Société du Mercure de France (p. 155-282).


DEUXIÈME PARTIE


Ah qu’il n’y a pas de victoires, et qu’elle s’en assure, sitôt retirée de toute douceur. La vengeance est cruelle à exercer plus qu’à subir. Elle a beau se raidir, elle perd pied à se voir si rigoureusement seule ; le naufrage entre à flots en elle depuis qu’elle a voulu lui faire face.

Leur faiblesse eut raison d’appréhender tout acte, tout geste convulsif pour changer le destin. Les moindres maux sont ceux qu’on laisse avoir leur cours. Elle était moins mal à l’aise dans l’étau ; si étouffant soit-il, elle y avait moins étouffé que devant son avenir déblayé. On ne s’échappe de rien, et peut-être l’absence incruste-t-elle au cœur ce qui sans elle ne fût pas tout à fait né.

Elle a des peurs d’oiseau transi devant le mal qu’elle a désorienté. Effarée de ne plus savoir où elle va, où elle veut, elle se sent diminuée. L’imprécision ne lui fut-elle bonne que pour aérer la fixité de l’ami ? N’aurait-elle pas de vie propre à elle seule ?

Un grand garçon très beau, au fond de son wagon, d’un regard preste et fin interroge ses gestes. Il la voit très parfaitement ailleurs avec tant d’adieux sur tout elle, qu’il cherche en vain l’instant où elle est là.

Elle n’est pas sans voir cette curiosité, et goûte les hasards qui peuvent l’éveiller à des soucis divers.

Son air traqué, d’une attention trop vive et comme échappée de la mort, offense et retient cette âme d’homme par son excès d’énergie, par la fatigue suppliciante qui rayonne de ce visage.

Elle se montre si lointaine, qu’il la veille et n’est pas loin de la souhaiter ; on la voudrait toujours où elle n’a que faire.

Très malheureusement il parle. Et cette voix d’étranger la rejette avec délices vers Pierre. L’inimitié de ce qu’elle n’a pas fait sien, lui rend sensible et proche la voix aimée avec sa nuance, son chant. Elle cherche comment Pierre s’étonne, et si cela le gêne qu’elle manque, autant qu’elle est gênée d’être partie.

Souffrir n’est pas pour eux, mais leurs mains vides sont-elles plus ou moins lasses, ou trop, de ne plus se chercher ? Jusqu’où vont-ils pâlir de ne plus Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/179 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/180 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/181 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/182 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/183 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/184 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/185 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/186 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/187 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/188 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/189 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/190 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/191 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/192 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/193 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/194 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/195 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/196 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/197 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/198 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/199 Page:Aurel - Les Jeux de la flamme.djvu/200 Page:Aurel - 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Elle est sensible à la laideur touchante et consacrée de l’uniforme soldatesque, pardonne à l’ineptie de la mission en faveur du vestige patrimonial, que promène crûment cette jeunesse détenue. Couleurs intempestives et déjà périmées qu’elle chérit de n’exprimer enfin qu’une croyance atteinte et qu’un malheur sans violence : un souvenir.

Lisbé ne défendrait pas son sol ; n’y enverrait pas un fils cher ; respectant au delà de tout et défendant l’heure de souffle accordée à chaque être. Elle ne mourrait pas pour son pays ; mais mourrait peut-être de lui, sans forces pour marcher, si ce n’était plus sur ses cendres.


Elle n’a pas d’animation à évoquer l’entrevue avec Pierre. La colère définitive a perdu son goût infernal. Elle a bien le désir de lui demeurer rigoureuse ; mais cette convoitise même a perdu en vivacité.

Quelque chose décidément expire de l’attrait ardu qui les attacha. Une force inopinée, indépendante de l’amour l’avait bien rejetée vers lui ; mais l’approche de cet instant n’éveille qu’un trouble vague, amorti.

La phase ascendante est-elle franchie ? Entrera-t-elle aux pays plats du cœur, avec l’empressement en moins ? Ou le lien se fait-il plus suave, la patience étant apparue ou devenue possible ?