G. Charpentier, éditeur (p. 184-185).

XXXVII

Les débuts des deux frères, sans annonces, sans réclames, sans le tambourinage ordinaire et extraordinaire de la presse, sans rien de ce qui fouette la curiosité de Paris autour d’un talent qui se produit en public, passaient inaperçus. On ne les remarqua pas même, dès d’abord, au milieu des clowns du Cirque. Cependant, à la longue, l’adresse qu’ils apportaient dans leurs exercices, la distinction, la gracilité, le charme des moindres choses exécutées par Nello, la finesse et l’imprévu de son comique, enfin l’originalité introduite par les deux frères dans le genre, mais dont on ne se rendait que bien vaguement compte, attiraient sur eux l’attention, mais sans toutefois qu’ils parvinssent à apprendre leurs noms aux Parisiens. On disait de Gianni et de Nello : « Vous savez, les deux… qui ont des noms italiens. » Ils jouissaient d’une espèce de célébrité anonyme, et c’était tout. Pourtant ils étaient les auteurs et les acteurs de petits poèmes gymnastiques d’une invention toute neuve. Voici le libretto d’une de ces fantaisies dont le Cirque conserve encore la mémoire.