Les Frères Trois-Points/XI

XI

LES SECRETS MAÇONNIQUES




Tout d’abord, je dois prévoir une objection et y répondre. Quelques lecteurs pourraient penser que la divulgation des secrets, qui font l’objet de ce chapitre, sera bientôt de nul effet, la Maçonnerie n’ayant qu’à changer ses mots de passe, mots sacrés, signes, attouchements, etc., dès la publication de cet ouvrage. Qu’on se rassure donc : cette divulgation gênera considérablement la secte ; mais nul Grand-Orient ou Suprême Conseil ne pourra y remédier. En effet, il ne faut pas perdre de vue que ces mots, signes et attouchements secrets sont établis depuis la création de la Franc-Maçonnerie et communs à toutes les Loges et à tous les Chapitres et Aréopages du monde entier. Si, pour la satisfaction de leurs 26,000 membres, les 409 Ateliers maçonniques de France se permettaient de changer quelques-uns de ces secrets convenus et arrêtés entre tous les Ateliers du globe, tous rapports seraient rompus entre les Loges et Arrière-Loges françaises et celles des autres nations. Au surplus, non seulement chaque mot, signe, attouchement, etc., a sa raison d’être particulière et sa signification expresse ; mais encore tous ces secrets se tiennent les uns aux autres, et leur ensemble constitue une véritable organisation, une harmonie immuable. Changer un seul de ces secrets est impossible aux Maçons. Même si (chose inadmissible) tous les Grands-Orients et Suprêmes Conseils du monde se réunissaient en un Convent universel, ils ne pourraient modifier ce qui a été arrêté dès le principe ; il leur faudrait créer de nouvelles légendes pour motiver les nouveaux secrets ; ce serait refondre totalement la Maçonnerie. Or, une telle perturbation des mystères admis entraînerait la dislocation immédiate de la Société.

RITES FRANÇAIS ET ÉCOSSAIS


Grade d’Apprenti.
Premier degré. — Rite Français et Rite Écossais

L’Apprenti se reconnaît à la manière dont il se met à l’ordre, au signe, à l’attouchement, à la marche, au mot de passe, au mot sacré, au mot de semestre, à l’âge, à la batterie, à l’habillement, au temps du travail,

Ordre. Se mettre à l’ordre c’est prendre une position particulière convenue et y rester un instant. L’Apprenti, debout, porte à plat sa main droite sous sa gorge, les quatre doigts serrés et le pouce écarté, en forme d’équerre, le bras gauche pendant. Quand le Vénérable, dans une tenue à laquelle des Apprentis assistent, dit : « À l’ordre, mes Frères, » tous les assistants prennent la position qui vient d’être indiquée.

On se met à l’ordre dans le Rite Écossais comme dans le Rite Français.

Signe. Le signe de reconnaissance (ou tout simplement : le signe) d’Apprenti, sert aux Maçons du 1er  degré à se reconnaître hors des Loges, dans toutes les circonstances de la vie ordinaire. Voici comment ce signe se fait : on se met à l’ordre sans en avoir l’air, c’est-à-dire sans affecter d’avoir une pose convenue qui serait remarquée des Profanes ; puis, rapidement et toujours sans le faire paraître, on retire horizontalement la main droite, en la portant du cœur au côté droit, et ensuite on la laisse tomber perpendiculairement. Ce signe, qui dans le langage maçonnique s’appelle le « signe guttural », a servi en réalité à dessiner sur la poitrine la forme d’une équerre. Le secret consiste donc à bien tracer une équerre sur sa poitrine, et l’art, à exécuter le mouvement avec assez d’adresse pour qu’il ne soit remarqué que des Maçons qui se trouveraient présents.

Le signe est le même pour le Rite Français et pour le Rite Écossais.

Attouchement. L'attouchement particulier aux Apprentis du Rite Français est celui-ci : on prend les quatre doigts de la main du Frère qui demande l’attouchement ; on pose le pouce sur le nœud qui unit l’index au métacarpe ; et, par un mouvement invisible pour les autres personnes qui sont là, on frappe les trois coups de la batterie d’Apprenti. Voir plus loin ce qu’est cette batterie.

Dans le Rite Écossais : on prend les quatre doigts de la main du Frère dont on veut se faire connaître, et on appuie l’ongle du pouce sur la première phalange de l’index.

Marche. En entrant dans une Loge, l’Apprenti doit faire trois pas d’une certaine manière ; c’est ce qu’on appelle la marche. Voici comment elle se pratique dans le Rite Français : on se met d’abord à l’ordre, le corps légèrement effacé ; puis, on porte en avant le pied droit, et on rapporte ensuite le pied gauche en travers, talon contre talon, de façon à ce que les deux pieds se touchant forment l’équerre ; on répète encore deux fois ce pas, et en guise de salut on fait le signe de reconnaissance : la première fois, à l’adresse du Vénérable qui siège au fond ; la seconde, à l’adresse des Frères assis à droite (à droite en entrant, et par conséquent à gauche du Vénérable), et la troisième, à l’adresse des Frères assis à gauche. Chacun des trois saluts se fait en même temps qu’un des trois pas.

Dans le Rite Écossais, la marche est la même, avec cette seule différence : c’est que l’on part du pied gauche.

Mot de Passe. Ce mot est demandé à l’Apprenti qui se présente par le Frère chargé de vérifier sa qualité de Maçon et son degré. À cette question du Frère tuileur : « Donnez-moi le mot de passe », il faut répondre sans hésiter : « Tubalcaïn. » C’est le mot convenu dans le Rite Français.

Dans le Rite Écossais, il n’y a pas de mot de passe pour l’Apprenti.

Mot Sacré, Attention ! Voici le point capital. Ce mot doit tellement rester secret qu’il est défendu aux Maçons de le prononcer ; malgré tout, ils doivent le taire. On ne peut que l’épeler, l’un donnant la première lettre, l’autre la seconde, puis la première personne disant la troisième lettre, etc. Ce fameux mot sacré est « JAKIN », dans le Rite Français, et « BOOZ », dans le Rite Écossais.

Chaque grade a son mot sacré spécial ; il importe donc de bien les savoir, si l’on veut faire croire à un Frère Trois-Points que l’on est de sa secte et s’amuser un moment de lui.

Le mot sacré peut se demander hors de la Loge entre deux personnes, l’une éprouvant la qualité maçonnique de l’autre. Chacun dix à tour de rôle une lettre comme je viens de l’expliquer, et l’on se parle à l’oreille ; mais, auparavavant, on se tient un petit dialogue.

Je suppose deux Maçons qui se sont rencontrés en voyage et se sont mutuellement reconnus en esquissant sur la poitrine le signe de l’équerre. Ils se sont serré la main, et, par l’attouchement, ils ont reconnu qu’ils étaient tous deux Apprentis. Cependant, l’un des deux — appelons-le Pierre — conçoit quelque méfiance et, pour savoir à quoi s’en tenir et s’il n’a pas affaire à un faux Maçon, il demande à Paul le mot sacré. Voici comment les choses se passent :

Pierre. — Voudriez-vous, mon Frère, me donner le mot sacré ?

Paul. — Vous savez, mon Frère, que le mot sacré ne se prononce pas. Nous ne pouvons que l’épeler. Donnez-moi la première lettre et je vous donnerai la seconde.

rite français
Pierre.J.

Paul.A.

Pierre.K.

Paul.I.

Pierre.N.
rite écossais
Pierre.B.

Paul.O.

Pierre.O.

Paul.Z.

Et là-dessus Pierre est satisfait. Il est certain désormais que Paul n’est pas un Maçon pour rire.

Mais, en général, on ne va pas jusqu’au mot sacré. C’est trop grave ! Après le signe de reconnaissance, vient l’attouchement, et l’on s’en tient presque toujours là. On va quelquefois jusqu’à se demander mutuellement l’âge et l’heure à laquelle on commence à travailler (nous allons voir ces deux questions, avec la réponse qu’il faut faire), et c’est tout dans les rencontres qui ont lieu hors des Loges. Néanmoins, pour plus de sûreté, on fera bien de retenir le mot sacré, afin d’être prêt à n’importe quelle question d’un tuileur méfiant.

Mot du Semestre. Ce mot est envoyé deux fois par an, à des époques fixes (voir dans la Constitution, à notre chapitre III), par l’autorié maçonnique centrale aux Vénérables de toutes les Loges, et ceux-ci, à la réunion indiquée, le communiquent aux Frères présents. Il se compose de deux mots commençant par la même lettre, et le Grand-Orient, ainsi que le Suprême Conseil, suivent l’ordre alphabétique lors de chaque changement semestriel.

Ainsi, il y a quelque temps, le mot de semestre dans les Loges françaises était : Science, Sagesse. Six mois après, ce fut : Temple, Tolérance. Puis, au bout de six mois : Union, Unité. Le semestre suivant : Vérité, Vertu. Et ainsi de suite. Au moment où parait cet ouvrage, c’est Dussoubs, Dévouement.

Le mot se donne à l’oreille comme ceci :

Pierre. — Voudriez-vous, mon Frère, me donner le mot de semestre ?

Paul, à l’oreille droite de Pierre. — Dussoubs ! (Puis, à l’oreille gauche :) Dévouement !

Le mot de semestre ne doit jamais, sous aucun prétexte, être prononcé hors des Loges. Par conséquent, s’il n’est pas nécessaire de le connaître pour s’amuser en ville d’un Frère Trois-Points, par contre il est indispensable de le savoir si l’on veut en voyage s’offrir la curiosité d’assister à la réunion secrète d’une Loge.

Pour arriver à ce résultat, il faudra certainement user d’adresse ; mais on peut y parvenir, car les défenses constitutionnelles n’empêchent pas beaucoup de Frères de se rappeler les uns aux autres hors des Loges les mots de semestre oubliés. Il suffira, par exemple, une fois que votre interlocuteur aura bien reconnu que vous êtes son Frère en Maçonnerie, de lui avouer incidemment que vous avez eu le tort de négliger depuis quelque temps d’assister régulièrement aux travaux de votre Loge.

Si vous avez affaire à un Maçon d’une méfiance extrême, il se tirera d’embarras en vous disant :

— Mon Frère, je regrette de ne pouvoir vous satisfaire ; mais vous connaissez nos règlements. Je ne puis vous dire le mot de semestre qui ne doit pas se prononcer hors des Loges. Quand vous irez à votre Orient (à votre ville), vous vous ferez donner le mot actuel par le Vénérable de votre Atelier.

Mais, si votre interlocuteur est un Franc-Maçon bon enfant, — et certes il y en a, — quand vous lui aurez bien donné l’attouchement, bien dit votre âge et l’heure de vos travaux, bien dit le mot de passe, bien épelé le mot sacré, quand vous aurez causé quelque temps avec lui en ayant l’air de vous intéresser vivement à la Franc-Maçonnerie et de regretter que vos occupations vous aient empêché d’aller plus souvent à votre Loge, quand vous lui aurez raconté que votre Loge avait, au temps où vous la fréquentiez des travaux peu intéressants, jamais de conférences, les Maçons orateurs manquant dans votre ville, oh ! alors, votre homme, si vous n’avez pas trop l’air d’y insister, vous donnera le mot du semestre en cours. Si vous devenez bons amis, il vous accompagnera même à la Loge de la ville où votre voyage vous aura conduit. Seulement, si vous tenez à vous amuser à ce jeu, ayez soin de vous procurer un tablier et un cordon bleu de Maître. L’Almanach-Bottin, au mot « Franc-Maçonnerie », indique les marchands de Paris chez qui ces rubans s’achètent. Avec mes renseignements d’abord, ensuite avec un cordon de Maître dans votre poche et le mot de semestre extirpé adroitement et sans douleur à un compagnon de voyage Maçon bon enfant, vous entrerez dans n’importe quelle Loge et assisterez aux séances (bien entendu, il s’agit ici des séances où les Apprentis, les Compagnons et les Maîtres sont reçus : ce sont les séances indiquées à l’Annuaire Maçonnique et généralement les plus intéressantes).

Néanmoins, en s’introduisant à une tenue de Loge, on n’apprendra rien de plus que ce que j’ai révélé dans cet ouvrage. La grande utilité des révélations de ce chapitre sera de fournir à mes lecteurs ennemis de la Maçonnerie les moyens de s’amuser un brin aux dépens des Frères Trois-Points qu’ils rencontreront en ville ou en voyage.

Reprenons le cours de nos divulgations relatives au grade d’Apprenti.

Âge. L’âge qu’il est convenu qu’à un Apprenti est trois ans, quel que soit son rite.

Batterie. On appelle ainsi la manière de frapper. Un Apprenti du Rite Français, quand il entre chez un Frère, frappera à la porte trois coups (deux précipités et le troisième après une pause d’une seconde). Dans le Rite Écossais, on frappe les trois coups à intervalles égaux.

La batterie se retrouve partout comme signe convenu. Un Apprenti applaudira un Frère par trois coups, comme dans la batterie de son rite. Dans l’attouchement, les trois pressions invisibles du doigt ont aussi lieu exactement comme dans la batterie.

Pour indiquer les batteries en me faisant bien comprendre de mes lecteurs, j’emploierai désormais un zéro comme signe typographique marquant chaque coup à frapper ; chaque tiret entre deux zéros indiquera une pause entre deux coups.

Je marquerai donc typographiquement comme suit la batterie d’Apprenti :

Dans le Rite Français : 00—0.

Dans le Rite Écossais : 000.

Bien entendu, je ne répèterai pas toutes ces explications aux secrets de chaque grade ; cela deviendrait fastidieux. Quand le lecteur ne comprendra pas bien, il devra se reporter aux explications présentes du degré d’Apprenti, et ainsi il verra la différence existant entre tel secret du premier grade et le secret correspondant de n’importe quel autre grade.

Habillement. L’habillement est la tenue de Loge ou de cérémonie publique, quand le Vénérable a autorisé le port des insignes dans la rue. Cette autorisation est facultative. Ainsi, aux obsèques de Louis Blanc et à celles de Gambetta, les Maçons suivirent le corbillard revêtus de leurs cordons bleus, rouges, blancs, verts, noirs, etc. Au contraire, aux obsèques de Victor Hugo, les Vénérables n’autorisèrent pas le port des insignes, — j’ignore pourquoi, par exemple ! — et les Maçons ne se firent remarquer des autres assistants que par les petites branches d’acacia dont ils avaient orné leurs boutonnières.

Comme habillement, l’Apprenti, tant du Rite Français que du Rite Écossais, porte donc en Loge un petit tablier de peau blanche (celui qui lui est remis le jour de son initiation), lequel s’attache à la ceinture par deux petits cordons. — Par parenthèse, ce minuscule tablier, de quelques centimètres de largeur seulement, donne à la personne qui le porte une tournure absolument grotesque. — La petite bavette du tablier doit être relevée.

Temps du Travail. — Un Apprenti est censé travailler de midi à minuit. C’est là encore une phrase convenue. Quelle que soit l’heure à laquelle on ouvre, dans une Loge, une séance à laquelle des Apprentis (français ou écossais) assistent, il est toujours midi. De même, il est toujours minuit à l’heure de la fermeture.

Ce langage figuré a été adopté entre Maçons, même hors des Loges. Comme chaque classe de grades maçonniques a des heures de convention différentes, on s’interroge mutuellement sur ce point pour savoir à quel grade on appartient.

Ainsi, Pierre, assis à une table de café, vient devoir entrer Paul qui lui est inconnu ; mais il a remarqué que cet inconnu, en entrant, avait rapidement tracé une équerre sur sa poitrine. Pierre se dit : « Tiens, voilà un Frère qui vient de saluer maçonniquement pour se faire reconnaître des bons Maçons qui peuvent se trouver ici présents. » Et, comme Pierre pratique très sérieusement le culte de la Franc-Maçonnerie, il ne manquera pas, dès que Paul jettera un coup d’œil de son côté, soit de tracer à son tour l’équerre sur sa poitrine, soit (ce qui est d’un usage très fréquent dans les établissements publics) de faire avec son verre un geste analogue, c’est-à-dire une manœuvre rapide en deux mouvements, horizontal d’abord, et ensuite perpendiculaire de haut en bas. Voilà donc Paul fixé. Il vient à Pierre. Ils se savent Frères tous deux, ou du moins ils le pensent. Mais, comme ces signes maçonniques du salut et de la manœuvre du verre sont déjà assez connus des profanes (car il y a des Maçons maladroits qui font leurs mouvements d’équerre en public d’une manière si automatique que tout le monde les remarque, et ainsi ce grand secret s’est divulgué), comme Pierre, dis-je, peut vouloir mieux étudier la qualité maçonnique du Paul, il amènera dans la conversation cette phrase qui n’a l’air de rien :

— À quelle heure commence-t-on à travailler chez vous ?

Si Paul est un faux Maçon, il ne verra pas le piège, et naïvement il dira l’heure à laquelle il commence à travailler à son bureau, ou, s’il vit de ses rentes, il répondra qu’il est rentier.

Au contraire, si Paul est un Maçon authentique, il répondra à la question insidieuse de son interlocuteur :

— À midi.

Un Apprenti ne peut pas faire d’autre réponse.




Je terminerai les divulgations relatives au premier degré en donnant les questions qui se posent et les réponses qui se donnent en entrant dans une Loge.

On ne pose pas ces questions à un Frère qui est connu ; mais, si le Frère qui se présente est étranger à la Loge, le Frère qui se trouve à la porte l’interrogera ou du moins a le droit de l’interroger comme il va être dit, et il faut qu’il réponde exactement.

On appelle ces interrogatoires les « questions d’ordre pour l’entrée du Temple. » Elles varient selon les rites.

Rite Français :

Demande : Êtes-vous Maçon ? — Réponse : Mes Frères me reconnaissent pour tel.

D. Qu’est-ce qu’un Maçon ? — C’est un homme libre et de bonnes mœurs, également ami du pauvre et du riche, s’ils sont vertueux.

D. Que venez-vous faire en Loge ? — R. Apprendre à vaincre mes passions, à soumettre mes volontés et à faire de nouveaux progrès dans la Maçonnerie.

D. À quoi connaîtrai-je que vous êtes Maçon ? — R. À mes signes, paroles et attouchements.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Trois ans.

On donne alors le signe, le mot de passe, l’attouchement, le mot sacré et le mot de semestre.

Rite Écossais :

D. Êtes-vous Maçon ? — R. Mes Frères et Compagnons me reconnaissent pour tel.

D. Quel homme peut aspirer à devenir Maçon ? — R. Celui qui est né libre et de bonnes mœurs.

D. Quelles sont les dispositions nécessaires pour être reçu ? — R. La première est la pureté du cœur.

D. Quelle est la seconde ? — R. Une soumission absolue aux formalités prescrites pour la réception.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Trois ans.




Grade de Compagnon.
Second degré. — Rite Français et Rite Écossais.

Ordre. — Rite Français. On tient sur le cœur la main droite à demi ouverte, les doigts serrés, le pouce levé pour former l’équerre.

Rite Écossais. — 1° Comme dans le Rite Français ; 2° élever à la hauteur de la tête la main gauche ouverte, la paume en avant, le pouce rapproché du corps.

Signe dit « signe pectoral ». — Rite Français. Se mettre à l’ordre, retirer horizontalement la main qu’on laisse aussitôt tomber perpendiculairement.

Rite Écossais. — Comme dans le Rite Français, puis on abaisse la main gauche le long du corps.

Attouchement. — Rite Français. Prendre la main droite ; frapper légèrement avec le pouce : 1° sur la première phalange de l’index, trois coups conformes à la batterie d’Apprenti, 2° ensuite deux coups égaux sur la première phalange du doigt médius.

Rite Écossais. — Prendre la main droite ; poser le pouce entre la première phalange du doigt annulaire et du médius, donner le mot de passe. L’autre Frère passe le pouce sur la première phalange du doigt médius ; il la presse légèrement avec l’ongle ; c’est la manière de demander le mot sacré.

Marche. — Rite Français. Étant à l’ordre, on fait les trois pas d’Apprenti, puis un pareil pas à droite et un pas à gauche du pied gauche.

Rite Écossais. Les trois pas d’Apprenti et deux obliques, l’un à droite du pied droit et assembler, l’autre à gauche du pied gauche et assembler.

Batterie. — Rite Français. Les trois coups d’Apprenti et deux coups égaux : 00 — 0 — 00.

Rite Écossais. Cinq coups égaux : 00000.

Habillement. — Pour les deux rites : le même tablier qu’au grade d’Apprenti ; seulement, on a soin que la petite bavette soit rabattue.

Temps du Travail. Pour les deux Rites : de midi à minuit (comme dans le grade d’Apprenti).

Âge. Pour les deux Rites : Cinq ans.

Mot de Passe. Pour les deux Rites : « Schibboleth. »

Mot Sacré. — Rite Français : « BOOZ ». Il s’épèle.

Rite Écossais : « JAKIN ». Il s’épèle.




Questions d’Ordre pour l’Entrée du Temple.

Rite Français :

D. Êtes-vous Compagnon ? — R. Oui, je le suis.

D. Pourquoi vous êtes-vous fait recevoir Compagnon ? — R. Pour connaître la lettre G, cinquième consonne de l’alphabet.

D, Que signifie-t-elle ? — R. Géométrie, Génération. Elle est, dans les langues du Nord, l’initiale du nom du Grand Architecte de l’Univers.

D. Comment avez-vous été reçu Compagnon ? — R. En passant de la colonne J à la colonne B, et en montant les cinq degrés du Temple.

D. Où les Compagnons reçoivent-ils leur salaire ? — R. À la colonne B.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Cinq ans.

Rite Écossais :

D. Êtes-vous Compagnon ? — R. Je le suis, examinez-moi, éprouvez-moi.

D. Où avez-vous été reçu Compagnon ? — R. Dans une Loge de Compagnons réguliers.

D. En entrant, que vous dit-on ? — R. Qui est là ?

D. Que répondites-vous ? — R. Un Apprenti qui a fait son temps et qui demande à être reçu Compagnon.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Cinq ans.




Grade de Maître
Troisième degré. — Rite Français et Rite Écossais.

Ordre. Pour les deux rites : On tient appuyé sur le cœur le pouce de la main droite, tendu, et détaché (pour former l’équerre) des quatre doigts qui sont tendus horizontalement.

Signe, dit « signe d’horreur ». — Rite Français. Étant à l’ordre, porter à la hauteur du front la main droite, la paume en dehors, tendre le bras gauche, le poing fermé, comme s’il touchait une épée dont la pointe serait dirigée en avant vers la terre ; effacer la tête du côté droit et porter le corps et le pied droit en arrière, le tout simultanément.

Rite Écossais. Étant à l’ordre, tirer la main horizontalement, comme si l’on se coupait la poitrine avec le pouce ; lever les mains à la hauteur de la tête, les extrémités des doigts se touchant, et dire : Ah ! Seigneur mon Dieu ! (Cette exclamation est devenue facultative ; hors des Loges, on ne la dit plus) ; puis laisser tomber les mains sur le tablier, dans une attitude de surprise et d’étonnement.

(Nota : Pour les deux rites, le signe de reconnaissance du grade de Maître a été simplifié pour l’extérieur des Loges. Il est évident que deux Maîtres qui se livreraient dans la rue à cette pantomime ridicule seraient par trop remarqués et feraient la joie des passants. Aussi, deux Maîtres, hors de la Loge, se contentent du signe suivant : la main gauche ouverte et le revers appliqué sur le front, avec le pouce tendu en bas et formant l’équerre ; en même temps, on tient le poing droit fermé, sauf le pouce que l’on s’applique net dans le creux de l’estomac comme si on voulait se l’y enfoncer. Manœuvrer rapidement et sans affectation. Le mouvement de la main droite est censé figurer que l’architecte du Temple de Salomon a été assassiné par les Compagnons criminels qui lui ont plongé leur compas dans le ventre ; le mouvement de la main gauche représente soi-disant, le geste d’horreur que firent les Maîtres en découvrant le cadavre du susdit architecte.)

Signe de Détresse. Les Maîtres, plus favorisés que les Compagnons et les Apprentis, ont en outre un signe particulier, dont ils ont le droit de se servir en cas de danger pour appeler à leur secours les Frères qui pourraient se trouver par là. Ce signe se fait ainsi : on renverse sur la tête, ou à la hauteur du front, les deux mains dont les doigts sont entrelacés, et l’on s’écrie : « À moi, les enfants de la Veuve ! » À ce cri et à ce geste, tout Maître qui se trouverait sur les lieux est obligatoirement tenu d’accourir au secours de son Frère. Ce signe s’emploie surtout à la guerre sur les champs de bataille : les Maçons, qui, dans une mêlée, se trouvent parmi les vaincus, font le signe de détresse, et alors les Maçons du côté des vainqueurs ont le devoir d’épargner les combattants qui se sont ainsi déclarés leurs Frères, sauf à égorger les autres avec un peu plus d’entrain à titre de compensation.

Attouchement. — Rite Français. On se prend mutuellement les quatre doigts de la main droite, et l’on appuie chacun sa main gauche sur l’épaule droite de l’autre ; en même temps, on met intérieurement pied droit contre pied droit, genou contre genou, poitrine contre poitrine. On appelle maçonniquement cette attitude : « l’union des points de perfection. » Quand on est dans cette position, chacun dit une des trois syllabes du mot sacré et reçoit l’accolade ou le baiser de paix.

Rite Écossais. Comme dans le Rite Français. Ou bien : 1° s’approcher réciproquement du pied droit par le côté intérieur ; 2° se toucher le genou droit, s’approcher le haut du corps ; 3° se poser réciproquement la main gauche sur l’épaule droite, pour se tenir plus étroitement et s’attirer l’un à l’autre ; 4° se prendre mutuellement la main droite, en formant la griffe pour embrasser la paume. Ce dernier mouvement est ce qu’on appelle : « se donner la main en griffe de Maître. » Le mot griffe indique bien exactement en effet la forme que prend la main de chacun dans cette position, puisque les mains droites des deux Frères se trouvent cramponnées l’une à l’autre par les quatre doigts, comme deux griffes qui se seraient mutuellement accrochées.

En public, les Maçons du 3e degré (des deux rites) se contentent, pour se reconnaître par l’attouchement, de se donner la main en griffe de Maître et de se la renverser trois fois, en commençant par le mouvement de droite.

Marche. — Rite Français. Lever la jambe droite en demi-cercle, comme si l’on voulait, en s’avançant, franchir un obstacle long de deux mètres ; poser le pied à droite, en approchant le pied gauche derrière la jambe droite à la hauteur du mollet ; faire, par-dessus l’obstacle imaginaire, le même pas du pied gauche, puis le troisième pas du pied droit de manière à se trouver en tête de l’obstacle, les pieds poses à plat et en équerre. (Avant ces trois pas spéciaux, on a eu soin de faire les cinq pas de Compagnon.)

Rite Écossais. Faire, après les cinq pas de Compagnon, comme si l’on avait à emjamber par dessus un objet placé à terre, trois pas élevés en obliquant ; le premier à droite, partant du pied droit, et assembler ; le second pas à gauche, partant du pied gauche, et assembler ; le troisième à droite, partant du pied droit, et assembler en équerre. (Voir la figure, page 68.)

Mot de Passe. — Rite Français : « Ghibblim. » Le mot se dit en entier et se prononce : guiblime.

Rite Écossais : « Tubalcaïn. »

Mot Sacré. — Rite Français : « MAC-BENAC ». Ce mot se dit à l’oreille et par syllabe.

Rite Écossais : « MOABON ». Il se dit également à l’oreille et par syllabe.

Batterie. — Rite Français. Trois fois la batterie d’Apprenti, c’est-à-dire neuf coups frappés ainsi : 00 — 0 — 00 — 0 — 00 — 0.

Rite Écossais. Neuf coups par trois fois, comme ceci : 000 — 000 —— 000.

Âge. Pour les deux rites : Sept ans et plus.

Décor. La tenue de Maître étant beaucoup plus compliquée que celles d’Apprenti et de Compagnon, s’appelle pompeusement « décor ». Au surplus, le décor se divise en tablier, cordon, bijou et habillement.

Rite Français. Le tablier, un peu plus grand que celui des précédents grades, est de peau blanche, doublé et bordé de bleu, ayant une rosette bleue au milieu. Le cordon, bleu moiré, large de onze centimètres, terminé par une rosette blanche, se porte de l’épaule droite à la hanche gauche. (Nota : Tous les cordons, pour tous les grades, se portent par-dessus l’habit ; ceci est dit une fois pour toutes.) On appelle bijou une petite équerre et un petit compas en métal entrelacés que l’on attache à l’extrémité du cordon par une faveur bleue. L’habillement se compose ainsi : gants blancs, habit noir et le chapeau sur la tête. Le chapeau se nomme maçonniquement « le triangle ». Le grand chic maçonnique, c’est de mettre un crêpe de deuil au bras, les jours de réception.

Rite Écossais. Le tablier, de peau blanche, est bordé et doublé de rouge ; il n’a pas de rosette, et, à la place, il comporte une poche au-dessous de la bavette. Le cordon est le même que pour le Rite Français et se porte de même ; seulement, il est terminé par une rosette rouge. Le bijou est un triangle suspendu au cordon par une faveur rouge. L’habillement est le même que dans le Rite Français.

On a dû remarquer souvent, aux enterrements où les Francs-Maçons s’affublent de leurs cordons, que plusieurs y portent en broderies éclatantes des lunes, des soleils, des petites maisons à colonnettes et autres attributs plus ou moins cocasses. On s’imagine, dans le monde profane, que les Maçons à cordons brodés sont de plus grands personnages que les autres. C’est une erreur. Ces broderies sont autorisées à titre de fantaisie, et elles indiquent tout simplement que les Frères Trois-Points qui les portent sont un peu plus vaniteux que leurs collègues ; voilà tout. La distinction des grades est marquée par la différence de couleur des cordons, par le bijou d’espèce particulière qui est attaché à l’extrémité, et par la variété de certains détails que j’indiquerai au fur et à mesure.




Questions d’Ordre pour l’Entrée du Temple.

Rite Français :

D. Étes-vous Maître ? — R. Éprouvez-moi, l’acacia m’est connu.

D. Où avez-vous été reçu ? — R. Dams la Chambre du Milieu.

D. Comment y êtes-vous parvenu ? — R. En montant un escalier par 3, 5 et 7.

D. Qu’avez-vous vu ? — R. Horreur, deuil et tristesse.

D. Que vous est-il arrivé ? — R. J’ai été soupçonné d’un crime horrible.

D. Qui vous a rassuré ? — R. Mon innocence.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Sept ans et plus.

Rite Écossais :

D. Où avez-vous été, mon Frère ? — R. À l’Ouest.

D. Où allez-vous ? — R. À l’Est.

D. Qu’allez-vous faire à l’Est ? — R. Chercher une Loge de Maître.

D. Êtes-vous Maître ? — R. Les Maîtres me reconnaissent pour tel.

D. Comment avez-vous été admis ? — R. Par cinq coups distincts.

D. Comment y êtes-vous parvenu ? — R. Par le mot de passe.

D. Donnez-le-moi. — R. Tubalcaïn.




À partir d’ici, pour la suite de la divulgation des secrets maçonniques, je vais aborder successivement tous les grades du Rite Français, sans m’occuper de ceux du Rite Écossais (qui viendront ensuite et ensemble), jusqu’au Chevalier Kadosch.

En effet, il ne faut pas oublier que, dans le Rite Français, on confère : 1° sous le nom de Grade d’Élu, les 4e, 5e, 6e, 7e, 8e, 9e, 10e et 11e degrés ; 2° sous le nom de Grade d’Écossais, les 12e, 13e et 14e degrés ; 3° sous le nom de Grade de Chevalier d’Orient ou de l’Épée, les 15e, 16e et 17e degrés ; 4° le grade de Rose-Croix, tout seul, 18e degré ; et 5° sous le nom de Grade de Chevalier Kadosch, les 19e, 20e, 21e, 22e, 23e, 24e, 25e, 26e, 27e, 28e, 29e et 30e degrés.

Après quoi, je classerai, ensemble pour les deux rites, les trois derniers grades, puisqu’ils se confèrent de même dans le Rite Français comme dans le Rite Écossais.




Grade d’Élu.
Rite Français. — Donnant droit à la signature de 11e.

Ordre. Porter sur la hanche la main droite, le pouce levé, comme si l’on était au port de l’épée.

Signe. Lever, à la hauteur de l’épaule, la main droite fermée, comme si elle était armée d’un poignard pour frapper. En voyant ce signe, le Frère Élu à qui l’on s’adresse doit répondre en levant, à la hauteur de l’estomac, la main droite fermée, le pouce levé, puis il la renverse.

Attouchement. On présente la main droite fermée, le pouce en l’air. Le Frère Élu qui voit cela doit alors empoigner le pouce trois fois avec vitesse.

Marche. On fait trois pas d’Apprenti puis trois pas de Compagnon, puis trois pas de Maître.

Mot de passe. « Abibala. »

Mot Sacré. Il se compose de deux mots. L’un dit : « NEKAM ». L’autre répond « NEKAR ».

Batterie. Huit coups ensemble, et un coup séparé. C’est-à-dire : 00000000 — 0.

Temps du Travail. — Du lever au coucher du soleil.

Âge. Neuf semaines sur sept ans.

Décor. Le tablier est de peau blanche, doublé et bordé de noir. Sur la bavette est brodée une tête de mort avec un poignard et un tibia en sautoir. Le cordon est noir, de onze centimètres de largeur. La devise « Vincere aut Mori », ou bien « Vaincre ou Mourir », s’y trouve brodée avec trois têtes de mort. Il se porte de l’épaule gauche à la hanche droite. Le bijou est un poignard à lame noire et manche blanc, suspendu au cordon par une faveur blanche.

On n’entre pas au Chapitre des Élus avec son cordon. C’est le président du Chapitre, dit « le Très Sage », qui, avant l’ouverture des travaux, placé devant l’autel, passe à chaque Frère, en lui donnant l’accolade, le cordon d’Élu, qu’il porte sur son bras gauche.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Élu Secret ? — R. Une caverne m’est connue, une lampe m’a éclairé, une source m’a désaltéré.

D. Qu’avez-vous fait en cette qualité ? — R. J’ai été chargé d’une mission importante, dont j’ai reçu le prix. (En disant cela, on montre son cordon, où pend un poignard.)

D. Quel était votre projet ? — R. De punir le crime.

D. Quelle vengeance était permise aux Maçons ? — R. La juste punition des assassins d’Hiram.

D. Où le projet s’est-il formé ? — R. Dans un conseil secret.

D. À quelle heure ? — R. Dans l’obscurité de la nuit.

D. Quand êtes-vous parti ? — R. Avant le jour.

D. Qui vous éclairait ? — R. L’étoile du matin.

D. Que vous reste-t-il à faire ? — R. Rien, puisque la vengeance est accomplie.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Neuf semaines sur sept ans, parce que neuf semaines s’écoulèrent avant que le crime fût puni.


Grade d’Écossais.
Rite Français. — Donnant droit à la signature de 14e.

Ordre. On place à l’épaule gauche sa main droite ouverte, la paume en dehors.

Signe. Une fois qu’on s’est mis à l’ordre, on retire diagonalement la main jusqu’à la hanche droite. Le Frère Grand-Élu Écossais qui voit ce geste doit y répondre en le répétant. On l’appelle maçonniquement le « signe de l’écharpe ».

Signe d’Extase. C’est un autre signe spécial à ce grade ; mais il ne doit pas se faire hors de Loge. On élève jusqu’à la hauteur de l’épaule, les mains ouvertes, la paume en avant, les doigts approchés et le pouce formant l’équerre ; en même temps, on penche la tête sur l’épaule gauche, en retirant le pied gauche en arrière.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite et on la retourne alternativement trois fois. En même temps, l’un dit : « Berith » ; l’autre répond : « Neder » ; et le premier réplique : « Schelemôth ».

Mot de passe. « Elanam ».

Mot sacré. Il se compose de trois mots : « SCHEM — HAMM — PHORASCH ».

Marche. Elle se compose de 24 pas, avec trois petits repos divisant ces 24 pas en 4 séries (ainsi figurées : 3 — 5 — 7 — 9), savoir : 3 pas d’Apprenti, en partant du pied gauche, 5 du pied droit, 7 du pied gauche, et les 9 derniers divisés en 3 du pied droit, 3 du pied gauche et 3 du pied droit, et l’on reste un petit moment à la fin avec les deux pieds joints en équerre.

Batterie. Vingt-quatre coups frappés ainsi : 00 — 0 — — 000 — 00 — — 00 — 00000 — — 00 — 0 — — 00 — 0 — — 00 — 0[1].

Temps du Travail. De midi à minuit.

Âge. Neuf ans.

Décor. Le tablier est blanc, doublé et bordé ponceau. Le cordon se compose : 1° d’un ruban ponceau moiré, allant de l’épaule gauche à la hanche droite ; 2° d’une écharpe rouge à franges d’or, allant de l’épaule droite à la hanche gauche. Le bijou est un triple triangle d’or, suspendu au cordon. (Les officiers d’un Chapitre de Grands-Élus Écossais portent comme bijou, au lieu du triple triangle, un compas couronné ouvert sur un quart de cercle.) Chaque Écossais porte en outre un anneau en forme d’alliance, dans l’intérieur duquel sont gravés, d’une part son nom et la date de sa réception, et d’autre part cette devise : « La vertu unit ce que la mort ne peut séparer. »




Questions d’Ordre

D. Qui vous conduit ici, mon Frère ? — R. L’amour de mon devoir et le désir d’atteindre à une haute science.

D. Qu’apportez-vous pour vous en rendre digne ? — R. Un cœur pur, zèle partisan de la vertu et de la vérité.

D. Où avez-vous travaillé ? — R. Dans une voûte souterraine,

D. À quoi sert-elle ? — R. À renfermer un dépôt précieux.

D. Comment avez-vous été introduit ? — R. Par 3, 5, 7 et 9.

D. Quel est l’objet de votre recherche ? — R. La connaissance de l’art de perfectionner ce qui est imparfait et d’arriver au trésor de la vraie morale.

D. Pourquoi le nom de voûte secrète, à l’ouverture, est-il changé en celui de voûte sacrée, à la fermeture ? — R. C’est que, le dépôt une fois placé, la voûte ne fut plus connue que sous le dernier titre.

D. Où voyagent les Grands-Élus ? — R. Dans toutes les parties du monde, pour y répandre la vraie science.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Neuf ans.

D. Pourquoi le nombre 81 est-il en honneur parmi nous ? — R. Parce que c’est celui qui contient le plus de combinaisons maçonniques, et qu’en terme de l’art il est le triple du cube ou le plus grand carré.




Grade de Chevalier d’Orient.
Rite Français. — Donnant droit à la signature de 17e.

Ordre. Chaque Frère a un glaive, comme aux tenues d’initiation. On se met à l’ordre en tirant le glaive et en le portant à gauche, la pointe en l’air, la main appuyée contre la hanche.

Signe. On porte à l’épaule gauche la main droite, la paume en dedans, et on la ramène jusqu’à la hanche droite en serpentant, comme pour imiter les sinuosités d’un fleuve. En réponse à ce signe, on porte sa main droite sur le flanc gauche et on la ramène en serpentant vers la droite.

Attouchement. Il est réciproque entre les deux Frères Trois-Points qui se reconnaissent pour Chevaliers d’Orient. On porte la main droite sur le flanc gauche comme si on allait tirer une épée du fourreau ; ensuite, on porte le corps en avant sur la droite, en passant le pied droit derrière le gauche, la main gauche élevée et étendue, comme pour repousser un ennemi. Dans ce mouvement, les deux Frères se rencontrent et se prennent réciproquement la main gauche dont ils entrelacent les doigts. Ils se donnent alors un baiser à pleine bouche, en disant, l’un « Juda », et l’autre répond « Benjamin ».

Marche. Elle est de sept pas : trois pas de Maître en avant, trois en arrière, et un pas ordinaire en avant ; puis, on rassemble un instant les pieds en équerre.

Mot de Passe. « Ya-Voroum-Hammaïm ». Beaucoup de Frères Chevaliers d’Orient, ignorant que ces trois mots baroques sont de l’hébreu, les estropient en baragouinant : « Jagaborou-Amen . » Et comme généralement le Frère tuileur du chapitre n’est pas plus malin que son collègue, ce jargon idiot ouvre les portes du temple tout comme la véritable phrase sacramentelle. Un de mes amis, qui a eu pendant quelque temps la passion des hauts grades maçonniques et qui est heureusement revenu de toutes ces bêtises, m’affirmait, il y a quelque temps, avoir tuilé un collègue Chevalier d’Orient qui lui avait gravement donné ainsi le mot de passe de ce grade : « Y a un gros bout, amen ! »

Mot Sacré. En deux mots. JUDA, avec réponse : BENJAMIN.

Batterie. Sept coups ainsi frappés : 00000—00.

Âge. Dix semaines d’années.

Décor. Le tablier est blanc, avec bordure et doublure vertes ; on peut y faire représenter en outre un pont sur un fleuve charriant des têtes de mort : c’est facultatif. Le cordon est un ruban vert moiré, sur lequel sont brodées trois lettres : L∴ D∴ P∴ (qui signifient : Liberté de passer) ; il se porte de l’épaule gauche à la hanche droite. En outre, le Chevalier d’Orient porte en ceinture une écharpe de couleur verte d’eau, ayant des franges d’or à ses extrémités. Le bijou représente deux épées croisées sur un triangle,




Questions d’Ordre.

D. Êtes-vous Chevalier ? — R. J’en ai reçu le caractère.

D. Faites-vous mieux connaître. — R. Commencez, je finirai.

D. Juda. — R. Benjamin.

D. Comment êtes-vous parvenu à ce grade ? — R. Par l’humilité et la patience.

D. Où avez-vous été reçu ? — R. Dans un conseil, sur les débris du Temple.

D. Quels édifices bâtissez-vous ? — R. Des temples et des tabernacles.

D. Dans quels lieux ? — R. Dans la caverne, faute de terrain.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Dix semaines d’années.




Grade de Rose-Croix.
Rite Français. — Donnant droit à la signature de 18e.

Ordre. On se met à l’ordre en croisant les mains sur la poitrine, les doigts écartés. Cette pose s’appelle aussi « le signe du Bon-Pasteur. »

Signe. On lève les mains, les paumes en dehors, les doigts entrelacés à la hauteur du front, en regardant le ciel (c'est à peu près le signe de détresse donné au grade de Maître, moins le cri d’appel). Le Rose-Croix, qui répond, lève à la hauteur du front la main droite fermée, sauf l’index qui est levé et qui montre le ciel que l’on regarde en même temps. C’est le « signe de l’index ».

Signe de Secours. C’est un autre signe particulier aux Rose-Croix et pour indiquer spécialement qu’on a un besoin urgent d’aide. Ce signe se fait en levant la jambe droite derrière la gauche et en la croisant à la hauteur du mollet. Le Frère à qui l’on adresse ce signe y répond (s’il est Rose-Croix, bien entendu) par un signe semblable exécuté de la jambe gauche. — Allez voir un Rose-Croix, si vous voulez rire. Demandez à lui parler. Une fois reçu dans son cabinet, et après lui avoir donné la main en griffe de Maître, risquez le signe de secours que je viens de vous indiquer. Si vous avez affaire à un Frère doué de peu de fraternité (comme ils sont à peu près tous), il fera la grimace, et vous vous amuserez de son embarras. S’il croyait ne voir devant lui qu’un simple Maçon du 3e degré, il vous enverrait vivement promener avec la première fin de non-recevoir qui lui passerait par la tête. Mais comme il s’imaginera avoir devant lui un 18e, ce qui n’est pas de la petite bière, il se gardera bien de vous traiter de haut en bas. Très probablement, il tous tuilera. Ayez soin d’avoir bien appris tout ce qui a rapport à ce grade. Quand vous serez reconnu bon Rose-Croix, notre homme viendra au fait. Racontez-lui ce que vous voudrez pour justifier votre signe de secours, et si vous réussissez à extraire vingt francs de la bourse de ce Souverain Prince Trois-Points, portez-les à une pauvre famille de malheureux non Maçons, et vous aurez accompli une bonne œuvre.

Attouchement. On se place réciproquement la main droite à plut sur le sein droit et la main gauche sur le sein gauche ; puis, l’on s’embrasse en disant, l’un : « Emmanuel », à quoi l’autre répond : « Paix profonde ! »

Mot de Passe. Il se dit par demande et réponse, comme ci-dessus. Demande : « Emmanuel », Réponse : « Paix profonde. » On dit également en réponse : « Pax vobis. » La réponse est facultative.

Mot Sacré. « INRI. » Seulement, ni il ne se prononce, ni même il ne s’épèle. Quand un Maçon dix-huitième ou d’un grade supérieur demande à un Frère le mot sacré des Rose-Croix, celui-ci doit répondre exactement comme il va être dit plus loin aux questions d’ordre.

Âge. Trente-trois ans.

Marche. Ou fait une marche naturelle, mais par trois pas précipités et en se tenant à l’ordre ; puis, avant d’aller s’asseoir à sa place, on fait une génuflexion devant le président de l’assemblée.

Batterie. Sept coups frappés ainsi : 000000 — 0.

Acclamation. On pousse sept fois le cri : « Hosché ! »

Temps du Travail. Au grade de Rose-Croix, on n’indique pas d’heures pour figurer l’ouverture et la fermeture des travaux. Un Chapitre de Rose-Croix est censé être continuellement en activité. Aussi, lorsque le président ouvre la séance, c’est comme s’il s’agissait d’une simple reprise des travaux ; la levée de séance n’est soi-disant qu’une suspension.

Donc, à cette question : « À quelle heure recommencerons-nous les travaux ?  » on répond : « À l’instant que la parole fut perdue. »

De même pour la fermeture. Demande : « À quelle heure suspendrons-nous les travaux ? » Réponse : « Au moment où la parole est retrouvée. »

Décor. Le tablier est blanc, bordé de rouge, doublé de noir ; au milieu, on brode une rose, une croix et un pélican ; au revers, une croix rouge. Le cordon est rouge moiré, doublé de noir, et se porte en sautoir ; le bijou est une rose sur une croix, ou bien un pélican sur un compas et un quart de cercle. Le Rose-Croix, en séance, porte en outre une tunique de serge blanche, bordée de rouge, avec une croix grecque rouge au milieu,

Nota Bene : Le tablier et le cordon sont façonnés du côté qui est en noir.




Questions d’Ordre (Voir ci-après les variantes).

D. Êtes-vous Chevalier Rose-Croix ? — R. J’ai ce bonheur.

D. Où avez-vous été reçu ? — R. Dans un Chapitre ou règnent la décence et l’humilité.

D. Qui vous a reçu ? — R. Le plus humble de tous.

D. Que cherchiez-vous ? — R. La vrai parole perdue par le relâchement des Maçons.

D. Donnez-la-moi. — R. Je ne le puis. Interrogez-moi sur mes voyages, mon pays, mon état, et tâchez de faire comme moi.

D. D’où venez-vous ? — R. De la Judée.

D. Par quelle ville avez-vous passé ? — R. Par Nazareth.

D. Qui vous a conduit ? — R. Raphaël.

D. De quelle tribu êtes-vous ? — R. De Juda.

D. Je n’en suis pas plus instruit. — R. Rassembler les lettres initiales de chaque mot, et vous trouverez les sujets de mon voyage et de nos mystères.

D. Que signifient ces quatre lettres ? — R. Le mot sacré des Chevaliers Rose-Croix.

D. Comment nommez-vous les soutiens de notre ordre ? — R. Foi. Espérance et Charité.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Trente-trois ans.




VARIANTES INTÉRESSANTES À CONNAITRE
sur le grade de rose-croix, au rite français

Depuis 1860, les Loges françaises chapitrales ont le droit, si cela leur convient, de conférer le grade de Rose-Croix directement après le grade de Maître, sans passer par la transition des grades d’Élu, d’Écossais et de Chevalier d’Orient. C’est-à-dire que, dans les Loges qui usent de ce droit, du 3e degré on passe immédiatement au 18e. Les progrès accomplis par l’impiété depuis trente ans rendent inutile, du moins pour un bon quart des Maçons reçus Maîtres, le stage qui pour tous devrait réglementairement se faire par la pratique des trois grades capitulaires préparatoires.

Ces Loges-là ont donc quelques variantes dans leurs secrets relatifs au Rose-Croix. Ce sont ces variantes que je vais divulguer. Le lecteur fera bien d’y arrêter son attention, car en ce moment, dans la Maçonnerie du Rite Français, il existe un mouvement, dont l’initiative vient des jeunes affiliés, pour la concentration de tous les hauts grades en ceux de Rose-Croix, Kadosch, 32e et 33e. Aussi faut-il tenir compte des variantes ci-dessous, bien qu’elles soient facultatives :

Ordre. Comme il a été dit plus haut. On se met au « signe du Bon Pasteur », les mains posées en croix sur la poitrine, la main droite en dessus, les doigts écartés.

Signe. On lève la main droite, les doigts fermés, sauf l’index qui reste levé vers le ciel, comme une bénédiction qui se ferait avec un seul doigt levé ; c’est le « signe de l’index ». Le Rose-Croix, qui répond à ce signe, lève la main droite pour la laisser retomber aussitôt, en montrant la terre avec l’index ; c’est ce qu’on nomme le « contre-signe. »

Quant au signe de secours, il est aussi tel qu’il a été décrit plus haut ; c’est-à-dire que l’on croise la jambe droite derrière la gauche à la hauteur du mollet, et que l’on répond en croisant de même la jambe gauche derrière la droite.

Attouchement et Mot de Passe. Tels qu’ils sont indiqués plus haut ; pas de variante, par conséquent.

Mot Sacré. La variante consiste dans les questions et réponses correspondantes que je vais indiquer plus loin aux questions d’ordre. Le mot reste « INRI ».

Pais de variante à l’Âge, ni à la Batterie, ni à l’Acclamation, ni à la Marche.

Temps du Travail. Variante : Les travaux commencent à l’heure où le soleil ouvre les portes du jour, et ils finissent à celle où il quitte l’horizon.

Décor. Même cordon. Variante pour le tablier : il est blanc, bordé de rouge ; deux sphères et leur pied y sont dessinées ; au milieu, un soleil rayonnant, ayant au centre un compas ouvert sur une règle.




Questions d’Ordre.

D. Êtes-vous Rose-Croix, Parfait Maître ? — R. J’ai ce bonheur.

D. Où avez-vous été reçu ? — R. Dans un Chapitre où règnent l’amour des sciences et la modestie.

D. Qui vous a reçu ? — R. Le plus humble de tous.

D. Qu’entendez-vous par ces paroles ? — R. Que dans nos réunions on ne se distingue que par les talents, et le plus instruit sait qu’il ne sait rien, en comparant ce qu’il lui reste à apprendre.

D. On vous a fait voyager, qu’avez-vous remarqué, et quel en était le but ? — R. J’ai remarqué trois étoiles qui m’ont fait connaître les trois soutiens de notre Ordre : Foi. Espérance, Charité. Le but était la recherche de la parole perdue par le relâchement des Maçons.

D. L’avez-vous recouvrée et pouvez-vous nous la donner ? — R. Le Très Sage l’a trouvée deux fois dans mes réponses ; faites comme lui, interrogez-moi.

D. D’où avez-vous tiré le plus de connaissances ? — R. De l’Inde.

D. Qui vous a le mieux guidé ? — R. La Nature.

D. Qu’a-t-elle produit en vous ? — R. Ma Régénération.

D. Qu’avez-vous eu à combattre ? — R. L’ignorance.

D. Quel est l’aphorisme des anciens qui vous a le plus frappé ? — R. C’est celui-ci : Igne Natura Renovatur Integra. Rassemblez les initiales de ces mots et vous trouverez deux fois la parole.




Grade de Chevalier-Kadosch.
Rite Français. — Donnant droit à la signature de 30e.

Ordre. La main droite étendue ouverte sur le cœur ; le poignard horizontalement en arrêt dans la main gauche.

Signe. On porte sur la bouche les trois premiers doigts de la main droite, et on les retire en demi-cercle, comme pour saluer.

Attouchement. On se prend mutuellement les trois premiers doigts de la main droite ; le premier Frère presse légèrement les doigts de l’autre et lui dit à l’oreille : « Vérité » ; le second Frère répond par une pression analogue, en disant : « Humanité. »

Mot de passe. « Na-tu-re ». On le dit par syllabe à tour de rôle, chacun tenant sa main droite sur l’épaule de l’autre, les deux mains gauches réunies. « Na », dit l’un ; « tu », répond l’autre ; « re », reprend le premier.

Mot Sacré. Il se prononce. L’un dit : « NEKAM-ADONAÏ ». L’autre doit répondre : « PHARASCH-CHOL ». Le mot sacré se dit en faisant le geste de frapper Dieu avec un poignard ; ou dirige le coup dans la direction du ciel.

Âge. « Je ne compte plus ».

Marche. Étant à l’ordre, on fait simplement trois pas précipités, marche naturelle, comme celle du Rose-Croix.

Batterie. Neuf coups frappés ainsi : 0 — 0000 — 00 — 0 — 0. On peut également frapper les neuf coups comme ceci : 00000000 — 0.

Temps du Travail. Question : « À quelle heure commence-t-on à travailler chez toi ? » Réponse : « Nous ne travaillons plus ; les Kadosch observent et délibèrent. »

Décor. Le Kadosch ne porte ni cordon ni tablier ni écharpe, mais un soleil d’or à rayons d’argent (brodé ou de métal) qui s’accroche sur le sein gauche. On y suspend, comme bijou, un petit aigle à deux têtes (l’une blanche, l’autre noire), ailes déployées, tenant une épée dans ses serres. La tenue obligatoire est : habit noir, gants blancs.




Questions D’Ordre.

D. Es-tu Chevalier Kadosch ? — R. Tu l’as dit.

D. En es-tu digne ? — R. J’ai fait mes efforts pour cela.

D. Quel profit en as-tu fait ? — R. Je connais l’Échelle Mystérieuse.

D. De quoi se compose-t-elle ? — R. De deux montants, ayant sept échelons chacun.

D. Comment nommes-tu les deux montants ? — R. Oheb-Eloha, et Oheb-Kerobo.

D. Que signifient ces mots ? — R. Amour de Dieu, et amour du prochain.

D. Que signifient les sept échelons de chaque montant ? — R. Les sept vertus que je dois professer et les sept sciences que je dois connaître.

D. Comment se nomment les échelons du premier montant ? — R. Tsadakah, Schor-Laban, Mathok, Emounah, Amal-Sagghi, Sabbal, et Ghemoul-Bina-Thebounah.

D. Comment se nomment les échelons du second montant de côté ? — R. Astronomie, Musique, Géométrie, Arithmétique, Logique, Rhétorique et Grammaire.

D. Quel âge as-tu ? — R. Je ne compte plus.

D. À quelle heure les Chevaliers Kadosch commencent-ils leurs travaux ? — R. Les Kadosch ne travaillent plus ; ils observent et délibèrent.




Je reprends maintenant, pour le Rite Écossais, après le grade de Maître (3e degré) jusqu’au Chevalier Kadosch (30e degré).




Grade de Maître Secret.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 4e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On met à plat, sur la bouche, l’index et le médius de la main droite. On appelle ce signe « le signe du silence ». Le Frère à qui il est adressé répond en faisant le même signe de la main gauche.

Attouchement. On se donne la main en griffe de Maître ; on glisse ensuite mutuellement la main sous le coude, en se balançant sept fois le bras et en se croisant la jambe droite.

Mot de passe. « Ziza ».

Mot Sacré. « IOD — ADONAÏ — JVAH »

Marche. Celle de Maître.

Âge. Quatre-vingt-un ans accomplis.

Batterie. Sept coups frappés ainsi : 000000 — 0.

Temps du Travail. Du point du jour à la nuit tombante.

Décor. Le tablier blanc, attaché avec un ruban noir, a la bavette bleue sur laquelle un œil est peint ou brodé ; au milieu du tablier sont deux branches, l’une de laurier et l’autre d’olivier, formant une couronne non fermée, et au milieu la lettre Z. Le cordon bleu, large de onze centimètres, liseré de noir, se porte en sautoir. Le bijou est une clef d’ivoire, ayant au milieu un Z ; on l’attache au cordon avec une faveur noire.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Maître Secret ? — R. Je m’en glorifie.

D. Comment avez-vous été reçu à ce grade ? — R. En passant de l’équerre au compas.

D. Où avez-vous été reçu ? — R. Sous le laurier et l’olivier.

D. À quelle heure s’ouvre la Loge ? — R. L’éclat du jour a chassé les ténèbres, et la grande lumière commence à paraître.

D. À quelle heure se ferme la Loge? — R. À la fin du jour.

D. Quel âge avez-vous ? — R Quatre-vingt-un ans accomplis.




Grade de Maître Parfait.
Rite Écossais, — Grade Capitulaire. — 5e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On lève les mains et les yeux vers le ciel et on laisse en même temps tomber ses bras ; puis, on baisse les yeux à terre et on croise ses bras sur le ventre. C’est le « signe d’administration ».

Attouchement. On se porte mutuellement la main gauche sur l’épaule droite, et l’on se prend la main droite en tenant le pouce écarté.

Mot de Passe. « Acacia ».

Mot Sacré. « JEHOVAH ». On l’épèle.

Âge. Huit ans, par un et sept. — Ou bien, réponse comme ci-dessous aux questions d’ordre.

Batterie. Quatre coups lents : 0 — 0 — 0 — 0.

Temps du Travail. D’une heure à sept heures.

Décor. Tablier blanc, doublé et bordé de vert, avec bavette verre ; sur le tablier sont trois cercles concentriques, au milieu desquels est une pierre carrée portant la lettre J. Le cordon, vert moiré, se porte en sautoir. Le bijou est un compas ouvert sur une équerre ou sur un quart de cercle gradué.




Questions d’Ordre.

D. Êtes-vous Maître Parfait ? — R. J’ai une parfaite connaissance des travaux du Temple.

D. Que connaissez-vous en particulier ? — R. Je connais le cercle et sa quadrature.

D. À quelle heure s’ouvre la Loge des Maîtres Parfaits ? — R. À une heure.

D. À quelle heure la ferme-t-on ? — R. À sept heures.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Huit ans : un an à l’ouverture des travaux, et sept à la clôture.




Grade de Secrétaire Intime.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 6e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On porte la main droite à l’épaule gauche et on la descend obliquement à la hanche droite. C’est le « signe de l’obligation ». On y répond en levant et croisant les bras à la hauteur de la poitrine ; on les abaisse ensuite ensemble vers la hanche gauche en levant les yeux au ciel.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite. Le premier, en la retournant, dit : « Berith ». Le second la retourne à son tour, en disant: « Neder ». Enfin, le premier, retournant la main pour la troisième fois, dit : « Schelemoth ».

Mot de Passe. « Johaben ». Beaucoup, par corruption, disent : « Jocaber ». — On répond : « Zerbal ».

Mot Sacré. « JVAH ».

À ce grade, il n’y a ni marche spéciale, ni âge convenu. On marche et l’on répond donc sur l’âge comme au grade précédent.

Batterie. Vingt-sept coups frappés ainsi : 00000000 — 0 — — 00000000 — 0 — — 00000000 — 0.

Décor. Le tablier est blanc, liseré et doublé de rouge ; sur la bavette est un triangle en or, peint ou brodé. Le cordon, cramoisi, se porte en sautoir. Le bijou est un triple triangle, c’est-à-dire trois triangles entrelacés, présentant neuf pointes.




Questions d’Ordre.

D. Êtes-vous Secrétaire Intime ? — R. Je le suis (en faisant cette réponse, on doit lever les yeux vers le ciel.)

D. Qui vous a porté à vous faire recevoir ? — R. La curiosité.

D. Avez-vous connu quelque danger ? — R. Oui, celui de perdre la vie.




Grade de Prévôt et Juge.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 7e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On porte à côté du nez l’index et le médius de la main droite, les autres doigts fermés. On répond à ce signe en portant l’index sur le bout du nez et le pouce sous le menton.

Attouchement. On s’entrelace réciproquement le petit doigt de la main droite avec l’index, et l’on se donne sept coups très légers dans le creux de la main.

Mot de passe. « Tito. »

Mot Sacré. « JAKINAÏ ». À ce grade, le mot sacré se complique de ce qu’on appelle la grande parole ; ce sont quatre mots qui se prononcent ainsi : « IZRAKIA — JEHOVAH — HIRAM — STOLKIN ».

Ni Marche spéciale, ni Âge convenu. Voir au grade précédent.

Batterie. Cinq coups frappés ainsi : 0000 — 0.

Temps du Travail. De deux heures à sept heures.

Décor. Le tablier, blanc, bordé de rouge, a une poche au milieu et porte une rosette rouge et blanche ; sur la bavette sont peintes ou brodées les initiales de la grande parole. Le cordon, cramoisi, se porte en sautoir ; le bijou, une clef d’or, y est pendue à la pointe.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Prévôt et Juge ? — R. Je rends la justice à tous les ouvriers sans exception.

D. Quand avez-vous été introduit en Loge ? — R. Après que j’eus frappé quatre coups et un séparé.

D. Que signifient ces quatre coups ? — R. Les quatre coins du Temple et le centre, où nous nous humilions devant Dieu.

D. Quelle heure est-il ? — R. Le point du jour.




Grade d’Intendant des Bâtiments.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 8e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. Il est triple. 1° Signe de surprise : On porte les deux pouces aux tempes, les mains étendues en équerre ; on recule de deux pas, puis on avance d’autant ; on parle ensuite les mains sur les yeux, en disant : « Ben-Chorim ». 2° Signe d’admiration : On entrelace les deux mains, on les tourne ensuite la paume en haut, puis on les laisse retomber sur la ceinture en regardant le ciel et en prononçant « Akar ». 3° Signe de douleur : On porte la main droite sur le cœur et la main gauche sur la hanche, puis on se balance de gauche à droite et de droite à gauche, en disant « Haï »; à quoi le Frère qui se balance avec vous répond : « Jah ».

Attouchement. On se touche mutuellement sur le cœur avec la main droite, que l’on passe ensuite sous le bras gauche, et de l’autre main on prend l’épaule droite du Frère, en disant, l’un : « Jakinaï », et l'autre, en réponse : « Juda ».

Mot de passe. « Jakinaï »

Âge. Trois fois neuf ans.

Marche. Cinq pas égaux.

Batterie. Cinq coups égaux et lents : 0 — 0 — 0 — 0 — 0.

Temps du Travail. Du point du jour jusqu’à sept heures du soir.

Décor. Le tablier blanc, doublé en rouge, bordé de vert, porte au milieu une étoile à neuf pointes sur une balance ; un triangle contenant les lettres B∴ A∴ I∴, est peint ou brodé sur la bavette. Le cordon, rouge moiré, se porte de l’épaule droite à la hanche gauche. Le bijou est un triangle où sont gravés les mots : « Ben-Chorim, Akar, Jakinaï ». Sur le revers du triangle, sont gravés les mots : « Juda, Jah ». Le bijou est attaché au cordon par une rosette verte.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Intendant des Bâtiments ? — R. J’ai monté les sept marches de l’exactitude ; j’ai pénétré dans les plus grandes parties du temple ; j∴ai vu une grande lumière au milieu de laquelle j’ai aperçu trois lettres mystérieuses.

D. Quelles étaient ces trois lettres ? — R. J ! J ! J !

D. À quelle heure ouvre-t-on les travaux ? — R. Au point du jour.

D. À quelle heure les ferme-t-on ? — À sept heures du soir.

D. Quel âge avez-vous ? — Trois fois neuf ans.




Grade de Maître élu des Neuf.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 9e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On fait d’abord le mouvement de frapper au front (comme si on tenait un poignard à la main) le Frère dont on veut se faire connaître ; il répond en portant la main au front comme pour s’assurer s’il est blessé. Alors, on lève ensuite le bras, toujours comme si l’on tenait un poignard, et l'on feint de frapper le Frère au cœur, en lui disant : « Nekam » ; le Frère répond en portant sa main droite au cœur et en disant : « Nekah ».

Attouchement. Vous présentez la main droite, poing fermé et pouce levé. Le Frère à qui vous la présentez ainsi, doit, en réponse, saisir votre pouce avec sa main qu’il referme en tenant aussi comme vous son pouce levé.

Mot de passe. « Begogal-Chol ».

Mot Sacré. « NEKAM ». On répond : « NEKAH ».

Âge. Huit et un ans accomplis.

Marche. Trois pas d’Apprenti, trois de Compagnon et trois de Maître.

Batterie. Neuf coups frappés ainsi : 00000000 — 0.

Temps du Travail. Du point du jour à l’entrée de la nuit.

Décor. Le tablier, blanc, tacheté de rouge, doublé et bordé en noir, porte, représenté en peinture ou broderie sur la bavette, un bras tenant un poignard ensanglanté. Le cordon, noir moiré, passant de gauche à droite, a au bas neuf rosettes rouges. Le bijou est un poignard à lame d’argent, monture en or ; on le porte suspendu à la pointe du cordon, accroché à la cinquième rosette.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Chevalier-Élu ? — R. Une caverne m’a reçu ; une lampe m’a éclairé ; une source m’a désaltéré.

D. Quand travaillez-vous ? — R. Nos travaux s’ouvrent au point du jour et se ferment à l’entrée de la nuit.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Huit et un ans accomplis.




Grade d’Illustre Élu des Quinze.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 10e degré.

Ordre. — On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On fait le geste de se porter un poignard sous le menton et de le faire descendre ensuite le long du corps, comme si on voulait s’ouvrir la poitrine. Le Frère à qui ce signe est adressé doit répondre en faisant le signe d’Apprenti, mais avec le poing fermé et le pouce levé.

Attouchement. On s’entrelace réciproquement les doigts de la main droite, sauf les pouces que l’on tient écartés et droits en équerre, et alors, en s’approchant l’un de l’autre dans cette position, on s’appuie mutuellement les pouces, comme si chacun voulait faire entrer le sien dans le ventre de l’autre.

Mot de Passe. « Eligam »

Mot Sacré. « ZERBAËL ». On répond : « BEN-IAH ».

Il n’y a pas d’âge convenu pour ce grade.

Marche. On fait cinq fois trois pas de façon à marcher en triangle par chaque trois pas.

Batterie. Cinq coups égaux sans pause : 00000.

Temps du Travail. De cinq heures du matin à six heures du soir.

Décor. Le tablier est blanc, avec doublure et bordure noires ; au milieu est peinte une ville carrée et devant trois des portes trois têtes coupées et empalées. Le cardon, noir, passant de gauche à droite, porte, représentées en broderie ou peinture, trois têtes coupées. Le bijou, poignard d’or à lame d’argent, est suspendu au bris du cordon.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Élu des Quinze ? — R. Mon travail et mon zèle m’ont mérité ce grade.

D. Où avez-vous été reçu ? — R. Dans la salle d’audience de Salomon et par lui-même.

D. Quelle heure est-il ? — R. Cinq heures du matin.

D. À quelle heure devons-nous nous retirer ? — R. À six heures du soir.




Grade de Sublime Chevalier Élu.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 11e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On se croise les bras sur la poitrine, en ayant soin de tenir les poings fermés, sauf le pouce écarté.

Attouchement. D’abord on se présente mutuellement le pouce de la main droite, les autres doigts étant fermés ; l’un des deux Frères saisit le pouce de l’autre et lui renverse le poignet par trois fois, et ils disent entre eux alternativement ces trois mots : « Berith, Neder, Schelemoth. » Après quoi, celui des deux qui est éprouvé par l’autre prend la main droite de celui-ci et lui frappe trois coups avec le pouce sur la phalange du doigt du milieu.

Mot de Passe. « Stolkin ». On répond: « Amaria ».

Mot Sacré. « ADONAÏ »

Il n’y a pas de marche spéciale ni d’âge convenu.

Batterie. Douze coups égaux : 000000000000.

Temps du Travail. De douze heures au point du jour.

Décor. Le tablier, blanc, doublé et bordé en noir, porte au milieu une poche sur laquelle est peinte ou brodée en rouge un poignard environné de neuf flammes. Le cordon, noir, passant de gauche à droite, porte en broderie trois cœurs enflammés ou simplement la devise de l’Élu : « Vincere aut Mori ». Le bijou, un poignard ou courte épée, à poignée d’or et lame d’argent, est suspendu au bas du cordon.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Sublime Chevalier Élu ? — R. Mon nom peut vous le prouver.

D. Quel est-il ? — R. Emerok.

D. Que signifie ce nom ? — R. Homme vrai en toute circonstance.

D. Quand nous réunissons-nous ? — R. À la douzième heure.

D. Pour nous séparer ? — R. Au point du jour.




Grade de Grand Maître Architecte.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 12e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On a l’air de tracer un plan dans sa main gauche, comme si l’on tenait un crayon à la droite, et, en faisant cela, on regarde à plusieurs reprises l’autre Frère comme pour le consulter.

Attouchement. On entrelace les doigts de sa main droite avec ceux de la main gauche de l’autre Frère, et chacun met sur sa hanche la main qu’il a gardée libre.

Mot de Passe. « Rab-banaïn ». Beaucoup de Maçons ignorants disent : « Rabacin »

Mot Sacré. « ADONAÏ ».

Il n’y a pas d’âge de convention pour ce grade, ni de temps spécial du travail.

Marche. On fait trois pas en équerre, le premier lentement et les deux autres avec vivacité.

Batterie. Trois coups frappés ainsi : 0 — 00.

Décor. Le tablier, blanc, avec doublure et bordure bleues, porte une poche au milieu. Le cordon, bleu comme celui de Maître, se porte de l’épaule droite à la hanche gauche ; au bas est suspendu le bijou. C’est un carré de métal en forme de médaille : sur l’une des faces sont gravés quatre demi-cercles devant sept étoiles, au centre est un triangle contenant la lettre A ; sur l’autre face sont les cinq colonnes de l’architecture (au dessus, un niveau ; au dessous, une équerre, un compas et une croix ; au milieu les lettres R∴ B∴ ; un dessous des cinq colonnes, les cinq lettres C∴ D∴ T∴ L∴ G∴, initiales des cinq ordres.)




Questions d’Ordre

D. Quel est le premier de tous les arts ? — R. L’architecture, dont la géométrie est la clef ainsi que la règle de toutes les sciences.

D. Combien y a-t-il de genres d’architecture ? — R. Trois : l’architecture civile, l’architecture navale, et l’architecture militaire.

D. Êtes-vous Grand Maître Architecte ? — R. Je connais parfaitement tout ce que contient un étui de mathématiques.

D. Quels objets renferme-t-il ? — R. Une équerre, un compas simple, un compas à quatre pointes, une règle, un fil à plomb, un compas de proportion et un demi-cercle.




Grade de Royale-Arche.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 13e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On lève les mains vers le ciel, la tête penchée sur l’épaule gauche, et l’on ploie légèrement le genou droit. — En Loge, on fait une génuflexion complète.

Attouchement. Si un Frère Trois-Points vous demande de lui donner l’attouchement de Royale-Arche, vous lui portez les mains sous les bras comme si vous vouliez le soulever en l’air, et vous lui dites à l’oreille : « Toub bugani gamal abel ». En réponse, il doit vous faire la même chose et vous dire : « Zabulon est un bon maçon ».

À ce grade, il n’y a ni Mot de Passe, ni Âge, ni Marche.

Mot Sacré. « JÉHOVAH ».

Batterie. Cinq coups par deux et trois ; 00 — 000.

Temps du Travail. Du soir au matin.

Décor. On ne porte pas de tablier. Le cordon, pourpre, se porte en sautoir ou en écharpe, de droite à gauche. Le bijou, une médaille d’or représentant d’un côté une trappe formant une voûte, et de l’autre un triangle, se porte suspendu au bas du cordon.




Questions d’Ordre

D. Quelle est votre qualité ? — R. Chevalier Royal-Architecte.

D. Qui vous a reçu ? — R. Salomon et le roi de Tyr.

D. Avez-vous été reçu seul ? — R. Non, j’ai été reçu avec Johaben et Stolkin.

D. Connaissez-vous les neuf architectes ? — R. Je les connais.

D. Dites leurs noms — R. Jod, Jhao, Jha, Eheiah, Jaheb, Adonaï, El-Hhanan et Jobel.

D. Que signifient ces noms ? — R. Ce sont différents noms hébreux donnés par les Israëlites à la divinité.




Grade de Grand Écossais de la Voûte Sacrée.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 14e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signes. Il y en a trois : 1° Le signe dit « du serment » : c’est celui où l’on fait semblant de se couper le ventre ; on porte la main droite au flanc gauche et on la ramène horizontalement à la partie droite. 2° Le signe dit « du feu » : on porte au-dessous de la joue gauche la main droite ouverte, la paume en dehors, comme si l’on ne pouvait supporter l’éclat d’une vive lumière qui se trouverait subitement devant vous à même hauteur. 3° Le signe dit « d’admiration et de silence » : on lève les mains ouvertes et l’on regarde le ciel en inclinant un peu la tête à gauche ; ensuite, on se pose sur les lèvres les trois premiers doigts de la main droite.

Attouchements. Il y en a trois. — 1° On se prend mutuellement la main droite, et, en se la renversant trois fois, l’un dit : « Berith », l’autre : « Neder », et tous deux ensemble : « Schelemoth ». — 2° On se prend la main droite en griffe de Maître ; puis, l’un des deux dit à l’autre « Allez-vous plus loin ? » Alors on se prend l’avant-bras, ensuite le coude ; pendant ces différents temps, on se pose mutuellement la main gauche sur l’épaule droite, en avançant chacun la jambe droite, et, lorsqu’elles se touchent, on se balance ensemble trois fois. — 3° On se saisit réciproquement la main droite ; puis, on se cramponne chacun avec la gauche à l’épaule droite de son vis-à-vis et on l’avance sur le cou, comme si l’on voulait attirer à soi le frère pour l’embrasser.

Mots de Passe. Il y en a de deux sortes : trois appelés mots couverts, et trois dits simplement mots de passe. — Voici d’abord les mots couverts : 1° « Zabulon » ; 2° « Makobim » ; 3° « Adonaï ». — Voici les mots de passe proprement dits : 1° « Schibboleth », prononcé en trois syllabes ; 2° « El-Hhanan », en aspirant très fortement les deux h ; 3° « Bea-Makeh, Ram’garah »).

Mot Sacré. « JÉHOVAH ».

Marche. Elle se compose de neuf pas : huit précipités et un lent. Tandis qu’on marche, on se tient le coude droit avec la main gauche et on se porte la main droite à la hauteur de la joue en tenant la paume en dehors.

Âge. Sept fois sept ans.

Batterie. Vingt-quatre coups, frappés comme au Rite Français, c’est-à-dire : 00 — 0 — — 000 — 00 — — 00 — 00000 — — 00 — 0 — — 00 — 0 — — 00 — 0.

Temps du Travail. De midi à minuit.

Décor. Le tablier est blanc, doublé et bordé de taffetas couleur de feu ; au milieu, est peinte une pierre plate, carrée, au centre de laquelle est représenté un anneau de fer qui y est scellé. Le cordon, rouge cramoisi, se porte en sautoir, avec le bijou suspendu au bas. Le bijou est un compas, surmonté d’une couronne à pointes, ouvert sur un quart de cercle ; entre ses branches est une médaille représentant d’un côté le soleil et de l’autre une étoile flamboyante au milieu de laquelle est la lettre G ; sur le quart de cercle sont gravés les chiffres 3, 5, 7 et 9. En outre, chaque Grand Écossais porte un anneau d’or, en forme d’alliance, dans l’intérieur duquel sont gravés, d’un côté le nom du titulaire et la date de sa réception, et de l’autre côté ces mots : « La vertu unit ce que la mort ne peut séparer. »




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Écossais ? — R. Oui, je suis Grand Élu, Parfait Écossais, reçu sous la voûte sacrée.

D. Par où avez-vous passé ? — R. Par un long corridor.

D. Que veut dire le premier attouchement ? — R. L’union qui lie les Élus parfaits ; le premier mot rappelle l’alliance qu’ils se sont jurée ; le deuxième mot, la promesse qu’ils se sont faite, et le troisième mot, la perfection, objet de leurs travaux.

D. Que signifie le premier mot couvert ? — R. Élu parfait, ami choisi.

D. Pourquoi prononce-t-on en trois temps le premier mot de passe ? — R. Pour prouver qu’on ne saurait trop prendre de précautions.

D. Que signifie le second signe ? — R. L’impression que fit sur Moïse l’éclat du buisson ardent et l’effort qu’il fit pour résister à la frayeur qui le saisit en entendant prononcer le nom de Dieu prononcé par son Dieu même.

D. Que signifie le second attouchement ? — R. La précaution que l’on doit prendre lorsqu’il s’agit de reconnaître quelqu’un pour Grand Élu Parfait.

D. Que signifie le second mot couvert ? — R. Silence et respect.

D. Que signifie le second mot de passe ? — R. Miséricorde de Dieu.

D. Que signifie le troisième signe ? — R. Le respect et la discrétion.

D. Que signifie le troisième attouchement ? — R. La défiance que l’on a des faux Frères, la disposition où l’on est de résister aux Profanes, la satisfaction que l’on goûte en rencontrant un bon Frère.

D. Que signifie le troisième mot couvert ? — R. Ce mot fut choisi par les Hébreux pour invoquer l’Éternel après que Moïse leur eut défendu de prononcer le nom de leur Dieu.

D. Que signifie-t-il ? — R. Vous êtes seul éternel.

D. Que signifie le troisième et grand mot de passe ? — R. « Dieu soit loué, nous avons trouvé. » Il signifie encore : « Il a cherché le meurtrier dans la caverne. »




Grade de Chevalier de l’Orient.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 15e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On porte la main droite à l’épaule gauche et on la descend en serpentant vers la hanche droite, comme pour imiter les zigzags d’un fleuve ; ensuite, on tire le glaive du fourreau (hors de Loge, on fait seulement le geste, bien entendu) et on le présente en avant, comme pour combattre.

Attouchement. On se saisit mutuellement la main gauche, le bras levé et tendu, comme pour repousser une attaque, tandis que de la droite on semble vouloir se frayer un passage. Puis on fait le geste de se porter réciproquement la pointe d’une épée sur le cœur ; le premier dit : « Juda », et le second répond ; « Benjamin ».

Mot de Passe. « Ya-Voroum-Hammaïm ».

Mot Sacré. « RAPHODOM ».

Ce n’est pas tout ; à ce grade, indépendamment du Mot de Passe et du Mot Sacré, il y a encore ce qu’on appelle la « Grande Parole »; c’est un mot secret qui doit rester encore bien plus mystérieux que tous les autres. Celui qui oserait le prononcer hors de Loge serait frappé, vous dit le Souverain (c’est le titre du président d’un Atelier du 15e degré) le jour de l’initiation, de sept coups de poignard, dont trois au cœur, — on ne vous apprend pas où seront portés les quatre autres, — et cela sans que sous aucun prétexte le Suprême Conseil puisse faire grâce.

En présence d’une si effrayante menace, je ne sais pas si je dois divulguer à mes lecteurs cette fameuse Grande Parole… Bah ! puisque je suis condamné à mourir de faim, mieux vaut faire commuer ma peine en celle des sept coups de poignard, dont trois dans le cœur ; je souffrirai moins…

Lâchons donc la Grande Parole.

Grande Parole. « SCHALAL-SCHALOM-ABI ».

Marche. On avance fièrement, par cinq grands pas, l’épée haute.

Batterie. Sept coups frappés ainsi : 00000 — 00.

Batterie. Soixante-dix ans.

Décor. Le tablier est blanc, avec doublure et bordure vertes ; au milieu sont brodés trois triangles ; sur la bavette est peinte une tête ensanglantée, avec deux épées en sautoir. Le cordon, de couleur vert d’eau, se porte de droite à gauche ; sur ce cordon sont peints ou brodés des ossements et des membres épars, des têtes, des couronnes, des épées entières et d’autres brisées ; au milieu est un pont sur le cintre duquel sont les trois lettres L∴ D∴ P∴ Le bijou est un glaive en forme de sabre.




Questions d’Ordre.

D. Êtes-vous Chevalier d’Orient ? — R. Mon air, mes habits, mon épée et ma fermeté vous le prouvent.

D. Comment êtes-vous parvenu à ce grade ? — R. Par l’humilité et la patience.

D. Quelle est votre origine ? — R. Je suis de la tribu de Juda.

D. Que professez-vous ? — R. La Maçonnerie.

D. Votre nom ? — R. Zorobabel.

D. Votre surnom ? — R. Maçon très libre.




Grade de Prince de Jérusalem.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 16e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître.

Signe. On tend le bras droit prêt à combattre, et l’on campe sur la hanche la main gauche, les doigts écartés. La réponse à ce signe consiste à tendre le bras droit à la hauteur de l’épaule, les doigts fermés sauf l’index, qui est tendu comme pour annoncer un ordre ; le pied droit est en équerre, le talon à la pointe du pied gauche.

Attouchement. On se prend réciproquement la main droite, et l’on se frappe alternativement cinq petits coups (comme ceci : 0 — 00 — 00) avec le pouce droit sur la jointure du petit doigt ; on met les pieds droits pointe contre pointe, ensuite genou contre genou ; puis, l’on se porte réciproquement la main gauche ouverte sur l’épaule, l’un disant: « Vingt », et l’autre répondant : « Vingt-trois ».

Mot de Passe. « Tebeth », On répond : « Esrim ».

Mot Sacré. « ADAR » On répond : « SCHALASH-ESRIM ».

Il n’y a pas d’Âge de convention pour ce grade.

Marche. On se met au signe ; puis, étant au signe, on avance le pied gauche en glissant ; on rapporte alors le pied droit à la pointe du pied gauche, en marquant le pas, et ainsi de suite jusqu’à cinq pas.

Batterie. Vingt-cinq coups par 5 fois cinq ; c’est-à-dire : 0000 — 0, répétés cinq fois.

Temps du Travail. On commence au soleil levant, et l’on termine à la moitié du jour.

Décor. Le tablier, rouge, est bordé et doublé en jaune très clair, dit jaune aurore ; on y peint un Temple, une équerre, un bouclier, une main de justice et un triangle. Le cordon, de couleur jaune aurore, liseré d’or, se porte de droite à gauche ; on y brode une balance, une main de justice, une épée, cinq étoiles et deux couronnes. Le bijou est une médaille d’or, sur laquelle sont gravées ; d’un côté une main tenant une balance en équilibre, de l’autre côté une main tenant une épée à deux tranchants, entourée de cinq étoiles. En outre, les Princes de Jérusalem portent des gants rouges.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Prince de Jérusalem ? — R. Le chemin de Babylone m’est connu.

D. Avez-vous combattu? — R. Oui, contre les Samaritains qui s’opposaient à mon passage.

D. Donnez-moi le mot de passe ? — R. (On le donne.)

D. Que signifie-t-il ? — R. C’est un mot hébreu qui rappelle le 20e jour du 10e mois ; c’est ce jour que les princes firent leur entrée à Jérusalem.

D. Donnez-moi le mot sacré. — R. (On le donne.)

D. Que signifie-t-il ? — R. C’est aussi un mot hébreu qui indique le 23e jour du 12e mois, où l’on rendit grâces à Dieu de la reconstruction du Temple.

D. Frère, à quelle heure les Princes de Jérusalem se lèvent-ils pour combattre ? — R. Quand le soleil paraît à l’horizon.

D. À quelle heure la victoire ? — R. Quand le soleil a accompli la moitié de sa course.




Grade de Chevalier d’Orient et d’Occident.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 17e degré.

Ordre. On se met à l’ordre comme au grade de Maître,

Signe. On regarde son épaule droite, en disant: « Abaddon » ; le Frère à qui ce signe s’adresse y répond en regardant son épaule gauche et en disant : « Zabulon ». — Il y a encore un autre signe, celui dont se servent les 17es pour entrer en Loge. Ou se range par deux et l’on se met mutuellement la main droite sur le front, et l’on entre en se tenant dans cette pose.

Attouchement. Il est double. 1° On met sa main gauche dans la main droite du Frère qui demande l’attouchement, en ayant soin de tenir les doigts allongés ; l’autre alors couvre votre main gauche avec son autre main, et vous détournez la tête l’un de l’autre, chacun regardant sa propre épaule droite. 2° Vous touchez de la main gauche l’épaule gauche du Frère qui vous fait vis-à-vis, et alors celui-ci, avec sa main droite, vous gratte l’épaule droite amicalement ; en même temps, vous vous souriez l’un à l’autre, en échangeant à l’oreille ce dialogue : « Ta beauté — est divine; — ta sagesse — est puissante ; — honneur à toi ! — gloire à toi ! — tu as la force. »

Mot de Passe. « Zabulon ».

Mot Sacré. — « ABADDON ».

Âge. « Je suis très vieux. »

Marche. On fait sept pas, en rassemblant chaque fois les pieds en équerre, et cette marche doit dessiner un heptagone sur le sol.

Batterie. Sept coups frappés ainsi : 000 — 000 — 0.

Temps du Travail. Du coucher du soleil à son lever.

Décor. — Le tablier est de soie jaune, avec bordure et doublure rouges. On a deux cordons : l’un, blanc, passant de droite à gauche ; l’autre, noir, porté en sautoir, le bijou en bas. Le bijou est une médaille heptagone, partie or et partie argent ; sur une des faces, dans chacun des angles, sont gravées les lettres B∴ D∴ S∴ P∴ H∴ G∴ F∴ ; au centre est un agneau en argent couché sur un livre portant sept sceaux et chaque sceau étant marqué d’une des lettres ci-dessus ; sur l’autre face de la médaille, sont deux épées croisées, la pointe tournée vers le haut, et posée sur une balance en équilibre. Il y a des Chevaliers d’Orient et d’Occident qui ne se contentent pas de porter cette étrange médaille heptagone ; ils y ajoutent une lancette, laquelle est facultative.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Chevalier d’Orient et d’Occident ? — R. J’ai répandu mon sang et j’ai été purifié par l’eau.

D. Qu’avez-vous vu ? — R. Des choses mystérieuses et merveilleuses.

D. Comment avez-vous été reçu ? — R. Devant l’arc-en-ciel, au bruit de mille trompettes.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Je suis très vieux.

D. Qui êtes-vous ? — R. Un Pathmon qui aime tout ce qui va de la beauté à la force.

D. D’où venez-vous ? — R. De Pathmos.

D. Que signifient les lettres B∴ D∴ S∴ P∴ H∴ G∴ F∴ ? — R. Beauté, Divinité, Sagesse, Puissance, Honneur, Gloire, Force.

D. Quelle est l’heure de l’ouverture? — R. Le temps est proche, le soleil se couche.

D Quelle est l’heure de la fermeture ? — R. Il n’y a plus d’heure, le soleil se lève.




Grade de Rose-Croix..
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 18e degré.

Voyez plus haut, page 326 ; tout se pratique exactement comme dans le Rite Français.




Grade de Grand Pontife de la Jérusalem Céleste..
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 19e degré.

Ordre. On se met à l’ordre en restant dans la dernière position du signe du grade.

Signe. On étend le bras droit horizontalement, la main également étendue ; puis, dans cette position, on abaisse perpendiculairement les trois derniers doigts. — On remarque à table un Maçon du 19e degré à cette particularité : il affecte de boire en tenant son verre de la main gauche.

Attouchement. On s’applique réciproquement la paume de la main droite sur le front, en échangeant ce court dialogue : « Alleluia ! — Louons le Seigneur ! — Emmanuel ! — Dieu nous assisté ! » Puis, ensemble : « Amen. »

Mot de Passe. « Emmanuel ».

Mot Sacré. « ALLELUIA ».

Âge. On est près de ne plus compter son âge.

Il n’y a pas de Marche spéciale pour ce grade.

Batterie. Douze coups égaux, pas trop vite : 000000000000.

Temps du Travail. De l’heure prédite à l’heure accomplie.

Décor. Pas de tablier. Par contre, le Frère Trois-Points du 19e degré porte en Loge (mais seulement dans les Conseils ou Aréopages, et non point dans les réunions auxquelles assistent des Frères de grade inférieur) une belle et longue robe de satin blanc ; il a en outre le front ceint d’un bandeau de couleur bleu-céleste, sur lequel sont brodées douze étoiles en or. Le cordon est un ruban cramoisi orné de douze étoiles d’or ; vers le haut est brodé un Α (alpha) et vers le bas un Ω (oméga) ; ce cordon, auquel est suspendu le bijou, se porte de gauche à droite par dessus la robe. Le bijou est une plaque d’or en forme de carré long, sur laquelle sont gravés d’un côté un Α et de l’autre un Ω.




Questions d’Ordre

D. Qui êtes-vous ? — R. Sublime Écossais, à qui rien n’est inconnu.

D. Où avez-vous été reçu ? — R. Dans un lieu qui n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour être éclairé.

D. Quel est votre âge ? — Je ne compterai bientôt plus.

D. Quelle heure est-il ? — R. L’heure prédite.

D. À quelle heure nous séparons-nous ? — R. Quand l’heure est accomplie.




Grade de Vénérable Grand Maître ad Vitam.
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 20e degré.

Ordre. On se met à l’ordre en posant le genou droit à terre, tandis que le gauche est relevé, ce qui forme deux équerres ; on pose ensuite le coude gauche sur le genou relevé, les doigts étendus et rapprochés, le pouce en équerre, la tête penchée vers la terre, inclinée un peu à gauche, comme si l’on n’osait regarder en face.

Signes. Il y en a trois. — Voici le premier : on forme quatre équerres, 1° en portant la main droite sur le cœur, les doigts rapprochés, le pouce écarté, ce qui forme deux équerres (une formée avec le bras, et l’autre formée avec la main), 2° en mettant la main gauche sur les lèvres, le pouce écarté, ce qui forme encore une équerre, 3° enfin en joignant les deux talons, les pieds ouverts en équerre. — Voici le second signe : on tombe à genoux, et, ainsi prosterné, on pose les coudes à terre, et l’on secoue neuf fois la tête en l’inclinant du côté gauche. — Voici le troisième signe : on croise les bras sur la poitrine, le droit par dessus le gauche, les doigts étendus et rapprochés, le pouce en équerre, les pieds placés en équerre, se joignant par le talon, ce qui fait cinq équerres.

En outre, il y a un signe dit « d’introduction ». C’est-à-dire, les Frères Grands Maîtres ad Vitam entrent en Loge deux par deux, l’épée haute ; puis, en se rencontrant, après avoir passé la porte, ils croisent leurs glaives et forment la voûte d’acier.

Attouchement. On se saisit mutuellement le coude avec la main droite, les doigts serrés, le pouce écarté ; après s’être pressé quatre fois le coude de cette façon, on descend la main en la glissant jusqu’au poignet ; là, on lève trois doigts, en s’appuyant l’index sur le poignet.

Autre attouchement (pour l’entrée en Loge) : on se prend mutuellement la main droite, le pouce sur la ligature du poignet ; on la laisse ensuite glisser le long de la main jusqu’au bout des doigts.

Mot de Passe. « Jeksan. » On répond : « Stolkin. »

Mot Sacré. « RAZAH-BETHSIJAH ».

Il n’y a pour ce grade ni Âge de convention ni Temps particulier de Travail. Les questions d’ordre se réduisent à deux.

Marche. Neuf pas en équerre.

Batterie. Trois coups frappés ainsi : 0 — 00.

Décor. Pas de tablier. On porte deux cordons, l’un jaune et l’autre bleu d’azur, que l’on croise sur la poitrine. Le bijou est un triangle en or sur lequel est gravée la lettre R.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Grand Maître ? — R. On m’a reconnu en cette qualité à Jérusalem.

D. Comment vous reconnaîtrai-je pour tel ? — R. À mon zèle pour rebâtir le Temple.




Grade de Chevalier Prussien.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 21e degré.

Ordre. On tourne le visage à l’est et on lève les bras vers le ciel.

Signe. Vous montrez les trois premiers doigts levés de la main droite. Alors, le Frère à qui ce signe s’adresse, vient à vous, prend de sa main droite vos trois doigts levés, et vous dit : « Frédéric ». À son tour, il présente ses trois doigts ; vous les lui saisissez de la même manière, et vous lui dites : « Noé ».

Attouchement. Vous prenez l’index de la main droite de la personne qui vous demande l’attouchement, et vous le pressez entre le pouce et l’index de votre main droite, en disant : « Sem » ; le Frère fait le même attouchement, et vous dit : « Cham » ; à votre tour, vous recommencez ce manège, et vous dites : « Japhet ».

Mot de Passe. « Phaleg ». On répète ce mot trois fois ; il est aussi nécessaire de le prononcer chaque fois très lentement et sur un ton aussi lugubre, aussi sinistre que possible. — Le lecteur de cet ouvrage est prié de ne pas s’imaginer que je me moque de lui. Cette nécessité du ton lugubre et sinistre peut lui paraître une plaisanterie de ma part. J’affirme que c’est absolument cela.

Mot Sacré. Il est triple. « SEM — CHAM — JAPHET. »

Ni Âge ni Temps du Travail, pour ce grade.

Marche. Trois pas de Maître.

Batterie. Trois coups très lents : 0 — 0 — 0.

Décor. Tablier jaune et gants jaunes. Le cordon est noir et se porte de droite à gauche. Le bijou est un triangle d’or, traversé par une flèche d’argent avant la pointe tournée vers le bas ; on l’attache à l’extrémité du cordon. En outre, le Frère Chevalier Prussien porte à la boutonnière une petite lune d’argent.




Questions d’Ordre

D. Qui êtes-vous ? — R. Dites-moi qui vous êtes, et je vous dirai qui je suis.

D. Connaissez-vous les enfants de Noé ? — R. Je n’en connais que trois.




Grade de Prince du Liban Royale-Hache.
Rite Écossais. — Grade Capitulaire. — 22e degré.

Ordre. On se met à l’ordre en levant les deux mains ouvertes, doigts serrés, à la hauteur du front.

Signe. On fait le mouvement d’élever une hache avec les deux mains, et de frapper, comme si l’on frappait un arbre par le pied. On répond à ce signe en levant les deux mains à la hauteur du front, les doigts étendus, et en les laissant ensuite retomber.

Attouchement. On se prend mutuellement les mains en croisant les doigts.

Mots de Passe. Il y en a trois, que l’on dit à deux personnes alternativement : « Japhet—Ooliab—Liban ».

Mot Sacré. Il est triple : « NOE — BESELEEL — SIDONIUS ». On le dit à deux personnes, alternativement.

Ni Âge ni Temps du Travail à ce grade.

Marche. Trois pas en zigzag, en partant du pied droit.

Batterie. Deux coups égaux : 00.

Décor. Le tablier est blanc, avec un œil peint au milieu. Le ruban, aux couleurs d’arc-en-ciel, est doublé de taffetas ponceau ; on le porte en sautoir ; au bas est suspendu le bijou. Ledit bijou est une hache d’or couronnée ; sur un côté du manche sont les lettres L∴ S∴ A∴ A∴ D∴ X∴ Z∴ A∴ ; sur l’autre côté, les lettres : S∴ N∴ S∴ C∴ J∴ M∴ B∴ O∴



Questions d’Ordre

D. Que signifient les lettres gravées sur les deux côtés de la hache des Chevaliers Princes du Liban ? — R. Liban, Salomon, Abda, Adon-Hiram, Cyrus, Darius, Xerxès, Zoroastre, Ananias.

D. Que signifient les lettres gravées de l’autre côté de la hache ? — R. Sidonius, Noé, Sem, Cham, Japhet, Moïse, Beseleel, Ooliab.




Grade de Chef du Tabernacle.
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 23e degré.

À ce grade, il n’y a pas d’Ordre, ni d’Âge convenu. Il n’est pas d’usage non plus que le Frère tuileur fasse des questions sur le grade au Frère Visiteur.

Signe. Vous avancez le pied gauche, et en même temps vous faites semblant de prendre avec la main droite un encensoir que vous êtes censé tenir à la main gauche.

Attouchement. On se prend mutuellement le coude gauche avec la main droite, en arrondissant le bras pour former un peu le cercle.

Mot de Passe. « Uriel ». En réponse, on dit : « Tabernacle des vérités révélées ».

Mot Sacré. « JEHOVAH ». On le dit par syllabes, alternativement.

Marche. On fait six pas égaux et un septième plus grand.

Batterie. Sept coups frappés ainsi : 000000 — 0.

Temps du Travail. On commence les travaux « à l’heure où le fils d’Hiram doit venir pour sacrifier », et on les termine « à l’heure ou le sacrifice est consommé ». — Nota : on ne se sert pas du mot travail ; on le remplace par le mot service.

Décor. Le costume de ce grade est une belle robe blanche, par dessus laquelle est une écharpe rouge à franges d’or. Au bas de l’écharpe est suspendu, avec une rosette noire, un encensoir pour bijou. Ce costume est pour les réunions particulières du 23e degré et celles travaillant aux quatre degrés au-dessus.


Grade de Prince du Tabernacle.
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 24e degré.

À ce grade, il n’y a ni Ordre ni Âge convenu.

L’Attouchement, le Mot de Passe, le Mot Sacré, la Batterie et la Marche sont exactement les mêmes qu’au 23e degré.

Signes. Il y en a trois. — Signe dit « du Cordon » : on porte sur les yeux la main droite ouverte, comme pour se garantir d’une vive lumière, en avant la main gauche sur la poitrine ; ensuite, on porte la main droite vers l’épaule gauche et on la ramène diagonalement sur le côté droit. — Signe dit « Grand Signe » : on porte les deux mains ouvertes sur la tête, en joignant les deux pouces et les deux index par les extrémités, pour former un triangle. — Signe dit « d’admiration » : on incline la tête en avant, en tenant la main droite sur la poitrine, et de la main gauche on se couvre les yeux.

Temps du Travail. Voir aux questions d’ordre.

Décor. Les Frères du grade de Prince du Tabernacle sont revêtus, dans leurs réunions particulières et dans celles des 3 degrés au-dessus, d’une robe de soie bleue, dont le collet garni de longs rayons en gaze d’or imite en quelque sorte une auréole ; la robe est parsemée d’étoiles d’or. Sur la tête, un diadème resplendissant d’étoiles en cristaux coloriés pour imiter les pierres précieuses ; ce diadème est surmonté d’un triangle. Par dessus sa robe, l’artiste… pardon ! le Frère porte un ruban ponceau moiré, de l’épaule droite à la hanche gauche. Le tablier est blanc, avec doublure ponceau. Le bijou est un petit globe d’or surmonté d’un double triangle cerclé de rayons, ayant au centre le mot Jehovah.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Prince du Tabernacle ? — R. Oui, je le suis.

D. Comment tenez-vous ? — En Conseil Souverain.

D. Sur quoi travaillez-vous ? — R. Sur les douze commandements de la Table de la Loi.

D. À quelle heure ouvre-t-on le Conseil ? — R. À la première heure du jour des sept de la construction de la Hiérarchie.

D. À quelle heure le ferme-t-on ? — R. À la dernière heure du jour de vie et de suavité.




Grade de Chevalier du Serpent d’Airain.
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 25e degré.

Ordre. On se met à l’ordre en montrant la terre avec l’index de la main droite.

Signe. Avec la main droite, on trace une croix sur sa poitrine.

Attouchement. Vous vous placez à la droite du Frère qui vous examine, et vous lui prenez, avec la main gauche, son poignet gauche. En réponse, il vous prend, avec sa main droite, votre poignet droit.

Mot de Passe. « Johannès-Ralp ».

Mot Sacré. « MOÏSE ». Il s’épèle.

Il n’y a pas d’Âge convenu, pour ce grade.

Marche. On fait neuf pas en zigzag.

Batterie. Neuf coups, 5 lents, 3 précipités et un bien séparé des autres, comme ceci : 0 — 0 — 0 — 0 — 0 — — 000 — 0.

Temps du Travail. De une heure à quatre heures.

Décor. Pas de tablier ; en sautoir, on porte un ruban rouge, sur lequel sont brodés ces deux mots : « Vertu, courage ». Le bijou est un serpent d’airain enlaçant une baguette qui se termine par un T.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Chevalier du Serpent d’Airain ? — R. Oui, je le suis.

D. Pourquoi vous êtes-vous fait recevoir ? — R. Pour porter volontairement le joug de mes Frères, me rappeler sans cesse qu’ils sont mes semblables, et que nous pouvons tous être blessés du même trait.

D. Est-ce là votre seul motif ? — R. J’en avais encore un autre. Animé par l’esprit divin à venger notre patrie, à faire respecter nos mystères, à porter la loi du Grand Architecte aux extrémités de l’univers, je me suis déterminé à solliciter l’honneur d’être admis à votre sublime grade.

D. Pourquoi marchez-vous en serpentant ? — R. Pour montrer que nous ne sommes parvenus dans le bien qu’avec peine et que par la persévérance.

D. Que désignent les chaînes ? — R. La raison d’être de ce grade, qui est de délivrer les captifs.

D. Que signifie le serpent d’airain ? — R. Il est l’image du serpent que Moise fit élever dans le camp des Israélites, et dont la vue avait la vertu de guérir la morsure des monstres qui poursuivaient ce peuple dans le désert.

D. À quelle heure s’ouvre la Cour du Sinaï ? — R. À une heure.

D. À quelle heure se ferme-t-elle ? — R. À quatre heures, nos conquêtes étant alors accomplies.




Grade de Prince de Merci.
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 26e degré.

Ordre. On se met à l’ordre en appuyant la main droite sur la hanche.

Signes. Il y en a trois. — Signe pour entrer en Loge : on porte la main droite ouverte en triangle au-dessus des yeux, comme pour les garantir d’une trop vive lumière qui viendrait d’en haut. — Signe pour se faire reconnaître d’un Frère du même grade ou d’un grade supérieur : on réunit en forme de triangle les deux pouces et les deux doigts qui suivent (l’annulaire et le petit doigt de chaque main restent ployés), et on s’appuie sur le ventre les mains ainsi disposées. — Signe de secours ou d’appel en cas de détresse : on croise ses deux bras au-dessus de la tête, les mains ouvertes, la paume en avant, et l’on s’écrie : « Elaï beni Emeth ! » ou bien : « À moi, les Enfants de la Vérité ! »

Attouchement. Vous portez les mains sur les épaules du Frère qui vous examine, et vous les lui pressez légèrement par trois fois, en disant : « Gomel ».

Mot de Passe. Il y en a un pour dire en entrant en Loge : « Gomel », et deux pour échanger afin de se reconnaître : « Ghibblim » et « Gabaon ». Ghibblim, que l’on prononce guiblime, est le mot de passe du 3e grade au Rite Français ; seulement, au 26e grade, on lui ajoute Gabaon.

Mot Sacré. « EDUL-PEN-CAGU » Ce mot est tellement sacré, qu’on l’appelle, dans ce grade, le Mot Sublime. Il y a aussi, pour les Princes de Merci, un autre mot sacré, d’un degré inférieur : « Jéhovah », auquel on répond : « Jakin ».

Âge. Quatre-vingt-un ans.

Marche. On fait trois pas égaux, en partant du pied gauche.

Batterie. Quinze coups, frappés ainsi : 000 — 00000 — 0000000.

Temps du Travail. Voir aux questions d’ordre.

Décor. Le tablier est en soie rouge et porte en broderie un triangle blanc et vert. Le cordon, vert-blanc-rouge, en sautoir, porte à l'extrémité un triangle d’or comme bijou.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Prince de Merci ? — R. J’ai vu la grande lumière, et je suis, comme vous, Très Excellent, par la triple alliance dont vous et moi portons la marque.

D. Quelle est cette triple alliance ? — R. Neuf lumières sont sur le trône, une flèche est sur l’autel, la Vérité sans voiles est notre palladium.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Quatre-vingt-un ans.

D. Quelle heure est-il ? — R. Avertissez, Très Excellent.




Grade de Commandeur du Temple.
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 27e degré.

Ordre. Étant debout, on se met à l’ordre en plaçant la main droite en équerre sur le ventre. Si l’on est assis à la table ronde autour de laquelle les Frères de ce grade délibèrent, on se met à l’ordre en posant sur la table la main droite étendue, le pouce écarté en forme d’équerre.

Signe. On fait sur son front un petit signe de croix avec le pouce de la main droite, les autres doigts étant fermés. Il y a deux manières de répondre à ce signe : si l’on est en Loge, le Frère à qui le signe a été adressé vient embrasser le front de son collègue à l’endroit même ou celui-ci s’est fait la croix ; hors de Loge, au lieu de baiser le front, la réponse est de porter sur la bouche les deux premiers doigts de la main droite, en fermant les autres, le dedans de la main tourné en dehors.

Attouchement. Vous frappez trois coups légers sur l’épaule gauche du Frère dont vous voulez éprouver l’importance maçonnique ; s’il est réellement 27e, il vous répondra en prenant votre main droite et en vous la secouant trois fois.

Mot de Passe. « Salomon ».

Mot Sacré. « INRI ». Il s’épèle.

Ni Âge ni Marche de convention pour ce grade.

Batterie. Vingt-sept coups, frappés ainsi : 00000000 0000 — 000000000000 — 000. En Loge, on frappe ces vingt-sept coups avec le plat de l’épée.

Temps du Travail. De dix heures à quatre heures.

Décor. Le tablier est rouge, avec bordure et doublure noires ; sur la bavette est une croix teutonique entourée d’une couronne de laurier d’or ; au-dessous de la bavette est une clef ; la croix et la clef sont brodées en noir. On porte aussi des gants blancs, doublés et bordés de rouge. Le cordon, blanc, liseré de rouge, se porte en sautoir ; sur les deux côtés sont brodées en rouge quatre petites croix teutoniques ; à la pointe du cordon est suspendu le bijou, lequel consiste en un triangle d’or portant les lettres I∴N∴R∴I∴ gravées au centre en caractères hébraïques. En outre, chaque Frère du 27e degré porte une écharpe rouge, bordée de noir, passant de droite à gauche, à laquelle est suspendue une croix teutonique émaillée en or.



Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Commandeur Souverain ? — R. J’ai vu la triple lumière.

D. À quelle heure les Grands-Commandeurs prennent-ils séance ? — R. À dix heures.

D. À quelle heure se retirent-ils ? — R. À quatre heures.




Grade de Chevalier du Soleil.
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 28e degré.

Ordre. Il n’y a pas de manière spéciale de se mettre à l’ordre, à ce grade.

Signe. Vous mettez la main droite en équerre sur le cœur. Le Frère à qui vous adressez ce signe vous répond en montrant le ciel avec l’index.

Attouchement. On se prend mutuellement les mains, et on se les presse doucement.

Mot de Passe. « Stibium — Hélios — Méné — Tétragrammaton. »

Mot Sacré. On vous dit : « Adonaï », et vous devez répondre : « ABRAG ».

Ni Âge ni Marche de convention, à ce grade.

Batterie. Six coups égaux : 000000.

Temps du Travail. Voir ci-dessous aux questions d’ordre.

Décor. Tablier brun, tunique de gaze, bonnet bleu et cordon pour tout vêtement. Le cordon, blanc moiré, est porté en sautoir ; il a à la pointe un œil brodé. Le bijou, suspendu au cordon, est un triangle en or, au milieu duquel est un œil.



Questions d’Ordre

D. D’où venez-vous ? — R. Du centre des ténèbres.

D. Comment avez-vous pu en sortir ? — R. Par la réflexion et l’étude de la nature.

D. Que signifie le mot de passe ? — R. Matière première, principe de tout ce qui a été créé.

D. Quels sont les noms des sept ? — R. Michaël, Gabriel, Ouriel, Zrahiel, Hhamaliel, Raphaël et Tsaphiel.

D. Dites-moi l’état du temps à l’heure de l’ouverture. — R. Il est nuit sur la terre, mais le soleil est dans son plein éclat pour la Loge.

D. Dites-moi l’état du temps à l’heure de la fermeture. — R. Les hommes suivent toujours l’erreur, peu la combattent, peu parviennent au saint lieu.




Grade de Chevalier de Saint-André.
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 29e degré.

Ordre. Il n’y a pas de manière Spéciale de se mettre à l’ordre, à ce grade.

Signes et Attouchements. Il y a, à ce grade, sept signes, trois attouchements et un attouchement général.

Premier signe, dit « signe de la terre » : on s’essuie le front avec le revers de la main droite, la tête un peu penchée.

Premier attouchement : on se prend mutuellement et successivement la première, la deuxième et la troisième phalange de l’index de la main droite en épelant alternativement le mot « Booz ».

Second signe, dit « signe de l’eau » : on étend d’abord sa main droite sur le cœur, et on la laisse ensuite retomber sur le côté droit, comme si on saluait.

Second attouchement : on fait sur le doigt médius de la main droite comme on a fait sur l’index au premier attouchement ; seulement, cette fois, c’est le mot « Jakin » que l’on épèle.

Troisième signe, dit « signe d’étonnement et d’horreur » : on regarde la terre à gauche, tout en levant au ciel les mains jointes que l’on porte à droite.

Quatrième signe, dit « signe du feu » : on entrelace les mains et on s’en applique le revers sur les yeux. Ce signe se complique d’une réponse qui se fait en portant la main droite en avant, à la hauteur de l’épaule.

Troisième attouchement : on se prend réciproquement la première phalange de l’index, en disant, l’un « Mo », l’autre « a » ; puis, l’on passe à la même phalange du petit doigt, et l’on dit, l’un « bon », l’autre « Moabon ».

Cinquième signe, dit « signe d’admiration » : on lève vers le ciel les yeux et les mains, le bras gauche un peu moins élevé que le droit ; le talon du pied gauche doit aussi être un peu relevé, de façon à ce que le genou fasse équerre avec la jambe droite.

Sixième signe, dit « signe du soleil » : on place au-dessus de l’œil droit le pouce droit, l’index étendu en l’air pour former l’équerre, et l’on vise, au bout comme si l’on prenait un point de rue, en disant : « Je compasse jusqu’au soleil. »

Septième signe, dit « signe général » : on forme sur sa poitrine, avec les bras, les mains en haut, la croix de Saint-André.

Attouchement général : on se prend la phalange extrême de l’index droit, et l’on dit, l’un « Né », l'autre « ka », on passe ensuite à la même phalange du petit doigt, et l’on dit, l’un « mah », l’autre « Nékamah ».

Mot de Passe. « Ardriel-Casmaran-Talliud-Furlac ».

Mot Sacré. « NEKAMAH ».

Âge. Quatre-vingt-un ans. Et l’on ajoute : « C’est le carré de neuf ».

Marche. Trois pas d’Apprenti, trois de Compagnon et trois de Maître ; ces neuf pas doivent figurer sur le sol de la croix de Jérusalem.

Batterie. Neuf coups frappés ainsi : 00 — 000 — 0000.

Temps du Travail. De midi plein à l’entrée de la nuit.

Décor. On porte une robe rouge, mais sans tablier. Sur la robe, on met en écharpe un cordon ponceau, à l’extrémité duquel le bijou du grade est attaché avec une rosette en ruban gros vert, liseré de rouge. On peut aussi porter le cordon en sautoir ; mais alors il doit être vert liseré de rouge. Le bijou est un compas dans trois triangles enfermés dans un seul ; au-dessous du grand triangle est une équerre renversée, avec un poignard dans l’angle de l’équerre. En outre, on a une ceinture en soie blanche, avec franges d’or.

Quand on porte le cordon en sautoir, le bijou est une croix de Saint-André, surmontée d’une couronne fermée ; au centre et sur la croisure est une pomme de pin renfermée dans un triangle placé au milieu d’un anneau ; à cet anneau est attachée une clef pendante entre les deux branches inférieures de la croix ; sur l’extrémité des bras de la croix sont les initiales des quatre mots sacrés : B∴ J∴ M∴ N∴



Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Écossais de Saint-André d’Écosse ? — R. Je le suis, éprouvez-moi.

D. Que signifient nos mots de passe ? — R. Ce sont les noms des quatre éléments : le premier est le nom de l’ange du feu ; le deuxième, celui de l’ange de l’air ; le troisième, celui de l’ange de l’eau ; et le quatrième, celui de l’ange de la terre.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Quatre-vingt-un ans ; c’est le carré de neuf.

D. À quelle heure ouvre-t-on le Conseil ? — R. À midi plein.

D. À quelle heure le ferme-t-on ? — R. À l’entrée de la nuit.




Grade de Chevalier Kadosch.
Rite Écossais. — Grade Philosophique. — 30e degré.

Ordre. On se met à l’ordre, en tenant l’épée bien droite dans la main gauche ; quant à la main droite, on la pose ouverte sur le cœur.

Signe. Après s’être mis à l’ordre, on laisse tomber sa main droite sur la cuisse, on fléchit un peu le genou ; puis, en se relevant, on saisit le poignard que l’on porte suspendu à l’écharpe, on l’élève à la hauteur du front, et l’on fait enfin le geste de frapper, dans la direction du ciel, en s’écriant : « Nekam, Adonaï ! »

Attouchement. Les deux Frères qui se donnent l’attouchement de 30e mettent d’abord en contact les deux pointes du pied droit et le genou ; l’un présente alors le pouce droit levé, et l’autre le saisit rapidement ; puis, tous deux réculent d’un pas et font le geste de vouloir se frapper au front avec un poignard ; l’un dit : « Nekamah-Bealim » ; l’autre répond : « Pharasch-Chol ».

Mot de Passe. Ils sont de deux sortes : l’un pour entrer en Loge, c’est-à-dire au Conseil ; l’autre, pour en sortir. Quand vous vous présentez pour entrer, le Frère tuileur vous dit : « Nekam », et vous devez répondre : « Menahhem ». À la sortie, la demande est : « Phagal-Chol », et la réponse : « Pharasch-Chol ».

Mot Sacré. Demande : « NEKAM-ADONAÏ ». Réponse: « PHARASCH-CHOL ».

Âge. « Je ne compte plus ». Dans quelques Conseils, on a gardé l’ancienne habitude, qui était de dire : « J’ai cent ans et plus. »

Marche. Trois pas précipités, les mains croisées sur la tête.

Batterie. Neuf coups frappés ainsi : 0 — 0000 — 00 — 0 — 0.

Temps du Travail. On ouvre le Conseil à l’entrée de la nuit, et on le ferme au point du jour.

Décor. La tenue solennelle est celle-ci : tunique blanche, ouverte sur le côté (dans le genre de la dalmatique que portent les diacres du clergé catholique), bordée en noir ; par dessus est une écharpe noire, portée en ceinture, avec franges d’argent ; un poignard à manche d’ivoire et d’ébène est passe dans la ceinture ; chapeau rabattu sur les yeux, ayant sur le devant un soleil à fond d’argent, rayons en or, un œil peint au centre du soleil, lequel est placé entre les lettres N∴ A∴ — La tenue des réunions ordinaires est celle-ci : en noir, habit de ville, gants blancs ; ceinture rouge ; cordon noir porté en écharpe de gauche à droite et ayant un poignard suspendu à l’extrémité ; sur le devant du cordon sont brodées en rouge deux croix teutoniques, ainsi qu’un aigle à deux têtes, un soleil et les lettres C∴ K∴ H∴ brodées en argent ; pas de tablier ; à la boutonnière de l’habit, sur le côté gauche, est attachée une croix teutonique, émaillée en rouge, portant au centre un médaillon en nacre de perles ; sur l’un des côtés de ce médaillon sont les lettres J∴ M∴, et sur l’autre côte est une tête de mort traversée par un poignard. — Lorsqu’un Kadosch assiste à la séance d’une Loge où sont réunis des Frères de grade inférieur au sien, il ne porte pas le costume ci-dessus décrit, mais seulement le cordon, ou même des fois, il ne porte que le bijou (soit la croix teutonique émaillée en rouge, soit le soleil d’or à fond d’argent) attaché par une faveur rouge sur le sein gauche.




Questions d’Ordre

D. Es-tu Chevalier Kadosch ? — R. Tu l’as dit.

D. En es-tu digne ? — R. J’ai fait mes efforts pour cela.

Etc., comme au Rite Français, jusqu’à la question d’âge inclusivement.

D. À quelle heure ouvre-t-on l’Aréopage des Chevaliers Kadosch ? — R. À l’approche de la nuit.

D. À quelle heure le ferme-t-on ? — R. Au point du jour.




Je reprends à présent ensemble les deux Rites Français et Écossais pour les trois Grades Supérieurs.





Grade d’Inquisiteur Inspecteur Commandeur.
Rite Français et Écossais. — 31e degré.

Ordre. Les mains en croix sur le ventre.

Signe. On croise les mains sur le ventre ; le Frère 31e à qui ce signe est adressé répond on croisant à son tour ses mains, mais sur la tête, et les paumes en dehors.

Attouchement. On s’approche réciproquement du pied droit, on se fait aussi toucher le genou ; puis, on se prend la main gauche, et de la main droite on se frappe mutuellement un léger coup sur l’épaule droite.

Il n’y a pas de Mot de Passe pour ce grade, ni d’Âge de convention, ni de Marche spéciale.

Mot Sacré. Il est triple. L’un dit : « JUSTICE » ; l’autre répond : « ÉQUITÉ » ; et tous deux ensemble ajoutent ensuite : « AINSI SOIT-IL ».

Batterie. Neuf coups frappés ainsi : 0 — 000 — 0000 — 0.

Décor. Dans les réunions auxquelles n’assistent que des Frères des grades philosophiques et des trois grades supérieurs, les Inquisiteurs Inspecteurs Commandeurs portent la tenue que voici : pas de tablier ; cordon blanc moiré, porté en sautoir, ayant à sa pointe un triangle brodé en or avec rayons d’argent et au centre le nombre 31 ; une croix teutonique en argent est pendue au cordon. — Dans les réunions de Frères des grades capitulaires et dans celles des Loges inférieures, les Inquisiteurs Inspecteurs Commandeurs ont un tablier blanc avec la croix teutonique brodée sur la bavette, et, au lieu de cordon, ils portent une chaîne d’or passée au cou, à laquelle est suspendue la croix teutonique d’argent, bijou du grade.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Grand Inquisiteur ? — R. Oui.

D. Combien de membres composent un Souverain Tribunal ? — R. Neuf.

D. Quels sont-ils ? — R. Un Président, un Chancelier, un Grand Trésorier, et six Grands Inquisiteurs.

D. Par quelles qualités avez-vous obtenu ce grade ? — R. Je possédais tous les grades de la Maçonnerie, depuis celui d’Apprenti jusqu’au grade de Chevalier Grand Élu Kadosch. J’ajouterai que je ne suis ni Souverain, ni ecclésiastique, ni Chevalier de Malte, ni d’aucun ordre de Chevalerie.

D. Quelles sont les fonctions du Grand Inquisiteur ? — R. Celles de veiller à ce qu’aucun Frère, de quelque grade que ce soit, ne s’écarte des devoirs qui lui sont imposés ; d’empêcher les contraventions aux lois de la Maçonnerie ; enfin, de travailler à la répression des abus.




Grade de Souverain Prince de Royal-Secret.
Rites Français et Écossais. — 32e degré.

Ordre. On se met à l’ordre en posant simplement la main sur le cœur.

Signe. On pose à plat la main droite sur le cœur ; on la tire ensuite du côte droit en l’élevant à la hauteur de l’épaule ; puis, on la porte brusquement en avant, la paume en bas ; enfin, on la laisse tomber sur la cuisse.

Il n’y a pas d’Attouchement ni de Marche à ce grade.

Mot de Passe. L’un dit, en bien séparant les deux mots : « Phagal-Chol ». L’autre répond, d’un seul trait : « Pharash-Chol ». Le premier reprend, en bien séparant les deux mots : « Nekam Mackah ». Et tous deux ajoutent ensemble : « Schaddaï ».

Mot Sacré. L’un dit : « SALIX ». L’autre répond : « NONI ». Et tous deux disent ensemble : « TENGU ».

Batterie. Cinq coups, ainsi frappés : 0 — 0000.

Âge. Un siècle et plus.

Décor. Le tablier est blanc, avec doublure et bordure rouges ; au milieu, le tracé d’un camp ; sur la bavette une croix rouge liserée d’argent. Le cordon, noir, liseré d’argent, se porte en sautoir ; sur la pointe est brodée en rouge une croix teutonique ; un aigle à deux têtes, en argent, est placé au centre de la croix ; le cordon est doublé d’un autre ruban, ponceau, sur lequel est brodée en noir une croix teutonique. Le bijou, suspendu au cordon, est une croix teutonique en or. Les Frères de ce grade portent encore une ceinture, noire, avec franges d’argent, ayant une croix rouge brodée sur le devant.




Questions d’Ordre

D. Êtes-vous Souverain Prince de Royal-Secret ? — R. Je le suis et m’en fais gloire.

D. Vous ne paraissez point pourtant en avoir l’âge. — R. J’ai cependant un siècle et plus.

D. Quelle est la fonction des Souverains Princes de Royal-Secret ? — R. Ils président au commandement militaire de la Maçonnerie.

D. Donnez-moi le mot sacré. — (On le donne ; voir ci-dessus.)

D. Que signifie la parole que nous venons de prononcer ensemble ? — R. Elle est composée avec les initiales des cinq pavillons des princes.

D. Nommez le porte-étendard du pavillon T. — R. Beseleel.

D. Nommez celui du pavillon E. — R. Ooliab.

D. Nommez celui du pavillon N. — R. Mahusem.

D. Nommez celui du pavillon G. — R. Garimon.

D. Nommez celui du pavillon U. — R. Amariah.

On donne ensuite le mot de passe.

D. N’avez-vous plus rien à me dire ? — R. C’est à moi de vous demander le jour du départ pour l’armée.

D. Cyrus. — R. Ézéchiel.

(Nota : Si c’est un dimanche, la demande est « Cyrus » et la réponse « Ézéchiel ». Mais il y a un mot d’ordre différent pour chaque jour de la semaine. Voici : Lundi, D. Darius, R. Daniel ; Mardi, D. Xerxès, R. Habacuc ; Mercredi, D. Alexandre, R. Sophonias ; Jeudi, D. Philadelphe, R. Aggée ; Vendredi, D. Hérode, R. Zacharie ; Samedi, D. Ézéchias, R. Malachias.)

D. À quelle heure les Princes de Royal-Secret partent-ils pour l’armée ? — R. À la cinquième heure, après le coucher du soleil.




Grade de Grand Inspecteur Général.
Rites Français et Écossais. — 33e degré.


À ce grade, on ne se met pas à l’ordre. Il n’y a pas non plus d’Attouchement ni de Marche. Par contre, les Mots de Passe, Mots Sacrés, Mots Sublimes, etc., se compliquent plus que jamais, et le signe, qui est triple, se fait avant d’entrer en loge ; la Loge s’appelle « le Suprême Conseil ».

Autour du local ou se tient la séance, des Frères du 32e degré vont et viennent, ne laissant pénétrer que les hauts dignitaires portant le décor du 33e grade. C’est en quelque sorte une première antichambre. Les Grands Inspecteurs Généraux doivent d’abord répondre aux questions d’ordre du 32e grade que leur pose le tuileur Prince de Royal-Secret.

Après quoi, ils pénètrent dans une seconde pièce où ils se trouvent en présence du tuileur des 33es, nommé « l’Illustre Capitaine des Gardes ».

Je vais donc, en indiquant ces dernières questions d’ordre, faire connaître les Mots de Passe, Mots Sacrés, etc.

Décrivons d’abord le costume des Grands Inspecteurs Généraux.

Décor. Tous les membres du Suprême Conseil portent, de gauche à droite, un grand cordon blanc moiré, liseré d’or ; au bas du cordon est une rosette, aux couleurs blanche, rouge et verte, frangée d’or ; sur le devant est brodé en or un triangle environné d’une gloire (ou de rayons) traversé par deux épées ; au centre est le chiffre 33. Pas de tablier ; le bijou du grade est un grand aigle blanc et noir à deux têtes, couronné, ayant les ailes étendues et tenant un glaive dans les serres ; les becs, les ongles et le glaive sont en or ; on porte ce bijou suspendu au bas du cordon, ou à une chaîne d’or passée au cou. Les Grands Inspecteurs Généraux portent, en outre, sous l’habit de ville, du côté gauche, une croix teutonique rouge.

La Batterie du grade Suprême est de onze coups, qui se frappent ainsi : 00000 — 000 — 0 — 00.



Questions d’Ordre

D. Qui êtes-vous ? — R. Grand Inspecteur. J’ai monté le dernier échelon, j’ai vu toute la Maçonnerie, je connais le Maître.

D. Par qui avez-vous été reçu ? — R. Par le Très Puissant Souverain Commandeur.

D. Pourquoi les Très Sublimes Princes de Royal-Secret portent-ils un cordon noir ? — R. À cause du deuil que doivent porter tous les bons Frères.

D. Je suis aussi Grand Inspecteur ; parlez-moi sans emblème. R. — Le puis-je sans danger ?

D. Je me montre ! (En disant cela, l’Illustre Capitaine des Gardes ouvre ses vêtements et met son épée à plat sur la croix teutonique qu’il porte sous l’habit, du côté gauche). — R. Je me livre ! (En disant cela, le Grand Inspecteur Général porte son épée sur son front, sur son cœur et en avant, par trois mouvements.)

D. Donnez-moi le Mot de Passe. — R. De Molay.

D. Hiram-Abi. Et le second Mot ? — R. Frédéric.

D. De Prusse. Voulez-vous me donner encore le Mot Sacré ? — R. Quelqu’un peut-il nous entendre ?

D. Le Grand Architecte de l’Univers, notre Maître, peut seul nous entendre. — R. PAUL-KAL-PHARÈS-KADOSCH.

D. Le Mot Sublime ? — R. MIKAMIKA-BEALIM.

D. ADONAÏ. La Grande Parole d’Entrée ? — R. NEKAM-ADONAÏ-NEKAM.

D. Quel âge avez-vous ? — R. Trente ans accomplis.

D. Faites-moi connaître vos signes ? — R. Les voici. (En disant cela, le Grand Inspecteur Général donne les trois signes du grade de 33e. Premier signe : il croise ses bras sur sa poitrine et fléchit les genoux en s’inclinant légèrement vers la terre. Second signe : il tire le glaive du fourreau, fléchit en même temps le genou gauche et met sa main gauche sur son cœur. Troisième signe : il applique trois fois les lèvres sur la lame de son glaive.)

D. Pourquoi venez-vous donc de mettre votre main gauche sur votre cœur ? (Cette question se pose d’un air étonné, comme si le Frère qui se présente venait de commettre une erreur). — R. Pour marquer que mon cœur ne tremble pas.

D. À quelle heure les Grands Inspecteurs Généraux vont-ils ouvrir le Suprême Conseil ? — R. Dès que le mot d’ordre sera donné.

D. À quelle heure le formeront-ils ? — R. Quand l’astre du matin illuminera le Conseil.




Privilèges du Grand Inspecteur Général. — Dans toutes les Loges et dans tous les Conseils, excepté dans le Suprême Conseil des 33es, il a le droit de garder son chapeau sur la tête ; il a aussi le droit de parler sans se lever de son siège. — Lorsqu’il se présente aux travaux d’un Conseil au-dessus du 16e degré, il est reçu sous la voûte d’acier ; et si le Président du Conseil n’est pas un 33e, il lui offre son siège, que le Grand Inspecteur Général peut accepter ou refuser. — Enfin, dans toutes les Loges et dans tous les Chapitres et Conseils, il a la première place à droite du Président.




RITE DE MISRAÏM




première classe
1er  degré. — Apprenti.

Tout se passe comme au premier grade du Rite Écossais, sauf la variante que voici pour la Batterie :

Batterie. Trois coups, frappés ainsi : 0 — 00.

2e  degré. — Compagnon.

Comme au deuxième degré du Rite Écossais, sauf les variantes que voici :

Attouchement. On prend la main droite du Frère ; on place le pouce entre le doigt annulaire et le doigt du milieu ; le Frère en fait autant (c’est la demande du Mot de Passe). On pose ensuite l’angle du pouce sur la première jointure du doigt du milieu (c’est la demande du Mot Sacré).

Batterie. Trois coups égaux : 000.

Marche. Trois pas d’Apprenti, le premier et le troisième en partant du pied droit, et le second en partant du pied gauche.

3e degré. — Maître.

Comme au troisième degré du Rite Écossais, sauf les variantes que voici :

Attouchement. — On prend la main droite du Frère ; on pose le pouce entre les premières phalanges des doigts annulaire et auriculaire ; le Frère fait la même chose ; c’est la demande du Mot de Passe. Ensuite, on fait l’union des cinq points de perfection. (Voir l’explication à l’attouchement de Maître, Rites Français et Écossais.)

Batterie. Trois coups lents : 0 — 0 — 0.

Marche. Un pas d’Apprenti, trois pas de Compagnon, et un pas en avant en partant du pied gauche. Ensuite, on assemble les talons.




deuxième classe
4e degré. — Maître Secret.

Comme au quatrième degré du Rite Écossais, sauf les variantes que voici :

Décor. On porte ruban blanc, liseré de noir, en sautoir ; le bijou est celui du Rite Écossais, c’est-à-dire une clef d’ivoire. Le tablier blanc, avec bavette bleue, s’attache par des cordons verts ; sur la bavette est peint un œil.

5e degré. — Maître Parfait.

Comme au cinquième degré du Rite Écossais, sauf les variantes que voici :

2e Attouchement. On se prend mutuellement la main droite en griffe de Maître tandis qu’on porte la main gauche sur l’épaule droite du Frère. Puis, on se prend de nouveau la main droite, mais cette fois les quatre doigts serrés et le pouce écarté, et on la presse quatre fois en disant « Moabon. »

Décor. Sur le cordon sont brodées en or deux colonnes croisées ; au milieu, comme nœud du croisement, une pierre carrée enfermée dans trois cercles concentriques. Sur le tablier, on fait figurer sept cercles concentriques, avec la pierre carrée au centre.

6e degré. — Secrétaire Intime.

Comme au sixième degré du Rite Écossais.

7e degré. — Prévôt et Juge.

Comme au septième degré du Rite Écossais.

8e degré. — Maître Anglais.

Ordre. On porte sur le cœur la main droite étendue en tranchant et l’on regarde fièrement devant soi.

Signe. On porte la main droite vers le front, les doigts tournés vers les yeux, et l’on se donne une attitude aussi pensive que possible.

Âge. Trois fois neuf ans, ou vingt-sept ans accomplis.

Batterie. Cinq coups égaux : 00000.

Attouchement. On pose la main droite sur le coude droit du Frère et on le presse légèrement ; on se joint intérieurement le pied et le genou droits et, dans cette position, on se dit a l’oreille le Mot Sacré.

Mot de Passe. « Zabulon. »

Mot Sacré. L’un dit : « JAKINAÏ. » Réponse : « JEHOVAH. »

Marche. Cinq pas avec lenteur et gravité.

Décor. Le cordon est blanc, liseré de noir, avec une étoile à cinq pointes en argent rayonnant d’or ; le tablier est blanc, doublé de rouge.




troisième classe
9e degré. — Élu des Neuf.

Comme au neuvième degré du Rite Écossais, sauf les quelques variantes que voici :

Mot de Passe. « Nékam. »

Mot Sacré. Il est triple : « GOMER, » « NOHEMA, » « BEGOAL-CHOL. »

10e degré. — Élu de l’Inconnu.

Ordre. On lève les bras au ciel.

Signe. On fait le mouvement de s’arracher la langue. Le Frère qui connaît ce signe doit y répondre en levant vers le ciel les mains et les yeux.

Attouchement. Vous présentez à l’autre le dos de votre main ; il la prend et la baise au revers en fléchissant le genou.

Mot de Passe. « Abi-Rama. » On répond : « Pérignan »

Mot Sacré. « MOABON. »

Batterie. Vingt-sept coups : 000000000 — 000000000 — 000000000.

Décor. Le tablier est comme celui du neuvième degré du Rite Écossais. Sur le cordon, qui est noir et se porte en écharpe de gauche à droite, une tête de mort et un poignard sont brodés. Le bijou est un poignard qui se suspend au cordon.

11e degré. — Élu des Quinze.

Comme au dixième degré du Rite Français, sauf les variantes que voici :

Ordre. On place sa main droite sous le menton, le pouce levé.

Attouchement. On fait le geste de s’ouvrir réciproquement le ventre avec le pouce.

Mot Sacré. « ZERBAL. » On répond : « BEN-DAKA. »

12e degré. — Élu Parfait.

Signe. On se donne mutuellement la main droite.

Attouchement. On se renverse réciproquement la main droite à deux reprises, en disant : « Ben-Akar »

Mot de Passe. Il est triple : « Berith-Neder-Abraham »

Mot Sacré. « STOLKIN. »

Ce n’est pas tout. Il y a encore un autre mot mystérieux pour ce grade. « Donnez-moi la Maîtresse Parole, » vous dit le Frère qui vous interroge. Et vous lui répondez : « Comment voulez-vous que je vous la donne, mon Frère, puisqu’elle est perdue ! »

Batterie. Neuf coups, comme ceci : 00000000 — 0.

Décor. Le cordon que porte l’Élu Parfait est noir, avec trois cœurs enflammés et la devise : « Vincere aut Mori. »

13e degré. — Illustre Élu de la Vérité.

Signe. On s’appuie les mains sur la tête, et l’on fait le mouvement du bélier. À ce signe on répond en renversant la tête en arrière et en mettant la main droite sur le cœur. En d’autres termes, le premier Illustre Élu imite le mouton qui cogne sur son collègue, et le second Illustre Élu esquisse une grimace qui a l’air de dire : « Bigre! je suis rudement touché ! »

Attouchement. Vous présentez votre main droite fermée, le pouce levé. Aussitôt, le confrère en Illustration saisit vivement votre pouce en tenant aussi le sien en l’air. Alors, avec la main gauche, vous recommencez le mouvement et vous saisissez le pouce droit du confrère ; lui, a son tour, empoigne votre pouce gauche. Là-dessus, vous dégagez prestement votre main droite et vous vous en servez pour saisir le pouce gauche en l’air du confrère. On fait ce manège trois fois, en précipitant autant que possible les mouvements.

Batterie. Neuf coups, frappés ainsi : 000000 — 0 — 00.

Mot de Passe. « Abiram ».

Mot Sacré. L’un dit : « MORAH ». L’autre répond : « NAC ». Et tous deux ensemble : « NACMORAH ».

Décor. Tablier blanc, doublé et bordé ponceau. Gants blancs. Cordon ponceau, porté en écharpe de gauche à droite. Le bijou, qui y est suspendu, est un soleil d’or renfermant une étoile à neuf pointes au milieu de laquelle est une pierre carrée.




quatrième classe
14e degré. — Écossais Trinitaire.

Signes. On entre en Loge en portant la main droite en forme de triangle au-dessus des yeux comme pour se d’une vive lumière. — Le signe ordinaire du grade est un triangle formé avec les deux pouces et les deux index réunis et posés sur le ventre. — Le signe d’appel en cas de détresse est celui-ci : on se croise les deux bras au-dessus de la tête, les mains ouvertes, les paumes en avant, et l’on s’écrie : « À moi, les Enfants de la Vérité ! »

Attouchement. Vous portez les deux mains sur les épaules du collègue dont vous voulez vous faire reconnaître ; vous les lui pressez en lui disant « Gomel » ; puis, vous lui saisissez le coude droit, et vous le lui secouez trois fois en le regardant dans le blanc des yeux.

Âge. Sept fois neuf ans.

Mot de Passe. « Gomel ».

Mot Sacré. Il est triple : « JAKIN - TUBALCAÏN - ACACIA ».

Batterie. Sept coups égaux : 0000000.

Marche. Trois pas ordinaires en partant du pied gauche.

Décor. L’Écossais Trinitaire, en tenue de Loge, est revêtu d’une tunique rouge, sur laquelle il porte en sautoir un cordon blanc-rouge-vert. Le bijou, suspendu à la pointe, est un triangle équilatéral en or.

15e degré. — Écossais Compagnon.

Signe. On porte la main à l’épaule gauche et on la ramène diagonalement vers la hanche droite. Pour répondre à ce signe, on fait le geste de se couper le ventre avec la main étendue en tranchant.

Attouchement. C’est le même que celui d’Apprenti.

Âge. Vingt-sept ans.

Mot de Passe. « Gomel-Schibboleth ».

Mot Sacré. « MOABON ».

Décor. On porte le tablier d’Apprenti et un cordon rouge, en écharpe de droite à gauche

16e degré. — Écossais Maître.

Signe. On porte la main droite au front, le pouce appuyé. Pour répondre à ce signe, on forme sur le ventre un triangle avec les bouts des pouces et des index réunis.

Attouchement. Comme au grade d’Apprenti.

Âge. Quatre-vingt-un ans.

Batterie. Sept coups, comme ceci : 00 — 00 — 00 — 0.

Mot de Passe. « Sédécias. »

Mot Sacré. Il est triple. « GOMEL — GHIBBLIM — GABAON. »

Décor. Tunique rouge, cordon rouge, en sautoir, portant à la pointe un triangle où sont les lettres G∴ S∴ V∴ entre les branches d’un compas ouvert à 45 degrés.

17e degré. — Élu Panissière.

Signes. 1o  Avec le pouce droit, on fait le mouvement de s’ouvrir le ventre. 2o  On porte la main droite au front, la paume en bas, la main appuyant par le pouce.

Attouchement. On s’empoigne réciproquement le coude droit et on se le secoue trois fois.

Batterie. Quinze coups : 000 — 00000 — 0000000.

Mot de Passe. « Gabaon ». On répond : « Ghibblim ».

Mot Sacré. « JEHOVAH ». On répond : « JAKINAÏ ».

Décor. Tunique, cordon, tablier et bijou de l’Écossais Trinitaire, c’est-à-dire du 14e degré Misraïmite.

18e degré. — Maître Écossais.

Signe. On porte le pouce droit au front, la main étendue.

Attouchement. Comme au cinquième grade du Rite Écossais ; seulement, on le termine en faisant glisser la main gauche jusqu’au coude.

Batterie. Dix coups égaux : 0000000000.

Âge. Vingt-sept ans.

Mot de Passe. « Oholli ».

Mot Sacré. « MOABON ».

Décor. Tunique, tablier et cordon rouges ; tout est rouge, même les doublures. Le cordon se porte en sautoir, et le bijou qui y est suspendu est un triangle dans un cercle


19e degré. — Écossais des trois J.

Les trois J, d’où vient le nom donné à ce grade, sont les initiales du triple mot sacré.

Signes. 1o  On porte la main droite au front. 2o  On se traverse horizontalement le corps (à la hauteur de la poitrine) avec la main droite étendue en tranchant. 3o  On croise les deux mains et on les tend en avant.

Attouchement. On se prend mutuellement le coude droit, mais on ne le secoue pas.

Batterie. Dix-neuf coups : 000 — 000000000 — 0 — 00 — 0 — 000.

Mot de Passe. « Gabaon ». On répond : « Ghibblim »

Mot Sacré. Il est triple. « JOURDAIN — JAKO — JAKIN ».

20e degré. — Écossais de la Voûte Sacrée.

Comme au quatorzième degré du Rite Écossais, excepté cette différence : le premier mot couvert est Gabaon au lieu de Zabulon, et le deuxième mot couvert est Moabon au lieu de Makobim'.

21e degré. — Écossais de Saint-André.

Comme au vingt-neuvième degré du Rite Écossais. Toutefois, une différence est à noter : c’est que, en se faisant les attouchements mystérieux, on se dit les Mots Sacrés d’Apprenti, Compagnon et Maître du Rite Français, au lieu de se dire ceux des mêmes grades du Rite Écossais.




cinquième classe
22e degré. — Petit-Architecte.

Signes. Il y en a deux. — Premier signe : l’un pose la main droite sur sa hanche, regarde le ciel et recule en arrière son pied gauche ; aussitôt, le collègue Petit-Architecte, qui a vu ce manège, l’imite scrupuleusement et dit a l’autre : « Je le suis ». — Second signe : le premier des deux Petits-Architectes qui se rencontrent se met vivement à l’ordre de Maître ; après quoi, il lève la main droite à la hauteur des yeux, puis il la retire horizontalement, et enfin il fait le geste de vouloir s’enfoncer son pouce dans le cœur ; alors, l’autre Petit-Architecte met sa main droite sur la hanche, et, adressant un gracieux sourire à son collègue, fait semblant de vouloir s’en aller à reculons ; seulement, il s’arrête au premier pas et il cligne de l’œil droit.

Attouchement. C’est celui du grade de Maître, que l’on complète en se secouant trois fois le coude droit à tour de rôle, en disant, le premier « Ga », le second « ba », et le premier « on ». Après quoi, on s’embrasse comme deux vieux amis qui ne se seraient pas vus depuis longtemps.

(Remarque de l’auteur : — Ils sont bien affectueux, les Petits-Architectes !)

Âge. Vingt-sept ans.

Mot de Passe. « Gabaon. »

Mot Sacré. « GOMEL. »

Décor. Le tablier, blanc, a sa doublure et sa bordure ponceau. Le cordon, ponceau, porté en sautoir, est agrémenté, à la pointe, d’une rosette bleue, à laquelle on attache un triangle en or, bijou du grade.

23e degré. — Grand-Architecte.

Moins de tendresse chez les Grands-Architectes que chez les Petits. Ils n’ont ni signes ni attouchements. Ils n’ont pas non plus de Mot de Passe. Il est vrai qu’ils sont d’un âge où l’on est devenu peu expansif.

Âge. Quatre-vingt-dix ans.

Batterie. Douze coups égaux : 000000000000.

Mot Sacré. « RAMA. » On répond : « STABAL »

Décor. Le tablier est vert, avec trois étoiles disposées en triangle au milieu ; sur le cordon, qui est blanc et se porte en écharpe de gauche à droite, sont six lettres : G∴ E∴ L∴ R.∴ D∴ M∴

24e degré. — Architecture.

Signe. À ce grade, on fait le signe que l’on veut, pourvu qu’il représente une figure de géométrie angulaire. En général, on se trace un triangle sur la poitrine en partant du cœur et en y revenant.

Attouchement. On se joint mutuellement la main droite, en entrelaçant les doigts.

Âge. Cent vingt ans.

Mot de Passe. —— L’un dit : « Hue ! » L’autre répond : « Tue ! » Lors de l’initiation, le Président du Conseil vous dit que ces deux mots sont les syllabes initiales du double Mot Sacré.

Mot Sacré. « URIM. » Un prononce : Urime ; attention à ne pas se tromper ! Le collègue en Architecture, à qui l’on a glissé dans le tuyau de l’oreille ce mot mystérieux, doit répondre : « TUMIM. » On prononce : Tumime.

Les jours de réception solennelle, on ne dit que les dernières syllabes, rim et mim.

Décor. Le tablier, qui est blanc, est bordé et doublé aux trois couleurs bleue, noire et rouge. Le cordon, bleu, liseré d’une dentelle noire, se porte en sautoir ; à la pointe, un globe d’or, bijou du grade, est suspendu par deux nœuds rouges.

25e degré. — Apprenti Parfait Architecte.

Signe. Vous vous campez sur la hanche avec la main gauche, et en même temps vous vous passez sur le front le pouce de la main droite, en avant bien soin de tenir les quatre autres doigts serrés et formant l’équerre.

Attouchement. Avec votre main gauche, vous saisissez le poignet gauche du collègue, en griffe de Maître, comme si vous vouliez l’égratigner ; seulement, vous m’enfoncez pas les ongles.

Batterie. Neuf coups, par trois: 000 — 000 — 000.

Âge. Neuf fois neuf ans.

Mot de Passe. « Jakin. »

Mot Sacré. L’un dit : « GOMEL ». L’autre répond : « GÉZAC ». Et tous deux ajoutent ensemble : « NOUVEK ».

Décor. Le tablier est blanc, double de rouge et bordé en bleu. En guise de cordon, on porte à la boutonnière une modeste ganse rouge et bleue, et à la pointe est suspendu un triangle contenant un cercle, bijou du grade.

26e degré. — Compagnon Parfait Architecte.

Signe. On pose son pouce droit sur le nez, la main faisant l’équerre ; quant à la main gauche, on la campe sur la hanche crânement.

Attouchement. On se saisit mutuellement, en griffe de Maître, d’abord le poignet, ensuite le coude ; avec cet attouchement-la, on a absolument l’air de vouloir s’arracher l’un à l’autre la peau.

Âge. Trois fois trois ans, et puis cinq ans, et puis encore sept ans.

Mot de Passe. « Jakini ».

Mot Sacré. « JAKINIK ».

Décor. Le tablier, blanc, est doublé de rouge et bordé de rouge avec une faveur bleue achevalée. À la boutonnière, on porte une ganse rouge et bleue, à laquelle est suspendu le bijou du grade, un cercle dans un double triangle en or.

27e degré. — Maître Parfait Architecte.

Signe. Vous appuyez sur le front le revers de la main droite ; puis, vous la descendez, cette main droite, sur le ventre, et là, la tenant en tranchant, vous faites le geste de vouloir vous faire une incision en terme d’équerre ; après quoi, vous joignez les deux mains au-dessus de la tête, en ayant soin de les y placer en forme de compas.

Attouchement. On se saisit mutuellement la main droite en griffe de Maître, puis le coude, on se tenant la main gauche sur l’épaule ; enfin, on avance la jambe droite entre celles du Frère.

Âge. Trois fois vingt-sept ans.

Batterie. Quinze coups frappés ainsi : 00 — 0 — 00 — 0 — 00 — 00 — 00 — 00 — 0.

Mot de Passe. « Jakin. »

Mots Sacrés. « JUDA — ADONAÏ — JÉHOVAH »

Mots Incommunicables. Attention ! Voici qui est encore plus mystérieux que les trois mots sacrés ! « KADOSCH-JÉHOVAH ».

Décor. Tablier blanc, doublé de rouge et ayant une double bordure en bleu. Le cordon, bleu, avec une rosette rouge, supporte, comme bijou du grade, un triple triangle en or, contenant un cercle et une étoile flamboyante.

28e degré. — Parfait Architecte.

Signe. On porte la main droite au front, comme pour se garantir de la lumière. En réponse, on fait le même signe, mais avec les deux mains.

Attouchement. On se prend mutuellement le coude droit, la main restée libre posée sur l’épaule gauche, et l’on dit ensemble à voix basse : « Jamin ».

Âge. Quatre-vingt-un ans.

Batterie. Neuf coups : 00000000 — 0.

Décor. Tablier blanc, doublure rouge. Cordon rouge, porté de droite à gauche. Le bijou est un cercle dans un triangle d’or ; au centre sont les lettres J et A entrelacées.

29e degré. — Sublime Écossais.

Voir le même degré au Rite Écossais, sauf les variantes que voici :

Signe. On lève le bras droit et avec le doigt du milieu on montre le ciel.

Âge. Quatre-vingt-un ans.

Batterie. Douze coups : 00 — 00 — 00 — 00 — 00 — 00.

Décor. Le tablier est blanc, avec doublure et bordure cramoisies. On porte gants blancs. La tête est ceinte d’un bandeau cramoisi où sont brodées en or douze étoiles et au milieu d’elles l’iod hébraïque.

30e degré. — Sublime Écossais d’Hérodom.

Signe. Ils sont au nombre de deux, chacun avec sa réponse. On fait le premier en portant la main droite à l’épaule droite et en la ramenant vivement vers la hanche droite, tout en fléchissant légèrement le genou ; on y répond en portant sa main droite sur le flanc gauche et en la ramenant aussitôt horizontalement sur la droite. Pour faire le second signe, on porte la main droite en équerre sur le front, le pouce appuyé ; on y répond en joignant ses mains sur le ventre.

Attouchements. 1o On se prend par-dessous les bras, comme pour s’aider à se relever. 2o On se prend la main droite, et on la retourne trois fois, en prononçant, à chaque mouvement, l’un des mots : « Alliance, Promesse, Sainteté ». On remplace quelquefois ce deuxième attouchement en se donnant la main en griffe de Maître, tout en disant, l’un « Gomel », l’autre « Jéhovah ».

Âge. Sept ans.

Batterie. Quinze coups : 00 — 0 — 00 — 0 — 00 — 0 — 00 — 0 — 00 — 0.

Mot de Passe. « Jakin-Jakinik-Jakinaï ».

Décor. Tunique rouge. Tablier blanc, doublé et bordé en rouge. Cordon rouge, liseré de vert et porte en sautoir. Comme bijou attaché au cordon, une étoile flamboyante avec la lettre G au milieu.



sixième classe
31e degré. — Grand Royale-Arche.

Voir le treizième degré du Rite Écossais, sauf pour les variantes que voici :

Batterie. Sept coups : 00000 — 00.

Mot de Passe. On se tient, à deux personnes, le dialogue intéressant que voici : Pierre dit « Jod » ; Paul répond « Jhao » ; Pierre, « Jha » ; Paul, « Eléïah » ; Pierre, « Eliah » ; Paul, « Jaheb » ; Pierre, « Adonaï » ; Paul, « El-Hhanan » ; Pierre « Jobel ». Comme on le voit, cela ne manque pas de gaieté.

Décor. Le cordon est ponceau ; le bijou est une médaille en or, représentant d’un côté une pierre fermant une trappe, de l’autre un triple triangle autour duquel sont les lettres S∴J∴J∴S∴I∴P∴T∴F∴A∴S∴H∴R∴H∴, anno 2995.

32e degré. — Grand Arche.

Ordre. Pieds en équerre, bras gauche le long du corps, bras droit tendu en avant.

Signe. Vous joignez les mains, les doigts croisés et les pouces en croix l’un sur l’autre.

Batterie. Dix coups : 000000000 — 0.

Mot de Passe. Pierre dit : « Makakmaï » ; Paul répond « Israël ». Pierre reprend : « Est-ce tout? » ; Paul réplique : « Jacob ».

Décor. On est habillé d’une magnifique robe de soie blanche ; seulement, pour ne pas trop avoir l’air d’une nouvelle mariée, on la borde en jaune, couleur du ménage. Le cordon, bleu, en sautoir, supporte une petite arche d’alliance en réduction ; cette arche est le bijou du grade.

33e degré. — Sublime Chevalier du Choix.

Ordre. Je vous recommande tout particulièrement la manière de se mettre à l’ordre dans les Loges du 33e degré du Rite de Misraïm ; c’est vraiment du plus haut comique. Au moment où le Vénérable, donnant un coup de maillet sur son comptoir, s’écrie : « À l’ordre, mes Frères ! », tous les assistants doivent allonger le bras gauche et avec la main droite se l’empoigner un peu au-dessus du coude, et en même temps la physionomie de chacun doit exprimer la plus vive douleur. (Absolument authentique.)

Vraiment, vous savez, c’est à voir ! Quelles têtes amusantes doivent avoir tous les Sublimes Chevaliers du Choix, lorsqu’ils esquissent leur grimace, lorsqu’ils ont, tous ensemble, l’air de s’être meurtri le bras gauche et de souffrir d’une contusion ou tout au moins d’une crampe ! Quel tableau réjouissant ! Quelle extravagante et variée collection de physionomies d’idiots !

Non, c’est à mourir de rire.

Et dire que pas un directeur du Palais-Royal n’a encore eu l’idée de monter un vaudeville dont un acte représenterait une séance de Francs-Maçons ! Quel joyeux succès obtiendrait cet acte !

Signe. Je suis obligé encore, tant le rituel maçonnique est parfois d’un cocasse achevé, de prévenir mes lecteurs que ce que je vais leur indiquer est scrupuleusement exact. Je ne saurais trop l’affirmer. Quand un Sublime Chevalier du Choix veut se faire reconnaître, son signe est celui-ci : il passe sa main droite dans la manche gauche ; puis, après l’y avoir laissée un petit moment, il la retire et la regarde dessus et dessous d’un air profondément étonné. Les gens qui ne sont pas au courant de la chose doivent s’imaginer que le monsieur s’est senti tout à coup le bras mouillé et qu’après vérification il a reconnu qu’il n’était pas mouillé du tout.

Et voilà les gens qui critiquent les cérémonies du culte catholique !

Attouchement. De mieux en mieux : on s’accroche réciproquement le petit doigt de la main droite, et quand on est là, plantés tous deux dans cette position d’imbéciles, on se dit à tour de rôle dans l’oreille gauche une des lettres qui composent le mot sacré du grade.

Âge. « Quel âge avez-vous, mon Frère ? » demande-t-on, comme question d’ordre, à un sublime Chevalier du Choix, et le Sublime Chevalier du Choix répond : « Entre vingt-six et soixante ans. »

Décidément, pour composer une Loge de ces Chevaliers-là, il faut faire un Sublime Choix de crétins.

Ce n’est pas fini. Attention à la Batterie !

Batterie. Deux coups ordinaires, à chacun desquels on prononce « Israël ».

Mot Sacré. « GABARIM ».

Vous pensez peut-être que, ce coup-ci, vous avez fini de rire ?

Ah ! bien non !

Ils sont inépuisables, les Sublimes Chevaliers du Choix.

Quand il n’y a plus de bêtises, il y en a encore.

Savourez-moi, je vous prie, la désignation du :

Temps du Travail. D’abord, à ce grade misraïmite, on ne parle plus d’ouvrir ou de fermer les travaux. Le Président de la Loge, intitulé Très Sublime Maître, dit au Frère Premier Sacrificateur (c’est le titre du Premier Surveillant) : « À quelle heure, frère Premier Sacrificateur, les Lévites ouvrent-ils l’Arche? » Et le Frère interpellé répond : « Quand il ne fait ni jour ni nuit, Très Sublime Maître, quand il ne fait ni pluie ni beau temps. » Alors, ie Très Sublime Maître reprend : « Quel temps fait-il, Frère Premier Sacrificateur ? » Réponse : « Il n’est ni jour ni nuit, Très Sublime Maître, il ne fait ni pluie ni beau temps. » — « Eh bien ! conclut le Président, puisqu’il n’est ni jour, etc., puisqu’il ne fait ni pluie, etc., ouvrons l’Arche ! »

Arche, dans ce grade est le nom de la Loge. Ils l'appellent l’Arche d’Alliance. C’est l’Arche de Noé qu’il faudrait dire.

Et, pour lever la séance, voulez-vous savoir comment cela se pratique ? — Voici :

« Le Très Sublime Maître. — À quelle heure, Frère Premier Sacrificateur, les Lévites ferment-ils l’Arche ?

« Le Premier Sacrificateur. — Peu importe l’heure, Très Sublime Maître ; les Lévites ferment l’Arche, quand la Tribu d’Israël est satisfaite.

« Le Très Sublime Maître. — Eh bien, la Tribu d’Israël est-elle satisfaite, Frère Premier Sacrificateur ?

« Le Premier Sacrificateur. — Elle l’est, Très Sublime Maître.

« Le Très Sublime Maître. — Puisque la Tribu d’Israël est satisfaite et que par conséquent le moment est venu de fermer l’Arche. Frères Premier et Second Surveillants, invitez les Lévites qui font la splendeur de ce Tabernacle à se joindre à vous et à moi pour fermer l’Arche par les signes et la batterie accoutumés.

« Les Sacrificateurs répètent l’annonce aux Lévites.

« Le Très Sublime Maître. — Debout et à l’Ordre, Sublimes Frères !

« Les Sublimes Chevaliers du Choix se lèvent et se mettent à l’ordre (c’est-à-dire qu’ils se tiennent tous le coude gauche en faisant une grimace de douleur).

« Le Très Sublime Maître. — À moi, Sublimes Frères, par le signe (tous les Lévites passent leur main droite dans la manche gauche, etc., voir ci-dessus), par la batterie (deux coups, en disant : Israël ! Israël !), et par l’acclamation mystérieuse.

« Tous les Lévites, ensemble. — Alleluia ! Alleiuia ! Alleiuia !

« Le Très Sublime Maître. — L'Arche est fermée. Sublimes Frères ; sortons, avec la paix au cœur et le front rayonnant de gloire. »

Décor. Le costume dont s’affublent les Sublimes Frères du 33e degré misraïmite pour se livrer à leurs exercices secrets, est celui-ci : robe blanche avec ceinture blanche ; voile de tulle couvrant la tête, mais relevé par devant ; cordon en sautoir moitié rouge, moitié vert ; sur le cœur, une étoile en or à cinq pointes, une émeraude au centre et un rubis à chaque pointe.

Quel dommage que les Sublimes Chienlits du 33e grade ne sortent pas en costume dans la rue, après leur sublime fermeture de l’Arche !…



septième classe
34e degré. — Chevalier du Sublime Choix.

Même costume que dans le grade précédent. Le nom est, du reste, une simple interversion de mots.

Ordre. On s’empoigne le menton comme s’il était barbu (je copie textuellement le Rituel déposé au Souverain Grand Consistoire Général de Paris), et l’on descend le poignet sur la poitrine.

Signe. On porte la main gauche sur les yeux, en reculant d’un pas.

Attouchement. On se touche mutuellement par la pointe du pied droit.

Âge. De vingt-neuf à soixante-trois ans.

Batterie. Trois coups égaux : 000, et trois Israël.

Mot Sacré. Encore « GABARIM ».

35e degré. — Chevalier Prussien.

Exactement comme au 21e degré du Rite Écossais.

36e degré. — Chevalier du Temple.

Signe. On forme la croix avec les bras, en élevant les yeux et en prononçant le mot de passe du grade ; répond à ce signe en joignant les mains et les laissant retomber, les yeux baissés.

Batterie. Vingt et un coups : 000 — 00000 — 0000000000000.

Mot de Passe. « Adonaï ».

Pas de Mot Sacré.

Décor. Tablier blanc garni de dentelles ; gants blancs ; glaive à la mode antique, à garde et poignée d’or ; chaîne d’or, passée au cou, à laquelle est attachée une croix de Jérusalem.

37e degré. — Chevalier de l’Aigle.

Signe. Après avoir mis la main droite à l’épaule gauche, on la ramène obliquement à la hanche droite, puis sur la garde de l'épée (ou à sa place, si l’on n’est pas en Loge}.

Attouchement. On se touche mutuellement la pointe des pieds, tout en tenant la main gauche campée sur la hanche.

Batterie. On ne frappe qu’un coup ; mais admirez, s’il vous plaît, la manière distinguée des Chevaliers de l’Aigle. Les autres Francs-Maçons font toc-toc avec la main. Les Chevaliers de l’Aigle, eux, quand ils viennent chez un Frère, s’annoncent en donnant un grand coup de pied dans le bas de la porte ; le Frère 37e, qui a reconnu la batterie d’un collègue de son grade, se précipite et allonge à son tour un grand coup de pied dans le bas de la porte, avant d’ouvrir. — Pour entrer en Loge, on fait de même.

Mot de Passe. « Libertas ». Par exemple, voilà un mot de passe qui est bien en rapport avec les habitudes de sans-gêne des Frères Trois-Points du 37e grade ! Liberté, Libertas ! V’lin, v’lan !

Mot Sacré. « JUDA ». Pourquoi diable ce mot-là pour Mot Sacré. Point n’est besoin de judas (pardon !), après le grand coup de pied dans le bas de la porte.

À Juda, on doit répondre : « BENJAMIN ».

Décor. Le tablier est blanc et doublé en rouge. Le cordon, vert-d’eau, se porte en écharpe de gauche à droite ; il est parsemé de têtes de mort ; entre les têtes de mort, il y a une épée et les trois lettres que voici : L∴ D∴ P∴

Devinez un peu ce que signifient ces trois lettres.

Elles veulent dire : « Liberté de Passer ». (Absolument authentique.)

Cette devise, on le conçoit, s’applique à merveille à des gens qui entrent chez vous à grands coups de pied dans la porte. Dame ! on est logique ou on ne l’est pas.

Étonnants, les Chevaliers de l’Aigle !

38e degré. — Chevalier de l’Aigle Noir.

Signe. On porte simplement ses mains sur la gorge, comme si on voulait s’étrangler.

Attouchement. Après s’être serré trois fois la main droite, on la porte chacun sur sa hanche gauche d’abord, sur la poitrine de son vis-à-vis ensuite. Après quoi, on donne au collègue l’attouchement d’Apprenti en lui disant: « Notre frère est retrouvé ». Le collègue vous donne l’attouchement de Compagnon et vous répond : « L’aigle est de garde ». Enfin, tous les deux vous vous renversez la main droite, en disant ensemble : « Kyrié ».

Batterie. Douze coups : 00000000 — 0000.

Mot de Passe. L’un dit : « Elohaï ». L’autre répond : « Ohel ».

Mot Sacré. L’un dit : « ABAMA ». L’autre répond : « MENIAS ».

39e degré. — Chevalier de l’Aigle Rouge.

Signe. On porte les deux bras en avant comme pour saisir le collègue aux épaules. En réponse, le collègue s’agenouille devant vous, en mettant en terre le genou droit, et croise ses bras sur la poitrine.

Batterie. Dix coups : 00000 — 0000 — 0.

Mot de Passe. « Moabite ».

Mot Sacré. « NOEMI ». Il s’épèle par syllabes.

40e degré. — Chevalier d’Orient Blanc.

Signe. On porte la main droite sur le front.

Attouchement. Avec la main gauche on se prend mutuellement les doigts de la main droite, et on les compte ensemble.

(Ce doit être sans doute pour voir s’il n’en manque pas).

Batterie. Cinq coups lents : 0 — 0 — 0 — 0 — 0.

Mot de Passe. « Spes ».

Mot Sacré. « FIDES ». On répond : « SALUS »

Décor. Tablier rouge, avec bordure et doublure blanches ; au milieu est brodée une étoile en or.

41e degré. — Chevalier d’Orient.

Exactement comme au 15e degré du Rite Écossais.



huitième classe
42e degré. — Commandeur d’Orient.

Signe. On ferme la main droite, sauf l’index que l’on garde levé, et, comme si cet index était une lance (telle est l’explication du Rituel), on le baisse tout à coup. On répond à ce signe en levant la lance (ce qui veut dire : en levant l’index droit), en inclinant le front et y portant ledit index droit. — En Loge, on a une lance réelle.

Attouchement. Vous mettez votre main droite sur votre poitrine. Le collègue vous met sa main droite sur votre épaule gauche. Vous le regardez dans le blanc des yeux, et vous lui dites : « Allah » et à son tour, le collègue plonge son regard dans le vôtre et vous dit : « Adonaï ». Alors, tous les deux, vous levez les yeux au ciel et vous dites ensemble, avec colère : « Jéhovah »

Mots de Passe. « Allah », « Adonaï », « Jéhovah ». Ils se disent avec les simagrées qui viennent d’être indiquées.

Décor. Cordon Jaune, avec trois têtes de mort, trois flèches, et une règle sur laquelle il y a les lettres que voici : EA∴ AE∴ J∴


43e degré. — Grand Commandeur d’Orient.

Ordre. De la main droite, on fait le geste de tenir une lance, prête à larder l’ennemi ; de la gauche, on tient l’épée le long du corps ; quant aux pieds, on les a en équerre.

Signe. Vous avez l’air de tenir des deux mains une lance en arrêt, comme si vous vous apprêtiez à soutenir un choc formidable. Après un instant de cette position, vous portez votre main droite sur le dos de celle du collègue, et celui-ci met alors sa main gauche par-dessus en vous disant : « Vous badinez ? » Aussitôt, vous posez votre main gauche sur celle du collègue, et vous lui répondez : « Vous vous trompez ». Enfin, vous vous posez réciproquement tous deux la main gauche sur l’épaule droite et la main droite sur la tête.

Batterie. Cinq coups : 00 — 0 — 00.

Mot Sacré. « ARCHITRIUM ». Il s’épèle.

Décor. Cordon jaune, où sont brodées les lettres A∴ K∴ N∴ autour d’une lance, avec une palme entrelacée.

44e degré. — Architecture des Sublimes Commandeurs du Temple.

Exactement comme au 27e degré du Rite Écossais, sauf la Batterie, qui est ainsi : 000 — 000 — 000, répétez trois fois, soit 27 coups.

45e degré. — Prince de Jérusalem.

Exactement comme au 16e degré du Rite Écossais.

46e degré. — Chevalier Rose-Croix de Kilwinning et d’Hérodom.

Ordre. On joint les mains, les doigts étendus et serrés, les paumes ouvertes, de manière à figurer un livre ouvert.

Signe. Vous levez les mains vers le ciel ; puis vous croisez les bras, les mains à la hauteur du front ; enfin, vous les laissez retomber. À cette pantomime votre collègue doit répondre en plaçant sa main droite à la hauteur du front et en indiquant le ciel, avec l’index levé, les autres doigts fermés.

Attouchement. Vous vous placez en face du collègue et tous deux vous vous mettez réciproquement l’un à l’autre les mains sur les hanches.

Batterie. Trois coups égaux, lents : 0 — 0 — 0.

Mot de Passe. L’un dit : « Emmanuel ». L’autre répond : « Zorobabel ».

Mot Sacré. « RAPHODON », épelé par syllabes, après avoir épelé « INRI » par lettres.

Décor. On porte le même costume que les Frères du 13e degré du Rite Écossais ; seulement, à la jambe gauche et sur le pantalon, on a une jarretière verte où ces mots sont brodés : « Virtute et Silentio ».

47e degré. — Chevalier d’Occident.

Exactement comme le 17e degré du Rite Écossais.

48e degré. — Sublime Philosophe.

Signe. Vous levez les bras et les yeux vers le ciel. En réponse, le collègue fait trois pas précipités, s’arrête et recule ensuite étonné ; après quoi, il tire de sa poche un papier, le lit d’un air inquiet ; puis, ayant l’air tout à coup de se calmer, il vient à vous pour vous donner l’attouchement. — Nota : Je n’invente rien ; l’air étonné, le papier tiré de la poche, l’air inquiet, le calme subit, tout cela est authentique, tout cela est tel quel dans le Rituel du Souverain Consistoire.

Attouchement. On se prend la main droite en griffe de Maître, et quant à la main gauche, on la tient élevée vers le ciel ; puis on s’embrasse à pleine bouche et l’on se murmure à l’oreille les mots de passe.

Mot de Passe. « Espérer, — veiller, — et ne point parler. »

Mot Sacré. « NIMAKIMIAH »

Batterie. Deux coups : 0 — 0.

49e degré. — Premier Discret du Chaos.

Signe. Vous touchez le premier objet venu qui est auprès de vous et vous le regardez fixement. Votre collègue, remarquant votre persistance à regarder l’objet, s’approche, le fixe à son tour, et, à quatre reprises, regarde alternativement votre visage et l’objet en question, cela d’un air interrogateur. Alors, vous mettez votre index droit sur les lèvres, comme pour inviter le collègue à garder le silence. Le collègue en réponse se mord les lèvres.

Attouchement. Vous prenez les doigts du collègue et avec votre petit doigt vous pressez son annulaire.

Batterie. Un seul coup, mais frappé très fort.

Âge. Quatre ans et plus.

Mot Sacré. « AVERRONS ».

Décor. Petit cordon vert et jaune, passé à la boutonnière et soutenant un carré dont les côtes sont de métaux différents : or, argent, cuivre et fer.

50e degré. — Deuxième Sage du Chaos.

Signe. Vous portez la main droite au front. Le collègue répond en étendant sa main droite, les doigts serrés, le pouce sous l’index. Alors, vous vous mettez à vous croiser les jambes, la droite sur la gauche. Le collègue vous réplique en croisant les siennes ; seulement, lui, c’est la jambe gauche qu’il met sur la droite.

Attouchement. On commence par se donner l’attouchement indiqué au grade précédent, et l’on continue en plaçant le pouce droit entre le pouce et l’index du Frère. Celui-ci répond en faisant le même attouchement.

Batterie. Deux coups : 0 — 0.

Mot Sacré. « TAROFARI ».

Décor. On porte un cordon de soie, bleu, vert et jaune.

51e degré. — Chevalier du Soleil.

Exactement semblable au 28e degré du Rite Écossais.



dixième classe
52e degré. — Suprême Commandeur des Astres.

Signe. Vous vous prenez le nez entre l’index et le doigt du milieu de la main droite. Le collègue répond à ce signe en croisant ses bras et en vous regardant avec compassion.

Attouchement. C’est celui du grade de Maître ; seulement on dit le Mot Sacré du 3e degré « Moabon » en donnant l’attouchement, c’est-à-dire sans attendre qu’on vous le demande.

Mot de Passe. « Hiram »

Mot Sacré. « JEHOVAH »

Batterie. Trois coups : 000. Seulement, le collègue doit vous répondre par cinq autres coups, frappés ainsi : 000 — 0 — 0. Et vous lui répliquez par sept, de cette façon : 000 — 000 — 0.

Âge. Quinze ans.

53e degré. — Philosophe Sublime.

Signes. Vous présentez la main droite, les doigts écartés, puis l’index et le doigt du milieu de la main gauche. Le collègue, en réponse, étend le bras droit vers vous, tandis qu’il porte sur son épaule droite son index et son doigt du milieu de la main gauche.

Attouchement. On se frappe mutuellement le front avec les doigts de la main droite réunis, puis avec l’index et le doigt du milieu seuls.

Mot de Passe. « Alsimphos. » On le répète trois fois.

Mot Sacré. Il est triple ; on dit chacun un des trois mots : « JELCON », « JELOUN », « ZEPHOFRAS. »

Batterie. Cinq coups égaux: 0 — 0 — 0 — 0 — 0.

Âge. « Je suis mort aussitôt que né. »

Décor. On porte un tablier rouge, long, avec doublure blanche ; une couronne y est suspendue. Le bijou du grade, attaché à un cordon vert, est une croix de Saint-André, soutenant une équerre et surmontée d’une couronne d’argent : sur la croix, d’un côté, sont les lettres S∴ J∴ A∴ O∴ ; sur le revers de l’équerre, J∴ B∴ M∴ B∴, et au milieu, J∴ Z∴ ; chacune de ces lettres est renfermée dans une étoile. En outre, les Philosophes Sublimes, qu’il ne faut pas confondre avec les Sublimes Philosophes (48e degré), ont un grand manteau blanc, doublé en rouge, agrafé sur le devant avec une étoile en or.

54e degré. — Mineur Clavi-Maçonnique.

Batterie. Quatre coups : 0 — 0 — 00.

Âge. Huit ans.

Mot de Passe. « Leos ».

Mot Sacré. « DANIEL ».

Décor. On porte un tablier de peau grise, bordé et doublé en noir. Comme bijou, une clef d’or, que l’on attache avec une faveur noire ; la lettre L est dans l’anneau de la clef.

55e degré. — Laveur Clavi-Maçonnique.

Batterie. Deux coups : 00.

Âge. Neuf ans.

Mot de Passe. « Invenit-leonem ».

Mot Sacré. « JONAS ».

Décor. Tablier de mineur, doublé et bordé en vert d’eau. Le bijou est une clef d’or, dont l’anneau porte les lettres I et L, et qui s’attache à la boutonnière avec une faveur vert d’eau.

56e degré. — Souffleur Clavi-Maçonnique.

Batterie. Trois coups : 000.

Âge. Douze ans.

Mot de Passe. « Uti-invenit-leonem ».

Mot Sacré. « HENOCH ».

Décor. Tablier de laveur, bordé et doublé en bleu céleste. Le bijou est une clef d’or, dont l’anneau porte les lettres U, I et L, et qui se suspend à la boutonnière par une faveur bleu de ciel.

57e degré. — Fondeur Clavi-Maçonnique.

Batterie. Deux coups lents : 0 — 0.

Âge. Seize ans.

Mot de Passe. « Ustrinam-invenit-leonem ».

Mot Sacré. « SIDRAC-MISSAC-ABDENAGO ».

Décor. Tablier de souffleur, bordé et doublé de rouge. Le bijou est une clef d’or, dont l'anneau porte les lettres J∴ U∴ I∴ I∴ G∴ et qui s’attache à la boutonnière avec une faveur rouge couleur de feu.

58e degré. — Vrai Maçon Adepte.

Ordre. On croise les mains sur le ventre, en tenant dans la droite une baguette en fer qui est un des ornements de ce grade.

Signe. La main droite en équerre sur la bouche, vous croisez les bras sur le ventre ; puis, vous regardez le ciel et ensuite la terre.

Attouchement. On se serre affectueusement les mains et on s’embrasse à tour de rôle sur les joues et sur le front.

Batterie. Neuf coups : 00 — 0000 — 00 — 0.

Âge. Il y a longtemps que je ne compte plus.

Marche. Un pas en Apprenti, un pas en Compagnon, un pas en Maître ; puis, on rassemble les pieds en équerre et l’on se met à l’ordre.

Mot de Passe. « Mekaton ».

Mot Sacré. « JOVAH ».

Décor. Le tablier est rouge ; sur la bavette est une croix avec les lettres V∴ M∴ au milieu, un soleil d’or avec les lettres D∴ C∴ N∴ P∴ A∴ M∴.

59e degré. — Élu Souverain.

Ordre. Après avoir porté sa main droite sur le cœur, on la laisse tomber sur le côté.

Signe. Vous vous embrassez la main droite en disant : « Rhodes ». Le collègue vous répond en embrassant la sienne et en murmurant : « Vésuve ».

Attouchement. Vous frappez légèrement sur l’annulaire droit du collègue et vous lui posez votre main gauche sur l’épaule. En même temps, vous vous donnez tous deux le mot de passe et sa réponse.

Mot de Passe. « Arbas ». On répond : « Phalamas ».

Mot Sacré. « ANTIVIC ». Réponse : « ARBAS ».

Batterie. Quatre coups : 000 — 0.

Décor. Tablier rouge, bordé de blanc. Robe blanche, avec manches brodées en rouge. Cordon noir, porté en sautoir, portant une croix émaillée.

60e degré. — Souverain des Souverains.

Signe. La main droite sur le front, le pouce levé.

Attouchement. Vous donnez l’attouchement du grade d’Apprenti et vous faites ensuite le signe dudit premier grade.

Batterie. Huit coups : 00 — 0 — 00 — 0 — 00.

Mot de Passe. « Phalamas ». On répond : « Arbas ».

Mot Sacré. « MIHINO ».

Décor. Robe rouge, gants blancs, écharpe noire, cordon et tablier en étoffe d’or.

61e degré. — Grand-Maître des Loges Symboliques.

Exactement comme au 21e degré du Rite Écossais.

62e degré. — Très Haut et très Puissant Grand-Prêtre Sacrificateur.

Signes. Signe qui se fait en Loge : on met le genou droit en terre, on appuie le coude gauche sur le genou gauche ; les mains sont jointes, les doigts entrelacés et les pouces écartés.

Quand on se rencontre hors de Loge, voici le signe que l’on fait : vous joignez les talons, vous mettez la main gauche sur la hanche, le pouce écarté, la main droite en équerre sur le cœur ; pour vous répondre, le collègue joint les talons, croise ses bras sur la poitrine et tient les mains formant l’équerre par le pouce écarté.

Attouchement. On se prend mutuellement le coude droit et l’on dit le premier Mot Sacré. Après quoi, l’on se touche les cinq points de perfection comme dans le grade de Maître. Enfin, l’on s’embrasse à pleine bouche, et celui des deux qui n’a pas dit le premier Mot Sacré prononce le second.

Batterie. Cinq coups : 00 — 0 — 00.

Mot de Passe. « Jammim ».

Mots Sacrés. Premier : GHETT. Second : JÉHOVAH.

63e degré. — Chevalier de Palestine.

Signe. Après avoir mis la main droite sur le cœur, on la porte vers le ciel que l’on regarde, puis à la hanche gauche.

Attouchement. On se donne mutuellement la main gauche en griffe de Maître et l’on entrelace bien les doigts.

Batterie. Neuf coups égaux : 000000000.

Âge. Quatre-vingt-un ans.

Mot de Passe. « Dieu le veut ! »

Mot Sacré. « SION ».

Décor. On porte une écharpe blanche sur laquelle est brodée une croix verte. Le bijou est une croix d’or, entourée de palmes et de lauriers, que l’on s’attache sur le sein gauche au moyen d’un ruban vert.

64e degré. — Grand Chevalier de l’Aigle Blanc et Noir.

Ni signe, ni attouchement, ni batterie, ni âge, etc., à ce grade. On ne se reconnaît qu’au Mot Sacré. Quoi qu’il en soit, on peut vous demander les attouchements des grades précédents pour vous tuiler.

Mot Sacré. « MORIAH. »

Décor. Cordon vert, porté en sautoir, auquel est suspendue une médaille représentant le Temple, avec cette inscription : « Fide mund liber ».

65e degré. — Grand Élu Chevalier Kadosch.

Exactement semblable au 30e degré du Rite Écossais.

66e degré. — Grand Inquisiteur Commandeur.

Signe. Vous vous mettez les mains en croix sur le ventre. Le collègue, voyant cela, se met les siennes en croix sur la tête.

Attouchement. On se donne l’un à l’autre un léger coup de la main droite sur l’épaule droite ; puis, on se prend mutuellement la main gauche ; on se touche par la pointe des pieds et par les genoux, et l’on se donne les Mots Sacrés.

Batterie. Neuf coups, ainsi frappés : 0000 — 00 — 000.

Mots Sacrés. Le premier dit : « JUSTICE ». Le second répond : « ÉQUITÉ ». Et tous deux ajoutent ensemble : « AINSI SOIT-IL ».

Décor. Le tablier est blanc ; sur la bavette est une croix patriarcale rouge. Le cordon, blanc, se porte en sautoir ; le bijou est attaché au bas par une chaîne d’or. Le bijou est une croix d’argent à huit pointes ; au milieu sont gravées, dans un cercle, trois figures hiéroglyphiques signifiant, dit-on, les Mots Sacrés. On peut le porter aussi à la boutonnière avec une rosette blanche. Dans le Conseil, on ne porte pas le tablier ; mais, par contre, on a une écharpe blanche à franges d’or.

Pour tout le reste, voir le 31e degré du Rite Écossais.



onzième classe
67e degré. — Chevalier Bienfaisant.

Ordre. On porte la main droite dans sa poche ; de préférence, dans le gousset du gilet.

Signe. Ayant mis sa main droite au gousset, on la retire, et, de la main gauche, on fait semblant de donner quelque chose.

« On fait semblant » est un pur chef-d’œuvre.

Je le crois, fichtre bien, que les Francs-Maçons se contentent de faire semblant !

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite et on la baise.

Batterie. En Loge : un coup avec le pommeau de l’épée. Hors de Loge : un coup avec le poing.

Âge. Soixante-sept ans.

Mot de Passe. « Humanité. »

Mot Sacré. « CHARITÉ. »

Temps du Travail. De la pointe du jour à dix heures du soir.

Décor. Tablier blanc, doublé et bordé de rouge ; on y a fait broder une cassette avec les lettres P∴ L∴ A∴ Le cordon, blanc, liseré en rouge, se porte en écharpe et sert de baudrier pour l’épée ; sur le devant sont brodées les lettres S∴ C∴ D∴ CH∴ B∴ 67e D∴

Les Frères Trois-Points de ce haut grade misraïmite, quand ils écrivent une lettre où ils veulent montrer aux initiés qu’ils sont quelque chose, mettent après leur signature un petit triangle avec un point au milieu.

Ainsi, vous voilà prévenus. Quand vous apercevrez à une signature ce petit signe mystérieux, vous saurez que vous avez affaire à un Chevalier Bienfaisant, 67e degré. Et si vous vous trouvez dans la gêne, allez lui glisser à l’oreille le Mot de Passe : Humanité. Le Chevalier Bienfaisant mettra la main au gousset, la retirera et fera semblant de vous donner quelque chose.

68e degré. — Chevalier de l’Arc-en-Ciel.

Ordre. Pour se mettre à l’ordre en Loge, on tire son épée, et on la plante dans le parquet. V’lan ! C’est noble, élégant et majestueux.

Signe. On reprend son épée et l’on tombe en garde, prêt à combattre ; c’est de plus en plus noble, élégant et majestueux. Bien entendu, cela est le signe de Loge. À la rue, comme on ne porte pas d’épée, on se contente de feindre d’arracher quelque chose de terre, et ensuite on se met en garde tout de même, comme si l’on était dans une salle d’escrime, et si l’on avait un fleuret. Le collègue 68e répond à ce signe en tirant trois coups de chapeau, l’un à droite, l’autre à gauche, et le troisième devant lui.

Attouchement. Vous mettez le poing gauche sur la hanche et vous murmurez à l’oreille du collègue : « Tzé ». Il fait de même et vous répond : « Da ». Et puis, ensemble vous dites tous deux : « Kah ! »

Marche. Trois pas au nord, trois à l’ouest, et trois au midi.

Âge. Soixante-huit ans.

Mot de Passe. « Jérusalem ».

Mot Sacré. « MELECH-SALOMO ».

Temps du Travail. De trois heures du soir à trois heures du matin.

Décor. Tablier blanc, avec un arc-en-ciel dessus. Veste courte, en satin blanc, s’arrêtant aux reins, les manches s’arrêtant un peu au-dessus du coude. Petit jupon court en satin blanc, descendant jusqu’aux genoux. Cordon aux couleurs de l’arc-en-ciel, porté en sautoir, avec les lettres L∴ C∴ D∴ L∴ E∴ C∴ 68e D∴

69e degré. — Chevalier de la Ranouka.

Ordre. L’épée dans la main droite, placée le long du corps, la pointe en haut.

Signe. On montre sa hanche gauche et l’on fait un geste mimique pour indiquer que l’on est tout disposé à tirer l’épée.

Batterie. Vingt-et-un coups : 0 — 00 — 00 — 0 — 00 — 0 — 0000 — 0 — 000 — 0 — 000.

Âge. Soixante-neuf ans.

Mot de Passe. « Salom ». On prononce : « Salome ».

Mot Sacré. « HINAROTH. »

Temps du Travail. Depuis le lever de la lune jusqu’au lever du soleil.

Décor. Le tablier, blanc, porte en broderie trois bûches qui flambent, et les lettres A∴ Q∴ M∴ Le cordon, rouge, liseré d’argent, se porte en baudrier, l’épée au bas ; sur le devant sont les lettres L∴ M∴ A∴ Q∴ M∴

70e degré. — Très Sage Israélite Prince.

Ordre. On porte la main droite sur les yeux, le pouce en équerre.

Signe. Étant à l’ordre, on descend la main et on la replace comme elle était, à trois reprises.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite et on la serre légèrement dix fois.

Batterie. Dix coups : 000000000 — 0.

Âge. Soixante-dix ans.

Marche. On fait trois pas à reculons ; puis, on tourne la tête à gauche, à droite, et on l’incline respectueusement.

Mot de Passe. « Aramana. »

Mot Sacré. « ISRAËL. »

Temps du Travail. Du point du jour à l’entrée de la nuit.

Décor. Le tablier, blanc, est doublé et bordé de rouge ; au milieu, est peint en or un puits, et sur le bord les lettres R∴ D∴ S∴ Le cordon, rouge moiré, porte l’inscription que voici : L∴ T∴ S∴ I∴ P∴ 70e} D∴



douzième classe
71e degré. — Souverain Prince Talmudium.

Ordre. On porte sur le front l’index, le doigt du milieu et l’annulaire de la main droite, le petit doigt au bout du nez et le pouce en équerre sur le coin de l’œil.

Signe. Après s’être mis à l’ordre, on laisse retomber la main sur la cuisse.

Attouchement. On se prend amicalement la main droite ; l’un dit : « Manchiméra. » L’autre répond : « Haver. »

Batterie. Un seul coup.

Âge. Soixante-et-onze ans.

Marche. Sept pas ordinaires.

Mot de Passe. « Haver » (avoir soin d’aspirer l’h très fortement). On répond : « Baharabba. »

Mot Sacré. « HARAMA. »

Temps du Travail. D’une heure après minuit jusqu’au lever du soleil.

Décor. On porte un grand et beau cordon coquelicot, où sont figurés le soleil, la lune, un triple triangle et les lettres R∴ D∴ S∴ ; au bout, un petit ruban vert sert à suspendre le bijou du grade qui consiste en une petite plaque d’or représentant un livre ouvert.

72e degré. — Prince Zadikim.

Ordre. La main droite sur le cœur, tout simplement.

Signe. On lève la main droite et les yeux vers le ciel.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite et on la presse légèrement.

Batterie. Un seul coup.

Âge. Soixante-douze ans.

Marche. Un pas.

Mot de Passe. « Jehallelon ».

Mot Sacré. « ELADON ».

Temps du Travail. Depuis sept heures du matin jusqu’à dix.

Décor. On a un cordon blanc moiré, liseré hyacinthe ; sur le devant sont le soleil, la lune, une étoile flamboyante, avec les lettres S∴ C∴ D∴ P∴ Z∴ 72e D∴ ; au bas est le bijou qui consiste en une petite baguette en or.

73e degré. — Souverain Prince Haram.

Ordre. Comme au grade précédent.

Signe. Vous regardez à droite, puis à gauche d’un air inquiet ; ensuite, comme si vous aviez tout à coup trouvé en l’air ce que vous cherchiez, vous montrez le ciel avec la main droite. Pour répondre à ce signe, votre collègue Prince Haram doit regarder en l’air l’objet imaginaire que vous montrez et paraître le contempler avec une admiration très convaincue.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite et on la presse alternativement cinq fois.

Batterie. On ôte son soulier (sic) et avec le talon on frappe un seul coup, mais bien sec.

Âge. Quatre-vingt-dix ans.

Marche. Cinq pas ordinaires.

Mot de Passe. L’un dit : « Emeth ». L’autre répond : « Vémouna ».

Mot Sacré. « BERITH. » On répond : « SCHEMED ».

Temps du Travail. De cinq heures à neuf heures du soir.

Décor. On porte un tablier blanc et un cordon semblable à celui du grade précédent, sauf que les lettres sont celles-ci : S∴ C∴ G∴ D∴ P∴ H∴ 73{e}} D∴ Même bijou qu’au 72e degré.



treizième classe
74e degré. — Souverain Prince Grand Haram.

Ordre. On porte la main droite sur le bijou.

Signe. On montre son bijou (hors de Loge, on montre avec l’index droit le creux de son estomac) ; le collègue répond à ce signe en s’inclinant et en regardant d’un air ébahi ce qu’on vient de lui montrer.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite et on se la presse alternativement sept fois.

Batterie. Sept coups : 0000000.

Âge. Soixante-quatorze ans.

Marche. Sept pas ordinaires.

Mot de Passe. « Modum ».

Mot Sacré. « KADESCHNOU ».

Temps du Travail. De sept heures du matin à trois heures du soir.

Décor. Le tablier est blanc, avec bordure bleu de ciel. Le cordon, bleu de ciel, liseré en or, ayant en broderie les lettres S∴ C∴ D∴ S∴ P∴ G∴ H∴ 74e D∴, se porte en sautoir, et à l’extrémité le bijou (une clef et une baguette en or) y est suspendu au moyen d’une faveur coquelicot.

75e degré. — Souverain Prince Hasid.

Ordre. On étend le bras droit.

Signe. On élève le bras droit étendu à la hauteur de la tête et on le laisse ensuite retomber.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite et on se la presse alternativement onze fois.

Batterie. Onze coups ininterrompus : 00000000000.

Âge. Soixante-quinze ans.

Marche. Onze pas ordinaires.

Mot de Passe. « Retsah ».

Mot Sacré. « VAYÉCHOULOU ».

Temps du Travail. De cinq heures du soir à onze heures.

Décor. Tablier blanc, doublé et bordé de rouge. Le cordon, rouge liseré de blanc, porte l’inscription : S∴ T∴ D∴ S∴ P∴ H∴ 75e D∴. Même bijou qu’au grade précédent.



quatorzième classe
76e degré. — Souverain Prince Grand Hasid.

Ordre. On élève la main droite à la hauteur de la tête.

Signe. On salue avec la main droite fermée (en Loge on tient une baguette) à droite, à gauche et en avant. On répond en faisant le même salut.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite et on se la presse alternativement treize fois.

Batterie. Treize coups : 000 — 000 — 000 — 000 — 0.

Âge. Soixante-seize ans.

Marche. Treize pas ordinaires.

Mot de Passe. « Legolam ».

Mot Sacré. « ADON ».

Temps du Travail. De cinq heures du matin à midi plein.

Décor. Le tablier est blanc, avec bordure violette. Le cordon violet, liseré d’or, porte sur le devant en broderies le soleil, la lune, la sphère et cette inscription : S∴ C∴ D∴ S∴ P∴ G∴ H∴ 76e D∴ Même bijou qu’au 74e degré, suspendu au cordon par une faveur rouge.

Les Francs-Maçons du 76e grade misraïmite ajoutent à leur signature un carré contenant deux petits cercles l’un dans l’autre.

77e degré. — Illustre Hasid, Intendant Régulateur.

Ordre. On applique sur le bras gauche tendu le bijou du grade.

Signe. Vous levez vers le ciel votre bras droit et vos yeux, et vous tendez en avant le bras gauche. À ce signe, le collègue répond en tendant son bras gauche et en y appuyant sa main droite à la hauteur du coude. En Loge, on fait le signe de la même façon, mais avec une baguette dans la main droite.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite et on se la presse alternativement quinze fois.

Batterie. Quinze coups : 000 — 000 — 000 — 000 — 000.

Âge. Soixante-dix-sept ans.

Mot de Passe. « Atha-conantha ».

Mot Sacré. « ISCHI ».

Temps du Travail. D’une heure du soir à dix heures.

Décor. Tablier blanc. Cordon aurore, liseré hyacinthe, portant l’inscription : S∴ C∴ G∴ T∴ D∴ S∴ P∴ I∴ H∴ 77e D∴ Le bijou, suspendu au cou par une faveur hyacinthe, est une petite baguette en or. En outre, les Intendants Régulateurs portent à la boutonnière une étoile flamboyante, attachée à un ruban blanc, doublé et liseré d’hyacinthe.

Le 77e degré est un des plus importants grades de la Maçonnerie Misraïmite. Les Intendants Régulateurs sont les inspecteurs attitrés du Suprême Consistoire de l’Ordre ; à ce titre, ils voyagent et régularisent les pouvoirs des Maçons du Rite qui auraient été irrégulièrement reçus, jusqu’au 77e degré. À leur signature, ils ajoutent un croissant marqué de trois points et contenant un carré avec un point au milieu. Voici ce signe mystérieux : Signe mystérieux



quinzième classe
34e degré. — Docteur du Feu Sacré.

Ordre. On porte la main droite sur le bijou du grade.

Signe. On prend le bijou du grade de la main droite, et on le passe à la main gauche après l’avoir regardé un instant. Hors de la Loge, on se borne à faire les mêmes gestes, sans avoir rien à la main, bien entendu.

Attouchement. On se serre, par sept fois, la main droite, en se donnant le mot sacré.

Batterie. Sept coups égaux : 0000000.

Âge. Cent vingt-et-un ans.

Marche. Sept pas ordinaires.

Mot Sacré. « SCHEKEL ».

Temps du Travail. De sept heures du soir à sept heures du matin.

Décor. Tablier blanc, doublé et bordé de rose. Cordon rose, liseré bleu de ciel, porté en sautoir ; au milieu une étoile flamboyante, avec inscription du Mot Sacré. Le bijou est une baguette d’or, que l’on porte suspendue au cordon.

79e degré. — Souverain Prince du Souverain Tribunal.

Ordre. La main droite sur le cœur en tenant le bijou du grade.

Signe. On se met à l’ordre et on laisse ensuite retomber la main droite sur la cuisse.

Attouchement. On se serre mutuellement la main droite treize fois et on se donne le Mot Sacré.

Batterie. Treize coups : 00 — 00 — 00 — 00 — 00 — 00 — 0.

Âge. Cent cinquante-et-un ans.

Marche. Treize pas ordinaires.

Mot Sacré. « EMETZ ».

Temps du Travail. De midi à sept heures du soir.

Décor. Cordon pourpre, liseré de blanc, avec cette inscription en lettres d’or : S∴T∴D∴S∴P∴D∴ 79e D∴ ; une baguette d’or, bijou du grade, est suspendue à l’extrémité.

80e degré. — Souverains Princes Clairvoyants.

Ordre. On tient le bijou du grade appuyé sur l’épaule droite.

Signe. On s’incline très respectueusement, en pliant le corps en deux d’une façon automatique, et en faisant glisser les mains le long du corps. — En d’autres termes, les Souverains Princes Clairvoyants doivent se plier en deux-double, exactement comme ces singes en bois (jouets d’enfants) que l’on fait manœuvrer le long d’un petit bâton.

Attouchement. On se prend mutuellement la main droite, on la baise dans le creux, et l’on se dit : Hocmah !

Batterie. Onze coups : 000000 — 00 — 00 — 0.

Âge. Quatre-vingts ans.

Marche. Trois pas ordinaires.

Mot de Passe. « HOKMAH ».

Temps du Travail. On commence à travailler dès l’entrée de la nuit ; on finit un peu avant le jour.

Décor. Le tablier est blanc. Le cordon est blanc et se porte en sautoir, avec une petite baguette d’or suspendue à l’extrémité.

81e Sublime Chevalier du Triangle Lumineux.

Ordre. On porte sur la bouche le bijou du grade.

Signe. On montre le ciel de la main gauche, puis l’on campe son poing droit sur la hanche.

Attouchement. On s’appuie mutuellement les mains sur les épaules, et, après s’être embrassés, on se donne à l’oreille le Mot Sacré.

Batterie. Trois coups égaux : 000.

Âge. Cent treize ans.

Marche. Cinq pas ordinaires.

Mot Sacré. « SCHALOM ».

Temps du Travail. De dix heures du soir à la pointe du jour.

Décor. Tablier blanc, doublé et bordé d’hyacinthe. Le cordon, hyacinthe, porte en broderie un triple triangle au milieu duquel est l’iod, c’est-à-dire l’initiale hébraïque du nom de Jéhovah ; à l’extrémité est suspendue une petite baguette d’or.



seizième classe
82e degré. — Sublime Chevalier du Sadah Redoutable.

Ordre. Comme au 77e degré.

Signe. On élève la main droite à la hauteur de la tête.

Attouchement. On se prend amicalement la main droite, tandis que chacun tient la gauche sur l’épaule droite de son vis-à-vis, et on se donne le Mot Sacré.

Batterie. Trois coups égaux : 000.

Âge. Cent cinq ans.

Marche. Cinq pas ordinaires.

Mot Sacré. « ELOAH ».

Temps du Travail. De cinq heures du soir à cinq heures du matin.

Décor. Tablier blanc, avec doublure et bordure rouges ; cordon rouge, portant une étoile flamboyante et les lettres S∴ C∴ D∴ S∴ P∴ D∴ 82e D∴ : le bijou, une baguette en or, est suspendu à l’extrémité du cordon par une faveur blanche.

83e degré. — Sublime Chevalier Théosophe.

Ordre. La main sur le cœur.

Signe. On met la main droite sur le ventre, et on s’incline trois fois automatiquement en deux-double.

Attouchement. On s’appuie réciproquement la main droite sur l’épaule gauche, et l’on se donne le Mot Sacré.

Âge. Deux cent six ans.

Marche. Six pas lents, dont trois en avant et trois à reculons ; on se retrouve donc à la même place.

Mot Sacré. « ELOHAÏ ».

Temps du Travail. De six heures du matin à six heures du soir.

Décor. Tablier blanc, avec doublure et bordure aurore ; en broderie d’or, au milieu, une équerre et un compas entrelacés dans une balance, et auprès les lettres J∴ E∴ Le cordon blanc, liseré aurore, porte les lettres S∴ G∴ T∴ D∴ I∴ S∴ P∴ D∴ 83e D∴ ; une baguette en or est suspendue à l’extrémité.

84e degré. — Souverain Prince Grand Inspecteur.

Ordre. La main droite ouverte sur le front.

Signe. On se met à l’ordre, puis on abaisse la main jusqu’au creux de l’estomac ; on répond à ce signe en montrant le ciel.

Attouchement. On se presse mutuellement la main droite, et l’on se donne à l’oreille le Mot Sacré.

Batterie. Vingt-et-un coups : 000 — 000 — 000 — 000 — 000 — 000 — 000.

Âge. Trois cent six ans.

Marche. Dix pas ordinaires.

Mot Sacré. « ALLELUIA ».

Temps du Travail. De sept heures du matin à sept heures du soir.

Décor. Tablier blanc, avec doublure et bordure bleu céleste, cordon vert, liseré de rouge, portant les lettres S∴ C∴ D∴ S∴ P∴ D∴ 84e D∴ ; la baguette en or, bijou du grade, est suspendue à l’extrémité du cordon.

85e degré. — Grand Défenseur de l’Ordre.

Ordre. La main droite, du creux de l’estomac d’abord portée ensuite à la bouche.

Signe. Après avoir fait le geste ci-dessus, on replace la main droite campée sur la hanche.

Attouchement. On se presse mutuellement la main droite et on se donne le Mot Sacré.

Batterie. Vingt-sept coups : 00000 — 000 — 00 — 00000 — 000 — 000 — 00000 — 0.

Âge. Quatre cent sept ans.

Marche. Trois pas en s’inclinant après chacun.

Mot Sacré. « EL-MELEK ».

Temps du Travail. De huit heures du matin à huit heures du soir.

Décor. Tablier, blanc, avec doublure et bordure violettes ; au milieu un livre ouvert sur lequel sont ces deux lettres : D∴ V∴ Cordon violet, liseré blanc, avec une étoile flamboyante à la pointe et dans l’étoile l’iod hébraïque. Le bijou du grade est, comme aux précédents, une baguette en or.

86e degré. — Sublime Maître de l’Anneau Lumineux.

Ordre. La main droite sur l’avant-bras gauche.

Signe. On lève la main droite, et on la laisse ensuite retomber sur la cuisse.

Attouchement. On se pose réciproquement la main gauche sur l’épaule droite, et l’on se donne le Mot Sacré.

Batterie. Sept coups: 0 — 00 — 00 — 00.

Âge. Quatre cent huit ans.

Marche. Neuf pas ordinaires.

Mot Sacré. Il est triple, l’un dit : « LEGOLAM ». L’autre répond : « SHEK ». On ajoute tous deux ensemble « ADAM ».

Temps du Travail. De neuf heures du soir à neuf heures du matin.

Décor. Tablier, blanc, doublé et bordé en rouge ; au milieu est un triangle contenant l’iod hébraïque. Cordon rouge, liseré aurore ; sur le devant, une étoile flamboyante contenant au centre l’iod.



dix-septième classe
87e degré. — Grand Ministre Constituant.

Ordre. On tend la main gauche et dans le creux on appuie l’index droit.

Signe. Vous montrez de l’index droit le creux de votre estomac ; le collègue répond par le même signe, mais avec l’index gauche.

Attouchement. On se prend les deux mains ; le premier serre sept fois la droite du collègue, qui y répond en serrant sept fois la main gauche du premier ; puis, on se donne le Mot Sacré.

Batterie. Sept coups : 0000000.

Âge. Cinq cent neuf ans.

Marche. Sept pas ordinaires.

Mot Sacré. L’un dit : « GUEDOL ». L’autre répond : « AGDOLIM ».

Décor. Le tablier est blanc, avec doublure et bordure pourpre ; au milieu est brodée une étoile à quatre pointes, renfermant un carré où se trouve un cercle avec un point central ; au-dessus de l’étoile est un arbre à quatre branches ; sur la bavette, figure un triple triangle avec l’iod, et, sur les côtés, le soleil et la lune. Le cordon est blanc, moiré, et liseré d’or ; sur le devant, est brodé en or un triple triangle avec un œil au milieu ; le cordon porte aussi cette inscription : S∴ G∴ C∴ G∴ D∴ G∴ M∴ C∴ D∴ L∴ S∴ G∴ P∴ D∴ 87e D∴ ; une baguette en or, portant les lettres P∴ S∴, est suspendue au cordon. Les Frères de ce grade portent aussi sur le côté gauche, en forme de crachat, une étoile flamboyante portant au centre Elohaï, et autour les lettres G∴ M∴ C∴ D∴ L∴ D∴ 87e degré.

88e degré. — Sublime Pontife, Souverain Prince.

Ordre. On présente la baguette de la main droite.

Signe. On appuie son index droit sur le cœur ; réponse analogue.

Attouchement. On joint les deux index droits en levant les yeux vers le ciel et l’on se donne le Mot Sacré.

Batterie. Dix coups : 000000000 — 0.

Âge. Cinq cent dix ans.

Marche. Dix pas ordinaires.

Mot Sacré. « GUIBOR ». On répond : « GUEBORIM ».

Temps du Travail. De dix heures du matin à cinq heures du soir.

Décor. Le tablier, blanc, est doublé et bordé azur ; au milieu est représentée une maison carrée, de pierre, sur laquelle sont posés quatre triangles. Le cordon est azur, avec cette inscription : S∴ P∴ D∴ S∴ C∴ G∴ D∴ 88e D∴ Même bijou qu’au grade précédent. En outre, les hauts dignitaires de ce grade portent un manteau d’azur.

89e degré. — Sublime Maître du Grand-Œuvre.

Ordre. On élève la baguette et les yeux vers le ciel, que l’on contemple avec admiration.

Signe. Étant à l’ordre, on baisse la baguette à la hauteur de l’épaule ; puis, on étend le bras droit. Hors de Loge, on fait le même signe, mais en remplaçant la baguette par l’index droit que l’on tient levé.

Attouchement. On se touche réciproquement le cœur. Le rituel secret appelle cela « l’attouchement intrépide » ; c’est dire qu’on ne saurait mettre trop d’intrépidité dans le mouvement.

Batterie. Comme au grade précédent.

Âge. Cinq cent onze ans.

Marche. Onze pas ordinaires.

Mot de Passe. Au lieu de vous dire : « Donnez-moi le mot de passe », le Frère qui s’assure que vous êtes régulièrement 89e prononce sans explication ce mot : « Uriel ». À quoi vous devez répondre : « Mon cœur ne tremble point ».

Mot Sacré. « ADIR ». On répond : « ADIRIM ».

Temps du Travail. De dix heures du matin à trois heures du soir.

Décor. Manteau blanc. Large cordon couleur de feu, bordé de noir, sur lequel sont brodées en or les lettres S∴ G∴ P∴ D∴ S∴ C∴ G∴ D∴ 89e∴ D∴. Même bijou qu’au grade précédent. Sur le tablier, blanc, est représenté un double cercle renfermant une étoile à quatre pointes, ayant au centre un carré contenant un cercle et un point au milieu.

90e degré. — Souverain Grand-Maître Absolu.

Il n’y a, à ce dernier grade, ni Signe, ni Attouchement, ni Marche, ni Batterie.

Mot de Passe. « Sophia ». Ou bien : « Isis », à quoi l’on répond : « Osiris ». C’est facultatif.

Mot Sacré. « GELION » On répond : « BAGELIONIM ».

Au lieu d’ouvrir la séance en indiquant une heure de convention, on dit simplement : « Paix aux hommes. » On dit la même chose en fermant les travaux, et les Frères du Souverain Consistoire poussent cette acclamation : « Fiat ! Fiat ! Fiat ! »

Les Souverains Grands-Maitres Absolus s’accoutrent à peu près comme leurs collègues du grade précédent. Seulement, leur cordon porte les lettres : S∴ C∴ D∴ S∴ G∴ M∴ A∴ D∴ 90e D∴ ; quant au signe hiéroglyphique, c’est un triple cercle renfermant une étoile à quatre pointes, ayant au centre un carré contenant un delta rayonnant avec l’iod hébraïque au milieu.

Au-dessus de ce grade, il n’y a plus rien. Son Mot Sacré veut dire : « Sublime parmi les Sublimes ! »




ALPHABETS MAÇONNIQUES

Les Frères Trois-Points ont, pour déguiser leur correspondance, divers alphabets secrets. Ces alphabets varient suivant les différentes séries de grades. Il y en a un pour les grades symboliques, un pour les grades capitulaires (du Maître Secret au Rose-Croix), un pour les grades philosophiques (appelé chiffre des Chevaliers Kadosch), et un pour chacun des trois grades supérieurs.

Il serait inutile de les donner tous ; leur intérêt est médiocre.

Je me bornerai donc à faire connaître le plus usité, celui des grades symboliques, qui est, du reste, la clef de tous les autres.

Le voici :

Clé de l’alphabet
Clé de l’alphabet

C’est-à-dire :

La première lettre de chaque case est représentée par les traits dans lesquels elle se trouve placée ; la seconde lettre par les mêmes traits, plus un point.

Illustration de l’alphabet avec les lettres A, B, C, D, E, F.

Et ainsi de suite jusqu’à la fin.

Illustration de l’alphabet avec les lettres V, Y, Z.

Pour écrire Adonis, on mettra donc :

Code secret pour Adonis
Code secret pour Adonis

Ce n’est pas plus malin que cela.

Le nom de Lucifer, si cher aux Franc-Maçons, s’écrira ainsi :

Code secret pour Lucifer
Code secret pour Lucifer

Voilà tout le grand secret de l’alphabet mystérieux. On vous explique cela, en vous démontrant les beautés sans pareilles de la pierre cubique.

Les Kadosch, eux, écrivent en chiffres.

A est représenté par 70. — B, 2. — C, 3. — D, 12. — E, 15. — F, 20. — G, 30. — H, 33. — I ou J, 38. — K, 9. — L, 10. — M, 40. — N, 60. — O, 80. — P, 81. — Q, 82. — R, 83. — S, 84. — T, 85. — U, 86. — V, 90. — X, 91. – Y, 94 — Z, 95.

Adonis, chez les Kadosch, s’écrira donc : 701280603884.

Lucifer s’écrira : 1086338201583.

Il est aussi certaines expressions, consacrées par l’usage, dont on se sert dans les correspondances.

Nous avons vu qu’aux grades symboliques, tracer une planche signifie : écrire une lettre, faire une notice, rédiger un compte-rendu. Aux grades capitulaires, on dit : buriner (ou graver) une colonne. Aux grades capitulaires, on dit : dresser des balustres.

Une lettre ou circulaire maçonnique commencera toujours ainsi :

Grades symboliques : A∴ L∴ G∴ D∴ G∴ A∴ D∴ L’U∴ (c’est-à-dire : À la gloire du Grand Architecte de l’Univers.)

Grades capitulaires : A∴ N∴ D∴ L∴ T∴ S∴ E∴ I∴ T∴ (c’est-à-dire : Au nom de la Très Sainte et Invisible Trinité.)

Grades philosophiques : S∴ L∴ I∴ D∴ L∴ D∴ S∴ D∴ M∴ I∴ E∴ P∴ D∴ B∴ A∴ (c’est-à-dire : Sous l’inspiration de la divine sagesse du Maître inconnu, et près du Buisson ardent)

Ces formules sont pour les Rites Français et Écossais.

Au Rite de Misraïm, on écrit, à tous les grades : A∴ L∴ G∴ D∴ T∴ P∴ H∴ S∴ T∴ L∴ P∴ D∴ T∴ ( c’est-à-dire : À la gloire du Tout-Puissant, honneur sur tous les points du triangle.)

Quant à la conclusion de la lettre, on la rédige comme suit :

Dans les grades symboliques : « Je vous salue P∴ L∴ N∴ M∴ A∴ M∴ C∴ » Ce qui signifie : par les nombres mystérieux à moi connus.

Dans les grades capitulaires et philosophiques : « S∴ E∴ A∴ D∴ L∴ U∴ P∴ D∴ N∴ S∴ » Ce qui signifie : Salut et amitié (ou : affection) dans l’unité paisible des nombres sacrés.

Enfin, aux grades symboliques, on fait suivre la signature des trois points mystiques (∴).

Les Rose-Croix, eux, signent avec cinq points (∶·∶). En outre, les Rose-Croix et les Kadosch, dans leur correspondance secrète, suppriment les voyelles de leur nom à la signature ; ainsi, si M. Jourdain, le Bourgeois Gentilhomme, eût été reçu Chevalier Kadosch ou seulement simple Prince Rose-Croix, il eût appris que son titre lui conférait le droit de signer : Jrdn∶·∶

Un dernier secret de la secte :

Dans les circulaires invitant à une fête de la Confrérie Trois-Points, on met à la dernière ligne ces sept mystérieuses lettres :

S∴ N∴ O∴ P∴ V∴ O∴ M∴

Cela veut dire tout bêtement :

Surtout, n’oubliez pas vos ornements maçonniques !

Il y a des Maçons encroûtés, chez qui l’abréviation par les trois points mystiques tourne absolument à la monomanie, et qui en arrivent à ne plus écrire presque que selon ce système absurde. Il en résulte aussi, parfois, qu’il leur devient, à un moment donné, impossible de déchiffrer eux-mêmes les notes qu’ils ont ainsi inscrites pour les tenir secrètes.

Mais voici, pour terminer, une anecdote authentique, à propos des abréviations par les trois points :

C’était en 1881. Un Rose-Croix parisien, qui était Vénérable de sa Loge, s’était à tel point plongé jusqu’au cou dans la Maçonnerie, que madame son épouse, se trouvant par trop délaissée, se mit, pour se distraire durant ses longues soirées d’abandon, à cultiver une connaissance profane. Pourtant, ce dernier mot n’est pas tout à fait exact : la connaissance de Madame la Vénérable avait appartenu pendant quelque temps à la secte, mais ne pratiquait plus. Rectifions donc, et disons : demi-profane.

La connaissance demi-profane ayant initié la dame à différents secrets maçonniques que son Vénérable époux lui avait laissé ignorer, on s’écrivit en style à trois points. Vous allez avoir tout à l’heure la clef de l’alphabet particulier de cette correspondance : ce n’était ni l’alphabet des grades symboliques, ni le chiffre des Kadosch.

Un soir, au moment de partir pour se rendre à sa Loge, notre Vénérable trouve, par terre, dans son cabinet de travail, un bout de papier, sur lequel était griffonné ceci :


A∴ L∴ G∴ D∴ G∴ A∴ D∴ L∴ U∴ D∴ E∴ M∴ A∴ I∴ N∴ S∴ O∴ I∴ R∴ N∴ E∴ U∴ F∴ H∴ E∴ U∴ R∴ E∴ S∴ C∴ A∴ F∴ É∴ A∴ N∴ G∴ L∴ A∴ I∴ S∴ S∴ E∴ A∴ D∴ L∴ U∴ P∴ D∴ N∴ S∴

Signé : Dmnd, 1e ∶·∶


— Bon ! se dit le Rose-Croix, une planche mystique ! et moi qui allais à ma tenue sans l’avoir déchiffrée !

Vite, il s’installe à son bureau, plonge sa tête dans ses mains et torture sa belle intelligence panthéiste, afin de trouver le sens de chaque mot mis en abréviation par le graveur de cette sublime colonne.

Les neuf premières et les dix dernières lettres n’offraient aucune difficulté ; c’étaient des formules consacrées. Mais, ce qui n’était pas commode à traduire, c’étaient les trente et une autres lettres formant le corps de l’épître.

Enfin, grâce à ses facultés spéciales et à son habitude de ce genre de traductions, notre Vénérable finit par trouver quelque chose ; et sa découverte était sans doute magnifique, car il partit pour sa Loge, le front rayonnant de fierté.

Après avoir ouvert les travaux, quand l’ordre du jour appela la lecture de la correspondance, le Vénérable dit à l’assistance :

— Mes Frères, un de nos éminents collègues, Chevalier Rose-Croix, m’a fait l’honneur de m’envoyer chez moi une planche mystique dont le tracé prouve que son auteur est animé des plus nobles sentiments… Bien que son contenu ne soit pas précisément ce que l’on entend par une correspondance, je vous demande la permission de vous en donner lecture. C’est une sorte de déclaration prophétique qui réjouira le cœur de tous les bons Maçons présents dans ce temple.

Et notre homme lut ainsi le billet à l’assemblée.

— « À la gloire du Grand Architecte de l’Univers !… Despotisme écrasé !… Mensonge anéanti !… Ignorance néfaste supprimée !… Orient illuminé resplendira nouveaux et universels feux !… Hiram existera, unanimement reconnu et souverain ; car Adonaï, finissant échec à notre gloire, lui accordera infinie soumission !… Salut et affection dans l’unité paisible des nombres sacrés ! »

Il ajouta.

— Cette planche mystique, mes Frères, a pour auteur un 18e dont je n’ai pas pu déchiffrer la signature… Mais qu’importe ! Vous avez tous compris l’admirable enseignement de ce vrai Maçon, de ce Parfait Maître… Sa modestie le dérobe a nos félicitations. Du moins, saluons sa belle inspiration symbolique par une triple batterie.

On applaudit donc à trois reprises et l’on poussa le triple houzé.

La planche mystique fut déposée aux archives de la Loge.

Au bout de quelque temps, le Secrétaire, ayant examiné le document avec plus de soin que le Vénérable, découvrait que les lettres figurant entre les deux formules consacrées n’avaient nullement besoin d’être traduites. À partir de la dixième lettre, il n’y avait qu’à lire couramment jusqu’au salut maçonnique de la fin. Et ce qui était écrit, sans autre voile que les trois points multipliés au milieu des lettres, c’était ce très profane rendez-vous :

— Demain soir, neuf heures, Café Anglais.

Retirée aussitôt des archives, la planche mystique passa de mains en mains parmi les Frères de la Loge. On finit par y reconnaître l’écriture d’un certain F∴ Edmond R…, qui, depuis quelque temps, négligeait beaucoup la Maçonnerie et que le Vénérable, avec qui il avait lié connaissance, s’efforçait de ramener au culte du Grand Architecte.

Bien entendu, la nouvelle traduction du document ne fut pas communiquée au Vénérable, qui ignora ainsi tout son bonheur ; sans cesse interrogé dès lors sur la santé de son épouse, il acquit bientôt la conviction qu’il n’avait jamais été aussi populaire parmi les membres de son Atelier.

Si je ne m’étais pas promis de ne toucher à la vie privée d’aucun Frère Trois-Points, — bien que les journaux de la secte ne se gênent nullement pour piétiner sur celle de leurs adversaires, — je donnerais ici le nom de cette mirifique Loge parisienne.

Mais chut !… Contentons-nous de pousser l’acclamation mystérieuse… Houzé, houzé ! houzé !… Et que ce modèle des Vénérables demeure dans l’unité paisible de ses nombres sacrés !

  1. Là où je mets deux tirets successifs : — — c’est qu’il y a double pause.