G. Charpentier, éditeur (p. 271-272).

LV

Huit jours après, le plafond du baraquement se trouvait démoli. Un tremplin de deux mètres vingt centimètres était placé sur le sol. En face et presque tout contre, entre deux montants de quinze pieds, fixés dans la terre battue, et semblables à ces gradins sur lesquels s’étagent des pots de fleurs dans les jardins, montait et descendait une planche mobile, qu’une crémaillère permettait d’élever pouce à pouce. Et pour amortir les chutes, il y avait, au-dessous de la planche, un lit de plusieurs bottes de foin superposées.

Tous les matins Gianni réveillant de très bonne heure Nello, les deux frères s’exerçaient à sauter sur la planche, élevée chaque jour, dans les premiers temps, de quelques pouces.

Les soirs, tous deux étaient fourbus avec des points douloureux dans le ventre, l’estomac, le dos, et que le médecin du Cirque disait à Nello être produits par des courbatures des muscles sterno-pubien et dorso-acromien. Et Nello tout en traitant, tout le long de la journée, Gianni de « frère impossible » et en le taquinant, moitié gaiement, moitié plaignardement de son sterno-pubien et de son dorso-acromien, continuait à s’efforcer d’arriver au saut du tour.