Les Opalines/Vierge en attente

L. Vanier (p. 57).

VIERGE EN ATTENTE

La chaleur est d’orage : il pèse des paresses
Qui bourdonnent avec les mouches, et sur le lit,
La vierge toute nue, inquiète, à l’hallali,
S’offre en offrande blonde et chaude à des caresses.

À des caresses dont, énigmes à dessein,
Sans connaître leur nom s’enfièvre sa pensée,
À des caresses qui, comme des fleurs lassées,
Devraient, lui semble-t-il, s’effeuiller sur ses seins.

Et son demi-sommeil s’irrite sous la tente
Qui tamise le flot arrogant du soleil,
Et ses yeux étoilés de papillons vermeils
Cherchent en vain de quoi sa chair est en attente.