Les Petits poèmes grecs/Anacréon/Ode XXXII
Traduction par Ernest Falconnet.
Les Petits poèmes grecs, Texte établi par Ernest Falconnet, Louis-Aimé Martin, Desrez, (p. 247).
Les Petits poèmes grecs, Texte établi par Ernest Falconnet, Louis-Aimé Martin, Desrez, (p. 247).
XXXII.
Sur le nombre de ses amours
Si tu peux compter toutes les feuilles des arbres et tous les flots soulevés sur la mer, je te fais le seul historien de mes amours. D’abord dans Athènes, mets vingt amours, ajoute quinze encore ; à Corinthe, comptes-en une foule : les femmes sont si belles dans cette ville d’Achaïe ! Comptes-en deux mille pour Lesbos, l’Ionie, Rhodes et la Carie : « Quoi, diras-tu, toujours ! » Je ne t’ai encore parlé ni de la délicieuse Canope ni de la Crète, île charmante où l’amour parcourt les cités en célébrant ses mystères. Hé quoi ! irai-je encore te raconter tous les amours de mon cœur au-delà de Gadès, de la Bactriane, et de l’Inde !