Les Imposteurs démasqués et les Usurpateurs punis/Iehelman Pugatschew


IEHELMAN PUGATSCHEW, en 1773 & 1774.


Il en est d’un état vaste, quant au moral, comme d’une famille nombreuse, dont quelqu’un des membres donne ordinairement dans des travers, parce que l’œil vigilant d’un pere ne peut pas toujours les observer pour les contenir dans leur devoir. Les provinces éloignées de l’empire Russe & Ottoman ont dans tous les tems cherché à se soustraire à l’autorité souveraine au moindre sujet de mécontentement. Quoiqu’elles soient soumises à la même domination, que les loix y soient à présent les mêmes, à quelques usages près, c’est-là que se fomentent les séditions & les révoltes ; ajoutons encore qu’elles ne sont pas si bien gardées, & que si quelque esprit inquiet & ambitieux tente de les soulever, il en vient à bout sans peine.

Iehelman Pugatschew, un de ces hommes qui, pour se former un parti, ne trouvent de ressources que dans l’imposture & le mensonge, osa se produire sous le nom de l’empereur Pierre III, comme s’il étoit plus facile de rendre à la vie un souverain, que le dernier de ses sujets. Cette ruse grossiere n’avoit pas même le mérite de la nouveauté, le moine Griska & d’autres fourbes l’avoient mis en usage avant lui, mais dans siecles de barbarie & d’ignorance. Des absurdités pareilles, aussi peu vraisemblables, devoient être rejettées dans un empire aussi éclairé, où les sciences sont portées au suprême dégré, où les arts ont acquis la protection la plus spéciale, & où les talens en tout genre sont récompensés avec autant de magnificence que de libéralité.

Cet imposteur, en prodiguant les plus belles promesses, en prônant l’indépendance, en vantant les douceurs d’une vie sans discipline & sans frein, vint néanmoins à bout de se faire seconder dans sa téméraire entreprise par des gens aussi mal intentionnés que lui : il parvint à faire révolter une partie de l’empire. Le gouvernement sentit combien il étoit important d’arrêter cette sédition, & de prévenir les dangers qu’elle pourroit entraîner. On sait que dans le tems de cette guerre civile la Russie avoit à en soutenir une autre contre la Porte. L’impératrice ne perdit pas un moment pour faire publier, au son du tambour, dans toutes les places & carrefours de la capitale, un manifeste contre ce chef des rébelles. Le général Bibikow fut nommé pour marcher à la tête d’un corps de troupes contre les mutins, qui avoient eu la hardiesse d’attaquer les détachemens qu’ils avoient rencontrés, & de massacrer avec autant de cruauté que d’inhumanité, les officiers qui étoient tombés entre leurs mains.

Le manifeste de S. M. Imp. fut expédié dans tous les gouvernemens, provinces & villes de l’empire, pour y être également lu & publié ; elle y exhorte ses fideles sujets à rester dans le devoir & l’obéissance dûs à leur souveraine légitime ; elle les invite à concourir de tout leur pouvoir à maintenir la tranquillité publique. :

« Nous, Catherine II, par la grace de Dieu, impératrice de toutes les Russies, &c. Faisons savoir à tous nos fideles sujets que nous avons appris avec la plus grande indignation & une extrême douleur, qu’un certain Cosaque, déserteur & fugitif du Don, nommé Iehelman Pugatschew, après avoir parcouru la Pologne, a rassemblé, depuis quelque tems, dans les districts qui bornent la riviere d’Irgis au gouvernement d’Orenbourg, une troupe de vagabonds semblables à lui ; qu’il y commet toutes sortes d’excès, en privant d’une maniere inhumaine les habitans de leurs possessions, & même de la vie ; & que, pour entraîner dans son parti, jusqu’alors composé de brigands, les personnes qu’il rencontre, & sur-tout les malheureux patriotes dont il trompe la crédulité, il a eu l’audace de s’arroger le nom du feu empereur Pierre III. Il seroit inutile de démontrer ici l’absurdité d’une telle imposture, qui ne peut même emprunter l’ombre de la vraisemblance aux yeux des personnes sensées ; car, graces à la bonté divine, ils se sont écoulés ces siecles où l’empire Russe étoit plongé dans l’ignorance & la barbarie, où les Griscokko, Otreper, leurs adhérens, & plusieurs autres traîtres à la patrie, se sont servis d’impostures aussi grossieres & aussi détestables pour armer le frere contre le frere, le citoyen contre le citoyen. Depuis ces époques, qu’il est douloureux de rappeller, tous les vrais patriotes ont goûté les fruits de la tranquillité publique, & tremblent au souvenir seul des anciens troubles ; en un mot, il n’y a aucun homme vraiment digne du nom Russe, qui n’ait en horreur le mensonge téméraire par lequel Pugatschew croit pouvoir séduire & tromper des gens simples & crédules, en leur promettant de les affranchir de tout lien de soumission & d’obéissance envers leur souverain, comme si le créateur de l’univers avoit établi les sociétés humaines de maniere qu’elles ne pussent subsister sans une autorité intermédiaire entre le souverain & le peuple. Cependant, comme l’audace de ce vil rebut du genre humain a des suites pernicieuses pour les provinces voisines de ce district, comme le bruit des atrocités qu’il y a commises peut effrayer ces personnes qui sont accoutumées à se représenter le malheur d’autrui comme prêt à fondre sur elles, & que nous veillons avec un soin infatigable à la tranquillité intérieure de nos fideles sujets, nous les informons par le présent manifeste que nous avons pris sans délai les mésures les plus propres à étouffer cette sédition ; & qu’afin d’anéantir totalement les desseins ambitieux de Pugatschew, & d’exterminer une bande de brigands qui ont été assez téméraires pour attaquer les petits détachemens militaires répandus dans ces contrées, & pour massacrer les officiers qu’ils ont faits prisonniers, nous y avons envoyé, avec un nombre de troupes suffisant, le sieur Alexandre Bibikow, chevalier, général en chef de nos armées, & major de notre régiment des gardes-du-corps. Ainsi nous ne doutons point de l’heureux succès de ces mesures, & nous nous flattons que la tranquillité publique va renaître, & que les scélérats qui désolent une partie du gouvernement d’Orenbourg seront bientôt dispersés. Nous sommes d’ailleurs persuadés que tous nos fideles sujets abhorrant l’imposture du rébelle Pugatschew comme dénuée de toute vraisemblance, repousseront les artifices de ces gens mal intentionnés, qui cherchent & trouvent leur profit dans la séduction des personnes foibles & crédules, & qui ne sauroient assouvir leur avidité qu’en ravageant leur pays, & en faisant couler le sang innocent ; nous croyons également que tout vrai fils de la patrie ne cessera de remplir son devoir, de contribuer au maintien du bon ordre & du repos général, de se défendre des pieges de la séduction, & de s’acquitter de l’obéissance due à leur légitime souveraine. Ainsi tous nos fideles sujets peuvent dissiper leurs allarmes, & vivre dans une parfaite sécurité, puisque nous employons tous nos soins, & que nous faisons consister notre gloire à conserver leurs biens, & à étendre la félicité commune. Donné à Petersbourg, le 23 Décembre 1773. (Vieux style) ».

Le général Alexandre Bibikow, que l’impératrice avoit fait marcher contre Pugatschew, arriva à Casan la nuit du 25 au 26 Décembre 1773 ; il commença par détacher 24 compagnies de troupes légeres, avec ordre d’aller reprendre sur les rébelles Samara. Le siege fut poussé avec tant de vigueur, qu’en peu de tems les Russes entrerent dans la place, enleverent à ces brigands huit canons, & leur firent 200 prisonniers. Le premier Janvier, toute la noblesse de cette province s’étant assemblée, le général Bibikow lui communiqua les intentions de sa souveraine, qui vouloit soustraire ses peuples au joug dont le soi-disant Pugatschew les menaçoit. Cette bonté de l’impératrice excita la sensibilité de ceux qui composoient l’assemblée ; ils s’écrierent qu’ils étoient prêts à sacrifier leurs biens, leur vie même pour la patrie ; ils prêterent sur le champ un serment relatif à ces dispositions, & prirent des mesures pour lever un corps de cavalerie. La bonne volonté des nobles de Casan échauffa le zele des districts voisins ; la noblesse de Sinbirski conçut également le projet de lever un corps de troupes ; celle de Penza suivit cet exemple ; & comme celle de Sviejski n’étoit pas assez nombreuse pour former un corps séparé, elle se joignit à la noblesse de Casan. Le corps-de-ville de Casan voulant également se signaler, proposa au géneral Bibikow de lever & d’entretenir à ses dépens un escadron de houssards, & cette proposition fut agréée. Le 11 Janvier, le général Bibikow apprit que le lieutenant-colonel Grinef ayant eu ordre de marcher vers Alexéef, où étoient les rébelles, ces derniers étoient venus à sa rencontre, & avoient tenté de le repousser ; mais qu’ils avoient été mis en fuite, & forcés d’abandonner aux Russes trois canons de fonte. Arrivé à Alexéef, le général Grinef envoya des coureurs à Samara, à Kransnoiar & sur les bords de la riviere Kinela ; ils rapporterent qu’il n’y avoit pas de mutins dans ce voisinage, & que leurs postes étoient placés vers le haut de la riviere de Kinela. Le général-major Mansourow détacha ensuite le lieutenant-colonel Grinef à la tête d’un peloton de cavalerie & d’une compagnie de houssards, pour favoriser un transport de vivres depuis Sinbirski jusqu’à Samara. Cet officier eut bientôt une nouvelle occasion de se signaler. Quelques Calmouks de Stravropolk instruits de sa marche, se réunirent avec un corps de rébelles, & fondirent sur lui. Ils furent défaits, perdirent cinq canons, trois barils de poudre, & on leur fit 40 prisonniers.

D’un autre côté, les rébelles renforcés par un corps considérable de Baschires & de Tartares des environs, avoient fait plusieurs tentatives sur la ville de Kongour ; mais le major Papow, qui revenoit avec des recrues de la garnison de Casan, se joignit à quelques marchands armés d’arcs & de lances, attaqua les brigands, à différentes reprises, les battit entiérement, & leur enleva 146 hommes & cinq canons. Cette défaite engagea plusieurs mutins à quitter les étendards du rébelle Pugatschew, & à rentrer dans leur devoir. Le capitaine Serboulatow, à la tête de quelques hommes armés de lances, remporta également un avantage sur un détachement de Tartares ; il fit huit prisonniers, & enleva quatre pieces de campagne. Le capitaine Facheief livra dans le même tems deux combats aux rébelles : le premier à Kouvatskoi, où il tailla en pieces un détachement considérable, prit quatre canons & douze hommes ; & le second, près la forteresse de Tcheremchanska, où il mit en déroute 3000 rébelles, après leur avoir fait 24 prisonniers, parmi lesquels se trouvent trois de leurs chefs ; 24 autres furent pris également dans le village de Tormgauzan, par le lieutenant Bantcheskoul.

Le colonel Bibikow commandant un détachement de grenadiers & de houssards, s’avança de son côté vers Menzelinska, & harcela vivement les différens corps ennemis qu’il rencontra : il fit 30 prisonniers à Souxaref. Un chef des rébelles, nommé Assejef, étant sorti du village d’Axarina à la tête de 600 hommes pour l’attaquer, rangea le front de sa troupe sur le chemin, & la fit soutenir par une batterie de trois canons, qui fit d’abord un feu très-vif. Le colonel Bibikow ayant opposé quelques canons à la batterie des Tartares, ses grenadiers ne tarderent pas à enfoncer les rangs, & à faire reculer Assejef, après lui avoir tué beaucoup de monde. Le lendemain le colonel marcha vers Zainska pour s’en emparer, & trouva, à quelque distance de cette ville, les mutins, qui venoient à sa rencontre ; il divisa aussi-tôt ses troupes en trois colones, chargea la premiere de forcer les retranchemens qui étoient sur la route, & de s’emparer de la batterie. La seconde colonne eut ordre d’emporter le fauxbourg sur la gauche ; & la troisieme, de faire l’attaque vers la droite. Le colonel Bibikow s’étoit placé sur une hauteur à 200 toises de la place, d’où il protégeoit, par une vive canonnade, les mouvemens des trois colonnes. Cette manœuvre adroite força les rébelles à se retirer en désordre, & leur fit perdre beaucoup de soldats : ils étoient commandés par Nagai Baka Asanof, & leur nombre montoit à 1400. Le colonel Bibikow se rendit ensuite maître de la ville de Kainska ; cette prise fut suivie de la soumission des habitans de vingt-deux villages, ainsi que de plusieurs partis Tartares qui implorerent la clémence de S. M. I. Tous ces corps Russes dirigeant leurs marches vers Orenbourg, passerent la riviere de Tekeremeham, tandis qu’un détachement commandé par le capitaine Kvachnin dissipa un parti de 700 Calmouks qu’il rencontra, & leur fit 40 prisonniers.

Le 25 Janvier le major Gagrin arriva à Kongorw. Dès que les mutins furent informés de son approche, ils s’éloignerent de cette ville, & s’assemblerent au nombre de 2000 près de Samara. On parvint à les dissiper, après avoir éprouvé une résistance opiniâtre ; on leur enleva 18 canons, & on leur fit 62 prisonniers. Le 30 du même mois, le colonel Bibikow se rendit à Menzelinska, où il apprit que 2000 brigands s’étoient retranchés au village de Pianon Borou, derriere des especes de palissades. Il détacha aussi-tôt le lieutenant-colonel Bedrag avec 300 grenadiers, un escadron de houssards & deux canons. Les rébelles voulurent leur couper le passage ; mais ayant été repoussés, ils regagnerent à la hâte leurs retranchemens, où le colonel les fit attaquer de trois côtés à la fois. Les palissades furent renversées, & l’ennemi prit la fuite. Après cette action, les habitans de 50 villages vinrent se ranger sous les drapeaux Russes ; le sieur Larionow, commandant du corps nouvellement formé par la noblesse de Casan, eut ordre de se rendre aux retranchemens de Kilchouewka.

Le général Bibikow avoit informé l’impératrice du zele avec lequel cette noblesse avoit donné la premiere l’exemple de former un corps pour la défense de la patrie. S. M. I. lui répondit « que non-seulement elle voyoit avec reconnoissance le zele que toute cette noblesse avoit si généreusement déployé, en offrant de tout sacrifier pour le bien public, mais que, pour donner en cette occasion une marque éclatante de sa bienveillance, elle vouloit devenir elle-même membre de la noblesse de Casan, & être regardée comme bourgeoise de cette ville ».

Le général Bibikow assembla la noblesse, & lui fit lecture de cette réponse glorieuse & flatteuse pour elle. L’assemblée témoigna sa joie par des acclamations & des cris de Vive notre souveraine, qu’elle soit à jamais notre généreuse mere ; nous sommes prêts à verser tout notre sang pour elle, & à lui donner tout ce que nous possédons. Le chef de la noblesse prononça un discours de remercîment, & donna ensuite un repas splendide au général Bibikow, au gouverneur de Casan & à toute la noblesse. Le soir il y eut illuminations dans toute la ville.

Si, à l’exemple de la noblesse de Casan, tous les citoyens de ce vaste empire eussent été animés des mêmes sentimens pour leur auguste souveraine, le parti de Pugatschew ne seroit pas devenu si considérable ; on le regardoit comme un feu qui gagnoit tous les jours du terrein ; on commençoit à douter de la prise de Clisnow, & l’on n’étoit pas sans inquiétude sur la ville d’Orenbourg. Le général Bibikow demanda des nouveaux renforts, & sur-tout quelques corps de cavalerie, pour donner la chasse aux essaims de révoltés qui voltigeoient dans les vastes plaines de la Russie orientale, & portoient le ravage & l’esprit de rébellion dans une étendue de plus de 600 lieues. Ce chef des rébelles avoit la fureur de vouloir ressusciter Pierre III ; il ne se lassoit pas de publier des manifestes sous son nom ; il affranchit, par un dernier ukase, tous les paysans de la couronne. Les Tartares de Budziaks, que l’impératrice avoit fait transporter après la prise de Bender sur les rives du Volga, s’armerent pour se ranger sous les drapeaux de ce brigand. Une partie de ses troupes occupoit le chemin de Wounez, & se préparoit à marcher vers Moscou.

L’on vit circuler dans les provinces révoltées des roubles frappés au coin de Pierre III, avec l’effigie de Pugatschew, & cette inscription en Russe : Pierre III, empereur de toutes les Russies, 1774. Au revers on lisoit cette légende : Redivivus & ultor. Cette folle ostentation dont Pugatschew ne tarda pas à être la victime, étoit un moyen bien foible pour repousser les forces de l’empire. Quelques jours après le général Bibikow contraignit les rébelles à lever le siege d’Orenbourg, qu’ils pressoient vivement, & où la famine commençoit à se faire sentir. Il ne s’en tint pas là ; il attaqua l’armée de Pugatschew, forte de 30,000 hommes ; les rébelles furent dispersés, & perdirent dans leur fuite 2000 hommes. On s’occupa à poursuivre leur chef ; mais il sut se soustraire aux poursuites, & rallier ses troupes. Peu de tems après, à la tête de 20,000 hommes, il accepta, près d’Orenbourg, une bataille dans laquelle le prince de Galitzin le mit en fuite, après six heures de combat. La perte fut de part & d’autre considérable en hommes & en artillerie, mais beaucoup plus du côté des rébelles, dont le chef se retira avec les débris de son armée.

Malgré les différentes victoires remportées par le général Bibikow, il ne cessoit de demander du renfort à sa cour pour pouvoir dissiper cette sédition. Les ravages auxquels se portoient les rébelles, & les efforts nécessaires augmentoient encore la solitude entre l’empire & la Sibérie. Avant la naissance de ces troubles, on avoit quelques espérances de relever le commerce, qui étoit dans un état si languissant dans ce vaste intervalle ; & on en viendra à bout à présent, que la Russie jouit de la paix & de la tranquillité dans ses états. Mais revenons à notre sujet. Les rébelles furent défaits & chassés de toutes les places fortes dont ils s’étoient emparés ; on poursuivit les brigands avec autant d’ardeur que d’activité ; Pugatschew trouva le moyen de se sauver ; mais on fit prisonnier Antissow, son confident & son ami. S. M. I. dont les soins généreux s’étendent sur tout ce qui procure la tranquillité à ses sujets, rétablit les gratifications dont le retranchement étoit un grief des Cosaques. Ces gratifications leur avoient été accordées pour la garde des frontieres ; les dépenses nécessaires ailleurs les avoient fait supprimer ou suspendre.

Le parti de Pugatschew se dissipa & s’affoiblit de jour en jour ; il ne tarda pas à tomber entre les mains des généraux Russes ; il fut conduit chargé de fers à la capitale, & y subit le genre de mort le plus violent & le plus cruel. Il ne l’avoit que trop mérité par ses cruautés inouies, & par toutes sortes d’excès très-repréhensibles. La révolte de cet imposteur fit perdre la vie au général Bibikow, qui sut se rendre digne des regrets de toute la nation.

Telle a toujours été & fera toujours la fin de ces brigands audacieux qui, au lieu de respecter & d’obéir à leurs souverains, cherchent à se soustraire à leur juste devoir, & à y soustraire les autres. (Gazette de France.)