Les Forces éternelles/À Jean Moréas (II)

Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 292-293).

II


Quand la mer Ionienne et la mer de Candie
Enveloppaient de vent et d’azur nos aïeux,
Déjà la Destinée assurée et hardie
Nous montrait d’autres cieux.

Nous vînmes du pays délicat et suave
Où le temple est étroit, où les dieux sont petits,
Où la douleur est sage, où la prudence est brave.
Où l’ordre est consenti.

Ainsi, tout composé de baume et de mémoire,
Votre esprit, désormais fidèle au sol gaulois,
Offrit pieusement à la fougueuse Histoire
L’harmonie et les lois.


Puisse la mer tarir avant que ne se taise,
— Ô voyageur guidé par les vents ioniens, —
Le murmure que font, sur les rives françaises,
Votre fiot et le mien !