Michel-Lévy frères (p. 54-63).

VII

l’amour par la fenêtre

Le lendemain de ce jour, Herman, levé de bonne heure, ayant repris toutes les forces et la plénitude de la vie, sortit seul, à pied, dès neuf heures du matin.

Il se dirigea vers la rue Las-Cases, chercha l’ancienne demeure de Pasqual, y pénétra par une allée sombre et monta à la mansarde, où il entra avec la clef qu’il s’était fait faire.

Arrivé là, il courut à la fenêtre.

La veille, Herman, à cette croisée, avait été frappé d’une vision qu’il crut d’abord imaginaire, tant elle offrait de surprise et de douceur. Après avoir contemplé l’hôtel de Rocheboise, en ramenant son regard plus près de lui, il avait vu, dans le cadre d’une fenêtre située précisément en face de celle qu’il occupait, une femme jeune, svelte, vêtue de noir, dans laquelle il avait cru reconnaître Valentine.

Palpitant, l’âme agitée de mille troubles, il avait tenu un instant son regard baissé, redoutant qu’un nouveau coup d’œil le détrompât sur cette douce illusion… Mais c’était une crainte vaine, car un examen plus assuré lui avait fait reconnaître, à n’en pouvoir douter, celle que depuis si longtemps il voyait sans cesse en imagination, et cherchait toujours à ses côtés, tout en la croyant bien loin de lui.

L’appel de Pasqual lui avait fait subitement quitter la croisée. Il avait enfermé son secret dans son âme, mais s’était bien promis de trouver le moyen de revenir seul dans la bienheureuse mansarde.

Ce jour-là, il fut moins étonné de la présence de Valentine en reconnaissant l’habitation dans laquelle il l’avait aperçue.

C’était le pavillon situé à l’extrémité du jardin de l’hôtel et servant autrefois de serre chaude. Le petit bâtiment qui, outre le balcon donnant sur le jardin, avait des fenêtres et une sortie indépendante sur la rue Las-Cases, était habitable à la rigueur. Et sans doute Valentine, dans la gêne volontaire où elle s’était placée, dans la retraite où elle voulait vivre, avait loué, après la vente de l’hôtel, ce logement isolé, solitaire, et de plus, cher à ses souvenirs.

Lorsque Herman revint ce matin-là se remettre à la fenêtre de la mansarde, celle du pavillon n’était pas encore ouverte. Son regard se reposa quelque temps avec une triste douceur sur l’hôtel qui fut à lui. Le bâtiment, donnant sur la rue Saint-Dominique, était très-découvert du côté de la rue Las-Cases, vers laquelle s’étendait son beau jardin. Herman revit les fenêtres de sa chambre, de celle de Valentine, les cimes des grands marronniers, changées en masses noires par l’hiver… toute la perspective de cette demeure splendide et bienfaisante… de ce paradis perdu par sa faute…

Un rayon de soleil passa entre les nuages.

La fenêtre du pavillon s’ouvrit. Valentine, debout devant son chevalet, s’occupait à préparer ses pinceaux et ses couleurs. Une vieille servante, après avoir vaqué quelque temps au service de l’intérieur, sortit en emportant le plateau sur lequel avait été servi le déjeuner.

Valentine alors ferma le vitrage, et se mit à peindre non loin de la croisée.

Herman pouvait encore l’apercevoir dans sa pose gracieuse et recueillie. Elle avait plus de fraîcheur qu’autrefois ; quoique puisé dans la tristesse et la résignation seules, le repos de l’âme l’avait embellie. Elle travaillait avec un intérêt et une application qui montraient un grand calme d’esprit. On pouvait juger que toute sa journée se passait là, dans une solitude complète, avec les oiseaux que l’hiver amenait sur le bord de sa fenêtre.

Dans un enfoncement plus vague, Herman voyait encore la lueur rouge du foyer ; puis, distinguant auprès une forme blanche, il reconnut Diamant, le beau lévrier de madame de Rocheboise, couché auprès de la cheminée.

Tantôt il découvrait nettement le profil de Valentine penchée sur son ouvrage, tantôt les lueurs projetées du brasier venaient voltiger sur les vitres, et un rideau de lumière lui dérobait un instant la douce image pour la lui rendre bientôt après.

Herman demeura bien longtemps fixé à sa place. Son cœur, paralysé par l’ennui et la satiété, se dilatait enfin sous l’approche de cette femme bienfaisante, dont le sein avait déjà été pour lui un refuge contre la maladie et de cuisants soucis. Les larmes et le sourire paraissaient tour à tour dans ses yeux attendris.

Cet heureux hasard qui le rapprochait ainsi de Valentine lui semblait une assurance de la retrouver bientôt tout à fait.

Il ne put quitter la mansarde qu’en se promettant d’y revenir le lendemain.

Le jour suivant, à la même heure, le soleil brillait encore, et la fenêtre du pavillon se rouvrit.

Valentine ne se méfiait pas des regards indiscrets, n’ayant depuis longtemps en face d’elle qu’une maison fermée, et ne tournait point la tête de ce côté.

Mais ce jour-là Herman, revenu de son premier enivrement, put observer l’intérieur où se trouvait Valentine, et en éprouva l’impression la plus pénible.

Il reconnaissait bien ce pavillon, asile autrefois des plus belles fleurs du jardin et de celles qui venaient d’éclore au-dessous dans leur serre-chaude. Ce petit temple parfumé, gracieux comme un bouquet, épais comme une forêt ; c’était là qu’il était souvent venu se reposer pendant la chaleur sous le dôme majestueux et doux des plantes élancées des tropiques ; c’était là, souvenir plus cher, qu’il avait rencontré pour la seconde fois sa mère, encore inconnue de lui.

Mais à présent tout cela était dévasté. Les massifs d’arbustes odorants avaient fait place à quelques meubles d’une simplicité puritaine et d’un aspect attristant ; les glaces étaient restées incrustées aux parois mais dépouillés de leurs gracieux cadres de mousse et de feuillage, elles ne formaient plus que de pâles murailles : un espace vide, un jour cru se reflétaient seuls dans leurs profondeurs de nuance livide.

Au-dessous de cet étage, l’ancienne serre-chaude servait de logement à la vieille gouvernante, qu’on apercevait aussi, à travers sa croisée à barreaux, s’occupant des soins d’un modeste ménage.

Herman était abreuvé, à cette vue, d’amers regrets. Cette triste situation de Valentine était son ouvrage ; il l’avait exilée de la place brillante qu’elle était si bien faite pour tenir dans le monde, il avait créé autour d’elle la solitude, l’obscurité. Et maintenant, il ne pouvait rien pour elle ; quand même elle consentirait à la recevoir de lui, il n’aurait pas, après les désordres de sa vie, une place honorable à lui rendre dans le monde… Il se disait tout cela dans la triste effusion de son cœur, et ne songeait pas que son repentir, son amour passionné le relevaient de ses fautes, et seraient pour Valentine une richesse bien au-dessus de celles qu’elle avait perdues !

À dater du premier jour où il entra dans la mansarde, l’existence d’Herman fut ainsi partagée :

Il sortait tous les jours seul, à pied, ayant eu soin de donner à Pasqual une raison supposée de ces excursions étranges ; car il voulait garder son secret en lui-même ; il craignait, alors, le regard de son confident habituel : le bonheur l’avait rendu enfant et dissimulé. Il passait plusieurs heures, par tous les temps possibles, a la fenêtre du petit logis inhabité ; puis il revenait à l’hôtel reprendre son genre de vie habituel, dans lequel il était trop engagé pour pouvoir le rompre subitement.

Ces heures de silence, de contemplation, de rêverie idolâtre, où il apercevait Valentine dans le cadre de sa fenêtre, se passaient souvent entre la rumeur étourdissante d’un déjeuner de garçon ou d’une course de chevaux et les soirées éclatantes de l’Opéra, suivies de nuits marquées par les plus étourdissantes folies, par les plus dévorantes ivresses.

Au milieu de ces flots de luxe, de ces splendeurs éblouissantes, de ces joies effrénées qui s’égaraient parfois jusqu’à un délire infernal, Herman restait le cœur froid, mort à toute sensation, pris de dégoût et de haine pour la vie et pour le monde… Son corps était souvent étourdi, enivré par les fumées du vin et de voluptueux poisons qu’il avait aspirés, que son âme demeurait encore inerte et glacée.

C’était dans la pauvre mansarde qu’il se sentait renaître. De ce réduit silencieux, inhabité, au foyer depuis longtemps éteint, aux lambris empreints de misère, il découvrait la demeure qu’habitait Valentine. À travers ces nuages de l’hiver, étendus en brouillards uniformes et sombres, il voyait la femme aimée, et il se répandait une chaleur, une lumière ineffables dans tout son être ; un air plus léger semblait bercer son âme et l’élever à des régions où elle se sentait agrandie et épurée… Au moindre mouvement de Valentine, à un faible incident qui lui faisait tourner la tête de son côté, à tout ce qu’il pouvait découvrir de sa vie intérieure, il éprouvait des douceurs infinies, des accès de bonheur inconnu et suprême… Il vivait, il aimait.

Herman n’espérait, ne désirait rien de plus ; après une si longue absence, un désespoir si profond, il savait se contenter de ce qui lui était rendu.

Mais un jour, Valentine, en fermant la croisée pour se mettre à son chevalet, eut la fatale pensée de lever la tête pour voir le temps qu’il faisait : son regard, en se dirigeant vers les nuages, rencontra le jeune homme à la fenêtre de la mansarde…

Il fut facile de juger qu’elle l’avait aussitôt reconnu, car sa physionomie prit une expression altière et douloureusement irritée ; elle porta la main à son cœur comme si un coup violent y eût été frappé, et se retira précipitamment de la fenêtre.

Elle était alors dans une partie de la pièce où Herman ne la voyait plus… Mais aussitôt la vieille gouvernante vint tirer les persiennes en ne laissant au milieu qu’une étroite ouverture.

Elles restèrent ainsi tous les jours suivants. Herman ne continua pas moins de venir à la mansarde, et de demeurer triste et résigné devant ces persiennes fermées.

Mais il s’aperçut enfin que cette persistance n’avait d’autre résultat que de priver Valentine de la seule occupation qui pût remplir sa triste solitude.

Valentine peignait au peu de clarté répandue dans son intérieur. Un jour, lorsque la lumière vint à manquer sur sa toile, elle se leva pour ouvrir un peu plus les persiennes, mais s’étant aperçu que de la croisée voisine des regards restaient obstinément attachés sur elle, elle se laissa retomber à sa place et resta la main oisive, la tête penchée dans une attitude d’ennui et de découragement. Herman s’arracha de la croisée, cacha son visage dans ses deux mains et pleura amèrement.

— Ô mon Dieu ! dit-il, moi qui ai déjà été fatal à cette femme si noble, si généreuse, si digne d’adoration ; moi qui lui ai tout ôté, je la prive encore de la clarté du jour, de ce dernier des biens laissé au plus misérable de la terre… moi qui donnerais ma vie pour elle, mon Dieu !

Pendant quelques jours, il se condamna à rester éloigné de la fenêtre. Au bout de ce temps, comme si son sacrifice eût dû lui être payé, il eut un vif mouvement de joie.

On venait tout à coup d’ouvrir en plein les persiennes du pavillon.

C’était Diamant en personne, qui, seul à la maison, et prenant l’air à la fenêtre, avait reconnu Herman, son maître bien-aimé, à la croisée voisine, et lui témoignait sa joie de le revoir par un grand nombre de signes aimables et affectueux.

Puis, dès que la porte s’ouvrit, le lévrier s’élança au dehors et courut du côté où il avait aperçu Herman. Celui-ci ne le fit pas attendre, et lui rendit ses caresses du plus profond de son cœur.

Le jeune et beau Diamant, autrefois également ami d’Herman et de Valentine, n’était point entré dans les différends qui avaient pu s’établir entre eux. Et depuis le jour où le hasard lui fit retrouver son maître, il revint le voir le plus souvent qu’il lui fut possible, sans consulter le bon plaisir de personne.

C’était une grande douceur pour le pauvre proscrit de posséder ainsi quelques instants ce bel animal qui respirait le même air que Valentine, qui venait d’échanger des regards avec elle au coin du foyer, et de reposer la tête sur ses genoux. Mais maintenant l’impossibilité dans laquelle se trouvait Herman d’apercevoir même de loin Valentine lui donnait un désir ardent de la voir de plus près, de pénétrer chez elle. La rigueur extrême dont elle usait envers lui lui inspirait même plus de hardiesse pour s’y présenter qu’il n’en aurait eu auparavant. Maintenant du moins Valentine l’avait remarqué, elle savait qu’il était là, près d’elle, il n’avait donc plus à redouter la froide surprise, si pénible à inspirer. Valentine prenait mille peines pour se soustraire à ses regards ; il ne devait donc plus craindre une complète indifférence, un dédain manifeste de lui et de ses sentiments… Après cela, tout le reste serait plus facile à supporter.

Herman ne songea plus qu’à pénétrer chez madame de Rocheboise et en chercha les moyens.

Il épuisa d’abord toutes les ressources possibles pour attirer son attention. Ce furent des promenades interminables sous ses fenêtres, des paroles adressées à Diamant d’une voix assez haute pour monter jusqu’à la croisée, des entretiens tentés avec la vieille gouvernante, qui ne le connaissait point, mais ne lui répondait pas davantage.

Comme les enfants qui se font au mal à eux-mêmes pour punir ceux qui les adorent et en obtenir satisfaction, il imagina, un soir qu’il tombait une pluie froide et torrentielle, de rester dans ce quartier désert et de parcourir sans interruption le trottoir de la place à la rue Belle-Chasse. Il sentait bien que, malgré la persienne fermée, Valentine le savait là et le suivait du regard. Il se plaisait à amasser sur son manteau la froide ondée, tantôt jouissant de ce que devait souffrir la femme qui avait avoué conserver pour lui des sentiments de mère, tantôt attendant le moindre signe de pitié de sa part pour lui demander de se réfugier dans son foyer.

Valentine, qui, en effet, suivait ses mouvements, mit fin à la promenade nocturne d’une manière plus implacable. Elle ferma tout à fait les persiennes et éteignit sa lumière, indiquant ainsi que la maison ne pouvait plus s’ouvrir pour lui.

Herman se jeta dans une voiture de place et rentra chez lui. Le froid, la fatigue, le tinrent éveillé toute la nuit, et il eut tout le temps de maudire sa destinée.

Un incident vint aggraver sa situation.

Après cette soirée, il avait passé quelques jours éloigné de la mansarde.

La première fois qu’il y revint, il vit un homme s’arrêter et sonner à la porte du pavillon. Il reconnut Léon Dubreuil. Celui-ci fut introduit près de madame de Rocheboise… dans cette retraite que, selon les apparences, personne n’avait le droit de partager… Cette jalousie qui avait toujours existé en lui, s’adressant d’abord à son amour-propre, puis à son cœur désolé, se réveilla plus fortement que jamais et avec plus d’amertume et de colère.

Dans un élan impétueux, mais plein cependant de ferme résolution, il jura de s’introduire dans cette demeure qu’il ne lui était pas ordonné de respecter, puisqu’un étranger osait bien en rompre la solitude.

Ce qu’il dirait à Valentine, dans la position étrange et terrible où il se trouverait devant elle, il l’ignorait complètement, c’était bien assez pour son esprit faible et bouleversé de trouver les moyens d’y parvenir.

Cela même était au-dessus de ses forces, car plusieurs jours s’étaient déjà écoulés sans qu’il eût rien résolu ni imaginé.

Un soir, la tête dépourvue d’aucune idée fixe et applicable, mais le cœur débordant de sentiments passionnés et divers, Herman était resté plus tard que de coutume dans la mansarde.

Six heures venaient de sonner, mais la nuit précoce était déjà close. Le pauvre proscrit se promenait de long en large en fumant un cigare, le seul foyer et la seule lumière qu’il pût avoir dans ce malheureux réduit. Diamant était venu voir son maître, mais le trouvant absorbé dans ses rêveries, il se contentait de se tenir près de lui, et de le suivre pas à pas en silence.

Herman, à chaque retour de sa marche, regardait la fenêtre du pavillon. Comme il en était là, un coup de vent violent, donnant du côté voisin, ouvrit tout au large les Persiennes de la chambre de Valentine.

La lumière intérieure, dans une soirée très-sombre, lui montrait les objets de cette retraite plus distinctement qu’il ne les avait encore vus.

Valentine était assise dans une chaise longue, entre le feu et le guéridon sur lequel reposaient sa lampe, ses livres, sa broderie. La jeune femme avait la tête penchée sur l’oreiller du siège, ses deux bras détendus soutenaient encore un livre sur ses genoux.

Elle s’était endormie en lisant.

Peu de minutes s’écoulèrent… Herman vit sortir la gouvernante de madame de Rocheboise, qui referma la porte sur elle et emporta la clef.

Le cœur d’Herman battait violemment. Le sommeil de Valentine, l’absence de sa vieille gardienne lui semblaient faire naître le moment favorable pour la tentative qu’il méditait, sans qu’il se rendît bien compte du parti à tirer de ces avantages. Craignant que, s’il attendait, le trouble, l’embarras ne vinssent le saisir et le fixer à sa place, il descendit précipitamment dans la rue.

Il s’approcha du pavillon, accompagné de Diamant qui bondissait de joie autour de lui en le voyant enfin prêt à entrer dans cette maison, où, par de vives insinuations, il avait cherché maintes fois à l’attirer.

La porte qui servait de sortie à la demeure de Valentine était pratiquée dans le mur d’enceinte du jardin, d’où on avait accès dans le pavillon.

Mais Herman ne pouvait se faire ouvrir cette porte à l’aide de la sonnette qui était sous sa main, ni l’enlever de vive force… Le lévrier aboyait doucement sur le seuil, mais rien ne répondait à son appel.

Diamant, impatienté, prit son élan, et, à l’aide de quelques appuis rencontrés sous ses pas, il arriva lestement sur le mur, d’où il sauta dans le jardin. Puis il revint immédiatement sur le haut de la barrière, d’où sa pantomime expressive semblait dire à son maître :

— Prenez le même chemin ; il n’y a rien de plus facile que ça.

— Puisque je ne sais que résoudre, sois donc mon conseil et mon guide, répondit mentalement Herman. Mon bon chien, je m’abandonne à toi !

Alors il se servit comme Diamant des soutiens assez escarpés qu’offraient la borne de la rue, le bouton de la porte, la saillie de la pierre de taille qui terminait le mur, et par une escalade non moins légère et presque aussi rapide que celle de Diamant, il arriva sur le sol du jardin.

Là, toute difficulté matérielle était vaincue, la porte de l’escalier du pavillon n’étant fermée que par une olive, Herman ne pouvait plus être arrêté que par l’appréhension timide qui, au moment décisif, l’oppressait et le faisait trembler de tout son être mais il surmonta ce dernier obstacle, et, d’un pas rapide dissimulé par le tapis des degrés, il pénétra jusqu’à la chambre de Valentine.