G. Charpentier et Cie, éditeurs (p. 370-375).

V. — PORTRAITS ET CHARGES

D’APRÈS EDMOND ET JULES DE GONCOURT

portraits collectifs.

Gavani. — Les deux frères sont représentés de profil, à droite, et assis dans une loge de théâtre. Jules, un monocle dans l’œil, en avant d’Edmond méditatif, les mains sur les genoux. C’est la première planche d’une suite lithographiée de neuf portraits à mi-jambes et à mi-corps, ayant pour titre Masques et Visages et pour sous-titre Messieurs du Feuilleton. Cette pièce a paru dans le journal Paris, le 15 avril 1853. Elle porte le numéro 81 dans l’Œuvre de Gavarni (1 vol. in-8o, Paris, librairie des Bibliophiles, 1873), décrit par M. Mahérault. H. 0,19 ; L. 0,16. Il existe des épreuves avant la lettre sur Chine.

Rapprocher ces portraits de Gavarni des portraits lithographiés que fit Jean Gigoux d’Alfred et de Tony Johannot. On les trouvera reproduits en tête des Vignettes romantiques de M. Champfleury. Par l’apparence extérieure, par le caractère, non moins que par l’amitié fraternelle, il y a, entre les Johannot et les Goncourt des points de contact frappants.

Bracquemond. — Médaillon des deux frères dessinés et gravés pour le titre de la première édition de l’Art du dix-huitième siècle paru, après les fascicules, en 1875. H. 0,9 ; L. 0,12. Le profil de Jules mort est gracieusement encadré par un rameau de cyprès.

Il existe, en deux états, quelques épreuves d’une première planche manquée et abandonnée : 1er état, la morsure a produit des taches, le rameau de cyprès est lourdement indiqué par des tailles droites ; 2e état, travail de pointe sèche dans les têtes.

Le même refait :

1er état, eau-forte, profil indiqué, œil de Jules sans regard. On y voit déjà le monogramme B entre les deux médaillons. Hachures sommaires derrière les têtes, non encadré ; 2e travail de pointe sèche, encadré entre quatre lignes, regard de Jules accentué ; sur les marges, des gribouillis semblant représenter des plantes de marais ; 3e planche nettoyée ; les quatre lignes non encore arrêtées aux angles ; 4e encadrement arrêté aux angles ; 5e la planche a été coupée. On y lit : Salmon imp. A servi au tirage.

Ce portrait a été reproduit par un journal anglais dont nous n’avons pas le titre, à l’aide du procédé Child.

Nous citons pour mémoire, sans y attacher d’importance parce qu’ils ne présentent pas d’intérêt d’art, les portraits collectifs suivants :

Ude og Hjemme, signés F. H. X. I, 25 juin 1882.

Le Cri du peuple, portraits des deux frères et de Mlle Cerny, de l’Odéon, dans le rôle de Renée Mauperin, 20 novembre 1886.

Journal illustré, deux portraits dessinés par Franc Lamy, 13 mars 1885.

charges.

La Vie parisienne, Les Célébrités de l’année, 30 décembre 1865.

Album du Gaulois, Edmond porte Jules sur son dos. Lithographie par Hadol.

La Comète, deux têtes sous un même bonnet, les deux frères portent tous leurs livres sur un crochet de commissionnaire, bois polychrome, par Xavier Girard. L’Éclipse, Edmond de Goncourt active un fourneau sur lequel se liquéfient, dans une cornue, un dictionnaire français, un cœur, une femme et une plume. L’évaporation produit Renée Mauperin, Germinie, etc. ; à droite, le médaillon de Jules, d’après Bracquemond. Bois polychrome dessiné par André Gill.

La Vie parisienne, Les Souliers de Noël, 23 décembre 1863.

Le Nouvelliste de Vichy, 1868. Edmond et Jules avec des têtes énormes et de petits corps reliés par une plume. Leur livre, Manette Salomon gambade devant eux. Lithographie par V. Collodion.

PORTRAITS D’APRÈS EDMOND DE GONCOURT

Jules de Goncourt, portrait d’Edmond, aquarelle (voir ici, Aquarelles de Jules).

Jules de Goncourt, portrait d’Edmond, une longue pipe à la bouche. Voir plus haut Description des Eaux-fortes de Jules, par Ph. Burty. Cette planche, avant d’entrer dans la publication, avait été tirée à dix épreuves, sur Japon.

J. de Nittis. Un des panneaux de la bibliothèque d’Auteuil est occupé par un portrait au pastel, grand comme nature, dans lequel Giuseppe de Nittis a représenté M. Edmond de Goncourt au milieu de ses livres, devant sa table de travail. Il a été fait en 1881 et il a figuré, sous le no 16, à l’Exposition Nittis, au Cercle de l’Union artistique.

Ce pastel a été reproduit dans la Vie moderne. Le dessin sur bois est de M. de Liphard.

M. de Nittis est aussi l’auteur d’un buste en bronze qui orne la chambre à coucher de M. de Goncourt. Il est de la grandeur du modèle. Un médaillon entouré de feuillage, donne le profil de Jules incrusté dans le socle. Le bronze coulé à cire perdue est unique.

L’Artiste, dans son numéro du mois d’août 1884, a reproduit ce buste et ce médaillon dans une eau-forte signée Marins Borrel. Il existe de ce malheureux travail trois états : 1er préparation très sommaire ; 2e préparation plus avancée, fond blanc ; 3e terminé, le fond haché.

Raffaelli, grand portrait, à l’huile, fait dans le salon de la maison d’Auteuil. Le modèle est représenté debout, appuyé sur la grande vasque japonaise qui occupe le milieu de la pièce. Il a, derrière lui, le dessin de l’Indifférent par Watteau, et la lithographie de Gavarni représentant les deux frères. Cette toile, commencée en février 1888, a été exposée le 14 mars 1888 dans la salle Petit, rue de Sèze ; elle a figuré au Salon de 1888. Acquise par l’État, elle a été donnée au musée de Nancy.

Bracquemond, grand portrait de face, 1882. H. 0,46 ; L. 0,32. Le dessin original du graveur, d’après nature, est au musée du Luxembourg. Le modèle est représenté de face, assis, fumant une cigarette. Ce portrait a été fait dans le cabinet de l’Extrême-Orient, qui a été modifié depuis, et non pas dans la bibliothèque, bien que des livres se reflètent dans la glace. Différents bibelots, épars dans la maison, ont été groupés autour du personnage.

Il existe huit états que nous décrivons d’après les épreuves de la collection de Goncourt.

1er État d’eau-forte, tête et mains modelées au pointillé, cravate indiquée au trait, vêtement blanc ; tiré à vingt.

2e Vêtement et fond légèrement teintés ; l’X et les cartons qu’il soutient sont indiqués ; la cigarette a la fumée blanche ; tiré à six.

3e Remorsure, travail plus poussé, plis du vêtement indiqués, fumée de la cigarette teintée ; tiré à six.

4e Travail plus avancé du vêtement ; le fond, à gauche, sur lequel se détache le Satyre et la Nymphe de Clodion, est teinté ; tiré à six.

5e Le Satyre et la Nymphe sont plus avancés ; le carton à dessin a des tailles croisées ; les plis du vêtement sont indiqués ; tiré à six.

6e La composition générale se calme ; le Satyre et la Nymphe terminés ; tiré à six.

7e Ensemble plus harmonieux, retouche de détails ; tiré à six.

8e Dernier état, mise au point, a servi au tirage définitif.

Il a été tiré vingt-cinq épreuves sur parchemin et cent cinquante sur papier du Japon. Ces dernières ont été signées à l’encre par le graveur.

Cette eau-forte a figuré, sous le no 4603, au Salon de 1881. Elle porte le no 54 de l’œuvre de Bracquemond décrit par M. H. Beraldi, dans ses excellents Graveurs du dix-neuvième siècle, t. III, p. 31, Conquet, in-8o.

En 1883, le graveur a fait une réduction de ce portrait (H. 0,11 ; L. 0,08) d’après le second état de la planche, avec le panneau et le portefeuille blancs. C’est un mélange un peu lourd de procédé et d’eau-forte. Il en existe quatre états :

1er Héliogravure, signé déjà, sur le panneau de gauche : Bracquemond inv. et fecit.

2e Ajouté des travaux d’eau-forte.

3e Signé B sur la marge d’en bas, à droite, avant la lettre.

4e Avec la lettre, le B a été effacé et remplacé par Bracquemond sc. — A. Salmon, imp. — Edmond de Goncourt. — Ch. Delorière, rue de Seine, 15, Paris.

A. Varin, portrait à l’eau-forte, gravé en 1876, fait partie des quinze portraits dont il a été parlé ci-dessus, gravés pour l’Art du dix-huitième siècle.

Il existe trois états :

1er Vêtement ombré, tête au trait. 2e Tête modelée, encadrée par un trait, porte au bas : M. de Goncourt aîné.

3e Tête plus poussée, vêtement plus accentué.

Prince Gabrielli, portrait de profil, gravé à l’eau-forte.

Desboutin, portrait de face, à la pointe sèche.

Baudian, portrait gravé au burin, pour la publication in-8o de la Librairie des Nouveautés artistiques de Sagot. Il a été fait pour illustrer Chérie. Un fac-simile d’autographe tiré du roman y est joint. Il a pour titre : L’Allée du Bréviaire.

Boisvin, gravure à l’eau-forte pour l’édition in-16 de Renée Mauperin, par Lemerre. Il existe deux états :

1er Eau-forte pure, non signé, tiré à trois épreuves.

2e Terminé, signé.

De Liphard, portrait dessiné à la plume (collection de Goncourt). Il a été gravé sur bois et publié par le Papillon (14 mai 1882) ; il a servi aussi au journal portugais A Illustracâo (20 mai 1884) ; enfin, avec les épaules coupées, on le retrouve dans les Célébrités contemporaines, par Mme Olympe Audouard.

Citons encore : un portrait, non signé, publié par le Triboulet (26 octobre 1884) ; un autre, en tête de la livraison 47 des Portraits contemporains de M. Jules Claretie ; celui qu’a publié, le 27 mai 1886, le Courrier des Gaules et qui a été dessiné par Coll-Toc ; enfin le portrait reproduit par le procédé Guillaume qu’on trouvera dans Souvenirs d’un homme de lettres, par M. A. Daudet, 1 vol. in-12, Paris, Marpon et Flammarion, 1888.

Ringel d’Illzach, médaillon, bronze, profil.

PORTRAITS D’APRÈS JULES DE GONCOURT

Edmond de Goncourt, voir, plus haut, la description du portrait de Jules enfant, en garde française et de Jules assis et fumant.

Claudius Popelin, émail, profil d’or sur champ de sable, encastré dans la reliure du Nécrologe. Cet émail a été gravé à l’eau-forte par E. Abot et mis en tête des Lettres de Jules (édition Charpentier). Il a été reproduit aussi dans la Galerie contemporaine, littéraire et artistique, avec une notice de Montrosier.

Prince Gabrielli, dessin qui a été photographié à Rome, par Alexandrini (collection de Goncourt).

Princesse Mathilde, dessin non terminé, de face. Il a été photographié par Thiersault (collection de Goncourt).

Dumoulin, eau-forte, il existe trois états :

1o Paletot blanc, toute la partie du visage en clair, non modelée.

2o Cheveux plus avancés, paletot blanc, non signé.

3o Paletot modelé, signé. Varin, eau-forte, 1876. Fait partie des quinze portraits pour l’Art du dix-huitième siècle.

Méaulle, gravure sur bois, d’après une photographie, dans les Eaux-fortes de Jules de Goncourt publiées par M. Ph. Burty.