Les Guérêts en fleurs/27
LES POÈMES
I
Les poèmes sont des oiseaux
Un peu pareils à ceux des grèves ;
Comme eux, folâtrant sur les eaux,
Ils passent en leurs courses brèves :
Tels s’envolent nos plus beaux rêves
Soumis à l’oubli des cerveaux.
L’oubli reste ; fuit le poème…
Un jour, le refrain entendu
Revient sur la plage qu’il aime ;
Il cherche las, triste, éperdu,
L’oiseau moqueur, l’oiseau perdu
En l’azur lointain d’un ciel blême.
II
Les poèmes sont des oiseaux
Un peu pareils à ceux des grèves :
Comme eux, folâtrant sur les eaux,
Ils passent en leurs courses brèves :
Tels s’envolent nos plus beaux rêves
Soumis à l’oubli des cerveaux.
Indulgente, lisez, mignonne,
Lentement ces vers palpitants ;
Ce sont des rêves où chantonne
Le souvenir de vos vingt ans
Blotti, frêle oiseau de printemps,
Dans le nid chaud de mon automne.