Les Forces éternelles/Promeneuse

Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 289).

PROMENEUSE


Tu marchais sous le ciel nocturne,
À l’heure où perlent les grillons,
Près d’un compagnon taciturne ;
Tu parlais à ce compagnon.

On sentait que son lourd silence
S’emparait amoureusement
De ta plaintive violence
Qui montait vers le firmament.

Disais-tu à l’homme qui t’aime
Tes regrets, tes vœux, ton ennui ?
— Âme solitaire quand même,
Tu te racontais à la nuit !