Les Origines de la France contemporaine/Volume 9
Les Origines de la France contemporaine (1890-1893)
TABLE DES MATIÈRES
1
LIVRE PREMIER
NAPOLÉON BONAPARTE
Importance historique de son caractère et de son génie. — I (p. 5). Il est d’une autre race et d’un autre siècle. — Origine de sa famille paternelle. — Transplantation en Corse. — Sa famille maternelle. — Lætitia Ramolino. — Ses sentiments de jeunesse à l’égard de la Corse et de la France. — Indices fournis par ses premiers écrits et par son style. — Nulle prise sur lui des idées ambiantes, monarchiques ou démocratiques. — Ses impressions au 20 Juin, au 10 Août, après le 31 Mai. — Ses liaisons sans attache avec Robespierre, puis avec Barras. — Ses sentiments et son choix au 13 Vendémiaire. — Le grand condottière. — Son caractère et sa conduite en Italie. — Son portrait moral et son portrait physique en 1798. — Ascendant précoce et subit qu’il exerce. — Son caractère et son esprit sont analogues à ceux de ses ancêtres Italiens du xve siècle. — II (p. 28). L’intelligence pendant la Renaissance Italienne et l’intelligence aujourd’hui. — Intégrité de l’instrument mental chez Bonaparte. — Flexibilité, force et ténacité de son attention. — Autre différence entre l’intelligence de Bonaparte et celle de
ses contemporains. — Il pense les choses, non les mots. — Son aversion pour l’idéologie. — Faiblesse ou nullité de son éducation littéraire et philosophique. — Comment il s’est instruit par l’observation directe et par l’apprentissage technique. — Son goût pour les détails. — Sa vision interne des lieux et des objets physiques. — Sa représentation mentale des positions, des distances et des quantités. — III (p. 42). Sa faculté psychologique et son procédé pour penser les âmes et les sentiments. — Son analyse de lui-même. — Comment il se figure une situation générale au moyen d’un cas particulier, et le dedans invisible au moyen des dehors sensibles. — Originalité et supériorité de sa parole et de son style. — Comment il les adapte aux auditeurs et aux circonstances. — Sa notation et son calcul des motifs efficaces. — IV (p. 49). Ses trois atlas. — Leur étendue et leur plénitude. — V (p. 54). Son imagination constructive. — Ses projets et ses rêves. — Débordements et excès de sa faculté maîtresse.
62
I (p. 62). Les caractères pendant la Renaissance Italienne et les caractères aujourd’hui. — Intensité des passions chez Bonaparte. — La sensibilité impulsive. — Violence de son premier mouvement. — Son impatience, sa promptitude, son besoin de parler. — Son tempérament, ses nerfs, ses défaillances. — Souveraineté habituelle de la pensée calculatrice et lucide. — Puissance et source de sa volonté. — II (p. 76). La passion maîtresse chez Bonaparte. — Indices précoces de l’égoïsme actif et absorbant. — Son éducation par les leçons de choses. — En Corse. — En France pendant la Révolution. — En Italie. — En Égypte. — Son idée de la société et du droit. — Elle s’achève en lui après le 18 Brumaire. — Son idée de l’homme. — Elle s’adapte à son caractère. — III (p. 93). Le despote. — Sa façon de maîtriser les volontés. — Degré d’asservissement qu’il réclame. — Sa façon d’évaluer et d’exploiter les hommes. — Ton de son commandement et de sa conversation. — IV (p. 109). Son attitude dans le monde. — Ses manières avec les femmes. — Son dédain des bienséances. — V (p. 115). Son ton et ses façons avec les souverains. — Sa politique. — Son but et ses moyens. — Comment, après les souverains, il révolte les peuples. — Opinion finale de l’Europe à son endroit. — VI (p. 130). Principe intérieur de sa conduite publique. — Il subordonne l’État à sa personne, au lieu de subordonner sa personne à l’État. — Effets de cette préférence. — Son œuvre est viagère — Elle est
éphémère. — Elle est malfaisante. — Nombre des vies qu’elle a coûtées. — Mutilation de la France. — Vice de construction dans son édifice européen. — Vice analogue dans son édifice français.
LIVRE DEUXIÈME
FORMATION ET CARACTÈRES DU NOUVEL ÉTAT
145
I (p. 146). La situation en 1799. — À quelles conditions la puissance publique est capable de faire son service. — Deux points oubliés ou méconnus par les auteurs des Constitutions précédentes. — Difficulté de la besogne à faire et mauvaise qualité des matériaux disponibles. — II (p. 147). Conséquences, de 1789 à 1799. — Insubordination des pouvoirs locaux, conflit des pouvoirs centraux, suppression des institutions libérales, établissement du despotisme instable. — Malfaisance des gouvernements ainsi formés. — III (p. 150). En 1799, la situation est plus difficile et les matériaux sont pires. — IV (p. 153). Motifs pour ôter aux citoyens le droit d’élire les pouvoirs locaux. — Les électeurs. — Leur égoïsme et leur partialité. — Les élus. — Leur inertie, leur corruption, leur désobéissance. — V (p. 158). Raisons pour remettre en une seule main le pouvoir exécutif du centre. — Combinaisons chimériques de Siéyès — Objections de Bonaparte. — VI (p. 161). Difficulté de constituer un pouvoir législatif. — L’élection faussée et violentée depuis dix ans. — Sentiments des électeurs en 1799. — Vivacité de la haine contre les hommes et les dogmes de la Révolution. — Composition probable d’une assemblée librement élue. — Ses deux moitiés irréconciliables. — Sentiments de l’armée. — Proximité et sens probable d’un nouveau coup d’État. — VII (p. 168). Combinaisons électorales et législatives de Siéyès. — Usage qu’en fait Bonaparte. — Paralysie et soumission des trois assemblées législatives dans la Constitution nouvelle. — Emploi du Sénat comme instrument de règne. — Sénatus-consultes et plébiscites. — Établissement définitif de la dictature. — Ses dangers et sa nécessité. — Désormais la puissance publique est en état de faire son service.
173
I (p. 173). Service principal rendu par la puissance publique. —
Elle est un instrument. — Loi commune à tous les instruments. — Instruments mécaniques. — Instruments physiologiques. — Instruments sociaux. — La perfection d’un instrument croît avec la convergence de ses effets. — Une orientation exclut les autres. — II (p. 179). Application de cette loi à la puissance publique. — Effet général de son ingérence. — III (p. 180). Elle fait le contraire de son office. — Ses empiétements sont des attentats contre les personnes et les propriétés. — IV (p. 183). Elle fait mal l’office des corps qu’elle supplante. — Cas où elle confisque leur dotation et se dispense d’y suppléer. — Cas où elle violente ou exploite leur mécanisme. — Dans tous les cas, elle est un substitut mauvais ou médiocre. — Raisons tirées de sa structure comparée à celle des autres corps. — V (p. 187). Autres conséquences. — À la longue, les corps supprimés ou atrophiés ne repoussent plus. — Incapacité sociale et politique contractée par les individus. — En quelles mains tombe alors la puissance publique. — Appauvrissement et dégradation du corps social.
190
I (p. 191). Les précédents de l’organisation nouvelle. — La pratique. — Usurpations antérieures de la puissance publique. — Les corps spontanés sous l’Ancien Régime et pendant la Révolution. — Ruine et discrédit de leurs supports. — Le pouvoir central, seul point survivant d’attache et d’appui. — II (p. 196). La théorie. — Concordance des idées spéculatives et des besoins pratiques. — Le droit public sous l’ancien régime. — Les trois titres originels du Roi. — Travail des légistes pour étendre les droits régaliens. — Obstacles historiques. — Limitation primitive ou ultérieure du pouvoir royal. — Principe philosophique et révolutionnaire de la souveraineté du peuple. — Extension illimitée des droits de l’État. — Applications aux corps spontanés. — Convergence des doctrines anciennes et de la doctrine nouvelle. — Les corps considérés comme des créations de la puissance publique. — La centralisation par l’ingérence universelle de l’État. — III (p. 206). L’organisateur — Influence du caractère et de l’esprit de Napoléon sur son œuvre intérieure et française. — Exigences de son rôle extérieur et européen. — Suppression de tous les centres de ralliement et d’entente. — Extension et contenance du domaine public. — Raisons pour le maintien d’un domaine privé. — Part faite à l’individu — Son enclos propre et réservé. — Débouché qui lui est ouvert au delà. — Les talents
sont enrôlés au service de la puissance publique. — Constitution définitive de l’État français. — Son aptitude spéciale et sa vigueur temporaire, son manque d’équilibre et son avenir douteux. — IV (p. 212). Ses caractères généraux et son aspect d’ensemble. — Contraste entre sa structure et celles des autres États contemporains ou antérieurs. — L’ancienne France, sa pluralité, sa complication, son irrégularité. — La nouvelle France, son unité, sa simplicité, sa régularité. — Ses analogues dans l’ordre physique et dans l’ordre littéraire. — À quelle famille d’œuvres elle appartient. — Dans l’ordre politique et social, elle est le chef-d’œuvre moderne de l’esprit classique. — V (p. 220). Son analogue dans le monde antique. — L’État romain, de Dioclétien à Constantin. — Causes et portée de cette analogie. — Survivance de l’idée romaine dans l’esprit de Napoléon. — Le nouvel Empire d’Occident.