Librairie Beauchemin, Limitée (Laurent-Olivier Davidp. 142-143).

m. hubert


Ceux qui connaissent M. Hubert, le présent protonotaire de Montréal, ont de la peine à s’imaginer qu’il ait été un révolutionnaire dans sa jeunesse.

Pourtant, c’est bien vrai. Les Fils de la liberté le considéraient comme l’un des membres les plus utiles de leur association.

Après la bataille de Saint-Denis, il se rendit à Saint-Eustache avec les deux de Lorimier et Feréol Peltier, pour aider Girod et Chénier à organiser les patriotes du comté des Deux-Montagnes. Il était un des chefs de l’expédition qui alla s’emparer de la Mission des Sauvages et du poste de la Baie d’Hudson. Il assista et prit part au commencement de la bataille de Saint-Eustache. Il était à cheval en avant des cent ou cent cinquante patriotes qui reçurent ordre de traverser la rivière pour déloger la compagnie du capt. Globenski. Il rapporte que la tâche aurait été facile, car les braves volontaires avaient commencé à lever le pied, quand les patriotes, attaqués par derrière, furent obligés de retourner au village.

M. Hubert, entraîné par son cheval, se trouva séparé des patriotes, et voyant que tout était perdu, se dirigea vers Saint-Benoît, en passant à la portée des fusils de Colborne. Il entendit siffler les balles, mais ne fut pas atteint.

De Saint-Benoît, M. Hubert se dirigea vers le sud, se rendit à Saint-Antoine et se cacha chez Côme Cartier, frère de sir Georges-Étienne Cartier. Trahi par un individu de Verchères, qui mit Comeau sur sa piste, il fut arrêté avec son frère F.-X. Hubert, et conduit à la prison de Montréal, où il passa six mois. En 1838, il fut obligé de se tenir caché, pendant trois mois, avec sir Georges-Étienne Cartier, son cousin, chez un nommé Ducondu, sur la rue Saint-Paul, pour ne pas être arrêté de nouveau.

Depuis cette époque, M. Hubert est devenu l’un des hommes les plus paisibles du pays ; il s’est enrichi en ne s’occupant que de ses affaires, et il est respecté.