Les Oubliés et les Dédaignés/Baculard d’Arnaud

(p. 369-382).

BACULARD D’ARNAUD


Sous des tilleuls, auprès d’un certain homme
Qui fixait tout avec des yeux sereins,
Quoiqu’il forgeât pour autrui des chagrins,
Étaient des gens, des gens doux et bénins,
Et qui pleuraient, qui pleuraient, Dieu sait comme !
Pour quel sujet, s’il vous plaît ? — Pour des riens,
Pour des grands mots, pour des points, pour des notes,

Pour des récits de tristes anecdotes.
 

Cet écrivain, digne et parfait modèle
Des grands conteurs, des auteurs larmoyants,
C’était d’Arnaud, dont la plume éternelle
A bien manqué de se rendre immortelle.
Encore un peu, cet auteur entêté
Allait atteindre à la célébrité.

Le personnage dont il est question dans ces vers des Petites Maisons du Parnasse, eut l’insigne honneur d’être proclamé pendant une minute le rival de Voltaire. En outre il créa un genre, la sensiblerie, qui eut une vogue incroyable, à une époque où l’esprit et la philosophie défrayaient seuls la littérature.

Disciple des jésuites, Baculard d’Arnaud était un jeune homme long comme une perche, sec et propre. Il tournait les vers agréablement. Il avait attendri Voltaire par le tableau de sa pauvreté, et Voltaire écrivait, le 20 mars 1736, à l’abbé Moussinot : « Je vous prie d’envoyer chercher par votre frotteur un jeune homme nommé Baculard d’Arnaud ; c’est un étudiant en philosophie au collège d’Harcourt ; il demeure rue Mouffetard ; vous lui donnerez douze francs. » Cela commence à peu près comme avec le chevalier de Mouhy.

On connaît trop la correspondance de Voltaire pour que nous nous y arrêtions. Fatigué des demandes d’argent continuelles du collégien, il le recommanda à Helvétius, qui se mit en campagne et procura à d’Arnaud un emploi provisoire, nous ne savons lequel, mais Voltaire fut content, car il remercia Helvétius avec effusion, tout en insistant de nouveau sur les mérites de son protégé : « J’ose vous recommander ce jeune homme comme mon fils ; » tels sont les termes dont il se sert, et cette partie de sa correspondance lui fait réellement beaucoup d’honneur : on n’est pas accoutumé à rencontrer tant de tendresse sous la plume qui scalpe La Beaumelle et dénonce Desfontaines ; cet attachement pour un pauvre hère, attachement qui est mieux que de la pitié, excuse bien des courtisaneries et bien des fureurs.

Alors, les petits écus cessent de couler. Baculard d’Arnaud, dégagé des principaux soucis matériels, donne l’essor à ses talents et s’occupe d’une comédie, le Mauvais Riche ; en même temps il adresse une lettre à Voltaire, qui s’en étonne longuement et ironiquement, de manière à nous faire entendre que d’Arnaud n’était pas coutumier du fait.

« Mon cher enfant en Apollon, vous vous avisez donc enfin d’écrire d’une écriture lisible, sur du papier honnête, de cacheter avec de la cire, et même d’entrer dans quelque détail en écrivant. Il faut qu’il se soit fait en vous une bien belle métamorphose ; mais apparemment votre conversion ne durera pas, et vous allez retomber dans votre péché de paresse. N’y retombez pas au moins quand il s’agira de travailler à votre Mauvais Riche, car j’aime encore mieux votre gloire que vos attentions. J’espère beaucoup de votre plan, et surtout du temps que vous mettez à composer, car depuis trois mois vous ne m’avez pas fait voir un vers : Sat sito si sat bene ; etc., etc.

« Faites-moi le plaisir de me donner souvent de vos nouvelles, si vous pouvez. Je vous embrasse de tout mon cœur. »

Tout cela est d’un homme sincère, après tout. Voltaire a le beau rôle. Il se trompe, par exemple, ou plutôt il se fait illusion sur les aspects plaintifs et vertueux de son protégé. Un matin, le jeune d’Arnaud, l’honnête d’Arnaud se réveille, agité d’une humeur égrillarde ; il jette le masque, et avec la plume de Gentil-Bernard le voilà qui rime effrontément une Épître de Manon. Cette épître, qu’on ne peut citer tout entière, est un des jolis scandales du temps ; après avoir couru les boudoirs, elle est descendue dans les rues ; Manon a occupé la France pendant quinze jours.

Je sais bien, ma chère Manon,
Que tu n’es point une duchesse,
Que dans sa compilation
Moéri nous tait ta noblesse.
Mais le charme de cent beautés,
Sur ton teint mille fleurs écloses,
Quatorze ans à peine comptés,
Quatorze ans ! ce sont bien des choses !
..............
Oui, pour l’œil d’un peuple hébété
Tu n’es qu’une fille vulgaire,
En un mot qu’une couturière,
Manon, avec quelque beauté.
Moi, je vois, j’admire, j’adore
Minerve, l’aiguille à la main,
Qui, sous tes traits, revient encore
D’Arachné venger le dédain.
À leurs regards, pour tout partage,
Tu n’as qu’un simple casaquin.
Un casaquin ! Dieux ! quelle image !

Il s’arrête devant le lit de Manon qu’il décrit avec complaisance, quoiqu’on n’y voie pas

Le goût, au vernis de Martin
Associant son art divin,
Nouer en cent façons galantes
Un rideau que suspend sa main,
Et de la moire et du satin
Déployer les ondes brillantes
Et les agréments du Pékin.

Manon ne resta pas en si beau chemin : elle courut jusqu’à la cour de Prusse où elle fit rire le roi. On sait que Frédéric n’était pas difficile ; mais ce qu’il y a de mieux, c’est qu’il fit de Baculard son correspondant littéraire, position enviée et très-bien rétribuée. Tout arriva donc à la fois à l’étudiant du collège d’Harcourt ; il se trouva soudainement en évidence ; il fut félicité à son tour, et Voltaire lui-même ne se montra pas un des derniers : « Je vous fais mon compliment, mon cher ami, sur votre emploi et sur l’Épître à Manon ; je souhaite que l’un fasse votre fortune, comme je suis sûr que l’autre doit vous faire de la réputation. Les Manons sont bien heureuses d’avoir des amants et des poëtes comme vous. » Et en finissant : « Adieu, mon cher d’Arnaud ; entre les princes et Manon, n’oubliez pas Voltaire. »

D’Arnaud n’oublia pas Voltaire, ce fut Voltaire qui se souvint trop de d’Arnaud : on sait les tristes et honteux sentiments de jalousie qui le pénétrèrent en apprenant que le roi de Prusse avait fait venir Baculard à sa cour ; on sait les intrigues qu’il employa afin de mettre Frédéric en demeure de choisir entre l’auteur d’Œdipe et le chantre de Manon ; et comment ce dernier, dégoûté à jamais de la faveur des grands, dut retourner à Paris pour y vivre et y mourir.

J’ai dit en quelques lignes toute l’histoire de d’Arnaud.

Ses ouvrages, — ou du moins les titres de ses ouvrages, sont encore connus aujourd’hui. Les Délassements de l’homme sensible ont eu quinze cents souscripteurs. Tous ses drames se sont très-bien vendus, car ils n’ont pas été joués, à l’exception de deux : le Comte de Comminges, qui lui valut de Marie-Antoinette une gratification de cent louis, et la Mort de Coligny, que la Révolution permit de représenter sur le théâtre Molière.

Drames et romans sont écrits dans ce style attendri, désolé, qui se nourrit de points d’exclamation, d’hélas, de soupirs, et dont l’humidité larmoyante traverse les plus solides reliures. Je n’ai jamais rencontré, même dans les bibliothèques les mieux exposées, un exemplaire complètement sec des Délassements de l’homme sensible.

Baculard a cherché plusieurs fois à s’excuser de cette sensibilité profonde : « Les anciens, dit-il, qui connaissaient si bien la nature, n’ont pas manqué de nous présenter leurs héros faciles à s’attendrir ; Achille verse des pleurs lorsqu’on lui apprend la mort de son ami Patrocle ; Énée a presque toujours les yeux mouillés de larmes, ce qu’ont reproché à Virgile plusieurs de nos beaux-esprits[1]. »

Malgré d’incontestables succès, malgré les protections de cour et les secours de tous les gouvernements sous lesquels il s’est perpétué, Baculard d’Arnaud a toujours vécu dans une presque indigence. On s’est longtemps amusé de ses amours intéressées avec une rôtisseuse de la rue de la Huchette :

Là soupirait, à côté d’un gigot,
Le doux Arnaud, le lamentable Arnaud…

dit le jésuite Du Laurens, dans la Chandelle d’Arras. Baculard ne bougeait pas de la boutique. C’était également le plus rude emprunteur qui se pût voir, et l’on a prétendu qu’il n’y avait guère de citoyen en France qui ne fût son créancier pour la somme d’un petit écu. Chamfort, allant plus loin, affirme qu’il devait trois cent mille francs en pièces de six sous. Le café de la Régence était d’ordinaire le lieu où l’auteur des Épreuves du sentiment levait ses contributions.

La Révolution le surprit en pleine vieillesse, mais toujours actif, toujours écrivant et toujours larmoyant. On ne savait plus son âge, il tournait au patriarche ; on l’avait surnommé l’Ancêtre de la littérature. Pourtant il prenait encore des airs de jeune homme. Il fut incarcéré pour une belle action, qu’on est heureux de rencontrer dans son existence un peu dégradée : il avait donné asile à un émigré, et il comparut devant le tribunal révolutionnaire, qui l’acquitta dans un jour d’indulgence.

En 1800, je retrouve Baculard d’Arnaud dans le café-restaurant de madame Simard, à l’entrée de la rue Mouffetard. Il a quatre-vingt-cinq ans environ, il marche un peu courbé, mais son intelligence n’a pas subi d’altération visible. Il parle beaucoup et se tient ordinairement assis dans le comptoir, à côté de la limonadière ; il cause de ses voyages, de sa gloire, de l’ingratitude du siècle ; il se vante un peu, mais on le laisse dire. Les musiciens et les officiers de la 96e lui offrent quelquefois un petit verre de liqueur qu’il accepte.

Quelquefois aussi madame Simard l’invite à dîner, lui et sa femme. Sa femme est la pétulance même ; mais comme elle a beaucoup voyagé, beaucoup vu, beaucoup entendu, on l’écoute sans trop d’ennui, bien qu’elle ait le verbe haut et désagréable.

Madame d’Arnaud, à ce que raconte un homme de lettres qui l’a vue plusieurs fois, n’aimait pas Voltaire, parce qu’il était, disait-elle, fort laid, fort avare, au point d’enlever, en Prusse, après le souper, des bouts de bougie. « Ce récit ajoute l’écrivain, sur les lèvres d’une femme chez qui le mensonge ne paraissait point habituel, malgré son ton excessivement criard, me causa quelque peine pour la gloire des lettres, et je ne pus jamais me décider à l’accepter comme une vérité[2]. »

Madame d’Arnaud assurait encore que le critique Fréron était très-gourmand. Lorsqu’il dînait en ville et qu’on le chargeait de dépecer le gigot, qu’il aimait beaucoup, il ne manquait jamais d’en réserver pour lui un morceau succulent. Un jour, madame d’Arnaud eut la cruauté de lui dire : « Monsieur Fréron, donnez-moi donc, je vous prie, du morceau que vous affectionnez tant et que j’aperçois sous le manche. »

Baculard d’Arnaud n’était guère aimé et encore moins estimé, si j’en juge par le portrait que trace de lui un pamphlet de l’an VIII, le Tribunal d’Apollon : « Taille fantasmagorique, figure lacrymale, habit noir, visage blême, œil bleu terne, perruque qui atteste l’existence de l’ancien régime, nez au vent, soupirs continuels. C’est le doyen des romanciers noirs. Hommage à ses talents ! et mépris à celui qui a pour créanciers tous ceux qui ont eu la sottise de lui prêter de l’argent ! Et à qui n’en a-t-il pas emprunté ? L’auteur du Comte de Comminges devrait être immensément riche, et les raisons de sa pénurie habituelle sont un problème que nous n’entreprendrons pas de résoudre. »

C’est là, en effet, ce qui a toujours et vivement intrigué le dix-huitième siècle et une partie du dix-neuvième : où a passé tout cet argent ? qu’a fait Baculard de tant de petits écus ? à quelles œuvres mystérieuses les a-t-il employés ? Les buvait-il ou les mangeait-il ?

Ses autographes sont aussi nombreux que les grains de sable du rivage de la mer, mais ils se ressemblent tous : ce sont invariablement des demandes d’argent. Nous choisissons, entre cent, une lettre qu’il adressait à M. Necker, parce que c’est le modèle sur lequel sont copiées les autres. Elle est tirée de la collection Lucas-Montigny :

« Paris, 17 juin 1790.
« Monsieur,

« C’est au bienfaiteur de la France, c’est à mon bienfaiteur que j’écris. Oui, monsieur, vous m’avez donné des marques de sensibilité[3] qui resteront gravées dans mon cœur jusqu’au dernier soupir. J’ai prié madame l’ambassadrice, votre fille, de vous présenter mes larmes[4] ; ce sont mes pleurs mêmes qui réclament de votre part de nouveaux témoignages de bienfaisance.

« Vous n’ignorez pas, monsieur, que mon engagement pour la petite somme que vous voulûtes bien me prêter est dans les mains de M. Dufresne. Je l’aurais déjà acquitté, cet engagement, sans les malheureuses circonstances où nous sommes ; et bien loin d’y faire honneur, ce sont de nouveaux secours que j’implore et que j’attends de votre humanité ; c’est de votre humanité même que j’intercède.

« Souffrez que je vous offre quelques détails nécessaires à vous être présentés.

« Quand je contractai l’engagement en question, j’avais droit, monsieur, de compter sur la possibilité de rendre, parce qu’un honnête homme n’emprunte pas sans cette conviction. Un changement inopiné dans les choses est survenu. La librairie s’en est ressentie, au point qu’on ne vend rien aujourd’hui que ces libelles à deux sous qui infectent les esprits et les âmes. Le croiriez-vous, monsieur ? un libraire a osé m’offrir de me payer toutes les semaines une somme assez tentante, si je voulais seulement donner mon nom pour un journal, et d’autres se chargeraient de la composition[5]. Je n’ai pas eu de peine à rejeter ces offres, quoique je sois dans une détresse au-dessus de toute expression. Voilà donc, monsieur, les seuls livres qu’on lise actuellement ! Madame l’ambassadrice vous dira qu’en ce moment la saine littérature est anéantie. J’avais un ouvrage qui pouvait me rapporter huit ou dix mille francs, et il faut, pour le continuer, que j’attende un temps plus heureux. Cependant, monsieur, au moment où je réclame vos nouveaux bienfaits, je me trouve avec la certitude d’acquitter et ce que je vous dois déjà, et ce que je vous devrai.

« Voici ma planche de salut dans mon naufrage, et elle me conduira au port si vous daignez exaucer ma prière : on vient de jouer au Théâtre-Français une pièce de ma composition, le Comte de Comminges. Il y a huit jours qu’ils en ont reçu une autre, et la semaine prochaine ils doivent en recevoir une troisième ; la seconde a déjà paru imprimée, et elle jouit de quelque estime.

« Voilà donc, monsieur, ma base établie pour rendre dans le cours d’un an le prêt que je sollicite, ainsi que celui pour lequel M. Dufresne a reçu mon engagement. Je vous supplierai de m’accorder la somme de douze cents livres, que je vous rendrais, ainsi que l’ancienne somme, sur les produits de mes pièces, et cela, je le répète, dans le cours d’un an. Je vous en conjure, monsieur, ne me refusez point cette nouvelle marque de bienfaisance. Il n’est que vous seul à qui je puisse porter, je dirai les cris de ma douleur et de mon désespoir. Madame l’ambassadrice vous peindra mes situations. Si je ne puis vous toucher, je ne connais qu’un seul terme à mes maux ; vous m’entendez ; et ce moyen est affreux pour un mari et un père ; car je suis peu intéressé à la conservation de ma propre existence ; le fardeau est trop lourd, et si j’ose vivre, c’est pour soutenir les jours de deux victimes de mon espèce de fatalité. Daignez donc, monsieur, ne pas rejeter mes larmes ; ce sont celles de la reconnaissance que je verserai si vous agréez ma prière, et que j’ajouterai au sentiment du profond respect avec lequel je serai toujours,

« Monsieur,
« Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
« d’Arnaud.

« Cul-de-sac Saint-Dominique, près la rue d’Enfer, quartier du Luxembourg.

« P.-S. Si en ce moment, monsieur, vous ne pouvez me faire toucher les douze cents francs, j’attendrai quelques jours en vous suppliant seulement de m’accorder sept ou huit cents francs, parce que le mal presse, et il est à son comble. Je vous le répète, je m’engagerai à payer sur les rétributions de mes pièces dans le courant d’une année. »

On lit en marge de cette lettre : Répondu le 4 juillet, envoyé quatre louis.

M. Villenave, le bibliophile, racontait des choses extraordinaires sur Baculard d’Arnaud, qu’il avait connu. Il m’en revient une à la mémoire. L’auteur des Épreuves du sentiment, qui garda jusqu’au tombeau de risibles prétentions et d’étranges coquetteries de visage, était chauve et très-ridé ; chauve, cela ne lui importait qu’à demi, et nous avons vu qu’il avait adopté l’usage de la perruque ; mais les rides faisaient son désespoir. Or, voici la singulière opération à laquelle il se livrait chaque matin, et dont M. Villenave affirmait avoir été plusieurs fois spectateur. Baculard, de ses deux mains, attirait, chassait courageusement ses rides vers le sommet de la tête, et, comme une femme fait de son chignon, il les nouait avec un ruban. C’est hideux !

Baculard d’Arnaud a rompu deux ou trois fois avec ses habitudes mélancoliques pour écrire des gaillardises singulières. On a même prétendu qu’il avait tâté de la Bastille, pour un poëme d’un accent assez vif, et qui n’avait aucune espèce de rapport avec sa traduction en vers des Lamentations de Jérémie.

À côté de cela, on s’est beaucoup entretenu de sa vie capucinale. Dans le recueil de ses œuvres diverses, on trouve plusieurs divertissements composés pour les Demoiselles de l’Enfant-Jésus et exécutés par elles. Au fond, c’est un drôle d’homme, qui reste peu compris. On ne sait où le prendre : aujourd’hui dans le ruisseau, décochant des œillades aux viandes rôties ; demain, à la cour de Berlin, balançant la réputation de M. de Voltaire ; il sort des cafés borgnes pour se rendre dans les couvents. C’est le Protée de la littérature de deuxième ordre.

Il vécut de la sorte jusqu’en 1805[6]. Le général d’Arnaud, son frère, a déclaré qu’il avait quatre-vingt-dix ans. — Deux ans avant sa mort on avait publié ses œuvres en vingt-trois volumes in-12.

Ses drames ont été imprimés en 1769 et 1774, avec beaucoup de luxe, sur papier grand et fort, les figures d’après Eisen et Restout. Plusieurs d’entre eux ont eu jusqu’à deux éditions. — Marie Chénier a fait des emprunts, pour son Charles IX, au Coligny de Baculard. — La collection des Épreuves du sentiment et des Délassements de l’homme sensible n’a pas été non plus inutilement feuilletée par les auteurs dramatiques en quête de sujets.

Enfin, Jean-Jacques Rousseau a consacré quelques lignes élogieuses à Baculard d’Arnaud.

FIN.
  1. Épreuves du sentiment, tome I ; avertissement.
  2. Confessions de J.-S. Quesné ;vol. in-8o.
  3. Toujours la sensibilité !
  4. Toujours les larmes !
  5. Hum ! n’y a-t-il pas là une timide intention de menace ?
  6. M. Colin de Plancy dit qu’il est mort dans un grenier.