Traduction par Charles Bernard-Derosne.
Hachette (Tome 2p. 53-64).


CHAPITRE VI.


C’était la première fois qu’une tombe s’ouvrait sur la route de ma vie, et la brèche qu’elle fit sur ce terrain uni fut extraordinaire. La figure de ma sœur dans son fauteuil, auprès du feu de la cuisine, me poursuivit nuit et jour. Mon esprit ne pouvait se figurer que ce fauteuil pût se passer d’elle, et quoiqu’elle n’eût tenu depuis longtemps que peu de place dans ma pensée, je me sentis pourchassé par les idées les plus étranges. Tantôt je croyais qu’elle courait après moi dans la rue, tantôt qu’elle frappait à la porte. Dans ma chambre, avec laquelle elle n’avait jamais eu le moindre rapport, je m’imaginais perpétuellement entendre le son de sa voix, voir sa figure couverte de la pâleur de la mort, et apercevoir la forme de son corps.

Mon enfance avait été telle, que je pouvais à peine me souvenir de ma sœur avec tendresse ; mais je suppose qu’une certaine somme de regrets peut exister sans beaucoup d’affection. Sous cette influence, et peut-être pour compenser l’absence d’un sentiment plus doux, je fus saisi d’une violente indignation contre l’assassin qui l’avait fait tant souffrir, et je sentais qu’avec des preuves suffisantes, j’aurais été capable de poursuivre de ma vengeance Orlick, ou tout autre, jusqu’à la dernière extrémité.

Ayant écrit à Joe pour lui offrir des consolations et pour l’assurer que je me rendrais à l’enterrement, je passai les jours qui suivirent dans le curieux état d’esprit que je viens de décrire. Au jour fixé, je partis de grand matin, et descendis au Cochon bleu, assez à temps pour aller à pied jusqu’à la forge.

C’était un jour d’été. Tout en marchant, le temps où j’étais une pauvre petite créature sans appui, et où ma sœur ne m’épargnait pas, me revenait vivement à l’esprit, mais en teintes légères et adoucies. Le souffle même des fèves et des trèfles murmurait à mon cœur qu’un jour viendrait où il serait bon pour ma mémoire que ceux qui marcheraient sous le soleil fussent apaisés en pensant à moi, comme je l’étais en pensant à ma sœur.

Enfin, j’arrivai en vue de la maison. Je vis que Trabb et Co avaient commandé tout ce qui était nécessaire pour les funérailles, et qu’ils avaient pris possession de la demeure de Joe. Deux êtres sinistres et ridicules, tenant chacun une canne recouverte d’un crêpe noir, comme si cet instrument pouvait communiquer la plus petite consolation à qui que ce fût, étaient postés devant la porte de la maison ; je reconnus l’un d’eux, un petit postillon renvoyé du Cochon bleu pour avoir versé un jeune couple dans un fossé le matin même du mariage, par suite de son état d’ivresse qui l’obligeait à monter à cheval en tenant ses deux bras croisés autour du cou de l’animal. Tous les enfants du village, et la plupart des femmes admiraient ces noires sentinelles, et les fenêtres closes de la maison et de la forge. Quand j’arrivai, une des deux sentinelles, l’ancien postillon, frappa à la porte pensant que j’étais trop épuisé par la douleur pour qu’il me restât la force de frapper moi-même.

L’autre, un charpentier qui avait autrefois mangé deux oies sans boire, à la suite d’un pari, ouvrit la porte et me fit entrer dans le petit salon. M. Trabb avait accaparé la meilleure table, à laquelle il avait mis toutes les rallonges, et où il étalait une espèce de bazar de deuil, à grand renfort d’épingles également noires. Au moment de mon arrivée, il finissait d’entourer le chapeau de quelqu’un d’un long crêpe, noir comme un négrillon d’Afrique. Il tendit la main pour prendre le mien, et moi, me méprenant sur son mouvement, et troublé par la circonstance, je lui serrai les mains avec toutes les marques d’une ardente affection.

Le pauvre cher Joe, embarrassé dans un petit manteau noir, attaché par un gros nœud sous son menton, était assis tout seul à l’autre bout de la chambre, où, comme conducteur du deuil, il avait été placé par Trabb. Quand je me penchai pour lui dire :

« Cher Joe, comment vous portez-vous ? »

Il répondit :

« Pip !… mon petit Pip, vous l’avez connue lorsqu’elle était une bien belle… »

Et il saisit ma main sans rien dire de plus.

Biddy avait l’air très-propre et très-modeste dans ses vêtements noirs ; elle allait et venait tranquillement, et se rendait très-utile. Quand j’eus parlé à Biddy, j’allai m’asseoir auprès de Joe, et je commençai à me demander dans quelle partie du salon… elle… ma sœur… se trouvait. L’air du salon exhalait une odeur de gâteau ; je cherchai autour de moi la table des rafraîchissements. On ne pouvait la voir que lorsqu’on s’était habitué à l’obscurité, mais il y avait dessus un plum-cake coupé par morceaux, des oranges coupées aussi, et des sandwichs, et des biscuits, et deux carafes que j’avais bien connues comme ornement, mais que je n’avais jamais vu servir de ma vie, l’une pleine de porto, l’autre de sherry. Devant cette table, se tenait le servile Pumblechook, enveloppé dans un manteau noir, et ayant plusieurs mètres de crêpe à son chapeau : tantôt il se bourrait, et tantôt il faisait d’obséquieux mouvements pour attirer mon attention. Dès qu’il eut réussi, il vint à moi en répandant autour de lui une odeur de sherry et de gâteau et il me dit d’une voix émue :

« Permettez, cher monsieur… »

Et il exécuta ce qu’il me demandait la permission de faire. Je découvris aussi M. et Mrs  Hubble ; cette dernière dans le silencieux paroxysme de douleur commandé par la circonstance, se tenait dans un coin. Nous devions tous suivre le convoi, bien entendu après avoir été affublés par Trabb comme de ridicules paquets.

« C’est-à-dire, Pip, me dit tout bas Joe, au moment où nous allions être ce que M. Trabb appelait rangés dans le salon deux à deux, — ce qui avait terriblement l’air de la répétition de quelque drame burlesque, — c’est-à-dire, monsieur, que je l’aurais de préférence portée à l’église moi-même, avec trois ou quatre amis, qui seraient venus à mon aide de bon cœur et avec de bons bras ; mais il a fallu considérer ce que les voisins en diraient, et s’ils ne penseraient pas que c’eût été lui manquer de respect.

— Tous les mouchoirs dehors ! cria en ce moment M. Trabb d’une voix affairée. Les mouchoirs dehors, nous sommes prêts ! »

Nous portâmes donc nos mouchoirs à nos visages, comme si nous saignions du nez, et nous nous mîmes deux par deux. Joe et moi. Biddy et Pumblechook. M. et Mrs  Hubble. On fit faire à la dépouille mortelle de ma sœur le tour par la porte de la cuisine ; et, comme c’est un point important dans un convoi funèbre que les six porteurs soient étouffés et aveuglés sous une horrible housse en velours noir à bordure blanche, le convoi ressemblait à un monstre aveugle avec douze jambes humaines, se traînant et avançant sous la direction des deux conducteurs — le postillon et son camarade.

Les voisins cependant approuvaient hautement ce cérémonial, et on nous admira beaucoup lorsque nous traversâmes le village. La partie la plus jeune et la plus agitée de la commune se précipitait à travers le cortège sans s’inquiéter de le couper, ou restait à nous attendre pour nous voir défiler aux endroits les plus avantageux. Alors les plus intrépides criaient d’un ton exalté à notre approche des coins où ils stationnaient :

« Les voici !… les voilà !…

Et nous n’étions pas du tout réjouis. Pendant cette marche je fus on ne peut plus vexé par l’abject Pumblechook qui se trouvant derrière moi persista tout le long du chemin — croyant avoir une attention délicate — à arranger mon crêpe flottant et à étendre les plis de mon manteau. Plus tard mon attention fut attirée par l’expressif orgueil de M. et de Mrs  Hubble qui se gonflaient et s’enorgueillissaient démesurément de faire partie d’un convoi si distingué.

Nous aperçûmes enfin la ligne des marais qui s’étendait lumineuse devant nous, avec les voiles des vaisseaux sur la rivière, dont ils semblaient sortir, et nous arrivâmes au cimetière, auprès des tombes de mes parents, que je n’avais jamais connus :
FEU PHILIP PIRRIP
de cette paroisse
et aussi
GEORGIANA
épouse du ci-dessus.

On déposa tranquillement ma sœur dans la terre, pendant que les alouettes chantaient dans les airs, et qu’un vent léger faisait se jouer sur le sol les magnifiques ombres des nuages et des arbres.

Je ne parlerai pas de la conduite toute mondaine de Pumblechook devant la tombe. Je dirai seulement que toutes ses politesses m’étaient adressées, et que même, lorsqu’on lut ces nobles passages des Écritures qui rappellent à l’humanité qu’elle n’a rien apporté en ce monde, et qu’elle n’en peut rien emporter, et comment elle passe comme une ombre, je l’entendis grommeler je ne sais quoi sous forme de réserve mentale, d’un jeune monsieur de sa connaissance qui venait d’arriver à une immense fortune, d’une manière tout à fait inattendue. Quand nous rentrâmes il eut la hardiesse de me dire qu’il aurait souhaité que ma sœur pût connaître que je lui avais fait tant d’honneur et de me laisser entendre qu’elle eut considéré que sa mort ne payait pas trop un tel honneur. De retour à la maison, il but ce qui restait de sherry, et M. Hubble but le porto, et tous deux se mirent à causer de choses et d’autres, ce qui, je l’ai remarqué depuis, est l’habitude générale dans ces occasions, comme si les survivants étaient d’une tout autre race que le défunt et reconnus immortels. Enfin, Pumblechook partit avec M. et Mrs  Hubble pour passer la soirée chez eux, j’en étais convaincu, et pour dire au Trois jolis bateliers qu’il était le fondateur de ma fortune et mon premier bienfaiteur.

Quand ils furent tout partis, et quand Trabb et ses hommes, mais non son garçon, eurent serré l’appareil de leurs momeries dans des sacs, et qu’ils furent partis aussi, la maison me parut plus saine. Bientôt après, Biddy, Joe et moi, nous nous assîmes devant un dîner froid ; mais nous dînâmes dans le salon, et non dans la vieille cuisine, et Joe était si excessivement attentif à ce qu’il faisait avec son couteau, sa fourchette et la salière et tout le reste, qu’il y avait une grande gêne entre nous. Mais après dîner, quand je lui eus fait prendre sa pipe pour aller flâner avec lui dans la forge, et que nous nous fûmes assis ensemble sur le grand bloc de pierre dans la rue, tout alla mieux. J’avais remarqué qu’après l’enterrement Joe avait changé ses habits, de manière à établir un compromis entre ses vêtements du dimanche et ceux de tous les jours : il avait ainsi l’air plus naturel et paraissait réellement l’homme qu’il était.

Il fut enchanté de la prière que je lui fis de me faire coucher dans mon ancienne petite chambre, et moi je fus enchanté aussi, car je crus avoir fait quelque chose de grand en présentant cette requête. Quand les ombres de la nuit furent venues, je saisis une occasion d’entraîner Biddy dans le jardin, pour avoir avec elle une petite conversation.

« Biddy, dis-je, je pense que tu aurais bien pu m’écrire quelques mots sur ces tristes choses.

— Pensez-vous, monsieur Pip ? dit Biddy. J’aurais écrit, si j’y avais pensé.

— Ne crois pas que j’ai l’intention d’être dur, quand je dis que je crois que tu aurais dû y avoir pensé.

— Croyez-vous, monsieur Pip ? »

Elle était si calme et il y avait un air si gentil, si doux et si bon dans toute sa personne, que je ne pouvais supporter l’idée de la faire pleurer encore. Après avoir considéré un moment ses yeux baissés, pendant qu’elle marchait à côté de moi, je changeai donc de conversation.

« Je suppose qu’il te sera difficile de rester ici maintenant, chère Biddy.

— Oh ! je ne le puis, monsieur Pip, dit Biddy d’un ton de regret mais cependant de profonde conviction. J’ai parlé à Mrs  Hubble, et je dois aller chez elle demain ; j’espère qu’ensemble nous pourrons avoir soin de M. Gargery jusqu’à ce qu’il ait pris ses arrangements.

— Comment vas-tu vivre, Biddy ? Si tu as besoin d’ar…

— Comment je vais vivre ? répéta Biddy avec une rougeur fugitive, je vais vous le dire, monsieur Pip. Je vais tâcher d’obtenir la place de maîtresse dans la nouvelle école qu’on finit de bâtir ici ; je puis me faire bien recommander par tous les voisins, et j’espère être à la fois appliquée et patiente, et m’instruire moi-même en instruisant les autres. Vous savez, monsieur Pip, continua Biddy avec un sourire, en levant les yeux sur moi, les nouvelles écoles ne sont pas comme les anciennes ; mais j’ai appris beaucoup, grâce à vous, depuis ce temps-là, et j’ai eu le temps de faire des progrès.

— Je pense que tu feras toujours des progrès, Biddy, dans n’importe quelle circonstance.

— Ah ! pourvu que ce ne soit pas du mauvais côté de la nature humaine ! » murmura Biddy.

C’était moins un reproche intentionnel à mon adresse, qu’une pensée involontairement échappée.

« Eh bien ! pensai-je, je vais aussi laisser de côté ce sujet-là. »

Je continuai à marcher à côté de Biddy, qui tenait toujours les yeux fixés à terre.

« Je ne connais pas les détails de la mort de ma sœur, Biddy.

— Il y a peu de chose à en dire. La pauvre créature ! Elle était dans un de ses accès, bien qu’ils fussent plutôt moindres que plus forts dans ces derniers temps. Il y a quatre jours, dans la soirée, elle sortit de son apathie ordinaire, juste au moment du thé, et dit très-distinctement : « Joe ! » Comme elle n’avait pas dit un seul mot depuis longtemps, je courus chercher M. Gargery dans la forge. Elle me faisait signe qu’elle désirait le voir assis à côté d’elle, et voulait que je misse ses bras autour de son cou. C’est ce que je fis, et elle appuya sa main sur son épaule, toute contente et toute satisfaite, et bientôt après, elle dit encore une fois : « Joe », et puis une fois : « Pardon », et une fois : « Pip. » Et elle ne releva plus jamais sa tête, et ce fut juste une heure après que nous l’étendîmes sur son lit, parce que nous vîmes qu’elle était morte. »

Biddy pleura… Le sombre jardin, et la rue, et les étoiles qui se montraient, tout cela était trouble à mes yeux.

— On n’a jamais rien découvert, Biddy ?

— Rien.

— Sais-tu ce qu’Orlick est devenu ?

— À la couleur de ses habits, je dois penser qu’il travaille dans les carrières.

— Tu l’as donc revu ? Pourquoi regardes-tu maintenant cet arbre sombre dans la rue ?

— C’est là que j’ai vu Orlick le soir de la mort de votre sœur.

— Et tu l’as encore revu depuis, Biddy ?

— Oui, je l’ai vu là depuis que nous nous promenons ici. C’est inutile, ajouta Biddy en posant la main sur mon bras, comme j’allais m’élancer dehors. Vous savez que je ne voudrais pas vous tromper : il n’est pas resté une minute là, et il est parti. »

Cela raviva mon indignation de voir Biddy poursuivie par cet individu, et je me sentis outré contre lui. Je le dis à Biddy, et j’ajoutai que je donnerais n’importe quelle somme, et que je prendrais toutes les peines du monde pour le faire partir du pays. Par degrés, elle m’amena à des paroles plus calmes ; elle me dit combien Joe m’aimait, et qu’il ne s’était jamais plaint de rien : — elle n’ajouta pas de moi, il n’en était pas besoin ; je savais ce qu’elle voulait dire, — mais qu’il remplissait toujours les devoirs de son état ; qu’il avait le bras solide, la langue calme et bon cœur.

« En effet, il serait impossible de dire trop de bien de lui, dis-je ; Biddy, nous parlerons souvent de ces choses ; car, sans doute, je viendrai souvent ici ; maintenant, je ne vais pas laisser le pauvre Joe seul. »

Biddy ne répliqua pas un mot.

« Biddy, ne m’entends-tu pas ?

— Oui, monsieur Pip.

— Sans te demander pourquoi tu m’appelles monsieur Pip, ce qui me paraît être de mauvais goût, fais-moi savoir ce que tu veux dire ?

— Ce que je veux dire ? demanda Biddy timidement.

— Biddy, dis-je, en appuyant avec force, je t’en prie, dis-moi ce que tu veux dire par là ?

— Par là ? dit Biddy.

— Allons, ne répète pas comme un écho ; autrefois, tu ne répétais pas ainsi, Biddy.

— Autrefois ? dit Biddy ; oh ! monsieur Pip ! autrefois !… »

Je songeai que je ferais bien d’abandonner aussi ce sujet. Cependant, après un autre tour silencieux dans le jardin, je repris :

« Biddy, j’ai dit tout à l’heure que je reviendrais souvent voir Joe. Tu n’as rien répondu… Dis-moi pourquoi, Biddy ?

— Êtes-vous donc bien sûr que vous viendrez le voir souvent ? demanda Biddy, s’arrêtant dans l’étroite allée du jardin et me regardant à la clarté des étoiles d’un œil clair et pur.

— Oh ! mon Dieu, dis-je, comme désespérant de faire entendre raison à Biddy, voilà qui est vraiment un très-mauvais côté de la nature humaine. N’en dis pas davantage, s’il te plaît, Biddy, cela me fait trop de peine. »

Par cette raison dominante, je tins Biddy à distance pendant le souper, et, quand je montai à mon ancienne petite chambre, je pris congé d’elle aussi froidement que le permettait le souvenir du cimetière et de l’enterrement. Toutes les fois que je me réveillais dans la nuit, et cela m’arriva tous les quarts d’heure, je pensais à la méchanceté, à l’injure, à l’injustice que Biddy m’avait faites.

Je devais partir de grand matin. De grand matin, je fus debout, et regardant, sans être vu, par la fenêtre de la forge, je restai là pendant plusieurs minutes, contemplant Joe, déjà au travail, et rayonnant de santé et de force.

« Adieu, cher Joe. Non, ne l’essuyez pas, pour l’amour de Dieu ! Donnez-moi votre main noircie ; je reviendrai bientôt et souvent.

— Jamais trop tôt, monsieur, et jamais trop souvent, Pip. » dit Joe.

Biddy m’attendait à la porte de la cuisine avec une tasse de lait encore chaud et du pain grillé.

« Biddy, dis-je en lui tendant la main avant de partir, je ne suis pas fâché, mais je suis blessé.

— Non, ne soyez pas blessé, dit-elle avec émotion ; que je sois seule blessée, si j’ai manqué de générosité. »

Et de nouveau comme autrefois, le brouillard se levait devant mon chemin. Voulait-il me dire, comme je suis tenté de le croire, que je ne reviendrais pas, et que Biddy avait raison ? S’il voulait le dire, hélas ! il avait deviné juste.


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