Les Plantes potagères/Oxalis crénelée
Pérou. — Vivace. mais annuelle dans la culture. — Tige charnue, rougeâtre, couchée sur terre, garnie de feuilles très nombreuses, composées de trois folioles triangulaires-arrondies, assez épaisses ; fleurs axillaires, à cinq pétales jaunes, striés de pourpre à la base. Tubercules renflés, ovoïdes-allongés, marqués de dépressions et de renflements comme certaines variétés de pommes de terre, notamment la vitelotte. Ces tubercules sont amincis du côté de leur insertion sur la tige ; ils ont la peau très lisse, jaune, blanche ou rouge.
Culture. — L’O. crénelée se multiplie aisément par ses tubercules, qu’on plante au mois de mai dans une terre légère et riche, et en rangs espacés d’un mètre l’un de l’autre à cause du grand développement que prennent les tiges.
|
| Oxalis crénelée. réd. au tiers. |
Usage. — Les tubercules de l’O. crénelée sont très estimés au Pérou et en Bolivie, où l’on en fait une grande consommation. Quand ils viennent d’être recueillis, le goût en est très acide, et par conséquent peu agréable. Dans l’Amérique du Sud, on fait disparaître cette acidité en exposant à l’action du soleil les tubercules, renfermés dans des sacs d’étoffe de laine. Au bout de quelques jours, ils deviennent farineux et sucrés. Si ce même traitement leur est appliqué pendant plusieurs semaines, ils se dessèchent, se rident, et prennent une saveur un peu analogue à celle des figues sèches ; dans cet état, on les nomme caui. Outre le tubercule, on peut aussi utiliser les feuilles et les jeunes pousses comme salade, ou à la manière de l’oseille.
On a introduit en France deux variétés d’O. crénelée, la jaune et la rouge, qui ne diffèrent que par la couleur de leur tubercule. La variété jaune a donné spontanément naissance à une sous-variété dont les tubercules sont d’un blanc pur. Cette nouvelle race se reproduit exactement, mais elle paraît inférieure aux deux autres pour la vigueur et les qualités culinaires.
Mexique. — Vivace. — Racines charnues, blanches, demi-transparentes, ressemblant à de petits navets ; feuilles très longuement pétiolées, à quatre folioles arrondies, d’un vert très blond, et marquées chacune d’une tache brune ; fleurs grandes, d’un rose carmin, verdâtres à la base des pétales.
Culture. — L’O. Deppei se multiplie facilement par les bulbilles, qui se forment en grand nombre vers le collet des racines ; on les plante au mois d’avril, en bonne terre légère, soit en bordure, soit en rangs espacés de 0m,30 à 0m,40. La végétation se continue Jusqu’à l’arrière-saison, sans demander aucun autre soin que quelques arrosements en cas de grandes sécheresses. Il est bon d’arracher les racines avant les gelées ; si l’on peut protéger quelques pieds au moyen de châssis et en prolonger ainsi la végétation jusqu’au mois (le novembre, on obtient des racines beaucoup plus belles et plus grosses.
Usage. — On peut manger les racines, qui sont tendres, aqueuses, mais très fades. Les feuilles, employées à la manière de l’oseille, paraissent être un meilleur légume que les racines. Elles sont tendres, d’un goût acidulé agréable, et après qu’elles ont été coupées, il s’en produit rapidement de nouvelles qu’on peut récolter encore au bout de quinze jours ou trois semaines.
Indigène. — Vivace. — L’O. Acetosella, qui croît spontanément dans les bois et les endroits frais, est quelquefois récolté et mangé en salade. Les feuilles en sont acides et d’un goût analogue à celui de l’oseille. Il est très rare que cette plante soit cultivée ; si l’on désire en avoir quelques touffes dans un jardin, le meilleur moyen est de les y transporter des endroits où la plante croît spontanément, et de les planter dans un endroit frais et ombragé. En les tondant fréquemment, on obtient une succession de feuilles toujours tendres, et l’on empêche la production des graines, par lesquelles la plante se propage quelquefois au point de devenir une véritable mauvaise herbe.