, ordinairement bien pleins, mais légèrement carrés ou anguleux. Le litre pèse 800 grammes, et 10 grammes contiennent 32 grains. La tige principale porte de six à huit étages de cosses, les ramifications rarement plus de trois.

Le P. nain vert impérial peut se distinguer à coup sûr de tous les autres, au moment de la floraison, par la teinte particulière de ses fleurs qui sont presque vertes ; même complètement épanouies, elles restent veinées et teintées de vert comme le sont les fleurs de tous les pois à l’état de jeunes boutons.


POIS NAIN VERT GROS.


Synonyme : Pois bleu.


Nom étranger : angl. Blue prussian pea.


Pois nain vert gros.
Cosses de grandeur naturelle.

Pois demi-nain, s’élevant de 0m,60 à 0m,70, trapu, très ramifié ; à feuillage assez ample, arrondi, glauque ; stipules fortement maculées de gris ; tige forte, ondulée en zigzag, à nœuds très rapprochés, commençant à se ramifier dès le quatrième ou le cinquième nœud et montrant vers le dixième les premières fleurs, qui sont blanches et de grandeur moyenne, tantôt solitaires, tantôt et plus souvent réunies par deux. Cosses longues de 0m,06 à 0m,07, larges, un peu pointues à l’extrémité et rarement très pleines, ne contenant pas habituellement plus de cinq ou six grains, qui sont gros, très aplatis, de forme un peu irrégulière et d’un vert pâle devenant bleuâtre à la maturité. Le litre pèse 800 grammes, et 10 gramme, contiennent 30 grains. La tige porte habituellement sept ou huit étages de cosses ; les principales ramifications en produisent quatre ou cinq.

Le P. nain vert gros est très rustique et très productif, mais plutôt tardif que précoce. Il est cultivé en grand pour la production des pois secs, et ce qu’on rencontre dans le commerce sous le nom de P. vert de Noyon n’est ordinairement que du P. nain vert gros.


POIS FILLBASKET.


Synonyme : Pois plein-le-panier.


Nom étranger : angl. Laxton’s fillbasket pea.


Pois demi-nain, de 0m,75 à 0m,90 de hauteur ; tige assez ramassée, à entrenœuds peu écartés, donnant souvent naissance à deux ou trois ramifications presque aussi hautes que la tige principale et qui se développent habituellement du dixième au douzième nœud ; vers le treizième ou le quatorzième, commencent à paraître les fleurs, qui sont d’un blanc verdâtre, assez fréquemment solitaires. La tige principale en porte six ou sept étages, et les ramifications seulement de trois à cinq. Les cosses sont longues de 0m,08 environ, assez étroites, passablement courbées en serpette, bien pointues à l’extrémité, et presque toujours extrêmement pleines. Elles renferment de sept à dix grains vert foncé, gros, un peu carrés et devenant, à la maturité, d’un vert franc, assez pâle. Le litre pèse en moyenne 785 grammes, et 10 grammes contiennent 32 grains.

Le P. fillbasket est assez facile à reconnaître à son feuillage d’un vert blond, étroit, léger, très ondulé sur les bords, surtout au sommet des tiges.

Pois fillbasket.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois supplanter.
Cosses de grandeur naturelle.


POIS SUPPLANTER.


Nom étranger : angl. Laxton’s supplanter pea.


Pois demi-nain, à feuillage d’un vert assez foncé, mais très glauque, ample ; tige habituellement simple, commençant à fleurir dès le septième ou le huitième nœud ; fleurs blanches, ne s’ouvrant presque pas, le plus souvent réunies par deux, et faisant place à des cosses de 0m,07 à 0m,08 de long, d’un vert foncé, remarquablement larges, surtout à l’extrémité inférieure, contenant de six à huit grains très verts, comprimés et un peu carrés, qui conservent à la maturité une coloration verte assez intense, en devenant plats, un peu anguleux et parfois légèrement évidés sur les faces. Le litre pèse 780 grammes, et 10 grammes contiennent 36 grains. La tige porte de huit à douze étages de cosses. C’est une variété à production abondante et soutenue.

Le nombre d’étages qu’on obtient en cueillant les cosses au fur et à mesure de leur développement dépasse celui que nous indiquons ici, et qui a été observé sur des plantes cultivées pour étude et dont on ne cueillait pas les cosses.



C. Variétés naines.


POIS A GRAIN ROND BLANC (nains).


POIS NAIN TRÈS HATIF A CHASSIS.


Tige extrêmement courte, ne dépassant guère 0m,20 à 0m,25 ; nœuds très rapprochés, portant des stipules et des folioles arrondies, d’un vert foncé finement marbré de grisâtre ; fleurs blanches, très petites, ordinairement solitaires, commençant à paraître au septième nœud, s’ouvrant à peine et fleurissant souvent dans le feuillage. Cosses longues de 0m,05 environ, droites, assez minces, presque carrées à l’extrémité, tout à fait semblables à celles du P. prince Albert et contenant sept ou huit grains blancs, ronds, de grosseur moyenne. Le litre pèse 790 grammes, et 10 grammes contiennent 42 grains.

Malgré sa petite taille, cette variété est assez productive ; elle convient parfaitement à la culture sous châssis, et n’est seulement que de deux ou trois jours moins hâtive que le P. prince Albert.

Pois très nain de Bretagne.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois nain très hâtif à châssis.
Plante réd. au dixième.


POIS TRÈS NAIN DE BRETAGNE.


Synonyme : Pois nain de Keroulas.


Pois très nain, à feuillage fin, d’un vert assez foncé; nœuds très rapprochés. La tige, courte, en zigzag, commence à porter des fleurs vers le douzième nœud. Les deux nœuds immédiatement inférieurs donnent ordinairement naissance à des ramifications qui restent assez souvent stériles. Les fleurs sont réunies par deux ; elles sont blanches, bien ouvertes, mais très petites. Les cosses ne dépassent guère 0m,04 à 0m,05 de longueur ; elles sont d’un vert foncé, très minces et légèrement en serpette ; elles contiennent de cinq à sept grains, carrés par compression, qui les remplissent complètement. Le litre pèse 810 grammes, et 10 grammes contiennent 80 grains. La tige principale porte de six à dix étages de cosses, les ramifications rarement plus de deux.

L’époque de production du P. très nain de Bretagne est à peu près la même que celle du P. Michaux ordinaire. Le grain, à la maturité, est petit, un peu carré, légèrement saumoné et quelquefois verdâtre.



POIS A GRAIN ROND VERT (nains).


POIS MAC LEAN’S BLUE PETER.


Pois très nain, quoique moins ramassé que le P. nain très hâtif à châssis ; les entrenœuds sont plus allongés et sensiblement égaux à la longueur des stipules ; feuillage d’un vert très foncé, glauque. Les feuilles de l’extrémité des tiges sont de dimensions très réduites, serrées les unes sur les autres et d’un vert très foncé. Les fleurs, assez petites et légèrement verdâtres, sont tantôt solitaires et tantôt réunies par deux ; elles commencent à paraître au septième ou au huitième nœud. La floraison de cette variété suit celle du P. nain très hâtif à châssis à un intervalle de deux ou trois jours. Cosses assez larges, longues de 0m,06 environ et contenant de cinq à huit grains un peu oblongs, très gros,

Pois Mac Lean's blue Peter.
Plante réd. au dixième.
Pois Mac Lean's blue Peter.
Cosses de grandeur naturelle.
et conservant à la maturité une teinte vert pâle un peu bleuâtre. Le litre pèse 780 grammes, et 10 grammes contiennent 34 grains.


POIS TURC.


Synonymes : Pois à ombelles, P. couronné, P. Paquet.
Noms étrangers : angl. Crown pea, Bunch P., GlusterP., Mummy P.


Plante de 1m,20 à 1m,30 de hauteur ; tige ordinairement simple, garnie de feuilles moyennes, d’un vert assez pâle, un peu espacées vers le bas de la tige, et se rapprochant les unes des autres vers le sommet, où les fleurs apparaissent non pas en étages superposés régulièrement, comme dans les autres pois, mais en une sorte de bouquet : la tige, élargie et généralement fasciée, portant l'une auprès de l’autre de nombreuses feuilles de l’aisselle desquelles partent les fleurs. Grain arrondi, régulier, jaune blond. Le litre pèse

Pois à cosse violette.
Cosses de grandeur naturelle.
800 grammes, et 10 grammes contiennent environ 40 grains.

On appelle aussi le P. turc : P. couronné, et ce nom décrit assez bien son apparence. Il en existe deux variétés, l’une à fleur blanche, l’autre à fleur bicolore. Ni l’une ni l’autre n’offrent d’intérêt comme plantes potagères.



          POIS A COSSE VIOLETTE.

Nom étranger : angl. Purple-podded pea.


Cette variété ressemble beaucoup au P. de Marly par ses caractères de végétation ; mais elle s’en distingue, ainsi que de tous les autres pois cultivés, par la couleur violette très intense de ses cosses, couleur qu’elles conservent même quand elles sont sèches. Fleurs violet bleuâtre, moins colorées sur l’étendard que sur les ailes. Le grain est d’un gris verdâtre, gros, irrégulier de forme. Le litre pèse 700 grammes, et 10 grammes contiennent 42 grains.

Comme le P. turc, cette variété est plutôt curieuse que réellement intéressante. Elle a un grand défaut, c’est que son grain prend en cuisant une couleur brunâtre semblable à celle du grain des pois fourragers et de toutes les variétés à fleurs violettes. Ce défaut lui ôte toute valeur comme légume. Les cosses, par contre, perdent plutôt leur couleur en cuisant et deviennent presque vertes ; mais elles ne peuvent guère être utilisées de cette façon que toutes jeunes, car avant d’avoir pris tout leur développement elles deviennent coriaces et parcheminées, et cessent d’être bonnes à manger.


II. POIS A GRAIN RIDÉ.
.


Noms étrangers : angl. Wrinkled pea. all. Runsliche Mark-Erbse.


A. Variétés à rames.


POIS A GRAIN RIDÉ BLANC (à rames).


POIS SHAH DE PERSE.


Nom étranger : angl. Laxton’s the Shah pea.


Pois à rames à tige très grêle, presque toujours simple, ou portant une OU deux petites ramifications ; entrenœuds assez écartés ; feuillage léger, d’un

:Pois shah de Perse.
Cosses de grandeur naturelle.
vert franc, légèrement grisâtre ; stipules un peu plus foncées que le reste du feuillage et distinctement marquées de taches grisâtres. Fleurs blanches, moyennes, solitaires, ou rarement réunies par deux, commençant à paraître au sixième ou au septième nœud, et faisant place à des cosses d’abord très minces, longues de 0m,05 à 0m,06, tout à fait carrées du bout, se renflant beaucoup avant la maturité, et contenant de cinq à sept grains très serrés et aplatis les uns contre les autres. A la maturité, les grains sont carrés, très ridés et d’un blanc pur. Le litre pèse 740 grammes, et 10 grammes contiennent 48 grains. La tige porte ordinairement six ou sept cosses.

Par tous ses caractères de végétation, son port, son feuillage, sa précocité, ce pois se rapproche beaucoup du P. prince Albert, mais il en diffère complètement par l’aspect de son grain. C’est un gain assez récent de M. Laxton : il a été obtenu vers 1875.


POIS TÉLÉPHONE.


Nom étranger : angl. Garter’s telephone pea.


Pois à rames s’élevant de 1 mètre à 1m,20 ; feuillage pâle, très ample, d’un vert blond, veiné et marbré de blanc ; les stipules en particulier sont d’une largeur tout à fait remarquable ; tige généralement simple, mais portant quelquefois une ou deux ramifications, à nœuds assez écartés, commençant à fleurir vers le douzième nœud. Fleurs blanches, assez grandes, souvent solitaires, faisant place à de très grandes et très larges cosses, atteignant jusqu’à 0m,10 de longueur, droites et très légèrement recourbées en serpette vers l’extrémité, assez renflées et contenant huit à dix très gros grains verts et un peu carrés, devenant, à la maturité, tout à fait blancs ou restant plus ou moins verdâtres. Le litre pèse 710 grammes, et 10 gram. contiennent 30 grains.

La précocité du P. téléphone est un peu moindre que celle du P. serpette vert ; le nombre des cosses dépasse très rarement huit par pied.

Pois téléphone.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois Pois de Knight.
Cosses de grandeur naturelle.


POIS DE KNIOHT.


Synonymes : Pois ridé de Knight sucré, P. du Brésil.
Nom étranger : angl. Knight’s tall marrow pea.


Grande variété tardive, atteignant et dépassant quelquefois 2 mètres de hauteur ; tiges assez fortes, mais élancées, à nœuds écartés, restant simples jusqu’au douzième nœud, et commençant vers le seizième à porter des fleurs blanches, très grandes, presque toujours réunies par deux. Les cosses qui leur succèdent sont longuement pédonculées, grandes, larges, sensiblement courbées, et atteignent une longueur de 0m,06 à 0m,08 ; la tige principale en porte de huit à dix étages, les ramifications de trois à cinq. Il est à remarquer que les nœuds situés immédiatement au-dessous de la première fleur ne donnent pas tous naissance à des rameaux, et qu’une même tige n’en porte pas ordinairement plus de deux. Les cosses contiennent de six à huit grains, gros, allongés, devenant à la maturité extrêmement ridés, presque plats et prenant, une couleur blanche ordinairement un peu verdâtre. Le litre pèse 730 grammes, et 10 grammes contiennent 26 grains.

Dans cette variété, l’une ou l’autre des deux fleurs est souvent accompagnée à sa base d’une petite bractée foliacée arrondie.


POIS A GRAIN RIDÉ VERT (à rames).


POIS LAXTON’S ALPHA.


P. Laxton’s alpha. (grandeur naturelle).

Cette variété se rapproche beaucoup du P. prince Albert par la taille, le port et la précocité ; mais elle s’en distingue par la teinte plus pâle et plus blonde de son feuillage. Les fleurs sont généralement solitaires, mais quelquefois réunies par deux ; elles commencent à paraître au septième ou au huitième nœud, et sont remplacées par des cosses très longuement pédonculées, assez pointues et très légèrement courbées, longues de 0m,05 à 0m,06, et contenant de six à huit grains, petits, très ridés, restant verdâtres à la maturité. Le litre pèse 690 grammes, et 10 grammes contiennent 40 grains. Chaque tige porte de cinq à sept étages de cosses.

Ce pois est un des plus connus et des plus cultivés parmi les nombreux gains de M. Laxton, le fameux semeur dont nous avons eu déjà plusieurs fois l’occasion de citer le nom. M. Laxton, pour obtenir des formes nouvelles, s’est servi du croisement raisonné des races anciennes, et il a dû ses succès en grande partie au bon choix des porte-graines et à la sévérité intelligente avec laquelle il a limité ses efforts à la propagation des races tout à fait distinctes et vraiment méritantes parmi les très nombreuses formes nouvelles que lui ont données ses semis ; évitant ainsi les inconvénients occasionnés par l’extrême multiplicité des noms et des variétés.

POIS CRITERION.
Nom étranger : angl. Standish’s Criterion pea.


Pois à rames, haut de 1m,15 à 1m,30, assez grêle ; feuillage d’un vert franc pu blond, presque entièrement dépourvu de teinte glauque ; tige blanchâtre,

Pois Criterion.
Cosses de grandeur naturelle.
mince, simple jusque vers le dixième nœud, commençant vers le douzième à porter des fleurs généralement solitaires, de grandeur moyenne et d’un blanc verdâtre. Il s’en détache, au-dessous de la première fleur, une ou deux ramifications grêles et minces, qui, quelquefois, atteignent presque la hauteur de la tige principale. Les cosses, d’un vert foncé, sont très droites, carrées au bout et de largeur uniforme ; elles sont très pleines, et contiennent de six à huit grains très verts, gros et pressés les uns contre les autres, devenant à la maturité carrés, ridés et d’un vert pâle grisâtre. Le litre pèse 680 grammes, et 10 grammes contiennent 40 grains. La tige principale porte sept ou huit étages de cosses, les ramifications seulement de trois à cinq.

La précocité de cette variété est à peu près celle du P. serpette vert ; mais la production en est notablement plus prolongée. Bien que le P. Criterion soit d’introduction encore récente, il est déjà très recherché et très estimé en Angleterre. Il est d’une réussite facile presque en tout terrain, et ses cosses, tout en étant assez étroites, sont extrêmement remplies.


POIS RIDÉ VERT A RAMES.


Variété de haute taille, mais à tige relativement grêle ; feuilles espacées, moyennes, d’un vert franc. La tige commence à se ramifier au onzième ou douzième nœud, et à fleurir au quatorzième. Les fleurs sont blanches, moyennes, portées sur des pédoncules grêles et allongés, généralement par deux, mais assez fréquemment solitaires. Cosses longues de 0m,07 à 0m,08 au moins, assez étroites, mais obtuses à l’extrémité, contenant sept ou huit grains moyens, un peu espacés, devenant à la maturité ridés et d’un vert légèrement bleuâtre. Le litre pèse en moyenne 670 grammes, et 10 grammes contiennent 30 grains.

Cette variété est assez précoce ; elle devance le P. ridé de Knight de quatre ou cinq Jours au moins. Elle est assez productive, la tige portant ordinairement de huit à dix étages de cosses. Le grain est de très bonne qualité.

L’origine du P. ridé vert à rames ne nous est pas connue ; il est cultivé en France depuis fort longtemps, et nous n’avons pu l’assimiler exactement à aucune des variétés anglaises. Celle qui s’en rapproche le plus est le P. Criterion, très bonne nouveauté de ces dernières années.

Pois ridé vert à rames.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois champion d’Angleterre.
Cosses de grandeur naturelle.


POIS CHAMPION D’ANGLETERRE.


Nom étranger : angl. Champion of England pea.


Pois à rames, de taille moyenne, ne dépassant guère 1m,25 à 1m,50 ; feuillage d’un vert pâle, glauque ; tige assez forte, blanchâtre, restant simple jusque vers le douzième nœud, et ne commençant guère à donner des cosses que vers le quinzième ou le seizième. Les nœuds intermédiaires donnent naissance à deux, trois ou quatre ramifications devenant quelquefois presque aussi importantes que la tige principale. Fleurs plutôt petites que grandes, souvent solitaires, mais généralement réunies par deux, quelquefois même, mais très-exceptionnellement, au nombre de trois, faisant place à des cosses moyennes, de 0m,05 à 0m,01 de longueur, dont les inférieures ne contiennent parfois que trois ou quatre grains, petits, très ridés, d’un vert pâle bleuâtre, tandis que les autres en renferment jusqu’à neuf. Le litre pèse 700 grammes, et 10 grammes contiennent 36 grains. La tige principale porte six ou sept étages de cosses, les ramifications de deux à cinq.


POIS RIDÉ GRAND VERT MAMMOTH.


Noms étrangers:angl. Tall green Mammoth pea, Monarch P., Strathmore hero P., King of the marrows P., Green tall square Mammoth P.


Pois ridé grand vert Mammoth.
Cosses de grandeur naturelle.

Grande variété tardive, pouvant s’élever jusqu’à 2 mètres de hauteur ; grosses et fortes tiges, à nœuds assez rapprochés vers la base ; feuillage grand, ample, d’un vert franc, à stipules glauques ; fleurs blanches, moyennes, commençant à paraître du seizième au dix-huitième nœud. Les deux ou trois nœuds situés au-dessous de celui qui porte la première fleur donnent habituellement naissance à des ramifications assez longues. Les cosses sont en général réunies par deux ; elles sont très larges, longues de 0m,06 à 0m,07, et arrondies-obtuses vers la pointe. La tige principale en porte de huit à dix étages, les ramifications de deux à cinq; elles contiennent de cinq à huit grains gros, un peu oblongs, d’un vert clair. Le litre pèse 750 grammes, et 10 grammes contiennent environ 30 grains.

Comme dans le P. ridé de Knight, les fleurs sont souvent accompagnées à la base d’une petite bractée foliacée.

Le P. ridé grand vert Mammoth est un des plus tardifs de tous les pois cultivés. Il lui faut, pour bien réussir, un climat frais et tempéré. En France, les grandes chaleurs en suspendent parfois prématurément la végétation et en réduisent beaucoup la production, qui dans des conditions favorables est très abondante. Il faut néanmoins reconnaître que dans notre pays les semis successifs de pois précoces donnent généralement de meilleurs résultats que l’emploi des variétés tardives.


B. Variétés demi-naines.


POIS A GRAIN RIDÉ BLANC (demi-nains).


POIS RIDÉ NAIN BLANC HATIF.


Synonymes : Pois Eugénie, P. alliance.


Variété demi-naine, atteignant 0m,60 à 0m,80 ; tige assez grêle, presque toujours simple, commençant à fleurir extrêmement bas, souvent dès le cinquième nœud ; fleurs blanches, moyennes, toujours solitaires vers la base des tiges, souvent réunies par deux un peu plus haut. Cosses de dimensions assez variables, de 0m,05 à 0m,08 de long, pointues vers l’extrémité et légèrement courbées en serpette, très inégalement remplies:celles du bas des iiges ne renferment souvent qu’un seul grain, rarement plus de trois ou quatre ; celles qui se développent plus tard en contiennent jusqu’à sept ou huit. A l’état vert, ils sont gros, carrés et un peu aplatis; à la maturité, ils deviennent très ridés, de grosseur un peu inégale et d’un blanc faiblement saumoné.

Pois ridé nain blanc hâtif.
Plante réd. au dixième.
Pois ridé nain blanc hâtif.
Cosses de grandeur naturelle.

La tige porte de douze à quinze étages de cosses. Les grains pèsent 670 grammes par litre, et sont au nombre de 36 dans 10 grammes. Ce serait une des variétés précoces les plus productives, si les premières gousses étaient mieux remplies. La production peut se prolonger pendant six semaines et plus, lorsque les cosses sont cueillies à mesure de leur développement.


POIS PRODIGE DE LAXTON


Nom étranger : Laxton’s marvel pea.


Pois demi-nain, à tige dépassant rarement 0m,60 à 0m,75, souvent

Pois prodige de Laxton.
Cosses de grandeur naturelle.
ramifiée ; à feuillage ample, d’un vert foncé extrêmement peu maculé de gris ; fleurs blanches, assez grandes, mais s’ouvrant presque toujours incomplètement, naissant à peu près aussi souvent solitaires que réunies par deux et commençant à se montrer vers le dixième nœud. Cosses d’un vert foncé, longues de 0m,07 à 0m,09, assez larges, un peu courbées en forme de serpette, pointues du bout, et contenant de sept à neuf grains bien verts, gros et aplatis les uns contre les autres ; ils deviennent, à la maturité, un peu anguleux, mais bien pleins et d’un vert très pâle et jaunâtre. Le litre pèse en moyenne 750 grammes, et 10 grammes contiennent 36 grains. La tige principale ne porte pas habituellement plus de quatre ou cinq étages de cosses, les fleurs avortant de temps en temps ou ne nouant pas toujours.

En somme, malgré de réelles qualités, ce pois ne peut être considéré comme un des meilleurs gains de H. Laxton. D’abord, comme nous l’avons dit, les fleurs ne font pas toujours place à des cosses, et, d’un autre côté, la vigueur de la végétation ainsi que l’abondance du feuillage sont un peu hors de proportion avec le produit réel de la plante.



POIS A GRAIN RIDÉ VERT (demi-nains).


POIS RIDÉ NAIN VERT HATIF.


Synonymes : Pois Napoléon, P. climax.



Ce pois ne diffère du P. ridé nain blanc hâtif, à part son feuillage un peu marbré et ondulé, que par la couleur vert pâle de son grain. Il a exactement les mêmes caractères de végétation, et présente notamment, comme lui, cette particularité de produire presque au sortir de terre des cosses qui sont en général petites et mal remplies, tandis que celles du milieu des tiges sont beaucoup plus grandes et plus pleines. Les grains pèsent 700 grammes par litre, et 10 grammes en contiennent 34 environ.

Il est assez difficile aujourd’hui de se procurer cette variété bien franche et bien pure, et cependant, parmi les nombreuses variétés qui s’en rapprochent et qui souvent sont vendues sous son nom, il n’en est peut-être aucune qui présente le même ensemble de qualités et notamment la même précocité réunis à une fertilité très grande et très prolongée.

Pois ridé nain vert hâtif.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois mac Lean's best of all.
Cosses de grandeur naturelle.


POIS MAC LEAN’S BEST OF ALL.


Plante demi-naine, s’élevant de 0m,75 à 0m,80, très trapue, à nœuds rapprochés ; feuillage raide, moyen, d’un vert glauque très foncé ; fleurs moyennes, blanches, réunies par deux. Cosses larges, longues de 0m,07 à 0m,09, assez longuement amincies aux deux extrémités, le plus souvent incomplètement remplies. Tiges simples jusque vers le huitième ou le neuvième nœud, donnant ensuite naissance à trois ou quatre ramifications, et commençant à porter des cosses vers le douzième nœud. Le nombre des étages de cosses sur la tige principale est de cinq à sept ; il ne dépasse guère deux ou trois sur les ramifications. Chaque cosse contient de trois à huit grains très gros, un peu ovales, devenant à la maturité très ridés, très aplatis et d’une couleur vert pâle grisâtre. Le litre pèse en moyenne 690 grammes, et 10 grammes contiennent environ 30 grains. Ce pois est fertile et de bonne qualité ; il est demi-tardif.


POIS DOCTEUR MAC LEAN.


Nom étranger : angl. Turner’s Dr  Mac Lean pea.


Pois Dr  Mac Lean.
Cosses de grandeur naturelle.

Pois demi-nain, ramassé, à feuillage large et abondant, d’un vert foncé assez glauque ; il est très ample vers la base et le milieu des tiges, beaucoup plus petit et denté vers leur sommet ; nœuds rapprochés. Tige trapue, simple jusque vers le huitième nœud, donnant naissance à trois ou quatre ramifications assez inégales et commençant à porter, vers le douzième nœud, des fleurs blanches assez grandes, faisant place à de très longues et larges cosses, habituellement solitaires, atteignant jusqu’à 0m,08 ou 0m,09 de longueur. La tige principale en porte de cinq à sept étages, les ramifications seulement deux ou trois. Les cosses sont ordinairement aussi bien remplies qu’elles sont belles ; elles contiennent de sept à dix grains très gros, un peu carrés, devenant à la maturité très ridés, aplatis et d’un vert pâle tirant plutôt sur le jaune que sur le bleu. Le litre pèse en moyenne 700 grammes, et 10 grammes contiennent 48 grains.

Ce pois est notablement plus hâtif que le précédent ; la production, par contre, en est moins soutenue. Bien que parfaitement distinct, il présente cependant une analogie marquée, surtout dans la végétation, avec le P. prodige de Laxton, mais il noue plus régulièrement que celui-ci.


POIS WILSON.


Nom étranger : angl. G. F. Wilson pea.


Pois demi-nain, s’élevant de 0m,60 à 0m,75 de hauteur ; tige forte, grosse ; feuillage très ample, d’un vert glauque, remarquable surtout par le très grand développement des stipules et l’absence de macules grisâtres ; fleurs blanches, assez grandes, généralement réunies par deux, mais souvent aussi solitaires, commençant à paraître vers le dixième nœud. Cosses longues de 0m,06 à 0m,08, d’abord très plates et extrêmement larges, puis se rétrécissant un peu à mesure qu’elles sa gonflent. La tige en porte de six à huit étages ; elles sont rarement très pleines, ne contenant pas ordinairement plus de cinq à sept grains : ceux-ci, il est vrai, sont presque aussi gros que des féveroles, oblongs et un peu aplatis. À la maturité, ils deviennent extrêmement ridés, plats et d’une teinte vert pâle. Le litre pèse 720 grammes, et 10 grammes contiennent 26 grains.

La vigueur et l’épaisseur des pédoncules qui portent les cosses sont un caractère particulièrement distinctif de cette variété.

Pois Wilson.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois oméga.
Cosses de grandeur naturelle.



POIS OMÉGA.


Nom étranger : angl. Laxton’s omega pea.


Pois demi-nain, dépassant rarement 0m,70 à 0m,80 de hauteur ; feuillage vert foncé, de couleur unie, sauf les nervures qui sont blanchâtres et très apparentes, assez abondant et touffu ; tige grosse, ramassée, à nœuds rapprochés, portant habituellement deux ramifications au-dessous de la première fleur, qui se montre en général au treizième ou au quatorzième nœud. Les fleurs sont d’un blanc verdâtre, assez grandes, et très fréquemment s’ouvrent mal ; elles sont presque toujours réunies par deux, et font place à des cosses assez étroites, longues de 0m,06 à 0m,08, d’un vert foncé et extrêmement pleines. La tige principale en porte de cinq à huit étages, les ramifications un ou deux seulement, quand elles ne sont pas entièrement stériles. Les grains, d’un vert assez foncé et très serrés dans les cosses, en remplissent complètement l’intérieur ; ils sont généralement au nombre de huit ou neuf. A la maturité, ils ne sont pas extrêmement ridés, mais plutôt carrés et évidés sur les faces ; ils sont d’une teinte vert clair remarquablement vive et franche. Le litre pèse en moyenne 725 grammes, et 10 grammes contiennent environ 36 grains.

Le P. Laxton’s oméga est une bonne variété, bien distincte, obtenue, comme son nom l’indique, par M. Laxton, et digne d’être rangée parmi les meilleures créations de cet habile semeur. C’est un pois tardif, mais plutôt relativement aux autres pois verts demi-nains à grain ridé, que d’une façon absolue. Il ne donne pas son produit beaucoup plus tard que le P. Mac Lean’s best of all, et il s’en faut de beaucoup qu’il produise aussi tard en saison que certains pois à rames, tels que le P. vert normand ou le P. ridé grand vert Mammoth. Ces derniers sont des pois tardifs dans toute la force du terme.


C. Variétés naines.


POIS A GRAIN RIDÉ (nains).


POIS MERVEILLE D’AMÉRIQUE.


Plante extrêmement naine, ne dépassant guère 0^, 25 de hauteur ; à tige courte, raide, garnie de feuilles assez amples, arrondies et d’un vert foncé moins glauque que celui du P. ridé très nain à bordures ; tige le plus souvent simple, ou ramifiée seulement au collet. Les cosses, qui succèdent à des fleurs blanches et petites, sont quelquefois réunies par deux, mais le plus souvent solitaires ; elles paraissent au septième ou au huitième nœud, et la tige en porte rarement plus de cinq étages. Elles sont droites, très renflées, longues de 5 à 6 centimètres, relativement larges et extrêmement pleines, contenant de six à huit grains, gros, aplatis, devenant, à la maturité, bien ridés, assez aplatis, et d’un vert pâle bleuâtre. Le litre pèse en moyenne 720 grammes, et 10 grammes contiennent 42 grains.

La précocité de ce pois est de huit jours environ plus hâtive que celle du P. ridé très nain à bordures, mais la production n’en est pas aussi prolongée.



POIS RIDÉ TRÈS NAIN À BORDURES.


Pois très nain, ne dépassant guère 0m,25 à 0m,30 de hauteur ; tiges très ramassées, commençant à fleurir vers le septième nœud et portant plus bas une ou deux ramifications. Les fleurs sont petites, blanches, ordinairement solitaires ; le feuillage est très ramassé, petit, raide et d’un vert foncé. Les cosses, au nombre de six à huit sur la tige principale et deux ou trois sur les ramifications, sont droites, carrées du bout, longues de 0m,05 à 0m,06 et ordinairement très pleines ; elles contiennent de cinq à huit grains, verts, assez gros, très aplatis par la pression qu’ils exercent les uns contre les autres ; à la maturité, ils deviennent carrés, passablement ridés et d’un vert pâle bleuâtre. Le litre pèse 700 grammes, et 10 grammes contiennent 45 grains.

Ce pois convient parfaitement pour la culture forcée et pour les bordures.

Pois ridé très nain à bordures.
Plante réd. au dixième.
Pois ridé très nain à bordures.
Cosses de grandeur naturelle.



POIS SANS PARCHEMIN.


Synonymes : Pois mange-tout, P. goulus.


Noms étrangers : angl. Edible podded peas, Sugar P. all. Zucker-Erbsen. holl. Peulen. ital. Piselli di guscio tenero, P. mangia-tutto. port. Ervilhas de casca, E. come lhe tudo.


Dans toutes les variétés de pois dont nous avons parlé jusqu’à présent, la cosse est pourvue et pour ainsi dire doublée à l’intérieur d’une membrane mince, mais dure et tenace, qui lui donne sa solidité, et, en se contractant par la dessiccation, fait qu’elle s’ouvre en deux moitiés qui se tordent en spirale et souvent projettent les grains à une certaine distance. Nous allons maintenant passer en revue une série de variétés dans lesquelles cette membrane n’existe pas, dont la cosse par conséquent est toujours tendre et molle et ne s’ouvre pas à la maturité. Il en résulte qu’on peut manger la cosse de ces pois tout entière, et cela d’autant mieux, que la partie tendre et charnue semble s’y développer en raison même de la disparition de la portion parcheminée.


A. Variétés à rames.


POIS SANS PARCHEMIN DE QUARANTE JOURS


Pois à rames, s’élevant de 1 mètre à 1m,30 ; tiges minces, à nœuds assez écartés, commençant à fleurir dès le cinquième ou le sixième nœud ; fleurs généralement réunies par deux, blanches, assez grandes. Cosses droites, minces, un peu pointues vers l’extrémité, bien franchement sans parchemin, et contenant de six à huit grains moyens, arrondis ou légèrement comprimés, ronds et blancs à la maturité. Le litre pèse 790 grammes, et 10 grammes contiennent 34 grains. Ce pois se ramifie très rarement, mais il porte jusqu’à quinze ou dix-huit étages de cosses qui se développent successivement, de sorte qu’il y en a déjà de mûres et sèches au bas de la tige, tandis que les fleurs continuent à paraître au sommet. Souvent la floraison continue ainsi pendant plus de deux mois.

Pois sans parchemin de quarante jours.
Cosses de grandeur naturelle.
Pois beurre.
Cosses de grandeur naturelle.


POIS BEURRE.


Ce pois se distingue bien nettement de tous les autres pois sans parchemin par le renflement et l’épaisseur de sa cosse, qui arrive promptement à être plus épaisse que large. Elle a 0m,05 à 0m,07 de longueur environ, et ses parois, tout à fait charnues et succulentes, atteignent une épaisseur de près d’un demi centimètre. Les cosses sont assez fortement courbées, tantôt solitaires, tantôt et plus souvent réunies par deux. Les tiges s’élèvent de 1 mètre à 1m,20 ; elles sont assez minces, à nœuds espacés ; le feuillage est d’un vert assez foncé, à nervures blanchâtres, presque sans macules. Les fleurs, blanches et grandes, ne sont solitaires que tout à fait à la base et tout à fait au sommet des tiges. Les pédoncules qui portent les cosses sont minces, très raides et de longueur moyenne ; la grande épaisseur des parois des cosses fait qu’elles restent unies à l’extérieur et ne sont pas bosselées par la saillie des grains, comme c’est le cas dans la plupart des autres variétés sans parchemin. Le grain est blanc, bien rond, assez gros. Le litre pèse en moyenne 800 grammes, et 10 grammes contiennent 30 grains. La précocité de cette variété est à peu près celle du P. Michaux de Ruelle.

Il paraît se passer dans la végétation du P. beurre ce <|ue nous avons dit au sujet des pois sans parchemin en général, c’est-à-dire que la partie molle, le parenchyme de la cosse, semble se développer aux dépens de la membrane parcheminée qui en est absente, comme si les éléments ou les sucs nourriciers destinés à former cette membrane se reportaient sur les parties les plus voisines. Il y a toutefois cette différence entre le P. beurre et les autres pois sans parchemin, c’est que, chez lui, c’est l’épaisseur de la cosse dans toutes ses parties qui s’exagère, tandis que dans les autres, dans le P. corne de bélier et le P. géant sans parchemin surtout, c’est plutôt la largeur de la cosse qui prend des proportions inusitées.


POIS CORNE DE BÉLIER.


Synonymes : Pois gourmand blanc à large cosse, P. Saint-Quentin, P. sans parchemin grand à fleur blanche, P. géant de Beaulieu, P. lyonnais à rames, P. sans parchemin de de Brauère, P. crochu à large cosse.


Nom étranger : angl. Large crooked sugar pea.


Grande variété à rames, s’élevant de 1m,20 à 1m,40 ; à tige de grosseur moyenne, ordinairement ramifiée, à nœuds espacés ; feuillage assez ample, d’un vert pâle un peu blond ; fleurs blanches, très grandes, bien ouvertes, commençant à paraître au douzième ou au treizième nœud, presque toujours solitaires, et faisant place à des cosses très grandes, blanchâtres, complètement sans parchemin, souvent contournées, ce qui a fait donner à la variété le nom qu’elle porte. Ces cosses atteignent quelquefois de 0m,10 à 0m,12 de longueur sur une largeur de 0m,025 à 0m,03 ; elles contiennent habituellement de cinq à huit grains assez gros, arrondis, espacés, d’un vert très pâle, devenant, à la maturité, blancs et parfaitement ronds. Le litre pèse en moyenne 780 grammes, et 10 grammes contiennent 26 grains. La tige principale porte ordinairement de huit à dix étages de cosses, et les ramifications seulement de trois à cinq.

Cette variété est extrêmement productive. Elle est de moyenne saison, commençant à donner bien après le P. sans parchemin de quarante jours ; mais elle reste productive plus longtemps, et la grandeur et la beauté de ses cosses la font toujours rechercher par-dessus toutes les autres. C’est, de tous les pois sans parchemin, celui dont la culture est la plus répandue ; il est surtout connu et apprécié dans l’est de la France et en Suisse. On a lieu d’être surpris quand on voit comment les pois sans parchemin sont relativement peu estimés dans les environs de Paris.

Pois corne de bélier.
Plante réd. au dixième.
Pois corne de bélier.
Cosses de grandeur naturelle.


En y regardant de près, on pourrait dire que deux races différentes sont réunies sous le nom de P. corne de bélier. La plus répandue est celle que nous avons décrite. L’autre, qu’on désigne parfois sous le nom de race de Lyon, est un peu moins élevée, de cinq ou six jours plus précoce, et les cosses y sont ordinairement solitaires, tout en étant grandes et bien charnues.


POIS GÉANT SANS PARCHEMIN.


Synonymes : Pois Bisalto d’Espagne, P. d’Alger.
Noms étrangers : all. Kapuziner Erbse, Riesen Kapuziner E.
Pois géant sans parchemin. (cosses de grandeur naturelle).



Pois à rames, à grand feuillage ample et blond ; tiges teintées de violet, s’élevant habituellement de 1m,10 à 1m,40 ; fleurs violettes, tantôt solitaires et tantôt réunies par deux. Cosses très grandes, d’un vert pâle, très contournées, dépassant quelquefois 0m,15 de longueur et 0m,03 de largeur. Habituellement les deux moitiés de la cosse restent pour ainsi dire soudées ensemble ; elles ne s’écartent l’une de l’autre que juste assez pour faire place aux grains, dont le relief se voit ainsi parfaitement à l’extérieur. Ces grains sont au nombre de six à dix dans chaque cosse, gros, un peu anguleux ou aplatis, d’un vert franc ; à la maturité, ils deviennent grisâtres et finement maculés de rouge brun. Le litre pèse 760 grammes, et 10 grammes contiennent 24 grains.La tige principale porte de six à huit étages de cosses ; les ramifications, habituellement au nombre de deux ou trois, en portent à peu près moitié moins.

Il est bon de cueillir et de consommer jeunes les cosses de ce pois, car elles prennent, ainsi que le grain, en approchant de la maturité, le goût un peu fort et acre qui caractérise les pois à fleur violette. Le grain, même jeune et tendre, qui est à l’état cru parfaitement vert, devient en cuisant gris ou brunâtre.

On distingue deux races bien tranchées dans le P. géant sans parchemin. L’une, plus grande, plus vigoureuse, est en même temps plus tardive ; elle produit presque toujours deux cosses à la maille. L’autre, moins haute et plus hâtive, donne des cosses sensiblement plus grandes, mais le plus souvent solitaires.

On cultive, surtout en Allemagne, sous le nom de P. sans parchemin à fleur et cosse blanches, une variété très tardive, très ramifiée, à tiges de 1m,50 à 1m,80 de hauteur, presque blanches ou jaune de cire, garnies de feuilles grandes, amples, d’un vert franc ; les stipules sont marquées, à l’endroit où elles embrassent la tige, d’un cercle de même couleur que celle-ci. Les fleurs, réunies par deux, sont d’un blanc pur ; elles ne commencent à se montrer que vers le seizième nœud et sont remplacées par des cosses droites, pointues à l’extrémité, de 0m,07 à 0m,08 de long, d’un jaune pâle, imitant à peu près la couleur du beurre frais ; elles contiennent sept ou huit grains qui deviennent blancs et arrondis à la maturité. C’est une variété assez productive, mais très tardive et de qualité médiocre. Elle dégénère facilement, et donne alors des tiges et des cosses verdâtres.


B. Variétés demi-naines.


POIS SANS PARCHEMIN NAIN HÂTIF BRETON.


Pois demi-nain, s’élevant de 0m,60 à 0m,75 de hauteur ; feuillage assez léger, petit, d’un vert grisâtre et glauque ; nœuds assez rapprochés, seulement vers le bas des tiges ; fleurs blanches, moyennes, ordinairement réunies par deux, commençant à paraître vers le douzième nœud. Juste en dessous naissent ordinairement deux ramifications peu développées, portant de deux à quatre étages de cosses ordinairement solitaires. La tige principale en porte habituellement de sept à dix étages. Ces cosses, réunies par deux, d’un vert pâle un peu grisâtre, ne dépassent guère 0m,06 de long ; elles sont étroites, passablement renflées et charnues, bien complètement sans parchemin, et renferment de cinq à sept grains blancs, un peu carrés, devenant, à la maturité, d’un blanc grisâtre et de forme irrégulière, mais plutôt ronds. Le litre pèse en moyenne 800 grammes, et 10 grammes contiennent 54 grains. Les tiges du P. sans parchemin nain hàtif breton sont très raides ; comme, en outre, elles sont nombreuses et à nœuds rapprochés, il en résulte que les vrilles des feuilles relient aisément les différents montants les uns avec les autres, de sorte que la plante se tient debout sans avoir besoin du secours de rames, bien qu’elle s’élève à une certaine hauteur. Cette qualité

Pois sans parchemin nain hâtif breton.
Plante réd. au dixième.
Pois sans parchemin nain hâtif breton.
Cosses de grandeur naturelle.

mérite d’être notée, parce que beaucoup de pois, même plus nains que le P. sans parchemin hâtif breton, sont loin de se tenir aussi bien que lui.


C. Variétés naines.


POIS 8AHS PARCHEMIN TRÈS NAIN HATIF. A CHASSIS.


Noms étrangers : angl. Dwarf dutch pea, Dwarf crooked sugar P. all. Zwerg-Erbse.


Pois très nain, à tige extrêmement courte, ne dépassant pas 0m,20 à 0m,25 de hauteur, en zigzag, à nœuds si rapprochés, qu’on peut à peine les compter exactement, commençant d’ordinaire à se ramifier vers le septième nœud et à fleurir du huitième au dixième ; fleurs moyennes, bien blanches, assez souvent solitaires. Cosses au nombre de cinq à sept étages sur la tige principale et de deux à quatre sur les ramifications, d’un vert pâle, blanchâtre, assez étroites, bien remplies par les grains, qui sont au nombre de cinq à sept, blancs et assez gros. À part les filets, qui sont assez résistants, la cosse est épaisse, charnue et complètement sans parchemin. Les grains pèsent 750 grammes par litre, et sont au nombre de 48 dans 10 grammes.

Cette variété est presque aussi hâtive que le P. nain très hâtif à châssis ; comme lui, elle convient tout particulièrement à la culture forcée.

P. sans parch. très nain hâtif, à châssis.
Cosses de grandeur naturelle.
P. sans parch. très nain hâtif, à châssis.
Plante réd. au dixième.

Il en existe une sous-variété à cosses le plus souvent solitaires, un peu plus larges que celles de la race commune, à feuillage un peu plus ample et d’un vert plus foncé. En somme, elle ne présente aucun mérite spécial qui doive la faire préférer à celle que nous venons de décrire.



AUTRES VARIÉTÉS FRANÇAISES.


A. Pois à écosser.


P. Bivort. C’est un pois à rames, de hauteur médiocre, précoce, à grain rond, blanc. Il se distingue à peine du P. Michaux de Hollande.

P. blanc d’Auvergne. Variété tardive, à tige haute, très ramifiée ; fleurs blanches. Cosses très petites et très étroites, bien pleines ; grain blanc, un peu carré. C’est un bon pois pour fourrage, mais il est trop tardif pour avoir de l’intérêt comme plante potagère.

P. café (du Canada). Espèce de pois fourrager, grand et tardif, à fleur rouge et grain brun, un peu allongé et déprimé.

P. de Cérons hâtif. Pois à rames à écosser, assez hâtif. Il se rapproche du P. Michaux de Hollande par sa précocité, et du Michaux ordinaire par sa vigueur et sa grande production.

P. de Commenchon. Bon pois hâtif à écosser, devançant de plusieurs jours le P. Michaux de Hollande, mais cependant bien moins précoce que le P. prince Albert. Il a le feuillage assez ample, les cosses larges, aussi souvent solitaires que réunies par deux ; le grain rond, blanc et gros.

P. Dominé. Sous-variété, plus tardive et plus productive, du P. Michaux ordinaire. Il est à peu près complètement abandonné aujourd’hui.

P. doré. Pois à écosser à rames, à peu près de même saison que le P. d’Auvergne, à feuillage ample, très blond ; fleurs blanches. Cosses réunies par deux, longues et droites, d’un vert jaunâtre, ainsi que les grains.

P. fève. Par ses caractères de végétation, le P. fève se rapproche passablement du P. de Marly et de ses similaires ; il s’en distingue par la forme de son grain, qui est un peu oblong et marqué d’une tache noire à l’ombilic.

P. géant. Grand pois tardif à tige très élevée ; fleurs violettes. Cosses grandes, réunies par deux. Grain un peu carré, grisâtre ou légèrement moucheté de noir ; ombilic noir.

P. le plus hâtif biflore, de Gendbrugge. Pois à écosser hâtif, très voisin du P. Michaux de Hollande, dont il se distingue par un peu plus de précocité et un peu moins de vigueur.

P. gros jaune. Variété assez distincte, d’un vert très blond, presque jaunâtre dans toutes ses parties, souvent uniflore. La cosse et le grain ressemblent à ceux du P. carré blanc.

P. gros quarantain de Cahors. A rames, très voisin du P. de Marly, mais un peu plus précoce. Grain blanc, gros.

P. de Lorraine. C’est plutôt un pois fourrager qu’une variété potagère ; il est très tardif et a de très petites cosses.

P. de Madère. Pois à rames, assez voisin du P. de Marly par ses caractères de végétation, mais s’en distinguant par une tache noire que ses grains portent à l’ombilic. Il diffère du P. fève parla blancheur et la forme bien ronde de son grain.

P. Michaux à œil noir (angl. : Black eye P. ; all. : Asterbse, Spanische Marotte E. ital. : P. dal’occhio nero ; esp. : G. de Careta). Variété bien nettement caractérisée par la tache noire que ses grains présentent à l’ombilic. Il est à peu près de la même précocité que le P. Michaux de Ruelle, productif, et passe pour réussir très bien dans les pays à climats chauds.

P. Michaux de Nanterre. C’est une sous-variété du P. Michaux ordinaire, un peu plus tardive que la race commune, mais un peu moins que le P. Dominé cité plus haut

P. Michemolette (syn. : P. sans pareil). Pois à écosser à rames, demi-tardif, à grosses et longues cosses, mais médiocrement productif. Il se rapproche beaucoup du P. de Gouvigny.

P. Migron. Bon pois à écosser, à rames, très hâtif et fertile. Il est extrêmement voisin des variétés anglaises Caractacus et Daniel O’Rourke.

P. nain gros blanc de Bordeaux. Variété estimée dans son pays pour la culture maraîchère en grand. Il est demi-nain, biflore, un peu plus tardif que le P. nain ordinaire, mais il donne des cosses plus grandes et des grains un peu plus gros.

P. nain gros sucré. Pois très nain, à peine aussi haut que le P. très nain de Bretagne, à feuillage étroit, d’un vert blond ; biflore. Corses courtes et assez étroites, contenant de six à huit grains un peu pâles, ronds, très réguliers. Cette race paraît aujourd’hui perdue.

P. nain de Joseph. Pois à écosser franchement nain, ne dépassant pas 0m,35 à 0m,40 de hauteur. Cosses moyennes, bien pleines ; grain rond, blanc. Il se rapproche beaucoup du P. nain hâtif, dont on peut le considérer comme une simple sous-variété de taille un peu plus basse.

P. nain vert petit. Race demi-naine, bien distincte, atteignant à peu près 0m,80 de haut, à tige ramifiée ; feuillage assez fin, d’un vert foncé ; fleurs bien blanches. Cosses étroites, légèrement courbées ; grain petit, vert, et très rond. Il est légèrement plus tardif que le P. nain vert gros et le P. nain vert impérial.

P. quarantain. Variété assez cultivée aux environs de Paris, surtout du côté de Saint-Denis. C’est un pois à écosser très hâtif, à rames, généralement uniflore, peu différent, au point de vue de la précocité, du pois anglais Caractacus.

P. quarante-deux. Cultivé dans les mêmes localités que le P. quarantain, et pour se récolter après lui. C’est un bon pois à cosses courtes, mais bien pleines ; les tiges en sont assez grêles ; la précocité, un peu plus grande que celle du P. Michaux de Hollande.

Certains cultivateurs en distinguent deux variétés, dont l’une a la précocité du P. Michaux de Hollande, avec une production moins soutenue ; l’autre est presque aussi précoce que le P. prince Albert. Cette dernière parait se confondre avec le P. quarantain.

P. remontant vert à rames. Pois à écosser assez grêle et assez haut de tige,à peu près de la précocité du P. d’Auvergne, assez souvent uniflore. Cosses longues et minces, contenant de sept à huit grains ronds, d’un vert foncé.

P. remontant vert à demi-rames. Demi-nain, très ramifié, à production soutenue, assez voisin du P. nain vert petit, mais s’en distinguant par son grain un peu plus gros.

P. vert nain du Cap. Plutôt demi-nain que véritablement nain. Plante ramifiée, à tiges assez raides, biflore, présentant une assez grande analogie avec le P. nain vert gros. Le grain en est cependant un peu plus petit et un peu moins bleuâtre. C’est une variété peu productive.


B. Pois sans parchemin.


P. de Commenchon sans parchemin. Pois à rames, mais ne dépassant pas 1m,10 à 1m,20 de hauteur ; à peu près aussi précoce que le P. Michaux de Hollande. Fleurs blanches, grandes. Cosses moyennes, blanchâtres.

P. friolet sans parchemin. Pois à rames, ressemblant beaucoup au P. Michaux de Ruelle, mais franchement sans parchemin. La cosse en est droite, un peu renflée, de couleur pâle.

P. mange-tout demi-nain à œil noir. Variété demi-naine, précoce, devançant de quelques jours le P. sans parchemin nain hâtif breton ; fleurs violettes. Cosses un peu petites, légèrement contournées ; grain gris non moucheté, à ombilic noir.

P. sans parchemin à cosse jaune. Variété à rames, demi-hâtive ; feuillage ample, d’un vert blond ; fleurs blanches teintées de jaune, réunies par deux. Cosses longues, assez larges, franchement sans parchemin, de couleur jaune verdâtre. Le grain est un peu allongé, jaune blond.

P. sans parchemin à fleur rouge. Grand pois tardif, à tige généralement ramifiée ; fleurs rouge pâle et non violettes, réunies par deux. Cosses moyennes, relativement étroites, un peu arquées et quelquefois légèrement contournées. Grain brun pâle, marbré de roux.

P. sans parchemin très hâtif à fleur rouge. Pois à rames presque aussi précoce que le P. prince Albert ; tige grêle, fine, ne dépassant pas un mètre de haut ; fleurs violettes, à carène rouge, commençant à paraître très bas sur la tige. Gosses petites, blanchâtres, bien franchement sans parchemin.

P. sans parchemin nain gris. Race distincte, demi-naine, ramifiée ; à fleurs violettes et à cosses un peu petites et très nombreuses. L’adoption des variétés hâtives à fleur blanche Ta fait généralement abandonner.

P. sans parchemin nain hâtif de Hollande. Variété naine, de 0m,50 à 0m,60 de hauteur, vraiment précoce, fleurissant à peu près en même temps que le P. Michaux de Ruelle. Cosses assez petites, de 0m,06 à 0m,07 de long, sur 0m,015 de large, un peu courbées, franchement sans parchemin.

P. sans parchemin nain ordinaire (syn. : P. mange-tout sans rames, P. capucin double) Cette variété diffère fort peu de la précédente ; elle est d’un jour ou deux moins hâtive, mais plus rustique et passablement plus productive. Le P. sans parchemin nain breton les a remplacées toutes deux dans les cultures.

P. sans parchemin ridé nain (syn. : P. sans parch. ridé à demi-rames). Ce pois est plutôt demi-nain que franchement nain. La tige atteint environ 0m,80 à 1 mètre de hauteur. Fleurs blanches, réunies par deux. Cosses petites, ordinairement courbées, très franchement sans parchemin, nombreuses. Grain tout à fait ridé, petit, carré ou aplati. C’est une variété bien distincte, mais elle a le défaut d’être un peu tardive. Le caractère particulier du grain n’ajoute rien à son mérite comme pois sans parchemin.


VARIÉTÉS ANGLAISES.


A. Pois à grain rond.


Batt’s wonder. Demi-nain, assez trapu ; feuillage ample et d’un vert foncé ; biflore. Cosses longues et minces, légèrement arquées et pointues ; grain rond, quelquefois carré par compression, d’un vert foncé. Variété productive, rustique, un peu tardive.

Beck’s gem. Nain, dépassant rarement 0m,30 ; tigeraide, souvent ramifiée ; fleurs blanches, réunies par deux. Cosses assez courtes, relativement larges ; grain gros, un peu pâle. Variété demi-hâtive, assez productive, malgré sa petite taille.

Bedman’s impérial. Pois à rames, de 1m,20 de hauteur environ, tantôt uniflore, tantôt biflore. Cosses longues, très légèrement arquées, mais obtuses à l’extrémité ; grain gros, un peu oblong, vert. Maturité demi-hâtive.

Blue prussian. Pois demi-nain, s’élevant de 0m,80 à 1 mètre. Cosses généralement réunies par deux, rarement solitaires, presque droites, carrées du bout ; grain gros, rond, bien vert, devenant bleuâtre à la maturité. C’est une des variétés les plus cultivées par les maraîchers.

Blue scimitar. Pois demi-nain, ne dépassant guère 0", 80, très vigoureux. Cosses assez fréquemment solitaires, longues, minces, très arquées et pointues à l’extrémité ; elles sont très pleines et contiennent de huit à dix grains assez gros et bien verts. Cette variété est très cultivée par les maraîchers.

Charlton. Variété aujourd’hui à peu près perdue, mais extrêmement cultivée et appréciée autrefois ; paraît avoir été, en Angleterre, à peu près l’équivalent de notre P. Michaux de Hollande en France. C’était un pois à rames, à grain blanc, rond, qui se cultivait pour primeur.

Dickson’s favourite. Pois à écosser à rames, extrêmement voisin du P. d’Auvergne par ses caractères de végétation, sa précocité, et l’apparence de sa cosse et de son grain. On pourrait presque considérer les deux variétés comme synonymes.

Early emperor. Pois à rames, à grain blanc, rond, ressemblant presque exactement au P. Michaux de Hollande. Il en diffère seulement parce qu’il est assez fréquemment uniflore.

Early Kent. C’est à peu près la même chose que le pois anciennement cultivé en France sous le nom de P. prince Albert ; aujourd’hui on donne ce dernier nom à une variété sensiblement plus hâtive, qui correspond à peu près au Dillistone’s early P.

Fairbeard’s surprise. Pois à rames, haut de 1m,50 environ ; fleurs blanches, grandes, le plus souvent solitaires. Les cosses sont longues, assez larges, très faiblement arquées, et arrondies vers l’extrémité ; les grains sont gros, bien verts, légèrement ovales. C’est une variété bien précoce.

Flack’s impérial. Pois demi-nain, de taille ordinairement inférieure à un mètre. Les cosses sont assez souvent solitaires, mais généralement réunies par deux, longues, assez larges, un peu courbées et carrées du bout. Les grains sont gros, un peu ovales ; ils deviennent bleuâtres à la maturité.

Harbinger. Le plus précoce de tous les pois à écosser. C’est un petit pois à rames, extrêmement grêle, tout à fait analogue au Dillistone’s early, qu’il surpasse même de deux ou trois jours en précocité. Les fleurs sont solitaires ; les cosses courtes et très minces ; le grain est petit, rond et vert à la maturité.

Kentish invicta (East’s Kentish invicta). On peut le décrire comme étant un pois, Daniel O’Rourke à grain vert ; il atteint à peu près la même taille ; il est de la même précocité et à peu près aussi productif. Les premières fleurs avortent souvent.

Laxton’s evergreen. Après avoir joui d’une certaine faveur, ce gain de M. Laxton paraît être aujourd’hui à peu près complètement délaissé. C’est un grand pois à rames, haut de tige, mais assez grêle, très ramifié, donnant des cosses minces, un peu courbées, étroites, de longueur moyenne. Les grains sont ronds, petits, et ont à la maturité une teinte vert-olive particulière, qui les rend très facilement reconnaissables.

Laxton’s prolific long pod. Grand pois à rames, atteignant 1m,50 de hauteur et plus ; feuillage très ample et remarquablement blond ; fleurs réunies par deux. Cosses à peu près semblables de forme à celles du P. d’Auvergne, d’un bon tiers plus longues et plus grosses, mais beaucoup moins nombreuses. Le grain est blanc, un peu irrégulier de forme ; il n’est pas tout à fait rond, sans être cependant franchement ridé.

Laxton’s superlative. Grand pois à rames, à grosse tige ; feuillage large et ample, sans être touffu. Cosses presque toujours réunies par deux, fréquemment plus de 0m,12 de longueur, fortement arquées, pointues et extrêmement renflées à la maturité. Elles sont du reste très peu remplies, ne contenant que six à huit grains ronds, petits, qui deviennent, à la maturité, d’un vert pâle.

Laxton’s unique. Variété très naine, de 0m, 30 à 0m, 40 de haut ; la tige est ordinairement ramifiée. Les cosses sont réunies par deux, assez larges, passablement arquées, de longueur moyenne et pointues à l’extrémité. Le grain est rond, assez petit et mi-parti blanc et vert pâle à la maturité.

Paradise marrow (Champion of Paris, Excelsior marrow, Stuart’s paradise). Pois à rames, vigoureux, s’élevant de 1m,50 à 1m,80, ordinairement ramifié. Cosses quelquefois réunies par deux, mais généralement solitaires, de 0m,10 de long au moins, larges, carrées du bout et très légèrement arquées, bien pleines. Grains au nombre de sept à neuf, gros et sucrés ; ils deviennent ronds et blancs à la maturité.

Peruvian black eye marrow fat (Am.). C’est une variété analogue au P. de Madère. Il se rapproche aussi beaucoup des pois de Marly ou de Gouvigny ; mais il s’en distingue par la tache noire de son ombilic.

Philadelphia extra early (Am.). C’est un joli pois à rames à écosser, à grain blanc et très hâtif. Il se rapproche beaucoup du P. Daniel O’Rourke.

Royal dwarf (White Russian, Dwarf prolific). Pois demi-nain, s’élevant environ à 0m,80 de hauteur, branchu. Cosses ordinairement solitaires, assez larges, très faiblement arquées, contenant cinq ou six grains gros, un peu ovales, bien blancs à la maturité.

Shilling’s grotto. Pois à rames, de 1m,30 de hauteur environ ; il ne se ramifie pas. Les cosses sont longues, relativement étroites et un peu arquées ; elles contiennent sept ou huit grains qui deviennent blancs et ronds à la maturité.

Sutton’s emerald gem (Danecroft rival, Girling’s pea, Glass pea). Pois à rames très hâtif, très distinct à cause de la couleur vert franc et complètement dépourvue de teinte glauque de son feuillage. Sous tous les rapports, il ressemble tout à fait au P. prince Albert.

Woodford marrow. Pois demi-nain à tige forte, souvent branchue, s’élevant à un mètre environ ; feuillage d’un vert foncé, glauque. Cosses tantôt solitaires, tantôt réunies par deux, longues, assez minces, d’un vert foncé. Les grains sont au nombre de sept ou huit dans chaque cosse, serrés les uns contre les autres et prenant une forme un peu carrée ; ils sont, à la maturité, d’un vert olive, comme ceux du Laxton’s evergreen P.


B. Pois à grain ridé.


British queen (Hair’s defiance, Erin’s queen, Thorn’s royal Britain, Rollisson’s Victoria, Shanley marrow, Wonder of the world). Grand pois à rames, atteignant 1m, 50 et même plus de hauteur ; tige ramifiée, feuillage ample. Cosses généralement réunies par deux, très longues, larges et presque droites ; grains gros, tendres, devenant blancs et ridés à la maturité.

Connaisseur. Pois vigoureux, assez tardif, mais fertile et passant pour être d’une qualité exceptionnellement fine. Malgré ses mérites, il ne semble pas qu’il ait été adopté par la culture.

Dr  Hogg. Excellente variété hâtive et passablement productive. Pois à rames, grêle, ne dépassant guère 1 mètre à 1m,20 de hauteur, à feuillage léger. Cosses le plus souvent solitaires, longues, très courbées, extrêmement pleines. Les grains sont gros, carrés, et restent verts à la maturité. Ce pois est au moins aussi hâtif que le Michaux de Hollande.

Early maple. Petite variété grêle, à fleur violette, n’ayant de remarquable que son extrême précocité. Elle fleurit à peu près en même temps que le P. prince Albert.

Giant emerald marrow. Variété assez voisine du P. ridé à rames ou de Knight ; elle s’en distingue par la teinte vert franc de son feuillage, qui est luisant comme celui du P. vert-émeraude (Sutton’s emerald gem). C’est une variété assez tardive, à gros grain blanc ridé. Hair’s dwarf Mammoth. Pois demi-nain, extrêmement vigoureux ; tige grosse, robuste, de 0", 80 environ de hauteur, souvent ramifiée. Cosses réunies par deux, longues et larges, très légèrement arquées et bien pleines ; grains verts, ridés.

Hay’s Mammoth (Tall white Mammoth, Ward’s incomparable, Willwatch, Champion of Scotland). Vigoureux pois à rames, atteignant jusqu’à 2 mètres de hauteur ; tige grosse et forte, habituellement ramifiée. Cosses ordinairement réunies par deux, longues, larges, presque carrées du bout, mais très amincies au voisinage du pédicelle ; grain blanc, ridé. Cette variété est tardive, mais la production en est très soutenue, et se prolonge souvent très tard à l’arrière-saison.

John Bull. Très beau pois demi-nain, ridé, à longues et belles cosses ; grain vert. Il est un peu moins tardif que le Mac Lean’s best of all P.

Little gem. Petit pois très nain, de 0m,30 à 0m,40 de haut, vigoureux et ordinairement très ramifié. Les cosses sont assez petites, mais larges, droites, bien pleines ; le grain mûr est pâle, bleuâtre et ridé. Minimum. Pois extrêmement nain, à grain blanc, ridé. Bonne petite variété.

Multum in parvo. Petite variété très naine, de 0m,30 environ de hauteur, ramassée et trapue ; feuillage large, assez ample, d’un vert foncé et bleuâtre. Cosses ordinairement solitaires, courtes et assez larges, amincies vers l’extrémité ; grain vert pâle ou blanc verdâtre à la maturité. Variété assez hâtive.

Nec plus ultra (Payne’s conqueror, Cullingford’s champion. Champion of the world, Late wrinkled green). Très grand pois tardif, dépassant quelquefois 2 mètres de hauteur. Cosses nombreuses, étagées à partir du tiers de la hauteur de la plante, habituellement réunies par deux, longues, larges, assez sensiblement arquées et très amincies du côté de l’insertion du pédicelle. Grain très gros, un peu ovale, vert et ridé à la maturité.

Nelson’s vanguard. Pois ridé demi-nain ; feuillage assez ample. Cosses réunies par deux, de longueur moyenne, mais larges. Variété de même saison que le P. ridé nain blanc hâtif, mais d’apparence un peu plus trapue et plus ramassée.

Nutting’s N° 1. Plante ramifiée et franchement naine, assez vigoureuse. Tige raide, de 0m,50 environ, portant des cosses nombreuses réunies par deux, de longueur médiocre, mais bien pleines ; elles sont à peu près droites et un peu obtuses à l’extrémité. Grain blanc ridé. Race très hâtive ; un des meilleurs pois ridés blancs nains.

Pioneer. Petite variété de pois à rames, grêle et menue comme le P. prince Albert. Cosses moyennes, ordinairement solitaires, droites, un peu pâles, contenant cinq ou six grains qui deviennent blancs et ridés à la maturité.

Pride of the market. Demi-nain ; feuillage très ample, d’un vert blond. Cosses énormes, presque semblables à celles du P. téléphone, mais peu nombreuses. Les fleurs nouent très irrégulièrement et la plante est délicate. Grain ridé, vert.

Princess of Wales. Pois demi-nain, ne dépassant guère 0m,75 ; feuillage pâle, assez ample. Cosses un peu courtes, larges, obtuses, blanchâtres, très rapprochées les unes des autres au sommet de la tige, à cause du peu de longueur des entrenœuds. Grain ridé, vert pâle, quelquefois presque blanc.

Standard. Demi-nain, haut de 0m,80 environ ; tige vigoureuse, très fouillée ; feuillage vert pâle. Cosses longues, pointues, fortement arquées, assez renflées, contenant une dizaine de grains gros et ronds, qui deviennent ridés à la maturité et dont les uns restent verts, tandis que les autres blanchissent complètement.

Stratagem. Diffère du Pride of the market P. par la teinte foncée de son feuillage, mais lui ressemble parfaitement sous tous les autres rapports. Grain ridé, vert pâle.


VARIÉTÉS ALLEMANDES.


Buschbaum-Erbse. Pois à écosser très nain, ressemblant assez à notre P. très nain de Bretagne, mais un peu moins tardif, et à cosses un peu moins petites. On donne également ce nom à un pois sans parchemin très nain et très trapu.

Grosse graue Florentiner Z.-E. C’est à peu près exactement la même plante que l’ancien P. géant sans parchemin. Il est ordinairement biflore, très grand et un peu tardif. Les cosses sont à peu près de la dimension de celles du P. corne de bélier, et ordinairement plus droites que celles de la variété de P. géant qu’on cultive actuellement et que nous avons décrite plus haut.

P. jaune d’or de Blocksberg. Pois à écosser, assez analogue au P. d’Auvergne, mais plus grêle, un peu plus hâtif et moins grand. Il se distingue surtout par la teinte jaune cire de ses cosses et de ses grains frais. Comme en général on apprécie dans les pois une belle couleur verte, cette particularité est plutôt un défaut qu’une qualité.

Kapuziner-E. En Allemagne, et surtout en Hollande, on donne ce nom à tous les pois potagers à fleur rouge. Il s’applique surtout aux pois sans parchemin, car ce n’est guère que dans cette catégorie de pois que l’on cultive des variétés à fleur colorée. Il y a donc des pois Kapuziner à rames et aussi des nains.

Ruhm von Cassel E. Variété extrêmement voisine du P. d’Auvergne ; on pourrait même l’en considérer comme synonyme, si les cosses n’étaient sensiblement plus droites et moins arquées que dans ce dernier.

P. sans parchemin de Henri (Frühe Heinrich’s Z.-E.). Pois sans parchemin à rames, de taille médiocre, ressemblant assez au P. Michaux de Ruelle ; souvent uniflore. C’est une bonne variété assez hâtive, mais moins productive que les bonnes races semi-naines, telles que le P. sans parchemin breton.

P. sans parchemin grand de Hollande (Hollàndische grünbleibende späte Z.-E.). Très grande variété tardive, à fleurs blanches réunies par deux. Cosses de dimension moyenne, beaucoup moins grandes que celles du P. corne de bélier. Ce pois ne commence à donner que tard dans la saison, mais la production en est très soutenue. Il demande de très grandes rames. P. sans parchemin très nain de Grâce. Petit pois très nain, à feuillage fin, grisâtre, un peu grêle et maigre. Il n’est pas toujours très franchement sans parchemin.

P. très hâtif à châssis de Grâce. On peut tout au plus considérer ce pois comme une sous-variété du P. très nain à châssis ordinaire ; il est un peu plus grêle et très légèrement plus élevé. C’est une race peu productive, mais très précoce et extraordinairement naine.